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Charlotte Ellison et Thomas Pitt tome 21 sur 32

Paul Benita (Traducteur)
EAN : 9782264044792
400 pages
10-18 (18/01/2007)
3.66/5   121 notes
Résumé :
Printemps 1892. John Adinett, un membre respecté de la haute société londonienne, est jugé pour le meurtre d’un de ses meilleurs amis.
Le commissaire Thomas Pitt, chargé de l’enquête, est appelé à témoigner. Mais à l'issue de ce bien étrange procès, le voilà traîné dans la boue, démis de ses fonctions et exilé dans un des quartiers les plus sordides de Londres. Seule sa femme, l’intrépide Charlotte, sera capable de reprendre l’enquête de son cher mari afin de... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (17) Voir plus Ajouter une critique
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Les aventures du couple Pitt et de leur entourage se poursuivent et prennent une toute nouvelle tournure, nous offrant une atmosphère beaucoup plus tendue dans ce tome-ci. Bien qu'étant fan de "la recette qui marche", ce changement de couleurs est pour autant bien amené de manière générale.

Dans ce tome, les sentiments de nos personnages sont mis à rude épreuve : passions naissantes ou ressurgies du passé, honneur bafoué et diffamé, solitude, peur, doutes et dilemmes éthiques ... tous les personnages sont de la partie pour nous offrir ce cocktail d'émotions qui ajoute un rythme à un récit déjà haletant. Charlotte, Pitt mais aussi Emily ( bien qu'en arrière-plan), Vespasia, Gracie et Tellman... Des personnages que l'on connaît et apprécie au fur et à mesure des tomes.

L'histoire commence par Pitt discrédité et rétrogradé, envoyé dans le quartier londonien le plus sordide : Whitechapel. Les personnages, chacun par un bout du tapis, vont faire émerger une sombre histoire de conspiration, comme l'annonce ce titre. Cette histoire peut paraître un peu grosse, du moins est-ce mon avis. Mais Anne Perry finit par la nuancer, lui offrant une plus grande crédibilité. Elle fait suite à des récits précédents à propos du Cercle Intérieur. Je doute que ce soit d'ailleurs la conclusion de cette lutte et je m'en réjouis, étant la principale cause de ce changement d'atmosphère. En conséquence, le rythme est haletant et bien souvent on a le ventre noué par la misère dépeinte, l'attitude désinvolte des nantis, les moyens extrêmes utilisés. Anne Perry nous dépeint un Londres bouillonnant, insistant réellement sur cette ambiance électrique, pesante, prête à craquer à la moindre étincelle, n'hésitant pas à faire un parallèle avec la terrible Révolution française... Antisémitisme, anarchisme, républicains révolutionnaires : les troubles peuvent être multiples, permettant ainsi à Pitt de s'intégrer à la Special Branch et à cette conspiration d'étendre ses ramifications.

Autant, j'ai vivement apprécié cette lecture, autant je suis persuadée qu'à ce stade de la série, il vaut mieux ne pas commencer par ce tome. Aussi indépendant soient-ils les uns les autres, les références se multiplient et on y perd beaucoup si on ne connait pas les aventures précédentes.
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Moi qui croyait que cette lecture allait me déconstiper car elle avait tout pour devenir chiante, et bien, je me suis lourdement fourrée le doigt dans l'oeil, et ce, jusqu'au coude !

Non pas que je me sois ennuyée avec le déroulement du procès (j'aime ça), mais la mise à pied de notre commissaire Thomas Pitt et son envoi dans la Special Branch m'avait fait craindre une lecture insipide ou neuneu. Il n'en fut rien !

Je dois avouer que j'ai même souffert pour lui. Lorsqu'on a un travail que l'on apprécie, quelques soit ces défauts, et qu'on le fait du mieux que l'on peut, tel Pitt, cela fait mal de s'en voir destitué et descendu sur l'échelle sociale alors qu'on n'est pas responsable.

Pour une fois, on laisse de côté les beaux salons et les tasses de porcelaine pour s'aventurer en plein dans les quartiers pauvres de la grande ville de Londres où les gens ne savent pas s'ils mangeront demain. Ils ne savent d'ailleurs pas s'ils mangeront aujourd'hui… Et si on ne les tue pas au travail, c'est parce que les morts, ben ça travaillent moins bien.

De par cette immersion dans les quartiers les plus pauvres, on peut dire que cette aventure à tout d'un roman noir vu le contexte social mis en avant : si l'usine de sucre ferme ses portes, c'est 1000 familles qui crèveront de faim et l'insurrection commencera dans ces quartiers oubliés de tous. Ça grogne déjà, et à juste titre.

Cette aventure est rythmée, l'enquête avance vite, on n'a pas le temps de regarder les mouettes dans le ciel et, hormis les premiers chapitres qui pourraient coller de l'urticaire à ceux qui sont allergiques aux déroulements des procès, tout le reste est diablement agréable à lire.

Si Thomas est présent malgré son éviction, ce tome fait la part belle à la petite bonne des Pitt, Gracie, et à l'inspecteur Tellman qui est remonté dans mon estime. Il est d'ailleurs un des personnages détestables qui a le mieux évolués aux fil des derniers tomes.

Une autre chose qui m'a bien plu, c'est le côté politique dans lequel on baigne durant notre lecture. Et comme vous le savez, avec le mot « politique » il y a aussi corruption, magouilles, petits arrangements entre amis, complots, manipulations de la vérité… Ajoutons à cela une société secrète qui tire des ficelles et une race que je déteste particulièrement : les spéculateurs. Moi, j'aime tout ces ingrédients dans un roman.

L'auteure connait son sujet et en nous parlant de la politique, de la justice, des crèves la faim, de la reine qui vit recluse depuis 30 ans et de son fils qui dépense sans compter. On comprend que tout cela c'est le terreau dans lequel pousse la grogne sociale, la peur de l'autre et l'antisémitisme, une fois de plus.

Sans compter que l'ombre de Jacky plane sur les pages et sur les ruelles de Whitechapel qui se trouvent à un pet de cheval de là. Cela ne fait jamais que 4 ans que l'homme au grand couteau trucidait des prostituées dans le quartier.

Ceux et celles qui ont étudié les faits de 1888 savent que la théorie dont on parlera dans le roman est saugrenue, l'homme impliqué étant dans l'impossibilité physique d'assassiner les femmes. Quant au fait que les meurtres auraient eu lieu dans une voiture, c'est tout aussi farfelu, les coupures étant trop nettes que pour avoir été faites durant des chaos.

Alors que je haussais les sourcils de dépit, me disant que tout ça c'était du déjà vu, l'auteure a su ne pas tomber dans la facilité et je l'en remercie.

Un polar historique aux relents de roman noir, le tout baignant dans la politique corrompue qui magouille à tour de bras.

Ça conspire à tous les étages et il faudra toute l'adresse de Thomas Pitt, de sa femme, de sa bonne et de son inspecteur pour démêler les fils de cet écheveau qui pourrait en amener quelques uns sur l'échafaud à force d'échafauder des complots.

Au final, ce qui se passait en 1892 est toujours d'actualité : on est manipulé, les faits sont manipulés, la vérité est travestie, et nous, pauvres fous, nous courons derrière le bâton que l'on nous lance, sans même penser une seule seconde que ce pourrait être un leurre.

Eux, ils avaient au moins l'excuse qu'ils n'étaient pas alphabétisés et instruits comme nous le sommes et les informations n'étaient pas aussi facilement accessibles que maintenant.

Lien : http://thecanniballecteur.wo..
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Ce roman m'a un peu surprise. A la fin du livre, j'ai eu un sentiment paradoxal, que je vais expliquer plus tard. Pour commencer, il faut dire que j'ai littéralement dévoré le livre. le suspens était à son comble, je ne pouvais plus le lâcher. Il tranche davantage avec ce qu'Anne Perry propose d'ordinaire dans les enquêtes de Thomas Pitt, en raison de la situation critique de Pitt, qui va être davantage spectateur et subir les événements, du rôle plus important de personnages secondaires comme Gracie ou Tellman, et aussi en raison du début du livre, qui commence par un procès et non par un meurtre. le complotisme a également une belle part dans l'intrigue. Même si l'on a déjà eu certaines mentions, certaines pistes menant à un complot dans des romans précédents, les complots s'imposent dans cette enquête, et ajoutent encore au suspens haletant de l'enquête criminelle.

Comme je l'ai déjà mentionné dans les chroniques de romans précédents, j'ai une tendresse particulière pour les personnages secondaires des enquêtes de Pitt, en particulier pour Gracie et Tellman, qui ont un caractère bien trempé tous les deux – ce qui crée des étincelles – et qui se ressemblent plus qu'ils ne le croient. J'ai eu un véritable coup de coeur pour Tellman, qui est un personnage à la fois dur et touchant. Il a des principes très bien ancrés, ce qui fait parfois de lui quelqu'un de borné et de fermé, mais il est fidèle, pragmatique et a travaillé très dur pour arriver à son poste, qui est malgré tout assez bas puisqu'il est simple policier. J'apprécie beaucoup le fait de mettre en avant des personnages venant des classes très populaires.

J'ai lu ce livre très rapidement, en quelques jours. le suspens est énorme, en raison notamment du contexte passionnant qui repose sur la grave crise politique que vit le royaume, ainsi que les complots possibles remontant jusqu'à des personnages hauts placés. Un bémol que je mettrais est justement sur ces complots que je ne détaillerai pas, mais que je trouve un peu trop importants dans l'intrigue. Même si le mélange de crimes et de complot politique est très efficace, je trouve qu'Anne Perry en a trop fait, et qu'un peu de simplicité aurait pu maintenir le suspens tout en gardant une bien meilleure crédibilité à l'histoire. En effet, on perd en réalisme, ce qui faisait tout le charme des enquêtes lorsque j'ai commencé la série Thomas Pitt. J'aimais beaucoup les enquêtes « à l'ancienne » avec des mobiles bien cachés mais logiques et très humains. Ici, tout est un peu compliqué, je m'y suis un peu perdue au bout d'un moment. C'est dommage car le contexte politique était particulièrement intéressant tel quel.

Malgré ce bémol, je conseille ce livre, qui a donné plus de place à des personnages différents, et qui comme d'habitude, permet de se glisser dans la société anglaise de l'époque, aussi bien dans les maisons cossues de la haute société que dans les quartiers les plus pauvres de Londres.
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Encore un très bon Anne Perry! Sans doute l'un des meilleurs à plusieurs points de vue. Tout d'abord, c'est un Pitt plus intime que jamais que l'auteur nous donne à voir ici puisque son enquête mettra non seulement sa vie professionnelle en jeu, mais aussi sa vie intime et familiale. On tremble donc avec ce cher Thomas tout au long du roman en espérant que lui, Charlotte et leurs quelques alliés, seront assez fort pour faire face au mystérieux et terrible cercle intérieur sans trop de décombres! L'intrigue est également extrêmement prenante puisqu'il s'agit ici de découvrir la véritable identité de Jack l'éventreur, rien de moins! On suit cette histoire d'un bout à l'autre avec le coeur qui bat et on en redemande !!
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Une nouvelle aventure de Charlotte et Thomas Pitt, mais ce n'est pas dans l'aristocratie que Pitt va enquêter. le meurtre est déjà commis et le coupable arrêté quand on débute l'histoire, ce n'est pas Qui a tué mais Pourquoi, qu'il faut chercher, mais Pitt se retrouve dans les quartiers pauvres à devoir se faire oublier car celui qu'il a arrêté est influent et cela dérange en haut lieu, du coup, c 'est Charlotte, Dalcie sa domestique et Tellman, collègue de Pitt qui font mener les recherches ; cela va emmener à des révélations époustouflantes, de son coté Pitt va devoir aller à l'encontre des ses pratiques pour garantir la paix.
Un roman riche en révélation, passionnant à lire.
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
— Par ailleurs, l’antisémitisme est très fort par ici, nourri essentiellement par la peur et l'ignorance. Quand la vie est dure, les gens cherchent toujours un bouc émissaire et ceux qui sont différents d'une manière visible sont les premières cibles parce qu'elles sont plus faciles.
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— C'est le crépuscule, Vespasia, pour des dieux gâtés qui ont gâché leurs chances, dépensé trop d'argent qu'ils ne possédaient pas, emprunté des sommes qu'ils n'ont jamais remboursées. De braves gens crèvent de faim à cause d'eux et ils ne sont pas les seuls à être furieux. La rage s'est propagée et c'est cela qui fait tomber les rois.
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— Cela dépend de ceux à qui il a emprunté, dit-il avec gravité. De spéculateurs ou de courtisans qui, à leur façon, ont pris leurs propres risques, on peut se dire qu'ils n'ont que ce qu'ils méritent. Mais il en va différemment si son créancier est un homme de bonne foi qui s'en trouve ruiné, entraînant d'innombrables malheureux dans sa chute.
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La salle d'audience de l'Old Bailey était bondée. Tous les sièges étaient occupés et les huissiers refusaient du monde. On était le 18 avril 1892, le lundi après Pâques qui marquait également l'ouverture de la Saison à Londres. C'était aussi le troisième jour du procès du distingué John Adinett, militaire, accusé du meurtre de Martin Fetters, grand voyageur et spécialiste de l'antiquité.
A la barre des témoins se trouvait Thomas Pitt, commissaire du poste de police de Bow Street.
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De Paris provenait sans doute l'un des articles aux-quels s'était référé John Adinett. Celui-ci était plus long, nourri de la fascination pour cette ville glorieuse qui avait subi la terreur, et vibrant d'un espoir si intense qu'il en était douloureux. Fetters s'était rendu là où avait vécu Danton, il avait emprunté son dernier trajet jusqu'à la guillotine, là où il s'était montré le plus grandiose, alors qu'il avait tout perdu et vu la Révolution décapiter ses propres enfants.
Fetters avait été rue Saint-Honoré devant la maison du charpentier chez qui avait loge Robespierre ; il avait arpenté les rues où les étudiants avaient dressé les barricades de la révolution de 1848 qui avait gagné si peu et coûté tellement.
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