AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Arakasi


Par une froide nuit de blizzard de 1701, deux hommes cheminent en direction de la frontière séparant la Pologne de la Suède. le premier est un voleur, un pauvre hère si dégouté de sa vie de misère qu'il a pris la résolution de s'engager dans les forges du Prince-archevêque, véritable enfer sur terre et refuge de tous les repris de justice du pays. le second est un nobliau suédois ayant déserté les armées de Pologne pour rejoindre les forces du roi de Suède. Bien qu'ils n'aient rien en commun, la neige et la faim les ont réunis pour quelques heures et le sort s'apprête à leur jouer un bien mauvais tour : dans un moulin abandonné et hanté par le fantôme de son meunier suicidé, leurs deux destins vont bifurquer, empruntant des voies dramatiques et inattendues... Huit ans plus tard durant un hiver fort semblable à celui-ci, une fillette est visitée chaque nuit par le spectre de son père, un noble propriétaire pourtant parti guerroyer à des centaines de kilomètres de là. Quels liens, quelle toile de mensonges, d'intrigues et de traquenards habilement tramés unissent par-delà les années ces deux curieux événements ? C'est ce que « le Cavalier Suédois » de Leo Perutz nous invite à découvrir.

On m'avait tant vanté ce roman que je n'ai pu m'empêcher de grommeler dans ma barbe en l'ouvrant pour la première fois : « Toi, mon gars, t'as intérêt à tenir tes promesses… » Béni soit le sieur Perutz, il a amplement répondu à mes attentes et je sors de cette lecture tout à fait enchantée ! Roman historique savamment saupoudré de fantastique, « le Cavalier Suédois » est une oeuvre pleine de charme et de mystère, dotée en sus d'une intrigue remarquablement construite, de celle qui nous mène du début à la fin par le bout du nez et ceci pour notre plus grand plaisir. L'histoire est délicieusement prenante, le style simple et poétique à la fois, le personnage principal attachant (malgré une moralité souvent déficiente et un très très gros complexe social), les dialogues spirituels et finement écrits, l'atmosphère mélancolique et envoutante… La présence du merveilleux est particulièrement bien dosée, imprégnant tout le récit sans jamais que celui-ci ne verse dans le fantastique pur et dur. Pour ne rien gâcher, les thématiques abordées ne manquent pas d'intérêt et de profondeur : impuissance des hommes face à la destinée, usurpation d'identité, culpabilité et quête de rédemption, ravages du désir et de la jalousie...

En conclusion, une belle fable, poétique et intrigante à souhait ! J'ai noté qu'une adaptation BD avait été réalisée par l'illustrateur Jean-Pierre Mourey et peut-être me laisserai-je tenter, mais ce sera après avoir parcouru le reste du l'oeuvre du sieur Perutz. « le Marquis de Bolibar » me tente particulièrement – les guerres napoléoniennes : miam miam !
Commenter  J’apprécie          396



Ont apprécié cette critique (35)voir plus




{* *}