AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782211230117
120 pages
L'Ecole des loisirs (25/01/2017)
3.89/5   56 notes
Résumé :
Personne ne s'imagine mourir d'un coup, forcément. Personne ne sait ce que contient le sac de Norbert. Sauf nous trois, Lalie, Jordan et moi, David. Et Norbert bien sûr puisqu'il a osé la prendre et l'emporter en classe avec lui, cachée dans son sac. Il est complètement malade. Il peut nous tuer d'une seconde à l'autre. Quatre amis découvrent une grenade dans un vieux manoir datant de la Deuxième Guerre mondiale. Que faire avec cette grenade ? La laisser là ou l'ame... >Voir plus
Que lire après La plus grande peur de ma vieVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (28) Voir plus Ajouter une critique
3,89

sur 56 notes
5
8 avis
4
16 avis
3
3 avis
2
0 avis
1
0 avis
Il y a quelques mois, j'ai eu un véritable coup de coeur pour le roman Dans la forêt de Hokkaido de l'auteur français Eric Pessan et c'est donc avec beaucoup de curiosité que je continue ma découverte de cet auteur avec La plus grande peur de ma vie.

David, Norbert, Lalie et Jordan sont quatre jeunes amis d'enfance. Alors que les enfants passent du temps ensemble mais s'ennuient, ils décident de partir à la découverte du vieux manoir dit hanté pour se faire une petite frayeur. Ils ne pensaient pas faire la découverte d'une grenade en état de fonctionner. Cette grenade va chambouler leurs quotidiens et les événements vont s'enchaîner, la seule solution ? Prendre conscience de certaines choses que l'on préfère ignorer et avancer.

Tout comme dans le roman Dans la forêt de Hokkaido, Eric Pessan fait preuve d'une poésie et d'une sensibilité délicate et émouvante. le roman est superbement écrit et l'auteur insère dans son récit des calligrammes qui ajoutent une émotion supplémentaire et renforce clairement son propos. le roman, bien que très court, nous offre encore une fois une réflexion intelligente et une morale percutante. Nos quatre comparses sont au collège. Bien qu'inséparables, les quatre jeunes adolescents restent entre eux et sont assez solitaires. Pas forcément bien intégré et peu à l'aise, des plus âgés n'hésiteront pas à les malmener. Et cela devient de plus en plus difficile pour Norbert, le plus touché par les moqueries, de garder son sang-froid (et la découverte de la grenade ne va pas arranger les choses). En une seule journée que se passe l'action de ce roman, les personnages vont se découvrir, vont grandement évoluer et apprendre énormément sur eux-mêmes. En seulement 100 pages, on s'attache énormément à ses protagonistes.

La plus grande peur de ma vie est un roman dur mais rempli de finesse. N'hésitez pas à passer outre cette couverture assez spéciale (je vous jure, à force de la regarder, elle n'est pas si moche) pour découvrir la plume si particulière d'Eric Pessan et ses morales toujours plus pertinentes.
Commenter  J’apprécie          327
"Une grenade, forcément, il n'est pas besoin d'en avoir déjà vu pour la reconnaitre, il suffit d'avoir regardé des films de guerre à la télé. On sait tous qu'il y a une goupille ronde sur le côté, qu'il faut tirer dessus, lancer la grenade le plus loin possible et qu'elle explose au bout de quelques secondes. On sait que son corps est quadrillé et que, lorsqu'elle explose, chaque petite parcelle de métal se transforme en projectile. On sait que c'est une arme, fabriquée pour tuer des gens, qu'elle est dangereuse, qu'elle peut faire souffrir, arracher des membres, broyer des os, paralyser, transformer un être humain en purée, en handicapé, en mutilé."

En partant explorer en douce un vieux manoir abandonné, quatre amis vont vivre une expérience au-delà de leurs espérances. Passé le frisson d'inquiétude lié à la découverte de ce lieu délabré, mais aussi à l'inquiétude de se faire prendre, ils vont avoir la surprise de tomber sur un vestige de la seconde guerre mondiale totalement inattendu en ce lieu : une grenade !

Que faire d'un tel objet ? Après moult hésitation et concertation, la sagesse l'emporte et on décide de la laisser sur les lieux.

Le lendemain, tous se retrouvent au collège, David le narrateur, Jordan qui a trouvé la grenade, Lalie, seule fille du groupe et Norbert. Norbert qui a un regard étrange aujourd'hui. En quelques secondes les amis comprennent ce qui est en train de se jouer. Norbert est retourné seul au manoir, la grenade est dans son sac. L'angoisse est à son comble.

Quand à la cantine, Norbert est une nouvelle fois victime de brimades d'un groupe de quatrième, le drame est imminent…


Avec La plus grande peur de ma vie, Éric Pessan nous offre de la littérature ado intelligente, porteuse de valeurs, fondatrice pour de jeunes lecteurs, telle que l'amitié ou la cohésion dans l'épreuve. Sont également omniprésents tout au long du roman, les risques liés aux armes à feu avec en toile de fond le harcèlement en milieu scolaire.

Le héros David, dont la passion secrète est l'écriture, est celui par lequel le récit arrive. J'ai aimé ses questionnements, ses doutes et son authenticité. Je trouve aussi amusant les ponts crées par l'auteur entre ses romans. Certains personnages de cette histoire ont des liens avec ceux de ses précédents romans ados Aussi loin que possible, lu avant celui-ci, et Plus haut que les oiseaux, lu juste après.

Enfin, on s'amusera de la mise en page parfois bousculée par les événements à l'image de la quatrième de couverture dont l'aspect « éclatée » a failli me faire passer à côté de ce roman. Une fois le livre refermé, je réalise qu'elle est finalement en totale adéquation avec cette histoire que je vous conseille, évidemment !

"Je sais que les armes ne sont jamais en paix, qu'elles peuvent à tout moment mordre la main qui s'approche, mais parfois on oublie tout le savoir qu'on a dans la tête, parfois on ne pense qu'à l'instant présent, parfois on veut juste prendre une grenade dans sa main pour la soupeser, pour sentir le froid du métal sous ses doigts, pour mieux voir comment elle est fabriquée, pour jouer, pour faire comme dans les films, pour se donner l'illusion d'être un soldat américain venu libérer la France de l'occupation allemande."



Merci à Babelio et à L'École des Loisirs pour cette lecture !

Lien : http://bouquins-de-poches-en..
Commenter  J’apprécie          302
Une histoire d'amitié entre adolescents.
Un petit roman qui se lit facilement et très rapidement.
Responsabilité et prise de conscience, Eric Pessan fait grandir les adolescents qui jalonnent ses romans.
Commenter  J’apprécie          340
David et ses trois amis sont en sixième, et comme tous les enfants de cet âge, ils cherchent des activités à faire en dehors de l'école. Comme visiter ce vieux manoir abandonné par exemple. Les problèmes surgissent quand ils tombent sur une vieille grenade américaine à peine rouillée...

---

Un court roman jeunesse qui traite, l'air de rien, de ce grand fléau du harcèlement. Que feriez-vous d'une arme placée entre vos mains face à ceux qui vous harcèlent jour après jour ? Ce récit pourrait bien libérer la parole de certains jeunes victimes ou témoins de ces brimades quotidiennes et violences répétées. Car on ne le dira jamais assez, il faut en parler, et, ça, les protagonistes de cette histoire en feront l'amère expérience.

Éric Pessan aime les sujets forts, et encore une fois il réussit à prendre le parti des enfants en difficulté.
Nul doute que ce court roman saura parler aux plus jeunes.
Commenter  J’apprécie          260
Une jolie petite surprise se dissimule derrière cet ouvrage à la couverture pas forcément attirante ! Ainsi, je ressors assez bouleversée est touchée par cette lecture qui saura certainement plaire aux jeunes adolescents. L'ouvrage est présenté comme un journal intime/un témoignage de David, un collégien. David fait partie d'un groupe d'amis : il y a la belle Lalie dont il est amoureux, Jordan et Norbert. Ce dernier va être le pilier du récit. Son physique rondouillard et ses difficultés à l'école font qu'il est bizuté par l'ensemble du collège. Il est sans arrêt humilié, n'est pas systématiquement soutenu par ses amis et se fait toujours réprimander par son père. À la maison, il enchaîne punition sur punition. Il ne semble n'y avoir aucune communication, si bien que l'on se retrouve face à un ado mal dans sa peau, les nerfs à vif et le désespoir comme seconde peau. J'ai trouvé le personnage vraiment attachant et réaliste. Cette notion de harcèlement, d'intolérance et d'humiliation poussant une personne à bout est vraiment crédible et bien retranscrite… J'espère ainsi que certains lecteurs, bizutés ou harceleurs, prendront conscience de ce sujet difficile qu'est le harcèlement.

Le onze novembre, le groupe d'amis profite du jour férié pour sortir ensemble. Ils optent alors pour visiter en douce un manoir abandonné… Là, ils trouvent une grenade de la Seconde Guerre mondiale encore goupillée, prête à sauter. Avec sagesse, les ados optent pour la laisser là… Seulement, en secret, Norbert l'emmène avec lui. Et, le lendemain, une scène de trop éclate ! À la cantine, Nobert est de nouveau humilié et doit faire face à une nouvelle injustice. C'est la goutte qui fait déborder le vase : il dégaine alors la grenade et la brandit au-dessus de lui, prêt à tout faire péter ! le jeune narrateur arrive très bien à faire monter la tension au fil des pages et annonce, dès le premier chapitre, que son ami est sur le point de passer à l'acte avec une grenade dans la main… le style d'écriture est simple, direct, léger et avec un bon rythme. Que l'on soit un lecteur ado ou un adulte, on rentre facilement dans le récit et la curiosité nous pousse à savoir ce qu'il va advenir. (C'est pourquoi, en grande méchante, je ne vous dévoilerai pas la fin, ni ce que j'en ai pensé ! Nah !) Par ailleurs, l'utilisation de calligrammes dans quelques chapitres est à la fois jolie, poétique et originale. C'est une bonne manière de mettre en valeur les moments importants ou certains mots remplis de sens. Cela retranscrit également des sons comme la pluie qui tombe ou le brouhaha du mot « grenade » lors de la scène du self.

En plus de pousser à la réflexion, ce roman ado aborde énormément de thèmes importants à cet âge-là comme l'amitié, le harcèlement, la tolérance, la famille, la vie au collège, le soutien d'autrui, … le tout est saupoudré d'une sacrée tension et d'un rythme efficace donnant toujours envie au lecteur d'en savoir plus ! La seule chose qui me chiffonne, c'est le manque de consistance des personnages. Hormis Norbert et un peu Lalie, les héros ne sont pas bien décrits. On les découvre par leurs actes ou leurs dialogues. C'est un peu dommage… Mais je chipote et vous encourage à découvrir ce récit écrit avec une grande justesse…

Lien : https://lespagesquitournent...
Commenter  J’apprécie          155


critiques presse (1)
Ricochet
03 mai 2017
Ce mélange des genres romanesque et poétique, s’il peut étonner dans un premier temps, vient renforcer le caractère dramatique de certaines scènes.
Lire la critique sur le site : Ricochet
Citations et extraits (18) Voir plus Ajouter une citation
Une grenade, forcément, il n'est pas besoin d'en avoir déjà vu pour la reconnaitre, il suffit d'avoir regardé des films de guerre à la télé. On sait tous qu'il y a une goupille ronde sur le côté, qu'il faut tirer dessus, lancer la grenade le plus loin possible et qu'elle explose au bout de quelques secondes. On sait que son corps est quadrillé et que, lorsqu'elle explose, chaque petite parcelle de métal se transforme en projectile. On sait que c'est une arme, fabriquée pour tuer des gens, qu'elle est dangereuse, qu'elle peut faire souffrir, arracher des membres, broyer des os, paralyser, transformer un être humain en purée, en handicapé, en mutilé.
On sait que c'est une arme, une mécanique malsaine, une graine de mort.
Pourtant, sur le moment, on n'y a pas pensé.
Commenter  J’apprécie          190
Je ne sais plus à quel âge j'ai compris que le terrain de jeu n'était pas un océan infesté de pirates mais un petit parc envahi de déchets où les chiens font leurs besoins entre deux cannettes éventrées. Je crois que c'est ça, grandir : on découvre des choses qu'on ne voyait pas avant. On perd des rêves à mesure que l'on gagne des libertés.
Commenter  J’apprécie          250
Je ne suis pas parent, je ne sais pas comment on fait pour aider son enfant, je n'ai pas de problèmes particuliers à l'école, mais je crois bien que si quelqu'un a des difficultés, il vaut mieux le soutenir que le punir.
Commenter  J’apprécie          170
C'est tout ce qu'il y a à dire de moi, je peux simplement ajouter que j'ai trois amis, des grands amis : Jordan, Norbert et Lalie. Lalie, c'est plus qu'une amie, c'est aussi une fille, mais c'est une autre histoire.
Commenter  J’apprécie          150
J'imagine que si je veux devenir écrivain un jour, ces pensées me seront précieuses. Là, j'avoue que je m'en fiche,
la réalité est cachée au fond du sac de Norbert,
prête à éclater,
alors avant de penser à ma carrière d'écrivain, il faut déjà que je survive à la journée.
Commenter  J’apprécie          50

Videos de Éric Pessan (12) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Éric Pessan
Le jeudi 25 mai 2023, les éditions Aux forges de Vulcain, représentée par David Meulemans, ont présenté aux libraires les deux romans qu'elles publient à la rentrée littéraire 2023 : MA TEMPÊTE d'Eric Pessan et AVANT LA FORÊT de Julia Colin. Ces deux romans sortent le vendredi 25 août 2023. Cette présentation est destinée à des professionnels du livre, qui doivent, au sein d'une rentrée littéraire de quatre cent titres, se répartir des lectures, et les faire pendant l'été, pour pouvoir à la rentrée conseiller des romans aux lectrices et lecteurs. Par manque de temps, l'exercice n'a pas été préparé. Nous sommes donc loin d'un standup à l'américaine, millimétré. Mais c'est cette raison même qui nous fait aimer cette vidéo : David commence sa présentation, et là, cela prend un tour inattendu car la diffusion avait prévu une surprise, une explosion de cotillons, pour fêter le succès du roman de Gilles Marchand, LE SOLDAT DESACCORDE. La "diffusion" ? La diffusion, c'est ainsi que l'on nomme dans le monde du livre les personnes qui font le lien entre les maisons d'édition et les libraires. Bien sûr, une maison d'édition a des liens directs avec les libraires. Mais la diffusion met au service des livres publiés toute une armée de personnes qui permettent d'apporter, à toutes les librairies francophones, de Paris à Santiago, les informations requises sur les nouveautés. Sans la diffusion, il n'est guère possible de donner à un livre l'écho qu'il mérite. Merci aux diffuseurs et à leurs représentantes et représentants !
+ Lire la suite
autres livres classés : grenadeVoir plus
Les plus populaires : Jeunesse Voir plus


Lecteurs (95) Voir plus



Quiz Voir plus

Aussi loin que possible d'Anne Loyer

Qui sont les héros de ce livre?

Tonio et Anthony
Tony et Antoine
Thomas et Antoine
Tony et Anthony

5 questions
20 lecteurs ont répondu
Thème : Aussi loin que possible de Éric PessanCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..