La vieillesse, on a beau savoir, on ne s’y attend pas. Les changements sont imperceptibles. Un matin, on remarque une veinule grenat qui n’était pas là auparavant. On a mal aux os, on se grippe comme une machine qui a besoin d’huile.
L’âge vient sournoisement. C’est lorsqu’on s’aperçoit que son fils est devenu un homme qu’on réalise qu’on est vieux. (p.53)
La peur n'a jamais empêché les choses d'arriver. Ça les rend juste plus difficiles.
Je suis convaincue qu'un sourire, c'est comme un boomerang : quand tu l'envoies, il revient vers toi.
Quand j'ai rencontré Mme Florent, elle venait d'arriver au Bel-Air. Elle avait l'air paumé d'une taularde qui se demande ce qu'elle a bien pu faire pour se retrouver là. Des fois, elle râlait, mais pas très souvent. Elle restait cloîtrée dans sa chambre, à regarder dehors, avec dans les yeux comme une envie de fin du monde.
Tu sais, Capucine, on a tous nos fissures. Soit tu les caches en essayant très fort de croire qu’elles n’existent pas. Soit tu les acceptes et tu les répares.
- Qui c’est, ce Romain ?a - t -elle demandé avec un regard inquisiteur .
- ....
Ce n’est quand même pas le gros en première année à l’Ifas ?
- Il n’est pas gros .
Je me suis tue.
J’ai gardé les mots en moi et ils ont dressé une barrière entre nous.
(p.139)
Qui se soucie des vieux à part les vieux eux-mêmes ? Et ils n'ont plus vraiment la parole.
- Oui c'est vrai que ça concerne nos anciens, on pourrait faire comme si ce n'était pas notre problème. Sauf que nous aussi, on sera vieux un jour. Est-ce qu'on veut vraiment garder ce système ? Parce que si on l'accepte aujourd'hui, il ne faudra pas se plaindre quand ce sera notre tour.
Pourquoi se prendre la tête pour demain, y'a qu'aujourd'hui qui compte !
Je ne suis pas une mère idéale non plus. J'ai essayé de l'être, et j'ai menti à mon fils parce que je pensais le protéger. Je crois qu'on fait simplement du mieux qu'on peut.