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Lars Martin Johansson tome 2 sur 7
EAN : 9782743624248
331 pages
Payot et Rivages (07/11/2012)
3.42/5   6 notes
Résumé :
Un soir, une femme assez jeune est retrouvée morte dans son studio du centre de Stockholm. Un meurtre d’une rare violence. Jan Lewin, le policier envoyé sur la scène de crime, reconnaît la victime : elle était dans son bureau quelques jours plus tôt seulement, à propos d’une agression dont elle aurait été victime mais dont elle a refusé de dire quoi que ce soit, jusqu’à ce que la police soit obligée de la laisser repartir : Kataryna Rosenbaum était une prostituée d’... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
L'auteur est assez inconnu en France et en Belgique, traduit très récemment finalement, alors qu'il écrit depuis 1978. Dès lors, le lecteur se retrouve dans la position inconfortable de lire en 2012 (ou plus tard), un roman écrit en 1979... avec tout le décalage que cela implique et le fait que le thriller, le polar, le roman noir a beaucoup évolué depuis lors.

A l'opposé de La Fête du Cochon (dont il constitue une sorte de suite), Leif Persson pose dès le départ le décor comme étant réel, clairement basé sur les faits (par opposition au précédent, que l'auteur positionnait dans l'élucubration...). Ici il incorpore petit à petit les faits réels par le biais de rapports, d'interviews, d'analyses, de confessions... et il alterne le rythme, tour à tour lent, puis accéléré... Il aime jouer avec le lecteur.

Ici, on sombre dans les milieux interlopes et on découvre que les consciences de "bons pères de famille" sont aussi noires que celles de trafiquants notoires. La "victoire" (si tant est que l'on puisse appeler cela ainsi) a souvent un goût amer. Et souvent, elle est accidentelle, ou dépend de l'acharnement d'une seule personne face à l'inertie bureaucratique.

Les profiteurs (prise de position intéressante de Persson), ce sont les proxénètes, les requins de l'immobilier, ceux qui vivent sur le dos des autres... Persson ratisse large.

Il est assez évident que Leif Persson aime distiller des éléments réels, tirés de la vie suédoise, dans ses romans. Il est un criminologue reconnu, il maîtrise la rhétorique de sa profession, il a travaillé sur de grandes affaires. le public nordique, qui le considère comme un mélange De Balzac et d'Ellroy, retrouve dans les détails de ses romans des éléments qu'il connaît, et cela fait la force des romans. le grand thème qui se profile derrière une histoire glauque, perverse et noire, accumulant les faits divers sordides autour de trafics en tous genres, c'est celui d'une société scandinave qui se fissure de toutes parts, la fin du Welfare State à la suédoise. Sans illusion sur la nature humaine, il taille un sacré costume à la police, qui profite de coups de chance pour boucler des enquêtes.

On le positionne comme un héritier de Sjöwall et Wahlöö, dont il reprend ce souci du détail pour les procédures policières (comme chez Ed McBain aussi); mais en les teintant d'un propos nettement plus politique. le cynisme et l'ironie sont omniprésents.

Cela dit, certains passages sont clairement poussifs. Le rythme qui s'accélérait s'écrase d'un seul coup... et on a du mal à reprendre la lecture. Par contre, l'introduction du Narrateur, donc l'auteur, apporte un éclairage neuf à l'enquête en mettant les différentes démarches (entreprises par différents départements de police) en perspective. Les choses n'ont pas vraiment changé... Persson met en lumière les aspects transversaux du crime. Le milieu dans lequel baignent les petites frappes est comme une pieuvre, les tentacules se prolongent partout. Cela a (malheureusement) été mis en évidence lors des enquêtes sur les attentats terroristes de Paris.
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Deuxième roman policier écrit par Leif GW Persson et paru en 1979, un an après « La fête du cochon ». En préface l'auteur révèle s'être inspiré d'affaires réelles pour bâtir les deux énigmes et les deux enquêtes dont il fait le récit. Il explique aussi le choix du titre : « Notre responsabilité pénale n'est pas toujours proportionnelle à notre culpabilité. Loin de là. Certains individus profitent impudemment du système en faisant porter la responsabilité de leurs actes à d'autres. J'ai voulu illustrer ce problème fondamental du point de vue de la police, d'où : Les profiteurs – un roman policier ».

Septembre 1978, le cadavre mutilé d'une prostituée, Kataryna Rosenbaum, est retrouvé dans l'appartement où elle recevait ses clients. En cette fin d'été, les effectifs sont réduits dans la police, un tout petit groupe d'enquête est constitué, quelques flics venus de divers services, parmi eux Bo Jarnebring de la Brigade des interventions. Son implication sera limitée à des interrogatoires de voisinage et à des interpellations de suspects vite relâchés. Jarnebring ne manquera pas de consulter son collègue Johansson qui a été muté à sa demande au bureau du personnel de la direction générale de la police nationale. Sa mémoire est légendaire mais son témoignage ne sera pas déterminant dans les recherches de Jarnebring. Au final, les deux personnages récurrents de Leif GW Persson sont peu impliqués.

La résolution de ce meurtre à énigme est une obsession pour l'inspecteur de police judiciaire Jan Lewin. Il va auditionner une liste qui n'en finit pas de potentiels témoins, proches ou éloignés de la victime. Les alibis des auteurs de violences sexuelles de la région sont tous vérifiés. Aucune piste n'est négligée mais toutes aboutissent à des impasses. L'enquête a failli être relancée après la découverte d'un fragment d'empreinte digitale sur l'arme du crime ( un pied de chaise ) mais elle servira seulement à disculper les principaux suspects. Et peu à peu le meurtre de Kataryna cesse d'être une priorité pour la police et sa résolution ne hante plus que l'esprit de Lewin.

L'auteur entame alors le récit d'une seconde enquête menée par le commissaire Gösta Melander chargé de valoriser une multitude de renseignements recueillis en 1976 - 1977 sur la prostitution. Il poursuit les investigations qui aboutissent en octobre 1978 à l'arrestation de Johan Riisto Fahlén surnommé le « roi des bordels ». Ajouté au portrait de Kataryna Rosenbaum, le travail de Melander offre au lecteur une vision d'ensemble du commerce du sexe en Suède, y compris les salons de massage qui à l'époque avaient pignon sur rue et toutes les malversations financières immobilières liées à ce fléau sociétal.

Leif GW Persson est le narrateur, efficace, minutieux et crédible. Au fil des enquêtes, il fait de courtes remarques, pertinentes qui éclairent les procédures policières. Il se permet aussi quelques analyses plus approfondies dans des chapitres dédiés. L'ensemble constitue un roman cohérent et très facile à lire dont l'aspect documentaire rejoint deux récits policiers passionnants.

Lewin va découvrir le point commun entre son enquête et celle de Melander. le hasard et la perspicacité au secours d'un véritable travail de fourmis : la retranscription d'une formule orale lors d'un interrogatoire est identique à une formule écrite dans une lettre anonyme. le lien est établi et un suspect soupçonné du meurtre da Kataryna est arrêté. Mais ce n'est pas fini, il reste des auditions, une reconstitution et le lecteur n'est pas au bout de ses surprises.

Leif GW PERSSON - Les Profiteurs . Titre original «Profitörerna » ( Suède 1979 ) traduit du suédois par Esther Sermage pour les Éditions Rivages en novembre 2012. ISBN 978-2-7436-2424-8 .
Lien : http://cercle-du-polar-polai..
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Le but de la peine n'est pas de faire souffrir ou de tourmenter une créature sensible, ni de défaire un crime déjà commis... Sa seule fin est d'empêcher le criminel de causer de nouveaux dommages à ses semblables. Voilà pourquoi elle doit produire l'effet le plus durable sur les esprits et le moins douloureux sur le corps du criminel. (p.270)
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Certains actes font basculer le monde. On ne peut pas revenir en arrière. Même pas de trois jours et quelques heures.
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Lorsqu'il décida de rentrer chez lui, vers 23 heures, il était sidéré par ce qu'il avait appris sur le marché de l'immobilier. Ca grouille d'escrocs, se dit-il en s'asseyant au volant de sa voiture. (p.207)
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Les hommes sont tous pareils. Quand ils sont jaloux. Pourquoi ça? Ils sortent avec plein de femmes, et quand la leur sort avec un autre homme, c'est la fin du monde. (p.228)
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Elle faisait la pute, rétorqua Jarnebring. Il devait bien y avoir quelque chose qui clochait. Sinon, pourquoi elle aurait putassé? (p.26)
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