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Critique de ATOS


Pourquoi rédiger de la sorte un guide touristique sur Lisbonne. Un hommage? une déclaration d'amour à cette ville?... Sans doute pouvons nous avec délice arpenter ses rues à travers les mots de Pessoa. Admirable descriptif. Inventaire précis. Extrêmement précis. Trop précis. Si la menée est alerte, le silence qui règne dans le Lisbonne de Pessoa est alertant. Où sont ses habitants? Où est l'âme de cette ville? J'ai donc fait le choix de reprendre la lecture. Il devait avoir "planté" une explication quelque part.
Il faut replacer le Lisbonne de Pessoa dans le temps. 1925. En 1926 la fin de la République fut proclamée. Les militaires prenaient le pouvoir. 1925, c'est à ce moment là qu'il faut commencer la lecture. Et c'est au moment même où le touriste pose le pied dans le port de Lisbonne que l'on comprend que ce que le touriste verra sera tout, tout sauf Lisbonne. Il sera pris en charge par les fonctionnaires, les douanes, le service de l'immigration. Ses bagages seront saisis par la police, sous entendus fouillés. "Nous allons à présent prier le touriste de nous suivre", " veillant à lui signaler tout ce qui vaut la peine d'être vu". Voilà la comédie qu'installe une dictature. A cet instant là, je crois que l'on peut arrêter sa lecture. Car tout ce que vous lirez ne sera qu'un décor, une falsification, une mise en scène.
Voilà Lisbonne tel qu'il était en 1925.La réalité de cette ville à ce moment de l'histoire ne tient pas dans ce que l'on en verra.
Elle réside justement dans tout ce que l'on ne montre pas. Un prodigieux manifeste contre la dictature, voilà ce qu'est "Lisbonne" de Fernando Pessoa.

Astrid Shriqui Garain
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