L'empereur Nicephore Phocas - Byzance contre l'islam

Je viens de finir ce portrait de Nicéphore II, un empereur Byzantin plutôt méconnu (voir carrément oublié) du grand public. J'étais très enthousiaste à l'idée de lire cet ouvrage parce que j'espérais y trouver des informations inédites, quelques détails et anecdotes historiques peu connues des néophytes et il s'est avéré que je m'étais emballé pour rien... !

Le livre fait moins de 250 pages et c'est relativement peu même pour un portrait d'un empereur byzantin du moyen-âge. On est loin des 850 pages de Gustave-Léon Schlumberger (livre peu actuel puisque publié à la fin du 19 ème siècle). Les sources sur lesquelles s'appuient l'auteur sont relativement restreintes et du coup, je me suis interrogé sur sa démarche. .. ? Que voulait-il faire en publiant cet ouvrage s'il n'a rien à dire de plus que Gustave-Léon Schlumberger ? M-Y-S-T-È-R-E.

Plus grave. Si vous lisez la page Wikipédia de Nicéphore II Phocas, vous n'apprendrez rien de plus sur lui et sur son règne en achetant ce bouquin qui coûte tout de même vingt-euros. Ceci-dit, il faut être honnête et reconnaître que certains épisodes sont mieux documentés dans cet ouvrage que sur Wikipédia comme par exemple : la reconquête de la Crète. Quoique, je suis resté sur ma faim (et c'est un euphémisme) puisque Charles Personnaz ne s'attarde pas très longtemps sur les batailles et sur le siège de Chandax. C'est le plus grand reproche que je fais à ce livre : il est beaucoup trop expéditif.

De nombreux traitées relatifs à la guerre ont été rédigé par ou à l'intention de Nicéphore II Phocas, certains sont accessibles sur Amazon. Sachant cela, j'ai été étonné de voir que Charles Personnaz n'a presque rien écrit sur les techniques employées ou conseillées par Nicéphore II Phocas pour remporter certaines de ses batailles. Il n'y a quasi-rien à se mettre sous la dent militairement parlant alors que Nicéphore II Phocas est une figure du genre... !

Tout va trop vite, le livre ne s'attarde jamais très longtemps sur tel ou tel événement pour le décortiquer et l'analyser et c'est franchement frustrant parce que personnellement, j'aimerai en savoir davantage ! En définitive, je retiens que les illustrations et la jolie couverture de ce livre... c'est dommage :)

Qui diable s'intéressera au X° siècle ? Qu'y a-t-il là, dans cet empire byzantin assiégé par l'islam, pour toucher le lecteur d'aujourd'hui ? Bien sûr, d'abord, le goût de l'histoire. Ensuite, autant notre Occident en ce siècle-là peut nous apparaître obscur et mal connu (malgré "La reine Berthe" de Cingria), autant une vive lumière peut éclairer la partie orientale de l'empire romain, appelée aussi byzantine. C'est le premier acte d'une Reconquête des territoires perdus, en des espaces ravagés aujourd'hui encore par la guerre et par ... le même islam. Il y a de bonnes raisons, finalement.