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Critique de kateginger63


Une fresque identitaire sur la middle-class américaine
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En voilà un roman politiquement incorrect! Voici la première phrase qui m'est venue à l'esprit quand j'ai lu ce titre. Forcément, il est accrocheur. De plus, les 3 petits points en suspension après le mot "MILF" laissent penser à quelque chose d'interdit, de sulfureux.
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Alors, je vous le dis tout de suite en préambule, le contenant est beaucoup moins léger que ce qu'il peut paraître dans le titre.
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Je connais l'auteur par l'adaptation en série "The Leftovers" de son "les disparus de Mapleton". Un ton fantastique et complètement décalé.
Ici il a changé de registre pour dépoussiérer les mythes des femmes quadras, des tabous sur les différents genres de la sexualité, des identités. Bref, ces thématiques contemporaines dont les Américains parlent peu, voire pas du tout. Ah le pays des paradoxes, hein!
Donc, l'auteur se fait chroniqueur de manière drôle et sarcastique de cette middle-class.
J'étais un peu étonnée d'y voir la jeunesse étudiante de campus. Puisque l’héroïne est cette quarantenaire-mère divorcée désœuvrée et addict de pornographie sur la Toile.
On rencontre plusieurs personnes gravitant autour d'elle. Plusieurs clichés certes, mais vite dégommés par l'auteur.
Un roman polyphonique qui donne la voix à son fils Brendan (détestable en début de récit), Margot la prof transgenre fascinante, Julian le jeune ado épris, la jeune collègue homosexuelle. Des personnes singulières attachantes qui cherchent l'âme sœur mais ne savent pas comment communiquer.
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Un ton résolument doux-amer, avec parfois des passages crus et directs, d'une tolérance parfois trop bienveillante (je ne sais pas si cela est vraiment la réalité dans ces banlieues huppées). Un humour discret allège le côté dramatique.
La fin est pour moi beaucoup trop "happy end" en regard du ton du roman.
J'ai surtout été estomaquée par le talent de l'auteur à rentrer dans la tête de l’héroïne (les pensées sont très intimes, lui qui est un homme, comment a-t-il pu connaître ci ou ça?).
Il n'apporte pas de jugement. Il est juste là pour photographier un portrait instantané d'une société en dérive et en plein doute. A nous d'imaginer la suite du spectacle.
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PS: Je crois qu' HBO a acheté les droits pour tourner une série. (edit du 15 juin: oui c'est confirmé, la saison est en cours de production, cela ne devrait donc pas tarder...)
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Un grand merci à Masse critique et les éditions Fleuve.
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