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sur 7297 notes
Je viens de faire quelque chose que je ne fais que rarement. Par manque de temps.

Relire un livre.

Valérie Perrin conte notre humanité et fait déborder les yeux. Oh pas des sanglots non, pas de grandes eaux. Non, elle nous met du brillant au bord des yeux. Elle nous mouille le coeur.

Justine, 21 ans et Hélène, une vieille dame. La plus jeune travaille dans la résidence Les Hortensias. La plus âgée y vit. Même si en réalité, elle passe ses jours à attendre sur une plage imaginaire, celui qui n'existe plus que dans sa tête et dans ses souvenirs …

Alternent le récit du quotidien de Justine avec le passé d'Hélène. le tout, plein de poésie et d'humanité. Je n'en dirai pas beaucoup sur l'histoire. Elle vous emportera avec elle. Avec elles.

Sur la couverture du livre, une femme, une valise à la main. Une plage. Une mouette. Toute l'histoire est ici tellement bien résumée.

J'aimerais avoir les mots et le talent pour vous dire de lire Valérie Perrin. Seulement deux livres à son actif. Et deux perles rares.

On croit, à tort, que ce sont des livres légers et feel good. Alors, oui , l'écriture de Valérie Perrin fait du bien. Mais cela va au-delà.

Elle fait partie de ces êtres, rares et précieux, qui changent le monde en l'écrivant, en le racontant à leur si belle manière. En offrant à réfléchir sur nos jours qui passent. Sur la possibilité d'en savourer mieux chaque seconde. Sur la possibilité de regarder les autres avec un peu plus de bienveillance.

Du baume. Sur le coeur. Ainsi va la plume de Valérie Perrin. Maîtrisée, travaillée et magique à la fois.

Je crois que Valérie Perrin est mon écrivain préféré. Et je profite de cette chronique pour le lui dire. Lui dire merci pour l'inspiration de vivre. Pour la magie de ces gens simples et tellement Beaux.

Je profite de cette chronique pour vous dire de la lire.

S'il vous plaît.
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LES OUBLIES DU DIMANCHE - Valérie Perrin - Éditions le Livre de Poche - Lu en octobre 2020.

338 critiques, 202 citations à ce jour, j'en ai lu quelques unes superbes, c'est d'ailleurs la raison qui ma incitée à le lire.

S'il n'y a rien à ajouter après autant de critiques, je vais tout de même déposer sur Babelio mes petites graines de plaisir et d'émotion.

Justine Neige a tout juste 21 ans, elle a choisi d'être aide-soignante dans une maison de retraite, les Hortensias. Elle aime deux choses dans la vie Justine, la musique et le 3ème âge, mais pas que, elle aime aussi son "frère" Jules qui en réalité est son cousin, son Pépé et sa Mémé qui les ont élevés ensemble après la mort accidentelle (peut-être) de leurs parents respectifs.
Il y a cette mystérieuse mouette qui a toute son importance dans cette histoire. Et puis, il y a aussi cette petite fille Rose.

Hélène, elle, a 93 ans, elle est une des pensionnaires des Hortensias, mais sa tête prend des chemins de traverse et elle est le plus souvent sur une plage ensoleillée à attendre Lucien/Simon, l'amour de sa vie qu'elle a connu en 1933 jusqu'à ce que la Gestapo... chut, je ne vous en dirai pas plus.

Justine donne tout son temps aux Hortensias, elle prolonge ses heures sans compter, c'est qu'elle les aime bien ses petits vieux, elle prend le temps de les écouter, elle écrit dans son carnet bleu les souvenirs d'Hélène quand elle se souvient, pour les lui relire ensuite.

"Je ne sais pas à partir de quand on est vieux... Moi je pense que ça commence avec la solitude. Quand l'autre est parti. Pour le ciel ou pour quelqu'un" page 16

Entre le présent de Justine et le passé d'Hélène, entre Pépé, Mémé et Jules, c'est le quotidien de la maison de retraite que nous raconte merveilleusement Valérie Perrin, un quotidien parfois drôle, parfois dur, parfois tendre et touchant.

Sous sa plume sensible, on entre dans un microcosme où vit une humanité en attente, parce que oui, les "vieux" ont encore des attentes, oh, des attentes toute simple, comme l'heure des repas, une visite qui parfois ne vient jamais, une causette avec Justine...

Parfois, l'un d'entre eux se sauve "mais ils ne savent pas où aller. Ils ont oublié le chemin qui retourne vers avant" page 58

Valérie Perrin, dont j'ai lu le deuxième livre "Changer l'eau des fleurs" avant celui-ci qui est son premier écrit, avait déjà su atteindre ma fibre sensible par la beauté et la simplicité de ses mots chargés d'humanité et de bienveillance que j'ai retrouvés dans "Les oubliés du dimanche".

J'ai passé un très beau moment de lecture entre une toute jeune femme d'aujourd'hui et une dame d'un âge certain dont la vie ne fut pas un long fleuve tranquille, elles ont réussi à faire vibrer mon coeur et souvent à piquer mes yeux.

Je vous dis bravo Valérie Perrin, continuez à écrire, vous avez en moi une lectrice qui attend votre troisième roman.


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Les oubliés du dimanche ce sont tous ces vieux, bien souvent abandonnés par leurs familles dans cet hospice de Milly, en Bourgogne.

Justine y est aide-soignante. Elle les aime ces vieux. Et parfois elle collecte leurs histoires, comme elle le fait pour Hélène, 93 ans, pour ainsi leur relire et leur rappeler leurs vies.

Car sa vie à elle, est décalée... parce qu'à 21 ans elle vit avec ses grands-parents depuis que son père et sa mère se sont tués dans un accident de voiture avec son oncle et son épouse. Parce qu'elle fait tout pour son cousin, qu'elle considère comme son frère depuis l'accident. Parce qu'elle ne vit qu'avec des vieux sauf quand elle va se défouler au "Paradis", la boîte de nuit du coin, et qu'elle couche avec "je-ne-me-rappelle-plus-comment"...

Entre la vie d'Hélène, celle de Justine et ce qui se passe depuis quelques temps avec ce corbeau qui appelle les familles des oubliés du dimanche pour leur faire croire qu'ils sont décédés, on est entraîné dans un chassé-croisé d'histoires à faire voyager au passé, au présent et au futur.

A mon avis :
Malgré un pitch peu attirant, j'avais néanmoins décidé de m'attaquer avec un peu d'appréhension à la lecture de ce livre après avoir vu plusieurs critiques très positives.
Bien m'en a pris, c'est une très belle surprise.

Ces deux tranches de vie, celle de Justine et celle d'Hélène, se font écho, par leur beauté et leur coté dramatique, vivant, intense.

L'écriture fluide et moderne de Valérie Perrin entraîne le lecteur dans un récit riche de poésie, parfois drôle, parfois triste, tendre et sentimental, qui émeut et passionne. Il est alors difficile de sortir de ce livre avant la fin.

On trouve une vraie sensibilité dans la description des personnages et de leur histoire, on est emporté véritablement par le récit, qui pour ma part ne m'avait pas bouleversé autant depuis l'Ombre du Vent de Carlos Ruiz Zafón.

Photographe et scénariste, Valérie Perrin (compagne de Claude Lelouch) a mis tout son talent dans la mise en scène de ce récit qu'il ne faut pas rater.

Il est des livres dans lesquels on retrouve son humanité.

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Justine, vingt et un ans, est aide soignante dans une maison de retraite à Milly, petit village de Bourgogne, oú elle se sent bien.
Elle vit avec un grand- père, taciturne et solitaire, une grand-mère peu affectueuse et son cousin Jules qu'elle considère comme son frére.
Marquée par l'accident qui a coûté la vie à ses parents, Sandrine et Christian et Alain, son jumeau époux d'Annette, la jolie suédoise ......alors qu'elle n'avait que quatre ans....Elle se jette à corps perdu dans le travail et les histoires des autres car la sienne lui échappe...Murés dans le silence, ses grands- parents refusent d'évoquer le passé " surtout ne pas parler du drame ".
Elle se tourne vers Hélène, sa résidente préférée retranchée sur une plage imaginaire de laquelle elle dévoile par morceaux l'histoire de sa vie....sa rencontre en 1933 avec Lucien, leur amour défiant les convenances, le café de Milly qu'ils ont fait prospérer, la guerre, le juif Simon caché dans la cave, la trahison, la Gestapo, Lucien déporté dans un camp de travail, Lucien amnésique, un amour intense qui a survécu au malheur et à l'oubli....Justine passe des heures à l'écouter et consigne son récit dans un cahier bleu....
Grâce à Hélène, Justine, bienveillante, tendre et lumineuse, à l'écoute des anciens affrontera les secrets de son histoire....
Voici un très joli ouvrage, sensible,profond et poétique à l'écriture soignée, drôle et bouleversant, pétri d'émotions qu'on ne lâche pas, que l'on pourrait offrir à ses parents ou grands- parents..... sur l'amour, la mémoire, la transmission, la douleur et les non - dits, la famille et les liens qui s'y tissent ou non...jamais larmoyant...... C'est une lecture magnifique, positive,optimiste, sur les amours passées, présentes , inavouées, éblouissantes....car on ne sait jamais rien de ceux que l'on connaît." il faut toujours mettre de la vérité dans ses rêves ou le contraire".
Ce récit d'une grande beauté, passionnant de bout en bout empreint d'humanité ne nous fera pas oublier de sitôt l'histoire d'Hélène et de Justine.....
Grand merci à Marylin , mon amie de la médiathéque qui m'a fait découvrir cette pépite....
Ce n'est que mon avis, bien sûr !
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♫Et la pauvre Hélène était comme une âme en peine
Ne cherche plus longtemps de fontaine,
Toi qui as besoin d'eau
Ne cherche plus, aux larmes d'Hélène,
Va-t'en remplir ton seau
Moi j'ai pris la peine de m'y arrêter
Dans le coeur d'Hélène,
Moi qui ne suis pas capitaine
Et j'ai vu ma peine bien récompensée♫
Georges Brassens- 1954 -
Chanson n°19 qui tournait en boucle pendant qu'Hélène se déshabillait. C'est le jour du juke-box qu'ils ont retrouvé le fil. (p 291)
----♪---♫---👵---🧵---👵----♫----♪----
Elle avait la nostalgie, la nostalgie de ce qu'elle n'avait pas encore vécu
le sang et la chair, Maille à l'endroit ou à l'envers,
C'était tout juste après la guerre !?
Non, je ne me souviens plus du nom des balles perdues...!?
Le dimanche est un jour à prendre avec des pincettes
Valérie nous le resservira avec son Claude Lelouch
L'être humain est relié à un oiseau, battements d'ailes contre ta bouche
Ci-gît-rouette, vol au-dessus d'un nid de mouette...
Une note de musique aux couleurs d'une rose
Cette auteur m'aura vraiment appris leçon de chose
Brel, Baudelaire, le spleen, le blues
Une Valise bleue pour la mer Rouge
Une Rhapsodie en blouse...
Je ne suis pas capitaine
comme j'ai l'âme en Rennes
si j'étais iel
On dirait de moi : "il est vilaine"
ne vous donnez pas la peine
Honnêtement j'ai trouvé sabot 👣
cette lecture m'a récompensé ...
Demain je pars pour Vézelay
Pèlerin, je reprends le Chemin ....
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Justine Neige a vingt et un ans, elle travaille comme aide-soignante dans une maison de retraite à Milly, le village où elle habite.
Elle a été élevée par ses grands-parents paternels avec son cousin Julien.
Leurs pères sont les enfants, jumeaux d'Armand et Eugénie, leurs grands-parents mais ils sont morts dans un accident de la route avec leurs deux épouses alors que Justine et Julien étaient de petits bébés.
Justine adore soigner les vieilles personnes et surtout, elle écoute les confidences d'Hélène, une toute vieille dame qui lui raconte sa vie. Justine rassemble tous ses souvenirs dans un cahier bleu sous forme d'une histoire délicieuse : un vrai conte dans le roman. J'emploie "conte" pour la beauté de l'écriture et la délicatesse des sentiments.
Elle admire la beauté et la délicatesse du petit-fils d'Hélène, Roman qui rend régulièrement visite à sa grand-mère.
Parallèlement, la jeune fille découvrira un grand secret entourant les parents de Julien, découvrira aussi la vraie personnalité de ses grands-parents.
Justine a aussi une vie de fille de son âge et va s'éclater en boîte le samedi soir. Elle y fait la connaissance anonyme d'un jeune homme qu'elle surnomme "Je-ne-me-rappelle-plus-comment".
Le livre passe de réflexions très amusantes à des passages plus sérieux, parfois poétiques, romantiques.
J'ai mis beaucoup de temps à me plonger dans le roman car le quatrième âge dont je ne suis pourtant pas si loin.... n'est pas mon sujet d'évasion littéraire favori.
J'avoue que j'assiste plus que régulièrement une vieille tante atteinte d'Alzheimer et les aides soignantes ont la délicatesse de dire que je lui ressemble. Du coup, je me projette et vous êtes priés, mes chèr(e)s ami(e)s babeliotes de ne pas rire de mes peurs.
Ceci dit, le roman était très beau et je l'ai qualifié d'intergénérationnel dans l'étiquette pour l'échange de pensées entre Justine et les personnes âgées.
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Justine, une jeune aide soignante dans une maison de retraite aime écouter les histoires de ses pensionnaires. Elle va nous transporter avec Hélène dans une épopée qui nous réconcilie avec la vie.
En parallèle, elle découvrira la tragique histoire de sa famille.

Un magnifique roman d'une poésie qui m'a profondément touchée !
J'ai adoré les personnages et je m'y suis beaucoup attachés.

Si le début peut sembler long la suite est un véritable bonbon.
L'écriture est belle, les descriptions sont courtes, les personnages sont marqués d'histoires de familles. Bref, c'est un véritable bonheur de lecture que je suis heureuse d'avoir pu découvrir.
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Justine Neige, à 21 ans, travaille à la maison de retraite à Milly, Les Hortensias, en tant qu'aide-soignante. Une vocation pour elle qui aime beaucoup s'occuper de ses petits vieux. Elle vit encore aujourd'hui chez ses grands-parents qui l'ont élevée, elle et son cousin, Jules, leurs parents étant décédés brutalement dans un accident de voiture alors que celui-ci n'étant encore qu'un bébé. Elle le considère d'ailleurs comme son frère. Si elle se jette à corps perdu dans la danse le week-end au club Paradis, elle en fait de même dans son travail. Attentive, affectueuse, elle aime rien moins que d'être aux petits soins pour ces personnes âgées et écouter leurs histoires. Particulièrement celle d'Hélène, la dame de la chambre 19, qui, le regard au loin la plupart du temps, s'imagine être sur la plage, attendant impatiemment le retour de sa fille, Rose, partie nager avec son père, Lucien. Quand Hélène raconte sa vie en puzzle, Justine note tout dans son cahier bleu...

Les oubliés du dimanche, ce sont ces petits vieux des maisons de retraite qui se languissent parfois, faute de visites de la famille. Heureusement pour ceux des Hortensias, ils ont Justine. le coeur sur la main et l'oreille attentive à tous ces maux (et mots) du quotidien. Avec son passé difficile et des grands-parents aimants certes mais taiseux, elle s'est reconstruite une sorte de famille. Dont fait partie Hélène qui, au fil des jours, lui raconte son histoire ô combien touchante et traversée d'épreuves. Alternant passé et présent, Valérie Perrin nous offre deux belles et intenses histoires, celle de Justine et d'Hélène, qui s'entrecroisent avec justesse et se font écho de par la dramaturgie de leur passé. Tout à la fois drôle et léger, émouvant et poétique, ce roman vibrant et pétri de tendresse aborde divers thèmes tels que la transmission, la mémoire, les souvenirs, les secrets, l'amour...
Un roman captivant... et inoubliable !
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Justine, vingt ans, se voit comme une « une petite gonzesse mal coiffée qui remue du popotin le samedi soir au 'Paradis' et pousse des chariots de désinfectant en tout genre. » Une fille comme il doit « en exister en un tas d'exemplaires ». C'est ce qu'elle croit ! Parce que moi je l'ai trouvée exceptionnelle, cette jeune aide-soignante, d'une générosité, d'une douceur et d'une patience rares. Elle fait des heures supplémentaires aux Hortensias, la maison de retraite où elle travaille, pour écouter les résidents s'épancher, raconter leur passé, et elle consigne les souvenirs d'Hélène dans un cahier. Ça leur fait du bien, à eux, mais à elle aussi. Une façon de passer moins de temps auprès de ses grands-parents, mutiques, murés dans leur chagrin. Elle vit chez eux, ils l'ont élevée avec son cousin Jules, depuis que les parents sont décédés dans un accident de la route - Justine avait quatre ans.

Jamais je n'aurais lu ce roman si je n'avais pas entendu l'auteur le présenter sur un salon, et la journaliste le mettre si bien en valeur. Le "quatrième âge" m'effraie, me rebute, je suis de ceux qui n'aiment pas rendre visite aux personnes très âgées, qui n'ont rien à leur dire, qui sont agacés par leurs manies, leur surdité, leur lenteur (j'en passe)... Valérie Perrin, au contraire, dit les aimer, ces vieux (comme Eloïse Cardine, la jeune aide-soignante qui a inspiré ce roman). En effet, le regard qu'elle porte sur eux est tendre, mais sans complaisance - certains puent, d'autres sont mesquins, cruels...

Autre raison pour laquelle je n'avais pas envie de lire cet ouvrage : je fuis les livres pleins de bons sentiments.
J'ai été plusieurs fois sur le fil, au cours de cette lecture - beau ou mièvre ? Il suffit de se dire que la narratrice a vingt ans, est fraîche et naïve et tout de suite, ça passe mieux. Malgré les poncifs, les formules et ressorts déjà vus dans ce genre d'histoire, j'ai été touchée par des petits détails du quotidien qui sonnent terriblement juste, sur le couple, l'amour, la famille, le bistrot du village... Ce bouquin se dévore, je me suis extasiée à maintes reprises, j'ai coché, recopié, lu à haute voix pour des proches de nombreux passages.

Un très beau récit émouvant, tendre et souvent plein d'humour. Son ton m'a parfois rappelé celui de Marie-Sabine Roger. Si je ne lui attribue pas un immense coup de coeur, c'est seulement parce que l'intrigue m'a paru surchargée, quelques secrets de famille et rebondissements m'ont semblé superflus. La description des univers de Justine et d'Hélène m'aurait suffi, nul besoin d'en rajouter dans le spectaculaire, même si la vie, c'est ça : des surprises, des tuiles et des virages glissants à gogo, pour le meilleur et pour le pire.
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« le Bon Dieu ferait mieux de venir faire son marché ici, chez les vieux, on ne sert plus à rien »
Voilà une réflexion de nos ainés, citée dans ce roman, qui me fait de la peine.
Une autre réflexion que j'ai entendue hier, dans un commerce : « On est tranquille, avec le confinement, plus besoin d'aller voir les grands-parents »….

Tout cela me heurte, car les vieux – sans aucune nuance péjorative – me bouleversent. Je veux parler ici des très vieux. Ceux qui tremblotent, qui avancent avec peine ou qui n'avancent plus du tout, ceux qui pleurent facilement. Quand j'entends la chanson de Brel, je pleure moi aussi.
Quand je prends congé de papa, et que je le vois me faire signe, tout seul derrière la fenêtre, mon coeur se serre, infiniment.

C'est dire que j'ai abordé ce roman avec espoir et appréhension.
Justine, une jeune aide-soignante en maison de repos – Ehpad en France - qui adore son métier, relate sa relation privilégiée avec une vieille dame victime d'Alzheimer, perdue dans ses souvenirs d'avant. Elle retranscrit ses propos, reconstruit son histoire sur un cahier bleu. Mais cette petite Justine traine avec elle un lourd passé, elle est élevée par ses grands-parents avec son cousin, à la suite de l'accident de voiture de leurs parents.
Grands-parents peu expansifs, pas câlins pour un sou, taiseux. C'est qu'un lourd secret plane sur cette famille…
S'ajoute à cela un « corbeau » : il appelle les familles qui ont abandonné leur ainé, ne lui rendent jamais visite (« le dimanche est un jour à prendre avec des pincettes. Il est chargé de chagrin ») et leur fait croire que celui-ci est mort. Les familles se rappliquent donc à toute vitesse…pour se rendre compte qu'heureusement – ou malheureusement ? – cela n'est pas vrai.

Comme on s'en rend compte, les personnages sont nombreux, les histoires se télescopent, et mon enthousiasme du début s'est émoussé au fil des pages à cause de cela.
L'émotion est présente, c'est bien écrit, et même poétique par endroits. J'aurais préféré cependant me focaliser plus particulièrement sur certaines personnes. le tout forme une mosaïque de destins tourmentés, trop tourmentés, trop mêlés.

N'empêche, ce roman met le doigt sur le problème de l'abandon.
Et je me dis : qu'est-ce que cela signifie, « ne servir à rien » ?
Vaste questionnement, qui concerne chacun de nous !
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