AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782221240908
224 pages
Robert Laffont (04/04/2019)
3.91/5   16 notes
Résumé :
Que reste-t-il du premier grand amour de Gustave Courbet, Virginie Binet, une douce Dieppoise qui l’accompagna vers la gloire pendant plus de dix ans, et du fils qu’elle lui donna ?
Rien, presque aucune trace. Toute la correspondance amoureuse de Courbet a été détruite. Il faut aller chercher sous les couches de peinture, comme dans L’Homme blessé où Gustave effaça l’aimée, scruter les détails des tableaux pour distinguer, parfois, une silhouette perdue…
>Voir plus
Que lire après Le Modèle oubliéVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
"L'origine du monde" de Gustave Courbet: qui a posé pour ce nu osé, exposé au Musée Orsay?
Johanna Hiffernan, la maîtresse ou Virginie Binet, sa femme?


Virginie (11 ans de plus que Gustave Courbet) a mis au monde un bel enfant: Émile...
Elle accompagna le peintre vers la gloire et disparut ensuite...


-Viriginie. "Toi, t'es tellement forte et résolue. Je t'aime, tu sais."
Gustave veut envoyer Virginie renouveler sa garde robe. " Il veut sa femme belle, exceptionnelle, haute en couleur!"


-Je peins pour nourrir ma passion. Il me reste à aimer pour soulager mon coeur.
Il ne veut pas parler de mariage. La femme est faite pour attendre et recevoir ces messieurs...


Gustave aime enlacer Virginie, par surprise. Il adore mordiller sa nuque, caresser ses seins... Sa voix chaude et légère...
-"Ah, que je cupidonne tout mon soûl, ma Virginie.
Il adore sa peau de lait frais écrémé" et Virginie l'aime sans retenue...


Mais, le contentement passé, la peinture reprend le dessus. Les croquis du "Les amants dans la campagne, sentiments du jeune âge " attestent de leur amour!


Gustave gardera "Les sentiments d'un jeune âge" près de lui, jusqu'à sa mort...
Alors pourquoi cette séparation ?
Le peintre a écrit combien il a souffert, mais ensuite? ( Il se pourrait que Juliette, la soeur de Gustave, ait brûlé sa correspondance...)


Gustave lui dédie, après leur rupture, le tableau "L'homme blessé".
Virginie est douce, forte avec une droiture de caractère, tout le contraire de Gustave... Comment le peintre a pu laisser son amour se diluer, comme un tableau inachevé..?


Il faut chercher Virginie, sous les couches de peinture, comme dans " L'homme blessé ", où le peintre effaça l'aimée...
Il y a énormément de " repentirs, d'abandons et de retouches" dans les tableaux de Courbet...
Il y a souvent une silhouette perdue dedans, était-ce Virginie Binet?
Commenter  J’apprécie          769
Le modèle oublié... comment parler de ce livre? La tâche est difficile. Tout d'abord, il y a l'auteur, Pierre Perrin, que je rencontre depuis un certain temps déjà sur les réseaux sociaux, et dont je lis régulièrement les billets toujours très bien rédigés et dignes d'intérêt. Lorsque j'ai vu que cet écrivain publiait, il y a moins d'un an, ce roman relatif à la vie personnelle de Gustave Courbet, j'ai songé que la découverte de cette oeuvre ne pourrait que me combler et m'instruire.
Il y a Gustave Courbet aussi, le peintre que j'avoue connaître très peu, ayant seulement vu quelques toiles au Musée d'Orsay... L'homme Courbet, j'ignorais tout de lui... (peut-être eût-il été plus raisonnable et confortable pour moi, de ne rien connaître de cet individu...). S'agissant du peintre, je ne savais pas qu'il avait été si productif, qu'il s'était intéressé à différentes écoles, avait copié les plus grands maîtres... qu'il avait peint des portraits, des paysages, des scènes de chasse ou de la vie, mais aussi une importante quantité de nus... Obsédé par une volonté de se faire connaître, voire reconnaître comme un immense talent, Gustave Courbet né dans une famille aisée, s'en sort très bien financièrement, et assez rapidement, alors qu'en ce 19 ème siècle beaucoup de ses amis artistes sont des crèves la faim.
Travailleur acharné, voulant approcher la perfection, Courbet pourrait être sympathique, or il ne l'est pas. Pourquoi? Ceci n'est pas la faute de l'artiste mais celle de l'homme. Un homme qui débauche une jeune fille de Normandie, avec qui il va vivre maritalement et avec laquelle il va avoir un enfant. La situation était loin d'être confortable à une époque où les filles-mères étaient condamnées par la bonne société et par l'Eglise. Gustave Courbet agit comme le plus parfait égoïste, il se comporte en rustre. Il va s'obstiner à vivre en concubinage avec Virginie et va pousser l'affront jusqu'à ne pas reconnaître Emile, l'enfant né de cette union. de plus, immature et ne cherchant que son seul plaisir et confort, sa compagne ne sera jamais présentée à sa famille. Là, intervient un autre élément, une autre "tare" si l'on peut s'exprimer ainsi : la mésalliance! Virginie n'est pas du même monde, son père n'est qu'un modeste cordonnier dieppois, alors que les Courbet sont des propriétaires terriens francs-comtois.
Virginie plus âgée que Gustave Courbet, sera son modèle pour bon nombre d'oeuvres, elle l'épaulera aussi, et pardonnera les incartades et la vie de débauché du peintre... Mais, mais, mais...
Pierre Perrin, ayant consulté un nombre impressionnant de documents et d'ouvrages, a fait un remarquable travail de chercheur-détective et a redonné vie à Virginie (Le modèle oublié), à Emile, et à Gustave Courbet, qui ne s'en trouve pas grandit! le lecteur pourra toujours admirer les oeuvres du peintre réaliste, certaines étant de taille très respectable (L'enterrement à Ornans), et oublier l'homme Courbet se mêlant maladroitement de politique, mauvais compagnon, piètre géniteur, assez mauvais fils, lâche face à ses soeurs, et collectionnant les vices!
J'ai savouré le texte de Pierre Perrin et ai beaucoup appris à la lecture de ce livre. Un excellent roman.
Commenter  J’apprécie          352
Virginie, modèle abandonné, et le petit Émile Binet, le fils de Courbet qu'il n'a jamais reconnu, ressuscitent entre ces pages. Des appartements parisiens où ils vivent avec Courbet, taraudé par sa quête du succès, on entend le vacarme du XIXe siècle, celui des barricades, coups d'État, émeutes, répressions, débats où résonnent les voix de l'ami Baudelaire, de Flaubert, Proudhon, Champfleury, Gautier ou Victor Hugo, vibrant aux funérailles De Balzac.

Lorsque j'ai repéré le modèle oublié parmi les nouveautés de l'excellente collection Les passe-murailles chez Robert Laffont, je n'ai eu qu'une envie : le lire. Vous savez combien j'aime les romans historiques, les peintres du 19è siècle et comme de Gustave Courbet, je ne savais rien, je pensais en apprendre beaucoup grâce à ce roman.

Ce fut effectivement le cas car Pierre Perrin connaît fort bien son sujet que l'on côtoie de près à travers ses oeuvres, ses expositions mais aussi dans ses amitiés avec les artistes de son temps et notamment Baudelaire et Champfleury.

On le suit pas à pas à Paris, à Ornans (sa ville de naissance et de coeur), à Dieppe et dans ses nombreux voyages et pérégrinations car l'homme à la bougeotte !

Très bien documenté, on apprend une foule de choses sur Courbet et sur son époque car l'auteur nous entraine au coeur des bouleversements politiques de ce siècle : la fuite de Louis-Philippe, les barricades, l'avènement de la seconde république puis de l'Empire et enfin la Commune.

Et si Courbet est la figure centrale du roman, Pierre Perrin s'attache surtout à nous dévoiler et à mettre en lumière une femme de l'ombre totalement oubliée : Virginie Binet. de dix ans l'aînée du peintre, cette grande lectrice fut sa plus fidèle alliée, sa muse, sa compagne et la mère de son fils unique.

Si Virginie Binet apparaît comme une femme lettrée, humble, douce et généreuse, toute dévouée à son grand homme, Gustave Courbet ne nous est pas présenté sous un jour favorable. L'homme se révèle colérique, lâche, méprisant égocentrique…

Peu importe, j'ai apprécié découvrir la naissance de plusieurs de ses toiles et notamment Un enterrement à Ornans, Les casseurs de pierre ou L'Après-dînée à Ornans. Pierre Perrin revient également sur les différents scandales qui ont émaillé la carrière de ce peintre réaliste et les commandes qui ont été confiées, notamment L'origine du monde.

Deux bémols toutefois : j'aurai préféré que l'auteur s'attarde davantage sur l'intimité du couple, ce qui doit être compliqué je le conçois vu le peu de matériel à sa disposition et moins sur les évènements politiques qui prennent parfois un peu trop de place.

Je n'ai pas ressenti de plaisir à cette lecture, sans doute parce qu'il manque un souffle romanesque pour moi. J'ai eu parfois l'impression que l'auteur étalait un peu trop ses connaissances (name dropping notamment) et qu'il n'a pas su choisir entre biographie pure et roman.

Lire la suite...
Lien : https://deslivresdeslivres.w..
Commenter  J’apprécie          50

La collection "Les Passe-Murailles" chez Robert Laffont propose de nombreux romans destinés à nous faire voyager entre réalité et fiction par des thèmes artistiques ou littéraires.
J'ai choisi "Le modèle oublié" pour sa couverture: une représentation du tableau "L'Atelier du peintre, allégorie réelle déterminant une phase de sept années de ma vie artistique", peint en 1855 par Gustave Courbet.
Il faut plus d'une demi-heure pour y contempler tous les éléments représentés, des heures pour en connaître le sens et la portée, toute une vie pour le comprendre.

Avec "Le modèle oublié", de Jerome Perrin, promenons-nous dans le Paris du 19ème siècle, à la rencontre des contemporains de Courbet, dans les rues pavées, devant les ateliers et les expositions... Cette lecture n'est pas à mon sens, une "lecture détente". Certes, le roman est fictif, faisant émerger les sentiments de Virginie Binet pour son Gustave chéri. Elle, qui fut son modèle, et la mère de son fils: Émile. L'exposition de leurs destinées est claire et passionnante, mais la lecture est souvent coupée par des précisions techniques.
Ce n'est pas négatif. Au contraire, c'est ce qui fait tout l'intérêt du roman: il est une source d'informations, de dates précises, les dimensions des tableaux qu'il a peint sont inscrites à chaque fois que l'auteur en donne les titres... Ce sont tous ces éléments qui nous ramènent au réel et à ce que furent les grands moments du peintre (expositions, ventes...). Derrière l'artiste que nous connaissons se cache l'homme, que Pierre Perrin nous révèle.
Amateurs d'art... bonne lecture! .
Commenter  J’apprécie          30
Mlle Alice, pouvez-vous nous raconter votre rencontre avec le Modèle Oublié ?
"J'aime beaucoup cette collection Les Passe-Murailles qui a la beauté d'allier la littérature à d'autres formes d'art. J'étais curieuse d'en découvrir ici un peu plus sur le peintre Gustave Courbet..."

Dites-nous en un peu plus sur son histoire...
"L'auteur s'attèle à rendre la place qui lui est due à Virginie Binet qui partagea la vie du peintre pendant plus de dix ans, fut l'un de ses modèles et lui donna un fils avant de tomber dans l'oubli le plus total."

Mais que s'est-il exactement passé entre vous ?
"Si j'aime tant les biographies, c'est parce que les destins extraordinaires me fascinent, les personnalités, l'humain mais il faut pour découvrir tout cela, creuser un peu, approfondir, dévoiler... Ce n'est pas la première fois que je le note pourtant, et que j'en ressens la déception mais il y a, il semblerait, une mode à se contenter de relater les faits, sans vraiment faire l'effort du roman. Ici, cela s'accompagne de citations et de phrases grandiloquentes qui plairont sûrement à certains mais qui m'ont demandées à moi trop d'efforts dans la lecture. Je reconnais bien volontiers que la faute est mienne, que j'aime la simplicité dans l'écriture ou qu'elle m'est peut-être tout simplement plus accessible mais toujours est-il que cette histoire m'a procurée bien peu de plaisir finalement. Courbet n'en sort pas grandi, c'est le moins que l'on puisse dire. Là encore, on pourrait m'opposer qu'il était ce qu'il était, un point c'est tout mais le rôle de l'auteur n'est-il pas de nous faire aimer ses personnages malgré leurs faiblesses, de nous dévoiler les blessures qui justifient leur comportement, de nous attendrir et d'éveiller notre compassion même contre notre gré ? J'ai également grandement regretté qu'aucune oeuvre ne vienne illustrer ce récit, c'était pourtant le point fort du premier opus de cette collection."

Et comment cela s'est-il fini ?
"C'est une histoire qui ne finit bien pour personne, malheureusement, mais je reconnais à Pierre Perrin d'avoir rendu à Virginie Binet et à son fils Émile la place qui leur revenait de droit dans la vie et l'oeuvre du grand peintre qu'était Gustave Courbet."

Lien : http://booksaremywonderland...
Commenter  J’apprécie          10

Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
- Le silence est parfois une clairière où l'avenir se prépare à jaillir du passé, murmure Gustave. La nuit est noire - enfin, façon de parler car l'éclairage au gaz fonctionne dans les rues de Dieppe depuis 3 ans -, quand Virginie reprend son Balzac : "Jusqu'alors la vie ne lui avait versé que de l'amertume. Y avait-il un heureux dénouement possible aux liens qui unissent deux êtres séparés par des convenances sociales ? Mais aussi le bonheur se paie t-il jamais trop cher ? Puis ce bonheur si ardemment voulu, et qu'il est si naturel de chercher, peut-être le rencontrerait-elle enfin ! La curiosité plaide toujours la cause des amants. Au milieu de cette discussion secrète Gustave arriva. Sa présence fit évanouir le fantôme métaphysique de la raison."
Elle sursaute. Elle a lu Gustave à la place de Vandenesse ! Elle sourit à relire le début du paragraphe : " Pascal a dit : Douter de Dieu, c'est y croire." Pourra-t-elle échapper à Gustave ? Gustave pourrait-il lui échapper?
Commenter  J’apprécie          60
Sitôt livré, le tableau est recouvert d'un voile vert par Khalil-Bey. L'Eglise tranche entre la vierge et la putain. L'Immaculée Conception diabolise les caresses. La luxure, la lubricité frappent d'infamie quiconque s'abandonne. En récusant la transcendance, Courbet expulse la honte et ce que la morale tient, au-delà du péché, pour une maladie. Il rend à la nature le passage humain du berceau jusqu'au tombeau. L'Origine du monde établit l'égalité du plaisir et de la maternité. La palette du peintre fait culminer une adoration apaisée de la Femme.
Gustave a perdu Virginie, Emile, mais il peint ce qu'il a compris du monde qu'il habite.
Commenter  J’apprécie          80
Non content de s'éloigner durant des mois, Gustave ne prend jamais le parti de Virginie contre ses soeurs. Il cache sa femme. Il cache aussi Emile. Il renie même son sang. Il n'a pas transmis son nom. Emile reste un enfant sans père.
Commenter  J’apprécie          130
La porte du Salon lui reste interdite.
Au troisième refus, Virginie, l'assure de mille consolations, vante son talent. Mais lui, tel un proscrit, s'emporte; il braille devant des convives :
- Qu'importe la jeunesse, le talent n'a pas d'âge! La prétention ne l'effraie pas. Ses prédécesseurs, Ingres, Delacroix au premier chef, ont dû attendre; ils ont obtenu le succès après des années. Qu'est-ce que ça peut lui faire? Il trépigne.
Commenter  J’apprécie          30
« Vous n’avez pas de fils, vous avez un disciple. Votre réalisme est trop bon ! » Lettre d’Émile [18 ans] à son Courbet de père qui ne l’a pas reconnu.
Commenter  J’apprécie          40

autres livres classés : milieu de l'artVoir plus
Les plus populaires : Littérature française Voir plus


Lecteurs (26) Voir plus



Quiz Voir plus

Quelle guerre ?

Autant en emporte le vent, de Margaret Mitchell

la guerre hispano américaine
la guerre d'indépendance américaine
la guerre de sécession
la guerre des pâtissiers

12 questions
3175 lecteurs ont répondu
Thèmes : guerre , histoire militaire , histoireCréer un quiz sur ce livre

{* *}