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3,69

sur 116 notes
L'histoire de 2 ados de 13 ans qui, sur un coup de tête, se mettent à courir côte à côte. Ce n'est pas prémédité, ce n'est pas une fugue, ce n'est pas un acte engagé, cela démarre comme un jeu. Un matin, ils courent et ne s'arrêtent plus. Inconsciemment, ils fuient. La fuite face à un quotidien violent et étouffant pour l'un, la fuite face à la politique, face à l'injustice...
Cette course deviendra un hymne à la liberté, un hymne au droit de vivre et surtout de rêver...
C'est une très belle histoire pour jeune, mais aussi pour les adultes pour lesquels il faut parfois rappeler que les enfants aussi ont droit à la parole, et qu'ils ont aussi des rêves à défendre.
Eric Pessan entraîne le lecteur dans cette course et on le suit sur le même rythme tout au long de ce petit livre. Il est un bel ambassadeur du droit à la parole des enfants à travers cette histoire.
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Ils n'ont rien prémédité. Ça commence par une petite course entre deux copains pour rigoler en allant au collège, et puis une foulée en entraîne une autre. Les voilà partis pour sécher la première heure de cours... et plus, finalement, beaucoup plus.

Ces deux garçons qui courent, ce sont Antoine et Tony. On les appelle 'les Tonio'. Ils ont treize ans, vivent dans la grisaille d'une banlieue bétonnée, sont bons élèves mais un brin indisciplinés.
Tony vit dans la crainte de l'expulsion de ses parents, parce qu'il leur « manque deux ou trois tampons sur deux ou trois formulaires ».
Antoine est malheureux, en colère, frustré : son père passe ses nerfs sur lui. Quand il voit des affiches de gamins avec des cocards, il se dit qu'il n'est pas vraiment maltraité, lui, non, il se prend juste des baffes et se fait engueuler quand le bonhomme est énervé (souvent !).

Il faut être ado, sans doute, pour avoir suffisamment de courage et d'insouciance pour « quitter le chemin quotidien pour emprunter un sentier exceptionnel », pour fuir les emmerdes sur un coup de tête, comme ces 'Tonio'.

Belle histoire d'amitié, de solidarité, de courage, de persévérance, d'espoir.
Je m'y suis un chouïa ennuyée parce que je ne suis guère friande de road-trip, ni de course/marche.
Les adolescents qui rêvent de taper du poing sur la table, de tout envoyer balader, ne serait-ce que quelques jours, devraient beaucoup aimer, en revanche - de même que ceux (jeunes et moins jeunes) qui trouvent un défoulement salutaire dans le sport...
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Quand les mots ne suffisent plus à dire son mal être.

Un roman assez court écrit à la première personne. Antoine, élève de 4e, raconte comment un matin il part en courant avec son copain Tony et ils ne s'arrêtent plus. Chacun fuit une difficulté particulière, ils ne trouvent plus de mot à mettre sur ce mal être alors ils courent côte à côte pendant quasiment une semaine.
« Tony a sa tristesse. J'ai ma colère. On ne va plus rebrousser chemin. » page 20

Le lecteur suit alors les pensées d'Antoine qui gère au mieux son souffle, qui analyse les forces qui lui restent quand la fatigue arrive, qui surveille la douleur de sa cheville fragile. Parfois ses pensées sont assaillies par les problèmes auxquels il tente d'échapper, puis le rythme de la course lui permet d'oublier à nouveau.
Une solidarité quasi muette s'instaure entre les deux copains. Pas besoin de parler, ils se comprennent et se soutiennent.
Mais lorsqu'ils sont à bout de force, ils ne veulent pas que tout cela soit vain, ils ne veulent pas avoir couru inutilement. Antoine a alors une idée, un dernier défi.

L'auteur aborde subtilement des thèmes difficiles et pourtant d'actualité, avec une grande pudeur et du respect pour ses personnages. Aucun pathos inutile, les simples faits suffisent.
J'ai aimé la réflexion autour du défi sportif et la gestion de l'effort. Puis le bien être que cela apporte malgré la fatigue physique.
Il fallait oser écrire un roman qui raconte (presque) juste une course à pied !
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Le récit d'une course, d'une fuite en avant pour échapper à la lourdeur du quotidien, et puis tout s'emballe. C'est bien écrit, prenant et juste.
Lu en quelques heures, c'est un bon roman jeunesse destiné aux adolescents.
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Beau petit roman, que ce « Aussi loin que possible ». Il se lit d'une traite, je suis passé au travers de ses 138 pages en à peine une soirée. C'est que l'auteur Éric Pessan est allé droit à l'essentiel, beaucoup d'action et, surtout, des jeunes personnages poignants, saisissants, qui ne peuvent que nous interpeler.

Un jour comme les autres, en se rendant à l'école, Tony décide de faire la course. Et Antoine lui emboite le pas. Faut quand même lui montrer qu'il court aussi vite. Mais aucun des deux n'arrête. le bout du stationnement, le centre commerical, la banlieue, etc. Et ils continuent, toujours plus loin. Sans trop savoir pourquoi. Ou, en fait, si : Tony craint d'être expulsé avec sa famille vers l'Ukraine. Antoine n'a rien à perdre à le suivre, à part quelques baffes de son père. Ils veulent éviter de penser à leurs soucis. Ils sont aux prises avec des difficultés auxquelles ils ne peuvent rien, des problèmes d'adultes. Et ils réagissent de la seule façon qu'ils connaissent, qui est à leur portée : la couse. Ce qui n'était qu'un jeu d'enfant devient, inconsciemment, un moyen de protestation.

Les deux garçons vont courir ainsi pendant quelques jours, faire un bon bout de chemin. En route, ils vivront quelques péripéties (l'asthme, le chien qui grogne, le sandwich volé au dépanneur, etc.) qui permettent de rompre un peu avec la monotomie de la course. Un seul point négatif : le roman est un peu trop léger à mon gout. On a l'impression d'être en surface. On sait peu de choses sur Antoine et Tony. Quelques flashbacks d'Antoine permettent de connaître des brides de son histoire, le commencement de son amitié avec Tony, mais c'est tout. J'aurais apprécié en savoir plus. Toutefois, faut dire que ça se prête bien à l'oeuvre. Pas le temps de s'étaler et surtout pas de s'arrêter sur l'histoire des protagonistes, il faut courir avec eux, les suivre.
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« Les véritables raisons de notre course, on ne les a pas comprises sur le moment. Parfois, on fait des choses sans réfléchir et on en voit le sens bien plus tard. »

Ce matin-là, en partant au collège, Antoine et Tony n'ont rien prémédité. Ils se sont mis à courir et ne se sont plus arrêtés. Sans but précis, ils sont partis. Pas besoin de se parler pour se comprendre. L'inconnu pour seul horizon.

Au fil des heures, on assiste à leurs doutes, leurs difficultés, leurs craintes. Les premiers tiraillements d'estomac, les premières douleurs. Au fil des jours, on les accompagne dans leurs maraudes, il faut bien se nourrir, il faut bien dormir. Au fil du temps, ils comprennent et avec eux, on comprend. On adhère aux raisons de leur colère.

L'un redoute la violence d'un père à la main trop leste. L'autre redoute une expulsion imminente. Partir pour ne plus revenir ?

Éric Pessan réussit un très beau roman difficile à lâcher. La narration à la première personne renforce encore la puissance du récit. Un roman plein d'espoir, un roman sur la vie !

Aussi loin que possible, courir pour ne plus souffrir, courir pour ne pas partir…

Lien : http://bouquins-de-poches-en..
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Un matin, deux jeunes garçons décident, sans y avoir réfléchi, de ne pas aller au Collège et de courir, aussi loin que possible. La raison ? un mal-être et un stress quotidien que ces deux jeunes garçons vivent pour des raisons totalement différentes. En courant, ils oublient leurs problèmes. Epuisés et sans argent en poche, ils se sentent cependant capables de tout défier.

Bien que ce roman-ci ne me restera pas longtemps en mémoire, Eric Pessan reste un auteur que j'apprécie beaucoup. Il nous prouve encore son talent d'auteur en nous proposant encore une fois une plume travaillée et remplie d'émotions. Comme les deux autres romans que j'ai pu lire de l'auteur, Eric Pessan dénonce des faits de société très actuels de façon très simple mais toujours percutante. En peu de pages, Eric Pessan nous narre une amitié très forte entre deux jeunes hommes. Les paroles sont quasiment inutiles entre eux deux tant ils se comprennent et se soutiennent. Très beau.
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« Cours, Forrest, cours ! » Cette phrase, on pourrait l'adapter à Tony et Antoine, les deux personnages principaux d'« Aussi loin que possible ». En effet, sans se concerter, ces deux ados de treize ans ont un jour décidé de tout plaquer et de courir ensemble, le plus loin possible. Une longue course d'environ une semaine que le lecteur va suivre dans une ambiance poétique, sombre, douce et haletante. Une fois encore, Éric Pessan propose un récit qui aborde des thématiques sensibles, difficiles et d'actualité. Cette fois-ci, il s'attaque à la violence physique, aux enfants battus, à la politique, aux gens reconduits aux frontières et à la famille en général. le tout est joliment traité et ne parait pas lourd durant la lecture. Au contraire : on est transporté par cette fugue qui a d'abord pris l'allure d'un jeu, puis d'un besoin, d'un défouloir, d'un message et d'une échappatoire… L'atmosphère de cet ouvrage m'a rappelé « Jonas dans le ventre de la nuit » d'Alexandre Chardin qui met également en scène deux garçons fuyant leur quotidien. Leur avancée va leur permettre de se dévoiler, de faire une introspection et de se comprendre… Les deux récits ont également pour point commun de judicieusement alterner descriptions de la nature environnante et les pensées des deux fugitifs.

J'ai été très touchée par cette épopée incroyable et dynamique. Même si la narration est vue du côté d'Antoine, on ne ressent pas de manque concernant Tony. Très vite, on comprend et on s'attache aux deux garçons. On partage ce qu'ils voient, ce qu'ils vivent ainsi que leurs échanges. le texte est très aéré, comme si chaque mot était leur souffle pendant la course. On est dans l'émotion. Les dialogues sont en italiques, encrés dans les descriptions et les réflexions d'Antoine. Ainsi, on cerne les pensées de ces jeunes, leurs peurs et leurs espoirs. C'est vraiment un récit simple et bien écrit. L'auteur a une belle plume que l'on prend plaisir à suivre ! Cela dit, j'ignore si la sauce prendra avec tout le monde et surtout, à partir de quel âge. Même si la course est ponctuée de rencontres ou d'événements, le rythme peut paraître répétitif. C'est un roman qui peut facilement plaire aux adolescents cependant, j'ai du mal à donner un âge idéal pour cette lecture… D'ailleurs, les adultes comme moi pourront être autant émus par cette aventure qu'un lecteur moins âgé…. Honnêtement, je bloque. Je serais vraiment curieuse d'avoir des retours d'adolescents ! Quoi qu'il en soit, c'est un roman vibrant aux messages forts et à la plume aérienne qui se lit d'une traite, mais surtout avec plaisir…
Lien : https://lespagesquitournent...
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Ils sont partis un lundi matin, sur un coup de tête, sans en avoir discuté au préalable. Zéro préméditation. Tony a compté jusqu'à trois et s'est élancé. Antoine l'a suivi. En baskets et survêtement, rien dans les poches. Ils ont quitté la cité en courant en ne se sont pas arrêtés. Ils ont couru du matin au soir, couvrant près de 400 kilomètres en cinq jours. Ils ont chapardé leur nourriture dans les supérettes, ont couché dans des maisons de vacances à l'abandon. Ils ont pris la clé des champs sur un coup de tête, l'un fuyant ce père qui le frappe et l'autre refusant de quitter la France pour l'Ukraine suite à un arrêté d'expulsion.

Un magnifique roman, ode à la liberté, fuite nécessaire pour profiter d'un présent faisant fi du passé et de l'avenir. Une course de fond motivée par la tristesse et la colère, loin d'une quelconque recherche de performance. « La course, on l'a gagnée tous les deux, ensemble, on ne saura pas lequel court le plus vite, et on ne veut pas le savoir, puisque l'on courait l'un avec l'autre, en équipe. »

Dans la tête d'Antoine, le lecteur partage la fatigue, la peur, la douleur physique, la soif, la faim, l'entraide, les silences, le danger permanent. Il partage aussi cette incroyable sensation de lâcher prise, ce champ des possibles où l'utopie prend forme à chaque mètre parcouru.

Le texte est aérien, il respire au rythme des foulées, allie réalisme et poésie dans une langue puissante et délicate. Magnifique, vraiment.
Lien : http://litterature-a-blog.bl..
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Courir loin, courir longtemps, courir comme un défi, courir pour s'échapper. Partir sur un coup de tête au premier regard, s'enfuir comme le fruit d'une vraie décision à regarder de plus près. Les vies d'Antoine et Tony basculent lors de cette longue course qui les mènera d'une cité sinistre et d'un quotidien familial difficile vers des univers pas moins dangereux.
Construit sur un monologue intérieur, le roman d'Eric Pessan nous fait cheminer au côté des deux héros. Sa plume épurée, précise nous donne à ressentir pleinement leurs élans et leurs craintes. Foulées après foulées, les deux jeunes s'éloignent peu à peu de l'enfance pour aborder le monde des adultes. Beau voyage sensible, dépourvu de toute mièvrerie.
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