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Critique de Latulu


Le deuxième tome des aventures des frères Lancefall est presque aussi réussi que le premier. le récit est plus noir, les alliances politiques et la stratégie sont au premier plan et l'évolution des personnages prend un tournant insoupçonné.

On démarre avec la découverte des Arserkers, leur lieu et mode de vie, bien différents des contes cruels qui accompagnent leur légende. Ils vivent en clans où priment entraide et éducation des jeunes. Ils sont admirés et respectés par leurs voisins qui n'hésitent pas à faire appel à leurs services lorsque la guerre menace leurs frontières. Irmine évolue parmi eux, sa condition et ses connaissances lui donnent un statut paradoxal. Il attire la curiosité de ses frères mais également leur méfiance.
Les passages qui relatent l'évolution d'Irmine au sein du clan Arserker ont été mes préférés du roman. Tour à tour intrigué et émerveillé, Irmine passe également par des périodes de désespoir, tiraillé entre le besoin d'éclairer son peuple sur le futur qui les attend et le besoin de comprendre ses racines.

Au niveau de la royauté, tout n'est pas simple non plus, comme le découvre, à ses dépends, la nouvelle reine Akinessa. de femme de l'ombre à reine, la main douce réalise très vite qu'une fois gagné, le pouvoir doit être conservé. Et il a un prix : la corruption, la traîtrise et l'assassinat. Si ses aspirations pour un règne moderne trouve écho par rapport à notre civilisation, ses buts et méthodes beaucoup moins.
Karmalys l'obèse, va quant-à-lui tomber de Charybde en Scylla, éloigné du royaume et livré au Lirander Cavall, pour qui l'ancien roi représente tout ce qu'il hait et ce contre quoi il a combattu. Même si le personnage avait de quoi attiser les foudres et le dégoût du lecteur, je dois admettre que le sort final qui lui a été réservé m'a quand même choquée.
Côté Lirander justement, Cavall, le chef de la rébellion a bien du mal à conserver son autorité sur les Liranders. Homme éclairé, il va tout faire pour s'assurer que le pouvoir ne soit pas accaparé par des hommes de l'Ouest, plus avides de domination que dévoués à leur cause.
Enfin la jeune Kassis, héritière de la cité d'Alerssen, se retrouve isolée, sans titre particulier et pourtant traquée par les hommes de la reine Akinessa qui craint de la voir revendiquer son statut de femme du roi. En parallèle, il lui faudra redécouvrir l'homme qu'elle aime et entamer le deuil de personnes qui lui étaient précieuses.

A travers le destin de ces personnages, le récit poursuit les aventures du premier volume, tout en insérant des flash-backs d'Irmine sur ce qu'il a vécu : ses indécisions, les choix qu'il a du opérer, malgré lui parfois. Si dans cet opus, l'auteur joue moins avec le lecteur, il arrive quand même à déposer quelques chausse-trappes qui, une fois ouverts, nous plonge dans l'étonnement le plus complet. Je dois dire que j'ai été bluffée par l'explication de la naissance de la religion de l'Ecriture. La relation entre Irmine et Kassis est forcément compliquée, moins naïve et touchante que dans le tome précédent. Ils m'ont fait de la peine ces deux-là.
La révélation finale de ce tome est beaucoup moins spectaculaire que dans le précédent mais il faut dire que l'auteur avait alors placé la barre très haut…

Encore un très bon moment passé avec les frères Lancefall et l'écriture d'Oliver Peru. A quand le tome 3 ?
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