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EAN : 9782953608342
123 pages
Les Doigts dans la Prose (31/03/2013)
3.93/5   7 notes
Résumé :
Je suis fatras d'organes qui parle sillons du départ invisible C'est un plan d'évasion
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Quel livre troublant !
Le plancher, c'est le plancher de Jeannot, celui de sa chambre.
La chambre est dans une ferme et en gros c'est au milieu de nulle part mais pas assez nulle part. C'est vraiment quelque part et on préférerait profondément que
C'est dans le Béarn, dans une campagne si profonde, si enfermée, si isolée que ça ne peut mener qu'à cette folie. Violence, silence, inceste, labeur, labeur, silence, silence.
Jeannot hérite de la ferme, ne peut pas mener à bien ce que l'on attend de lui. Sa mère, sa soeur et toute cette solitude si énorme.
Cela explose en mots obsessionnels sur un plancher.
Perrine le Querrec rend tout cela merveilleusement bien.
C'est un livre qui gratte, qui frappe, qui se lit en s'accrochant.
C'est un livre qui marque.


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Avec ce roman, on plonge d'un coup d'un seul dans la folie extrême, dans une violence à peine concevable.
A travers une langue formidablement imagée et maîtrisée, Perrine le Querrec propose une immersion (plutôt qu'une description rationnelle) dans l'univers détraqué d'un pauvre type, Jeannot, malmené par l'existence. La langue poétique, seule à même de rendre la distorsion de la pensée, l'abolition du réel, m'a saisie.
A ceux qui aiment le classique et le conventionnel : fuyez.
A ceux qui aiment l'aseptisé et la douceur : fuyez.
A ceux qui aiment recevoir un livre comme un coup au plexus : lisez !
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L'exceptionnelle réinvention poétique et langagière d'un cheminement inexorable vers la folie.

Sur mon blog : http://charybde2.wordpress.com/2015/05/05/note-de-lecture-le-plancher-perrine-le-querrec/

Lien : http://charybde2.wordpress.c..
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Autour de la table tombale, cinq silences
Celui du père, tout en mots de labeur et de sécheresse
Celui de l'aînée, désordonné, débordant, qui voudrait s'échapper
Celui de la cadette, saillant, rebelle, indicible
Celui du benjamin, reclus, terré derrière la pudeur du cri
Celui de la mère, retranchement et travaux forcés, un silence de haine que nul n'écoute jamais
Il sont tous un air de famille, un air de désastre
Trois fois par jour, ils meurent de faim
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Joséphine ne souhaite voir personne. Refuse les contacts. Refuse les échanges. Comme autrefois dans le Nord. Alexandre l’humilié cherche un peu de réconfort. Parfois une femme, une peau douceur, des caresses silencieuses.
Car Alexandre et Joséphine
Taciturnes, silencieux, étranges, solitaires
Estrangers
Ce n’est pas un père, juste une forme de violence
Ce n’est pas une mère, juste une forme d’indifférence
Ce n’est pas une famille, juste une forme de récit
Ce n’est pas eux, juste une forme de silence
Juste une forme d’humanité
Une longue cohabitation avec l’inhabitable
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Il est sur mon corps, il pousse et geint et frappe et crie et bave. Il est sur mon ventre, mon visage, mes seins, mes cuisses. Il perce, saigne, jure, force. Ses coups résonnent dans mes os; je pensais en avoir terminé avec lui, avec eux, je pensais m'enfoncer dans le néant et l'oubli, je pensais m'échapper. Mais il est là, sur moi, à me chevaucher.
Couteau, poinçon, gouge, il m'écorche, me pèle, me fend, me taille.
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Alexandre, Joséphine, Paule, Simone et Jeannot : il y avait une histoire où les parents étaient heureux et Paule, Simone et Jeannot trois enfants gais et insouciants. Mais on n’était pas dans cette histoire-là.
Autour de la table tombale, cinq silences
Celui du père, tout en mots de labeur et de sécheresse
Celui de l’aînée, désordonné, débordant, qui voudrait s’échapper
Celui de la cadette, saillant, rebelle, indicible
Celui du benjamin, reclus, terré derrière la pudeur du cri
Celui de la mère, retranchement et travaux forcés, un silence de haine que nul n’écoute jamais
Ils ont tous un air de famille, un air de désastre
Trois fois par jour, ils meurent de faim
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C'est un étang de miraculeux silence
C'est la porte des condamnés à mort
C'est l'épitaphe du tombeau
C'est l'endroit où vivre, l'envers où mourir
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Videos de Perrine Le Querrec (7) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Perrine Le Querrec
Accompagnée par Nemo Vachez Rencontre animée par Mélanie Leblanc Qu'elle publie de la poésie, des romans ou des pamphlets, Perrine le Querrec écrit par chocs successifs, fait parler les silences, travaille l'espace de la page, entraînant ses lecteurs dans des univers d'une grande singularité.
Elle propose ce soir une lecture musicale portant sur des extraits de deux recueils publiés en ce début d'année. Dans Warglyphes, l'écrivaine tente de décoder le langage de la guerre. Elle analyse sa grammaire, scrute ses manifestations, inventorie ses formes, parcourt son atlas. Tout autre programme avec La fille du chien : « le chien pour guide, quitter la ville. Apprendre une vie lente, foisonnante. Chaque jour en inventer la langue. »
À lire – Perrine le Querrec, Warglyphes, éditions Bruno Doucey, 2023 – La fille du chien, éditions Les lisières, 2023.
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