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EAN : 978B0848F452Q
174 pages
Média 1000 (20/02/2020)
4.12/5   4 notes
Résumé :
Un conte cruel qui explore nos fantasmes les plus tabous, servi par une écriture aussi serrée qu'un café sans sucre !

Quand Dan perd son épouse Alice, chanteuse aussi affriolante sur scène que frigide dans la vie, il refuse de se laisser aller au chagrin. À la place, il convainc une strip-teaseuse de cabaret de remplacer feu sa femme et devenir son sosie pour quelques jours – moyennant rétribution bien sûr.

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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Dan perd son épouse dans un tragique accident. Alice, chanteuse célèbre et aguichante sur scène mais frustrante dans l'intimité, limite frigide, l'ayant toujours plus ou moins rabroué dans ses désirs durant toutes leurs années de mariage. Il n'a pas réellement de chagrin à la manière habituelle d'un veuf et se met rapidement en couple avec Camille, une fan d'Alice travaillant pour le label qu'il codirige. Ensemble, ils vivent leur sexualité dans en une sorte de trio, ne pouvant s'empêcher de faire revivre Alice en pensée et en fantasmes pour mieux s'exciter l'un l'autre et mieux jouir. Alice est morte, on peut lui faire dire et faire tout ce qu'on veut. À présent froide, elle n'a jamais été aussi chaude et provocante, du moins dans leur imagination et dans leurs délires sexuels.
Seulement, cela ne suffit pas Dan, homme peut-être pas plus obsédé qu'un autre mais plus à l'écoute de ses envies, homme sans limites, affranchi de morale en ce qui concerne ses besoins de corps et ses envies de tête. Alors, il va retrouver un travesti transformiste dans un cabaret, lequel « joue » déjà feu Alice dans son spectacle, et lui fait une demande aussi folle qu'onereuse : qu'elle soit le sosie d'Alice pendant trois jours et qu'elle réalise tous les fantasmes qu'il avait imaginés avec son épouse du temps où elle était en vie. le tarif ? Une voiture de sport. N'importe l'argent, Dan veut jouir, et pas avec n'importe quelle femme. Il veut une revanche, il veut sa femme. Ou tout comme.
Alice bis, si elle ressemble à Alice à s'y méprendre et jusqu'au trouble, s'avère évidemment être l'opposé de l'épouse qui le rejetait au lit. Chaude, vicieuse, perverse et obéissante, elle exauce Dan dans tous ses vices durant trois nuits inoubliables, sortes d'orgies issues de fantasmes délirants.
Trois nuits, pas une de plus. le temps d'être tour à tour dominant et dominé, de pratiquer l'exhibitionnisme, le candaulisme - s'imaginant évidemment la vraie Alice être prise par un autre dans un club libertin-, d'être sodomisé par cette Alice qui a un penis. Trois nuits délirantes durant lesquelles il ne debande jamais.
Et puis le terrible retour à la réalité, brutale, cruelle. le mariage avec Camille, l'installation dans leur nouvelle maison, sa grossesse, son refus d'invoquer à nouveau Alice dans leurs fantasmes. Comment retrouver une sexualité classique, rangée, bien propre quand on a auparavant franchi toutes les limites ?
Si, évidemment, les scènes de sexe prennent une place prédominante dans ce récit ( collection « les nouveaux interdits »), ce roman transgresse encore plus par son message que par des scènes plus qu'explicites : il pervertit et travestit l'amour au sens où le commun l'entend. Dan n'est pas attristé par la mort de sa femme. Il ne l'évoque jamais avec chagrin, n'est pas accablé de ne jamais la revoir. Non : il regrette seulement qu'elle ait été si peu sensuelle, voilà. Sa mort brutale l'a frustré, en ce qu'il n'a jamais vraiment pu s'adonner au sexe avec elle. Cela me parait une plus belle et audacieuse transgression que l'étalage de tous les fantasmes réalisés par la suite avec Alice bis. C'est une violation de la norme, du deuil d'un être cher, de cette convention de chagrin du veuf. À la place, il lui trouve un sosie, non pour s'émouvoir mais pour s'assouvir, pour se defrustrer de cette vie conjugale qui le laissait sans cesse inassouvi.
Dan est un homme libre, libéré par la mort de l'épouse, laquelle le tenait dans une vie maritale bien rangée en perpétuel homme frustré. Et voilà qu'elle meurt et qu'il peut soudain baiser autant qu'il veut, aller au bout de tous les délires qu'il avaient imaginés, jouir de toutes les situations qu'il met en scène. Et avec elle, de surcroît. Profanateur suprême, qui baise le travesti sur la tombe d'Alice, scène symbolique s'il en est, mais c'est peut-être un peu trop : qui jouirait vraiment d'une telle situation ?
Alice est morte mais était déjà froide depuis longtemps. Depuis toujours, presque. Belle, au corps évocateur, elle avait séduit Dan parce que son corps, ses postures sur scène, alimentaient ses fantasmes. Seulement ça.
Néanmoins, Alice est là. Elle est présente entre Camille et Dan, entre Alice bis et Dan, dans la tête de Dan constamment. Cette femme arrogante et frustrante s'impose encore, même morte. le veuf qui baise partout ne peut cependant pas s'empêcher de la vouloir, de la désirer, de la rechercher dans ses partenaires. Elle le hante. Comme une revanche : il l'a enfin, et elle le fait jouir comme jamais de son vivant.
Autre thème abordé : le candaulisme, ou ce fantasme répandu de voir sa partenaire coucher avec un autre, et tout son paradoxe. Cette jalousie saisissante, piquante, voire fascinante, mêlée à une curiosité irrésistible puis à l'excitation suprême, le tout décrit avec une belle justesse psychologique.
Pour le reste, une écriture simple, assez dénuée de style audacieux. Évidemment, l'intrépidité se trouve dans les mots crus, dans les scènes salaces, dans les situations extrêmes, mais cela aurait mérité sans doute un peu plus de forme. On sent comme le fond prime, comme les messages doivent être délivrés dans une certaine urgence d'écriture. Si c'est souvent le cas dans les récits purement érotiques voire phonographiques, où l'on s'interroge même sur la nécessité d'un contexte tant il n'est là que pour faire transition entre deux scènes crues, ce roman, plus profond, aurait sans doute mérité une forme plus riche.
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Quand on ouvre un livre des éditions Media 1000, collection "Les nouveaux interdits", on sait à quoi s'attendre, ne soyons pas hypocrites. Mais la Remplaçante est bien plus qu'un énième roman aux mots soi-disant tabous. Il raconte l'histoire d'un homme terriblement frustré par sa compagne et qui décide, à la mort de cette dernière, d'effacer une bonne fois pour toutes ces inassouvissements, et ce grâce à Alice Bis. Je suis tombée amoureuse de ce personnage, d'une liberté absolue, sans filtre, sans frein, une bouffée de délires et en même temps si tendre. Dan lui demandera tout et elle ne lui refusera rien. le style de l'auteur est direct, on entre dans le vif du sujet (si j'ose dire), sans fioritures ni garnitures (quoique, dans certaines scènes...), avec des mots crus, certains disent sales mais c'est idiot, tout est au naturel, sans fard et avec un cheminement psychologique qui apporte la cerise sur le gâteau. Bref, je me suis régalée. Mais attention, ce roman n'est pas à mettre sous les yeux de tout le monde, c'est une histoire pour lecteurs avertis, très avertis...
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C'est l'histoire d'un homme qui perd sa femme, l'amour de sa vie, un fantasme froid qui alimente davantage ses désirs et ses envies. Pour ne pas plonger dans un chagrin inexorable, Dan remplace la défunte par une Alice bis, strip-teaseuse, Alice bis transformiste.
À travers ses avatars, il explore ce qu'il n'a jamais pu faire avec son ancienne épouse, célébrité arrogante qu'il n'arrive pas à oublier. Alice hante ses pages, elle courtise les nuits rocambolesques, les fantasmes les plus fous et les plus pervers. le roman ne plaira pas à tout le monde, certaines "scènes" restant assez tabous et sans doute seront-elles trop écoeurantes pour les lecteurs avertis.
Malgré tout, j'ai apprécié la mélancolie jusqu'à la lie, les sentiments et les sensations, la fièvre qui se dégage de ce bouquin est tantôt acide, tantôt brûlante. J'apprécie ses personnages sincères, de Camille à Domino (sans doute mon favori), du souvenir d'Alice, et surtout Dan. J'ai eu en tête et très précisément les contours de chaque protagoniste et c'est assez rare. J'aime vraiment cette excitation particulière qui se dégage de cette histoire, c'est d'une tristesse quelques fois. Mais au bout du récit, même si je reste sur ma faim, la liberté est bien présente.
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
"Mes deux voisins onanistes ont l'écume aux lèvres. L'un veut toucher ma douce mais le métis le repousse. L'autre tente sa chance à son tour mais le métis le refoule. Imperturbable, Alice continue d'aspirer son gland d'ébène. Les deux mateurs finissent par déguerpir."
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"Je l'enlace tendrement malgré le trac légitime qui me prend par les couilles. Elle se frotte contre mon bas-ventre oscillant entre bandaison et débandade. Le tube new-wave de l'ambigu Bowie nous ramène trois ans en arrière, quand nous avons échangé nos premiers baisers passionnés, quelques instants avant de faire l'amour. Aucune cartomancienne n'aurait pu prédire un tel bis dans notre histoire."
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"Des éclairs apocalyptiques zèbrent le ciel en colère. Elle me caresse à travers le pantalon. Il n'y a plus d'âme qui vive autour de nous - quelques instants plus tôt, un couple de fans s'est recueilli sur sa tombe en fredonnant à voix basse les paroles mélancoliques de l'une de ses dernières chansons. Seule la défunte assiste désormais à nos palpations indécentes."
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"Elle m'adresse un sourire complice dans le miroir contre lequel elle s'appuie et quelque chose éclate dans mon coeur."
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"L'énergie de l'autre Alice est celle d'une centrale électrique. Elle jubile, entourée de ses objets jouissifs, et m'annonce qu'elle a aussi un cadeau pour moi. Elle me demande de fermer les yeux et je lui obéis à mon tour. Quand elle m'autorise de les rouvrir, elle m'exhibe un jouet à mordiller qui représente un pied féminin aux ongles carmin."
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