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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Comment écrire sur ce qui n'est pas écrit, dire sur ce qui n'est pas dit ?
"Non pas les choses, mais notre sensation des choses" nous dit Pessoa, ou encore "Qu'a-t-on besoin d'un piano ? Mieux vaut avoir des oreilles. Et aimer la nature."
Ces fragments d'un voyage immobiles sont des éclats de ciel, éclats de voix, éclats de vie, éclats de lumière, souffle du vent, pluie du ciel, nuages, rencontres impromptues et de passage, rencontres récurrentes, regards complices, regards fuyants, bousculades et ruées, messages de la rue, bruyants ou silencieux, indignations partagées, révoltes, émotions incontrôlées, rêves inavoués et oubliés, aphorismes convenus, souvenirs oubliés, objets perdus et jamais trouvés, espoirs déçus, toutes ces choses clandestines de la vie qui passent et que l'on ne retient jamais. Un langage caché derrière les mille autres soucis d'un quotidien sans importance.
Un appel à s'évader de soi, s'évader des autres.
Surtout, faites en bon usage, vivez le, ne le lisez pas...
Lien : https://camalonga.wordpress...
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La Feuille Volante n° 1094
Fragments d'un voyage immobile. Fernando Pessoa - Petite bibliothèque Rivages
Traduit du portugais par Rémy Fourcade.

Tout d'abord il s'agit là de la publication de citations de Pessoa, choisies arbitrairement par l'éditeur parmi celles qui ont déjà été publiées ou qui restaient encore inédites, ce qui donne à voir un désordre de textes, mais un désordre apparent cependant. Ces « poèmes » révèlent un Pessoa, certes poète, bien qu'il s'en défende, mais surtout un penseur, un rêveur introspectif qui voisine avec un homme inquiet du quotidien (le manque d'argent) mais aussi l'amour ou plus exactement l'idée qu'il s'en faisait(« La vraie sensualité n'a aucun espèce d'intérêt pour moi »), un être hanté par l'idée de la vacuité de lui-même, bref quelqu'un qui est à la fois banal et extraordinairement hors du commun. Ce sont des textes riches et révélateurs, sans artifice rhétorique, des remarques jetées sur le papier au hasard de l'inspiration ou du désespoir.
Entrer dans l'univers créatif d'un poètes n'est pas chose facile et c'est sans doute encore plus difficile quand il s'agit de Pessoa, un homme qui toute sa vie a fui les honneurs, se cantonnant dans les fonctions de modeste rédacteur de documents commerciaux. Personnalité hors du commun, donc mais aussi poète complexe qui écrivait en son nom mais aussi au nom de personnages fictifs, créés par lui-même, aussi différents de lui-même qu'ils l'étaient les uns par rapport aux autres – C'est ce qu'on a appelé les hétéronymes.
Voila donc 241 fragments, c'est à dire des « pensées  » jetées sur de vieilles feuilles de papier, parfois même au dos de factures périmées et déposées dans une malle qui sera retrouvée après sa mort comme une sorte de bizarre testament à l'usage de tous les vivants et des générations à venir. Ce sont des sentences brèves où il nous parle de lui-même, de sa vocation poétique, du plaisir qu'il a à écrire, à inventer des personnages, sa préférence pour la prose, la prééminence de l'imagination et de son impossibilité de créer parfois, face à la page blanche ou face à son besoin de sincérité (« Le poète est un simulateur »). Mais, quid du voyage pour lui qui à part dans son enfance ne quitta pratiquement jamais Lisbonne ? Écrire, s'exprimer avec des mots, c'est comme dans tous les autres arts, faire un voyage à l'intérieur de soi. Cette démarche révèle une solitude intime, certes créatrice et catalysant l'émotion, mais aussi un mal-être où il prend conscience de son absence d'avenir, de la réalité de son échec avec une tendance à la procrastination ou carrément à l'inaction, de l'angoisse qui l'étreint entre des rêves fous pour demain et l'inutilité de sa vie au quotidien et même d'une sorte de déconstruction de lui-même, l'antichambre de la mort, la seule conclusion de la vie qui vaille (« la seule conclusion, c'est mourir »), bref une sorte de « saudade » qui caractérise bien l'esprit lusitanien. Il est en permanence ce, paradoxe, entre le vertige et le néant, la connaissance de soi et la simulation, la feinte voire la supercherie, conscient que son isolement se double d'une véritable déréliction face à une divinité à laquelle il ne croit plus et dans une société où il a du mal à se situer. Même le sommeil n'est plus pour lui une parenthèse bienvenue(« Je ne dors pas, j'entresuis ») c'est tout juste un moment physique obligatoire et la lecture n'est plus un « divertissement » au sens pascalien du terme. Pessoa est un être introverti qui avoue ne pas vouloir parler de lui mais c'est pourtant ce qu'il fait à longueur de pages et à travers différents hétéronymes, ce qui est une manière de s'analyser soi-même. Rien d'étonnant à cela, les écrivains trouvent en eux la vraie nourriture de leur oeuvre. Mais à ses yeux, publier ce qu'on écrit, c'est perdre une partie de soi-même.
Comme le fait remarquer Otavio Paz dans un remarquable essai en forme de longue préface, Pessoa signifie « personne » en portugais, qui vient lui-même de « persona » le masque des acteurs romains, cela résume bien l'homme et l'écrivain.
© Hervé GAUTIER – Novembre 2016. [http://hervegautier.e-monsite.com ]
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Fragments d'un voyage immobile, Fernando Pessoa
Ecrit par Didier Smal dans La Cause Littéraire.
Lit-on vraiment l'oeuvre de Fernando Pessoa (1888-1935) ? Oui, et non. Oui, une première fois, on se laisse porter par les poèmes ou la prose ; non, parce qu'ensuite on ne cesse d'y revenir, suivant les signets ou attendant du vent qu'il ouvre le volume écorné, à force, à une page quelconque qu'on lira puis qu'on rêvera. On sirote, on picore au final plus Pessoa qu'on ne le lit, en somme. Ce picorage, cette maraude quasi, c'est exactement ce que propose le petit volume Fragments d'un Voyage Immobile réédité ces jours-ci par les éditions Rivages dans leur collection de poche – avoir toujours Pessoa à portée de la main, même sous forme de « fragments », en tout lieu, tout moment, ce n'est pas un luxe, c'est une nécessité.
Avant d'aborder les « fragments » en question, considérons la préface, en fait un essai signé Octavio Paz (1914-1998), long d'une quarantaine de pages, intitulé « Un Inconnu de lui-même : Fernando Pessoa » et daté de 1961. le poète mexicain, lauréat du Prix Nobel de Littérature, s'y livre à une analyse de l'oeuvre de Pessoa, éclairant entre autres la notion d'hétéronyme, indispensable pour appréhender les différents recueils du Portugais, signés aussi bien Fernando Pessoa qu'Alberto Caeiro, Ricardo Reis ou encore Alvaro de Campos.
Il s'agit bien de comprendre que Pessoa n'a pas écrit sous pseudonyme mais a inventé intégralement des écrivains aux oeuvres distinctes, chacune possédant son style et son propos, certaines s'opposant même entre elles. Paz cite d'ailleurs Pessoa, concernant le style et la langue : « Caeiro écrit mal le portugais ; Campos le fait raisonnablement, bien qu'il lui arrive de commettre des erreurs […] ; Reis l'écrit mieux que moi, mais avec un purisme que j'estime exagéré ».
Pour expliquer ces hétéronymes, Paz utilise une comparaison parlante : « les hétéronymes écrivent dans une seule direction et dans un même courant temporel ; Pessoa bifurque comme un delta et chacun de ses bras nous offre l'image, les images, d'un moment ». On ne saurait mieux dire, et le Mexicain le montre au fil de son bref essai, inscrivant Pessoa dans « la tradition des grands poètes de l'âge moderne, depuis Nerval et les romantiques allemands ». Paz voit en la naissance des hétéronymes une « destruction du moi », ce qui l'amène à conclure que le Pessoa, c'est « l'imminence de l'inconnu », ou de l'homme du futur, en tout cas de l'homme dépourvu de temporalité. Avant d'arriver à cette conclusion, Paz a brièvement évoqué la biographie de Pessoa et, surtout, donné un aperçu aussi exact qu'éclairant de chacun des hétéronymes ; pour cette seule raison, liée au style limpide du Mexicain, la lecture de cet essai est à elle seule une excellente introduction à l'oeuvre du Portugais.
La seconde partie du volume, une soixantaine de pages, complète cette introduction par un aperçu du propos de Pessoa en deux cent quarante-deux « fragments prélevés arbitrairement sur les quelques dizaines de milliers de feuillets que nous a laissés l'homme aux masques », ainsi que l'explique Rémy Hourcade, assumant le double rôle d'anthologiste et de traducteur, double rôle dans lequel il excelle tant le lecteur a la double impression d'avoir pu jeter un oeil dans chacune des pièces du château littéraire Pessoa (Hourcade désirant « rendre compte de la galaxie Pessoa ») et d'avoir eu l'oreille bercée par les mots du Portugais aux multiples hétéronymes.
Assez intelligemment, l'anthologie est agencée en thématiques qui ne sont pas annoncées : pas d'intertitres, juste un numéro alloué à chaque fragment. Les premiers fragments sont ainsi dédiés au rapport à l'écriture de Pessoa : « Je me dois à la mission dont je me sens investi une perfection absolue dans la réalisation, un sérieux total dans l'écriture », aussitôt inversé : « Mon ambition n'est pas d'être poète ». Car Hourcade, par cette organisation dédiée aux thèmes abordés plutôt qu'aux oeuvres hétéronymiques, montre toute l'ambivalence de l'oeuvre globale de Pessoa, des « vingt-sept mille quatre cent cinquante-trois textes soigneusement rangés par Pessoa dans sa malle » (cette particularité incite d'ailleurs à se dire que la poésie de Pessoa et ses hétéronymes, c'est un peu la mise à malle du vingtième siècle – que l'on pardonne ce calembour.)
Désireux de montrer aussi toutes les facettes de l'oeuvre de Pessoa, Hourcade montre au passage aussi bien le rapport du Portugais à l'écoulement du temps (« J'ai passé ces derniers mois à passer ces derniers mois. Rien d'autre, un mur d'ennui surmonté de tessons de colère », juste pour montrer la puissance d'expression ramassée qu'on trouve chez Pessoa), qu'à la mystique, à l'argent ou encore au nationalisme (doctrine qu'embrassa Pessoa). Ces thématiques sont agencées avec une certaine logique évolutive, comme si l'articulation de ces fragments avait été voulue par Pessoa lui-même. Cela est bien sûr impossible, d'autant que, grande élégance de Hourcade et allègement consécutif de la mise en page et augmentation du plaisir de la lecture, la référence de chacun des fragments ici réunis n'est donnée qu'en fin de volume, et ce n'est donc que dans ces quelques pages que l'on s'aperçoit que Campos succédait à Soares dans les idées, et que de cette confrontation inédite est jaillie une troisième idée, un image nouvelle de l'oeuvre de Pessoa.
En résumé, cette brève anthologie des écrits de Pessoa et ses différents hétéronymes (les extraits de lettres côtoient ceux de poèmes) s'adresse tant aux néophytes qu'aux amateurs. Aux premiers, elle offre un premier aperçu des multiples facettes de cette oeuvre toujours en cours de découverte et d'édition ; aux seconds, elle offre, outre le très bon essai d'Octavio Paz, l'opportunité de redécouvrir cette oeuvre, son petit volume lui permettant de se glisser dans le moindre sac de survie. Quelques mots de Pessoa en cas de fin du monde, ce ne sera pas du luxe.

Didier Smal

Lien : http://www.lacauselitteraire..
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Ce livre de 1990, plusieurs fois réédité, est une excellente porte d'entrée à l'oeuvre de Pessoa car il réunit un large éventail d'aspects de la pensée de celui qui est poète et surtout penseur.

L'auteur est mort en 1935, mais ce n'est qu'en 1968 qu'on a commencé l'inventaire de la malle où on a trouvé 27 453 manuscrits signés de 72 noms différents. L'un de ses biographes, Antonio Tabucchi, a ainsi intitulé son livre «Une malle pleine de gens».

Pessoa a peu publié de son vivant, dans des revues, dont celle qu'il a créée, Orfeu, qui n'a connu que deux numéros, faute d'argent. le troisième, prêt pour l'édition, n'est sorti qu'une soixantaine d'années après sa mort. Il griffonnait souvent des phrases sur un bout de papier, parfois au dos d'une facture ou d'une publicité, et ces papiers aboutissaient dans la fameuse malle. Ils sont parfois attribués à des hétéronymes, dont les principaux avaient leur style littéraire distinct, leur biographie, leur thème astral avec leur destin, et parfois leur carte de visite, leur démarche propre dans la rue et leur écriture. Pessoa se regardait de l'extérieur «C'est à moi-même que j'assiste». On a retrouvé des feuilles où il s'exerce à créer un modèle de signature correspondant au caractère de chacun, car sous le nom d'un de ses hétéronymes, W. Fasnacht, il a aussi cherché à se lancer dans la graphologie pour arrondir ses fins de mois car il manquait souvent d'argent. Tâtant de tout, il lui faut aussi un hétéronyme pour une pièce policière, un autre pour un annuaire commercial, etc.

Hormis quelques textes complets publiés de son vivant, la plupart de ses oeuvres, publiées après sa mort, sont des reconstitutions faites non sans peine, comme un puzzle, par des spécialistes, au départ de ces papiers de la malle, mais tout n'a pas pu être inséré dans un ensemble. Souvent, l'un de ces bouts de papier indique que telle ou telle phrase peut servir dans une oeuvre, mais aussi dans une autre. le choix n'est pas fait. Ce sont des jets d'idée que Pessoa n'a pas pu assembler dans une synthèse. À côté de ce qui a pu être reconstitué subsistent donc quantité de petits textes isolés. Comme l'indique la quatrième de couverture, «Fragments d'un voyage immobile» (chacun de ces mots étant bien choisi) rassemble 241 de ces fragments, choisis parmi tous les hétéronymes. Il existe d'autres anthologies du même genre comme «Pessoa en personne» et «Fernando Pessoa, le théâtre de l'être».

Pessoa y parle de tout, de ses voyages intérieurs sans quitter Lisbonne, de lui, de ses créations, et il multiplie les paradoxes. Ainsi, la phrase «Je me dois à la mission dont je me sens investi: une perfection absolue dans la réalisation, un sérieux total dans l'écriture» côtoie «Mon ambition n'est pas d'être poète». Une autre phrase typique révélatrice d'une sorte de masochisme moral, et très connue, est «Je ne suis rien. Je ne serai jamais rien. Je ne peux vouloir être rien. A part ça, je porte en moi tous les rêves du monde». En 1926, à la question «Quelle est la plus grande satisfaction morale que la littérature vous ait apporté?», il fait répondre par son hétéronyme Álvaro de Campos «La seule satisfaction morale que je doive à la littérature est la gloire future d'avoir écrit mes oeuvres présentes», mais il fait dire le contraire au même moment à B. Soares.

On retrouve ce contraste d'obscurité et de lumière dans un poème à Érostrate, éphésien obscur dont on ne sait rien, sauf qu'il a incendié l'une des sept merveilles du monde (le temple d'Arthémis à Éphèse, dont il reste aujourd'hui quelques ruines), afin de rendre son nom immortel. Pessoa s'est identifié à cet incendiaire, lui qui n'a pu être incendiaire que dans des manifestes littéraires (et encore, attribués à Á. de Campos). Lui aussi songeait à cette forme de survie compensant la grisaille du quotidien.

On trouve dans le livre beaucoup d'extraits convergents, mais divergents de la vie routinière qu'il menait, comme «Sois pluriel, comme l'univers», «Je me sens né à tout instant à l'éternelle nouveauté du Monde», «Tout sentir de toutes les manières, tout vivre de tous les côtés, être la même chose, en même temps, de toutes les façons possibles», «Vivre, c'est être autre. Et sentir n'est pas possible si l'on sent aujourd'hui comme l'on a senti hier», «Je suis la scène vivante où passent plusieurs acteurs qui jouent plusieurs pièces», ou encore «Mon âme est un orchestre secret; j'ignore quels instruments je pince et lesquels grincent à l'intérieur de moi. Je ne me connais que comme une symphonie».

Voici encore quelques autres "Fragments d'un voyage immobile":

«J'ai passé ces derniers mois à passer ces derniers mois». Digne d'Ionesco !

«Enrouler le monde autour de nos doigts».

«Je ne dors pas. J'entresuis».

«Vivre n'est pas nécessaire : ce qui est nécessaire, c'est créer».

«Un homme peut, s'il est vraiment sage, jouir sur une chaise de tout le spectacle du monde, sans savoir lire, sans parler à personne, en n'utilisant que ses sens, à la condition que son âme ne soit jamais triste».

«La vraie sensualité n'a aucun espèce d'intérêt pour moi».

«Le poète est un simulateur. Il feint si parfaitement qu'il finit par feindre qu'est douleur la douleur qu'il ressent vraiment».

Pessoa n'a jamais trouvé ce «chemin vers la vie qu'est la vie» dont parle Álvaro de Campos. Encore en Afrique du Sud où il a fait ses études, et sous l'influence d'E. Poe, il signe des poèmes en anglais du nom d'Alexander Search (le choix du patronyme est éloquent), jumeau central qu'il fait naitre le même jour que lui et qui a un frère, celui que Pessoa a perdu, et un double, Cesar Seek. En même temps nait un équivalent francophone, Jean Seul, au patronyme tout aussi significatif. Pessoa entame avec Search une correspondance qui continuera après son retour à Lisbonne, et pousse le réalisme perfectionniste jusqu'à expédier réellement les lettres par la poste, L'un de ses biographes, Octavio Paz, le préfacier du livre, écrit «Toute l'oeuvre de Pessoa est une quête de l'identité perdue». Malgré son nom, Alexander Search n'est pas anglais mais né à Lisbonne, déraciné, biculturel comme Pessoa qui écrit «Dès mon enfance... j'ai eu tendance à m'entourer d'amis et de connaissances qui n'ont jamais existé... leur donnant silhouette, mouvement, caractère et histoire».
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