De si beaux uniformes est une pièce de théâtre qui explore l'origine de l'intolérance et les racines de la violence.
Elle montre comment des petites blagues, des remarques insidieuses ou des comportements déplacés banalisent peu à peu les stéréotypes, le mépris et les pensées racistes pour conduire au harcèlement, à la violence et à la haine.
La pièce s'apparente presque à un récit : une troupe se prépare à jouer une pièce de théâtre. Certains acteurs portent des uniformes de soldats allemands, d'autres des uniformes de prisonniers. Rapidement surgissent des remarques semblant inconséquentes, des plaisanteries sur la période, sur le port de l'uniforme. Des petites phrases qui commencent par « on a beau dire... ». Des blagues sur les juifs. Certains acteurs se lâchent. Puis une forme de ségrégation s'installe. Les soldats prennent l'ascendant sur les prisonniers. Soudain, un prisonnier tache le costume d'un soldat avant d'entrer en scène….
La pièce est une succession d'échanges entre les membres de la troupe sans qu'on sache qui s'exprime. Personne n'est identifié. C'est le groupe qui parle. Cette construction montre avec encore plus de force comment des idées nauséabondes peuvent se diffuser et des fossés se creuser sans que quiconque ne s'en rende vraiment compte.
Pèce remarquablement bien écrite, à méditer et qui rappelle qu'aucune parole n'est banale et anodine.