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La malédiction des Médicis tome 1 sur 3
EAN : 9782377351930
400 pages
Archipoche (12/09/2018)
3.73/5   33 notes
Résumé :
1492. La foudre s’abat sur Florence. Savonarole, le moine fanatique, a vu le glaive de Dieu déchirer le ciel toscan. La ville expie pour les péchés du Magnifique. Lorenzo se meurt. Le premier des Florentins se retourne une dernière fois sur son flamboyant passé.
Maître de la ville-lumière de son époque, il revoit les êtres qui ont peuplé son existence : ses ancêtres qui ont contribué à le hisser au faîte du pouvoir, ses ennemis qu’il a affrontés l’épée à la m... >Voir plus
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Mon amour pour la Renaissance italienne n'est plus un secret et si plusieurs personnages historiques remportent mes suffrages pendant cette période à l'instar de Léonard de Vinci, Sandro Botticelli, Nicolas Machiavel, Cosme de Médicis, je ne suis pas insensible au petit-fils de ce dernier : Laurent le Magnifique. Raison pour laquelle, j'ai choisi ce roman lors de la dernière Masse critique : je remercie donc Babélio et les éditions Archipoche pour leur confiance d'autant plus que cette lecture s'est révélée être un coup de coeur!

En 1492, Lorenzo Médici sent la mort arriver. Atteint de la goutte comme l'ont été son grand père Cosimo et son père Piero – la malédiction des Médici – il se remémore sa vie. Très tôt doté d'une éducation raffinée, d'un esprit fin, d'un sens politique aiguisé et d'une redoutable intelligence grâce à son grand-père en qui il voyait un modèle, Lorenzo se doit d'être à la hauteur et oeuvrer pour le prestige de sa famille, après la mort de son père en 1469. Car si les Maîtres de Florence bénéficient d'une grande popularité auprès du peuple de la cité du Lys, ils attirent aussi la jalousie et l'inimitié des grandes familles aristocratiques. Ces derniers ne voient en Lorenzo et son frère Giuliano que des parvenus dont la richesse issue du commerce et de la banque ne saurait faire d'eux leurs égaux. L'heure n'est alors plus aux alliances matrimoniales et à la Paix, Lorenzo devra déjouer complots et intrigues pour protéger sa famille et maintenir son rang.

J'ai lu un grand nombre de romans historiques sur cette période et je dois dire qu'avec la superbe trilogie de Sophie Chauveau sur les trois peintres emblématiques de le Renaissance, à Florence (Lippi, Botticelli et de Vinci), ce premier tome dédié à Laurent le Magnifique tient aussi le haut du pavé. Doté d'une écriture fluide, la plume de Patrick Pesnot est particulièrement immersive en raison de détails qui fourmillent dans le texte. le lecteur ne suit pas l'histoire, il la vit! La scène qui m'a d'ailleurs particulièrement marqué est celle du Palio, le 24 juin 1456, au début du roman car elle fait appel à trois sens (odorat, vue et ouïe). Lorenzo a sept ans et accompagne son grand-père dans les rues animées et festives de Florence. Et tout le roman se caractérise ainsi : précis et formidablement bien documenté. L'emploi de mots dans la langue de Dante, les noms originaux comme Lorenzo pour Laurent, Cosimo pour Cosme, Giuliano pour Julien participent aussi à cette exhaustivité et à cette immersion. de plus, contrairement à la bande dessinée sur les Médicis que j'ai lu il y a peu de temps, les évènements historiques sont respectés dans les moindres détails, notamment lors de la Conjuration des Pazzi, en 1478. Après, je peux chipoter en disant qu'il n'y a pas de preuves que Lorenzo ait eu une relation avec Simonetta Vespucci, la muse de Giuliano et de Botticelli (notamment représentée dans La naissance de Vénus) mais qu'importe!

Quant au personnage de Lorenzo justement, s'il est présenté de manière très favorable notamment au travers de ses qualités intellectuelles, son raffinement, sa prestance, son charme malgré son physique ingrat, son portrait est également nuancé, ce qui le rend d'autant plus humain. Aussi, la part d'ombre du personnage est exploitée au travers de son comportement vis à vis des femmes qu'elles soient fictives (son esclave circassienne Chamyla) ou ayant bien existées comme sa maîtresse Lucrezia Donati. le massacre relaté de la ville toscane de Volterra, en 1472 fait également partie de la légende noire du célèbre florentin.

En conclusion, ce premier tome consacré à Lorenzo Medici est une véritable réussite. Précis, bien documenté, doté d'une écriture fluide, il rend parfaitement compte de la vie quotidienne à Florence au XVème siècle, ses moeurs, ses relations économique, politique et diplomatique pourtant complexes avec les autres cités de Toscane (Volterra), de l'Italie (Rome, Milan, Gènes, etc…) et des autres royaumes (Naples, France, Empire Ottoman, etc…). Sans nul doute, je lirai les autres tomes au gré de leur parution en poche.
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C'est le type meme du roman historique a prendre en vacances, tres agréable a lire et, en meme temps, collant de pres a ce que l'on sait de ce célébrissime Medicis que tous connaissent sous le nom de "Lorenzo le Magnifique" et cela surtout depuis la superbe série tv sur l'épopée des Medicis. Il devait son surnom de "Magnifique" a son exceptionnelle prodigalité envers les grands artistes florentins dont les créations et la compagnie lui procuraient un grand plaisir. C'est un personnage que l'auteur n'a pas grand mal a nous rendre sympathique et que je rangerais pour ma part volontiers dans la catégorie des grands baiseurs de l'Histoire avec en sus la qualité d'avoir été aussi l'un des grands mécenes de la Renaissance italienne.

Lorenzo est probablement ce qui s'est fait de mieux en matiere de grand bourgeois éclairé et flamboyant de la Renaissance italienne, période "Quattrocento". Né dans une famille a la fois riche, puissante, raffinée et, last but not least, aimante envers ses enfants, Lorenzo est d'excellente constitution (jamais malade), intelligent, curieux d'esprit, pas méchant mais trop préoccupé des plaisirs des sens et de l'esprit pour se soucier vraiment des autres, croyant en Dieu (du moins, le croit-il) mais peu préoccupé de morale chrétienne - ce qui se concoit étant donné l'immoralité ostentatoire du haut clergé de son époque - il est avant tout tres sensuel et ultra sensible au charme des jolies filles. le fait qu'il ait "une gueule" comme on dit, avec son long nez et son prognatisme mandibulaire (machoire inférieure avancée), ne l'empeche nullement de conquérir le coeur des dames, bagout (il leur compose des vers de circonstance), prestance physique et fortune obligent. le roman n'en parle pas, mais Lorenzo était aussi - semble-t-il - myope, ce qui expliquerait en partie son caractere plutot pacifique, en contraste avec celui habituel des puissants males de son temps.

Lorenzo n'aura donc pas été homme d'épée ni meme particulierement doué pour les affaires, mais son héritage intellectuel, physique et matériel, combiné avec une bonne étoile lui ayant permis de survivre a tous les mauvais coups dont était prodigue cette époque de conspirateurs et de spadassins, lui ont permis de traverser la vie comme un météore... jusqu'a ce que le destin lui présente la facture. Celle-ci, sous la forme d'une sale maladie auto-immune, elle aussi héritée helas - la "malédiction des Médicis" -, a transformé en calvaire ses dernieres années avant qu'il ne rende son ame au Créateur a l'age de quarante-trois ans. Lorenzo n'aura finalement pas laissé une grande trace dans l'histoire et aura meme, du fait de son désintéret relatif pour les affaires, un peu contribué a amorcer le déclin de la dynastie des Medicis, mais nul doute que sa sensualité débridée a généreusement répandu ses flamboyants genes parmi la population de la douce toscane.
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L'époque dans laquelle s'inscrit le livre est propice aux rencontres de personnages hauts en couleurs : Cosme de Médicis, Botticelli, Laurent le Magnifique, Léonard de Vinci, et même Michel Ange encore enfant. C'est donc d'abord la célébration des arts, propre à la Renaissance, qui transporte le lecteur. Mais c'est aussi l'imbroglio politique que constituait l'Italie à cette période où les républiques s'affrontent à coups d'épée et surtout de stratagèmes dignes de l'un de ses plus illustres représentants (Machiavel) qui passionne. Tous les ingrédients sont donc réunis pour nous offrir une belle fresque historique à travers l'histoire de Laurent de Médicis et des membres de sa famille ; ce que l'auteur tente de nous offrir grâce à un style simple sans être banal.
On regrettera cependant que les sentiments des personnages clefs ne soient pas davantage fouillés. Certes les frasques amoureuses du Magnifique sont relatées tout comme les solides liens qu'il entretenait avec sa famille, mais cela ne saurait suffire… Leur exposition est probablement trop superficielle. Davantage creuser la psychologie des protagonistes (à la manière de Sweig ou Sinoué) aurait permis de s'y attacher un peu plus et le roman aurait davantage marqué.
Pour finir, un immense merci à Babelio et aux éditions Archipoche pour m'avoir offert ce livre!
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Alors si vous connaissez uniquement de Patrick Pesnot "La Rose et le Bourreau", il vous faudra faire table rase de tout ce que vous y avez aimé avant de vous plonger dans ce début de saga. En effet, ici, pas de roman historique mais plutôt un récit historique. En effet, Patrick Pesnot nous livre l'histoire de Lorenzo de Médicis, depuis son enfance jusqu'à sa mort. Là encore, pour les allergiques aux biographies, vous ne serez pas déçu car l'auteur a un talent de conteur indéniable et sait faire la part des choses entre l'historique et le poétique. Son ambition n'a pas été de rédiger un ouvrage historique stricto senso mais de brosser l'histoire d'un homme hors du commun dont le destin n'a rien à envier à certains films d'action.

Ce qui est intéressant dans ce roman, c'est de voir comment un enfant, idolâtré par son grand-père, Cosimo de Médicis (le premier des Médicis à avoir réussir à créer un empire à la fois financier et politique à Florence), se retrouve petit à petit formé pour devenir le futur maître de la ville. On parlerait presque d'une sorte de roman d'apprentissage où le héros fait son expérience politique mais aussi sentimentale avant de devenir l'un des personnages les plus puissants du pays. On assiste ainsi à cette éducation et cette période de formation qui ne laisse rien au hasard, même en ce qui concerne les sentiments entre frères lorsque Lorenzo tombe amoureux de la même femme que son cadet Giuliano et que ce dernier se résigne par amour fraternel et soumission politique. C'est parfois cruel mais une chose se dégage de cette famille, c'est ce sentiment impérieux qui consiste à garder toujours en tête l'unique chose importante et qui mérite qu'on lui sacrifie tout : l'aura de Florence.

Tout tourne autour de cette ville que Lorenzo va s'évertuer à protéger des attaques des puissances voisines et surtout de celles du Pape qui lui voue une haine farouche. Là encore, le clergé n'en sort pas grandi : un pape débauché, autoritaire et prêt à tout même au meurtre pour parvenir à ses fins ou au recours à des mercenaires pour mener ses armées... Une des scènes les plus réussies du roman restera à mes yeux celle se déroulant dans une église où Lorenzo échappe de peu à un assassinat mais y perd un être proche. C'est d'ailleurs étonnant car cette scène digne des plus grands romans de Dumas rappelle également une scène très réussie d'un ouvrage de fantasy que j'ai lu l'an dernier, "Reine de cendres" d'Erika Johansen. Comme quoi, il se passait bien plus de choses trépidantes dans les églises autrefois qu'aujourd'hui. Les conséquences seront d'ailleurs terribles avec des scènes d'exhibitions ou de vengeances morbides dignes des pires films d'horreur.

Un autre intérêt du roman, c'est de voir comment Lorenzo va offrir un prestige artistique à Florence en devenant sans doute l'un des plus grands mécènes de la Renaissance dans la mesure où il saura mettre en avant des artistes comme Botticelli, Verrochio ou même de Vinci dont il sauvera la tête quand ce dernier se retrouvera piégé pour une affaire de moeurs. Cet amoureux des lettres (il est poète lui-même à ses heures perdues) et des arts en tous genres gardera d'ailleurs cette ambition jusqu'à son dernier souffle malgré les soucis financiers que cela impliquera pour sa propre bourse et celle de sa ville-état. Rien que pour cet aspect du personnage, ce roman vaut la peine d'être découvert.

Pour les amateurs d'Histoire teintée d'une pointe de romanesque, ce roman est fait pour vous d'autant que la plume de Patrick Pesnot y témoigne encore une fois d'un amour pour notre langue et de son vocabulaire d'une richesse infinie.

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"Le prince sans couronne" est un roman historique dans lequel j'ai eu du mal à rentrer. Quelque chose dans le ton, le style m'a plus fait penser à un récit documentaire qu'à une fiction. Mais, passés le prologue et le premier chapitre, je m'y suis fait et, en fait, j'ai été plutôt intéressé par ce premier tome de la trilogie "La malédiction des Médicis".
Patrick Pesnot y relate la vie romancée de Laurent de Médicis, dit le Magnifique, héritier de la fortune de deux générations de banquiers florentins prospères, mécène des artistes italiens de ce XVe siècle et, de ce fait, initiateur de la Renaissance.
A la tête de la famille la plus puissante de Florence, il est également un des membres actifs de la politique si particulière de la péninsule italienne de l'époque. Celle-ci se compose d'alliances entre familles dirigeantes des villes-états (Florence, Milan, Venise, Naples), et de guerres civiles menées par des armées de mercenaires dirigées par des condottieres ; sans compter les menées des papes qui essayent d'agrandir les états pontificaux.

Au final, j'ai apprécié cette plongée dans la Florence du XVe siècle qui m'a donné envie de m'intéresser plus en profondeur à Laurent le Magnifique. Je remercie donc la Masse Critique de Babelio de m'avoir choisi et les éditions Archipoche de m'avoir offert ce livre.
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Le parfum des brassées de fleurs jetées à même la chaussée avait repoussé les miasmes de la ville : puanteur des tanneries, odeurs acides des teintureries, relents d’immondices. Les maisons, les palazzi [palais] étaient décorés de guirlandes ou arboraient les bannières des propriétaires mêlées à celles de Florence, lys blancs sur fond rouge, lys rouges sur fond blanc. Une foule joyeuse et bruyante se pressait dans les ruelles. Des courtisanes largement dépoitraillées côtoyaient des femmes honnêtes, des larrons déguenillés marchaient de conserve avec des artisans endimanchés, des contadine [paysannes] en cotte de gros drap riaient aux plaisanteries lestes de jeunes artistes échappés de leur bottege [atelier]. Parfois, il fallait s’écarter pour laisser passer une voiture ou un homme à cheval. Des lazzis fusaient alors de la foule. Mais il n’y avait nulle méchanceté dans ces cris et moqueries. Ce 24 juin était le jour du Palio et les Florentins n’aimaient rien tant que s’amuser dès qu’ils abandonnaient leur commerce et leur industrie. (P. 31-32).
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A peine enseveli dans la sépulture familiale de Santa Croce, le corps de Jacopo de Pazzi avait été exhumé et enterré sous les murs de la ville. Le lendemain, des enfants déterrèrent la dépouille et la traînèrent au bout d'une corde avant de la jeter dans l'Arno. Quelques milles plus loin, d'autres gamins l'avaient repêchée, attachée à un arbre et frappée à coups de bâton jusqu'à ce que les os de ce cadavre pourrissant se détachent.
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- Botticelli : Il faut que tu le sauves !
- Laurent de Médicis : De qui parles-tu ?
- Botticelli : De l'un de mes anciens élèves qui appartient aujourd'hui à la bottega de Verrocchio, Leonardo da Vinci...
- Laurent de Médicis ; Je me souviens de lui. Un grand et beau jeune homme au visage farouche.
- Botticelli : Il a été dénoncé pour sodomie.
- Laurent de Médicis : Qu'en est-il ?
- Botticelli : Je crains que cette dénonciation anonyme corresponde à la vérité. Jacopo Saltarelli, le garçon avec lequel il aurait eu ce commerce intime, est un prostitué notoire.
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Le lendemain, accablé par son échec, Piero Leoni, le médecin du Magnifique, se jeta dans un puits.
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On n'est jamais autant seul que lorsqu'on exerce le pouvoir !
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