Merci aux Presses de la Cité et à Babelio pour cet ouvrage si différent de ce que je lis d'habitude.
Je vous avouerai que quand j'ai coché "les maîtres de la terreur" pour la précédente Masse Critique, je croyais avoir à faire à un essai sur les auteurs de fiction spécialistes du genre horrifique. Mais rassurez-vous, la réalité dépasse souvent la fiction !
De Gengis Khan à Amin Dada, des Borgia aux nazis, 24 portraits historiques (et à mon goût un peu trop romancés et sensationnels) d'hommes et de femmes qui, par leur folie ou leur génie du mal, sont entrés dans l'histoire.
Les plus proche de nous nous glacent encore le dang, les plus éloignés nous rendent incrédules, mais l'objectif de l'oivrage est atteint : montrer l'horreur dont l'humain est capable, lier pouvoir et franchissement des limites, mais également mettre en contexte et fournir des pistes et des éclaircissements géo politiques ou historiques bienvenus, même si parfois on peut douter des informations avancées qui semblent un peu trop tape à l'oeil et conditionnelles.
Commenter  J’apprécie         170
En recevant ce livre à la couverture rouge sang peu engageante, une question me taraude : mais qu'est-ce qui m'a pris de m'intéresser à un tel livre ? Sans doute que le visionnage de l'excellente chaîne YouTube « horror humanum est », websérie documentaire qui rapporte les actes les plus horribles de l'Histoire de façon ludique et cynique, y est pour quelque-chose. Mais je me rends compte que ce ne sera forcément pas pareil, et je sens déjà poindre la déception. Je crains de devoir faire face à des quantités de pages de détails sordides s'accumulant pour justifier l'apparition dans le livre de tel ou tel esprit dérangé, sans avoir de réelle consistance derrière. Et pourtant, il n'en est rien.
Dès la (très courte) préface, je me sens tout de suite rassuré par mon choix de lecture : le livre se veut pertinent, et ça me plaît. Et le premier portrait, dédié à Frédégonde, est réellement fascinant, je recommande vraiment sa lecture (prévoyez seulement un crayon et un papier pour vous y retrouver parmi touts ces noms trop ressemblants).
En fait, il m'apparaît bien vite que j'ai à nouveau affaire à un livre au titre très mal choisi. En terme de terreur, les différents portraits passent vite sur les détails. Sur plusieurs pages, les actes d'abominations ne sont parfois qu'évoqués, ou rapidement quantifiés. C'est plutôt dommage ; je craignais une surabondance de faits, me voilà frustré. Il s'agit en réalité plutôt de courtes biographies de grands sociopathes, qui ont été prêts à absolument tout pour obtenir (et surtout garder) le pouvoir sur les autres. Jusqu'à étouffer son propre enfant, entre autres choses.
Il y a à boire et à manger dans ce livre. Concernant certains comme Attila, Barberousse ou Hérode, j'ai l'impression que l'auteur a voulu rétablir une réalité moins cruelle, ou du moins moins spectaculaire que ce que ne disent leurs légendes. Pour d'autres par contre, comme Himmler, Monfort (dont j'ignorais tout) ou Vlad l'empaleur, leurs présences dans ce livre sont parfaitement justifiées au vue de toutes leurs horreurs commises.
Je dois dire que les portraits que j'ai véritablement apprécié, sont ceux des plus opportunistes, qui ont grandit dans l'ombre et ont réussi à tirer leur épingle du jeu pour accéder au pouvoir en supprimant sans état d'âme leurs opposants au passage : les reines et impératrices, comme Frédégonde, donc, mais aussi Agrippine et Wu Zetian, ou bien Beria, le bourreau de Staline.
Il est intéressant de constater que certains n'étaient absolument pas prédestinés à de telles vies : Frédégonde (on y revient), Beria, Himmler… ils doivent la vie qu'ils ont vécue d'abord au hasard, puis seulement, à une persévérance sans faille.
Malgré mes doutes avant de commencer ma lecture, j'ai finalement trouvé cet ouvrage très intéressant, car il m'a procuré une vision bien différente de l'Histoire que je connaissais. J'aurais toutefois préféré un peu plus de détails, certes, mais j'avoue qu'il est impossible de rester indifférent à (presque) tous ces récits, et qu'une fois un chapitre entamé, il est très difficile de s'arrêter.
Livre découvert à l'occasion d'une opération Masse critique.
Commenter  J’apprécie         20
Guillaume de Puylaurens rapporte qu'après avoir constaté la défection d'un chevalier qui s'était préalablement rallié à lui Simon de Montfort s'est écrié : "Je ne veux plus avoir affaire avec les hommes de cette maudite race provençale !"
En Avril 1979, Idi Amin Dada doit fuir. Il trouve d'abord refuge chez son ami Kadhafi, puis en Arabie saoudite, où la monarchie, généreuse, lui permettra de résider douillettement jusqu'à la fin de sa vie en 2003. Il n'aura donc jamais rendu le moindre compte pour les quelque trois cent mille crimes qu'il a perpétrés.
Un an plus tard, la reine sanguinaire s’éteignit paisiblement dans son lit, sans avoir manifesté le moindre remord […]