Je remercie les éditions 10/18 et Babelio pour cet ouvrage… En espérant qu'ils ne me tiendront pas rigueur de cette critique…
Londres. 1910.
Qui est réellement
Philip Sidney ? Un jeune et brillant diplomate apprécié à qui est promis un bel avenir ou un voleur, doublé d'un violeur ?
Lorsqu'il était en poste à Washington, a-t-il détourné des fonds, ce dont on l'accuse officiellement ou / et a-t-il agressé Rebecca Thorwood dans sa chambre, une riche et belle héritière américaine, notamment, pour lui voler un bijou, ce qui lui est reproché officieusement ?
A Londres, de passage pour un mois, Jemima Flannery demande l'aide de son frère Daniel Pitt, jeune et très prometteur avocat récemment admis au barreau, travaillant pour le bureau d'avocats fford Croft et Gibson, probablement le meilleur de la City. Patrick Flannery, l'époux de Jemina, policier américain, proche de et probablement redevable à la famille Thorwood voudrait bien que
Philip Sidney soit condamné à Londres pour ce qu'il aurait fait à Rebecca, fille unique de la famille Thorwood. Aussi étrange que cela puisse paraître, à leur demande, Daniel Pitt va devenir le défenseur de Sidney dans l'affaire de détournement de fonds pour tenter de le faire tomber pour l'agression et le vol commis sur la personne de la jeune Thorwood.
Mais
Philip Sidney est-il le monstre qu'on a dépeint à Daniel Pitt ? A-t-il commis ces actes ou est-il victime d'un complot ? Si oui, au profit de qui et pourquoi ? A moins que
Philip Sidney ne cache vraiment bien son jeu…
Critique :
Que d'atermoiements dans cet ouvrage ! Les personnages se posent sans arrêt des problèmes de conscience au point que cela en devient lassant. Cela retarde considérablement le déroulement du récit. C'est à peine s'ils ne sont pas noyés sous un tsunami d'appréhensions rien qu'en se versant une tasse de thé parce qu'il y aurait une gouttelette de lait en trop ou que le thé aurait infusé trois secondes de plus que ce qu'un gentleman ou une lady bien élevés peuvent supporter !
Voici le genre de phrases que l'on rencontre pratiquement à toutes les pages : « Il lui fallait d'abord affronter la conversation qu'il redoutait le plus. S'il s'y prenait mal, les répercussions pourraient le hanter jusqu'à la fin de ses jours. le seul fait d'y penser le faisait souffrir. » « Il s'efforçait d'injecter une note d'espoir et de confiance dans sa voix, et c'était douloureux à voir. » « Daniel ne connaissait Cassie que depuis deux jours, mais l'idée qu'elle pût voir en lui un ennemi, quelqu'un qui avait fait souffrir sa mère et son père, était terriblement douloureuse. » « Charlotte et Thomas comprendraient, mais n'en souffriraient pas moins. » « Parler de courage était facile. La réalité, elle, n'offrait que douleur. » (La page 125 est un modèle du genre !) En comparaison, une tragédie grecque devient un spectacle d'humour où l'on se tape sur les cuisses à chaque réplique.
Les protagonistes de cette histoire sont en permanence dans l'excès, tout les trouble, tout les fait mousser. Leur susceptibilité est telle qu'une banale question semble suffire à déclencher une guerre de cent ans. Un petit mot, hé ! Hop ! C'est tout de suite considéré comme une insulte ! « Comment osez-vous ! cria-t-il, si fort que même Rebecca, derrière la porte fermée de sa chambre, dut l'entendre. C'est de vous qu'elle devrait avoir peur, et des autres femmes comme vous, qui sont jalouses de sa situation et de ses perspectives d'avenir. »
Tiens, je vais aller relire «
le Cid » de
Corneille ! Je suis sûr, en comparaison, que je ne « souffrirai » pas autant et que ma « douleur » sera tellement légère que je m'en esclafferai.
Les personnages se confondent en permanence en excuses :
- Excusez-moi, Mrs.Flannery, dit-il avec raideur.
[…]
- Non, murmura Jemima. C'est moi qui devrais m'excuser.
[…]
- J'ai eu tort de vous parler ainsi.
Vous l'avez compris, je n'adhère pas au style de l'auteure,
Anne Perry, c'est le moins qu'on puisse dire. Son côté « doloriste » m'énerve au plus haut point et gâche le récit… Mais ce n'est pas tout…
Page 226 : - Nous tournons en rond, dit-il.
On ne saurait mieux dire : depuis le début du récit, on tourne, on tourne… Que de longueurs peu utiles au déroulement de l'histoire !
Finalement, la solution apparaît miraculeusement dans les toutes dernières pages. Sans me vanter (si ! tout de même un peu) j'avais deviné depuis belle lurette qui était coupable sans savoir vraiment pourquoi puisque ce n'est qu'en toute fin d'ouvrage qu'
Anne Perry distille les informations qui l'accablent.
La fin du récit est rocambolesque et libérera des « Bravo ! » de la part des fans d'
Anne Perry, tandis que d'autres diront : « Bof ! Tout ça pour ça ! ».
NB : Si vous êtes fans d'
Anne Perry et souhaitez m'assassiner pour la teneur de ma critique, prenez un ticket et faites la file… Veuillez respecter ceux qui avaient réservé avant vous ! Merci !
PS : Cette critique ne vaut que pour cet ouvrage et non pour l'ensemble de l'oeuvre d'
Anne Perry que je ne connais pas.