Cette septième enquête de frère Cadfael commence de façon fracassante. En plein office, un jeune homme poursuivi par une populace prête à faire justice de façon expéditive, se réfugie dans l'abbaye. Il va faire appel à la protection divine et surtout se mettre sous celle de l'abbé Radulphe.
Ce jeune homme, Liliwin, jongleur itinérant de son état, est accusé d'avoir agressé et volé un orfèvre de la ville toute proche. Peu de temps de temps après, cette agression sera suivie par un meurtre et la tension va évidemment aller crescendo. Quand on a un coupable tout désigné, pourquoi s'embarrasser à chercher ailleurs, surtout s'il s'agit d'un étranger ?
Pour découvrir ce qui se cache derrière ce meurtre, Cadfael va devoir user de toute sa sagacité et perspicacité, car les enjeux et les motivations derrière cela ne sont peut-être pas celles que l'on imagine. Cette fois-ci, le contexte politique compliqué de l'époque ne rentre pas du tout en jeu dans cette histoire qui se lit avec plaisir.
Un bon cru, mais pas le meilleur de cette série selon moi.
Challenge Mauvais Genres 2022
Challenge A travers l'Histoire 2022
Lecture polar thématique février 2022 : polar historique
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Un tome dont je n'aurais pas un souvenir impérissable. Il se laisse lire mais il ne m'a pas vraiment accroché comme j'ai pu l'être par des précédents.
L'intrigue se met rapidement en place et l'enquête qui en découle est intéressante mais il m'a manqué quelques moments dans la vie de l'abbaye et les relations entre Cadfael et Hugh.
J'apprécie tout ce que l'autrice met d'historique en ce qui concerne la politique, la guerre des cousins pour le trône et les coutumes de l'époque et de la région.
Cadfael est égal à lui-même, sympathique, compréhensif et conciliant, alors je ne vais pas m'arrêter à ce volume un peu décevant.
Challenge Pavés 2023
Pioche Polar mai 2023 : Mylena
Lecture Thématique : Littérature étrangère non francophone
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Fuyant une foule qui veut le lyncher, un saltimbanque trouve asile à l'abbaye. D'emblée, Cadfael a des doutes sur sa culpabilité et, intuition et compassion aidant, il s'arrange pour prendre part à l'enquête qui sera éventuellement ponctuée d”étranges rebondissements; meurtres, drames familiaux, cupidité exacerbée, coup de foudre, il s'en passe des choses dans ce court roman policier historique.
Facilité de lecture, intrigues finement ficelées, contexte historique bien campé sont les marques de commerce de cette série et sont présents ici. le personnage central reste, en toute humilité, un enquêteur doué, sensible aux “petites gens”, épris de justice, la vraie, pas nécessairement celle que souhaiterait les classes dirigeantes. Ce héros et l'époque à laquelle il évolue m'enchantent à chaque opus. La grande humanité de Cadfael fait contrepoint aux agissements répréhensibles des malfrats et c'est réconfortant de le constater tome après tome.
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Nous entrons dans ce roman policier d'Ellis PETERS en fracassant la porte de l'Abbaye où les religieux étaient en plein office en cette période d'après Pâques de l'an 1140 afin de nous y réfugier en compagnie de Liliwin, jeune et fragile saltimbanque, pourchassé d'un groupe de personnes déterminées à lui infliger une condamnation avant même de l'avoir fait juger pour un vol avec violences sur le sieur Walter AURIFABER, lequel exerçait la profession d'orfèvre, d'où l'agression et le vol.
Nous découvrirons alors cette famille AURIFABER, constitué du père Walter qui mariait son fils Daniel à Marjorie BELE, où les services de Liliwin, pour l'occasion, ont été requis par Suzanne, soeur de Daniel, l'ensemble sous la coupe de la Grand-Mère Juliana ayant dirigé tout ce petit monde de tout temps puisque la femme de Walter décéda peu après la naissance de son fils Daniel. Une très jeune servante Rannilt, ainsi qu'un certain Iestyn travaillaient également au sein de cette famille.
Liliwin se trouvera donc protégé au sein de ces murs pendant 40 jours, durée que Frère Cadfael et le Shérif Hugh, son ami, mettront à profit pour résoudre cette enquête de vol avec violences, puis de meurtre, puisqu'un voisin de la famille AURIFABER, qui semblait connaître beaucoup de choses sur nombre de personnes, sera retrouvé mort dans la rivière.
E. PETERS, comme à son habitude, par son style rigoureux et précis, guidera ses personnages, avec zèle et soif de justice, afin que celle-ci éclate au grand jour disculpant les innocents et permette de punir les réels coupables.
Mais comme de coutume avec Ellis PETERS, la personnalité du coupable reste toujours surprenante et titille jusqu'à la dernière page notre curiosité.
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Dans cette septième aventure, le grande Histoire n'apparaît qu'en filigrane pour expliquer l'absence du sheriff de Shrewsbury. Dans cet opus Cadfael s'attache à sauver un humble parmi les humbles, un simple jongleur itinérant contraint de réclamer le droit d'asile pour sauver sa tête, réclamée à cors et à cris par les bons bourgeois de la ville.
Nous entrons aussi dans l'intimité d'un de ces bourgeois de la ville, l'orfèvre Walter Aurifaber, agressé et volé pendant les noces de son fils: sa vieille mère, avare comme lui, essaie d'acheter son salut grâce à des dons à l'abbaye et sa longévité grâce aux remèdes de notre bon herboriste, sa fille qui tient les rênes de la maisonnée depuis la mort de sa mère et sa belle-fille, épousée pour sa dot, qui va devoir ruser pour s'imposer dans sa nouvelle demeure et ramener son mari à sa place, c'est-à-dire dans son lit.
Enfin Cadfael va devoir sauver le jongleur pour qu'il puisse lui aussi trouver son bonheur.
Un bon programme, n'est-ce pas?
"la peste soit de l'avarice et des avaricieux"... mais ici la tragédie couve derrière la comédie.
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— Mon fils, dit Radulphe avec froideur et détachement, car des meurtriers, il y en avait de toutes sortes, de tous âges, et de toute nature, tu as entendu l'accusation portée contre toi par ceux qui en voulaient à ta vie. Tu t'en es remis, corps et âme, à la protection de l’Église, et nous tous ici sommes tenus de te garder et de te porter secours. Tu peux compter sur nous. Donc maintenant je ne t'offre qu'une façon de trouver la grâce, et je ne te poserai qu'une question. Quelle que soit ta réponse, tu es ici en sécurité autant que durera ton droit d'asile. Je te le promets.
Quand on a choisi une tête de turc, confortablement éloignée de la communauté, sans racine ni famille, on n'a aucune pitié pour elle, c'est à peine un homme, qu'on verse son sang, qu'on lui brise le cœur, qu'importe. Tout ce dont on peut rendre responsable un bouc émissaire, on l'en chargera, sur d'avoir raison.
Dans l'obscurité du choeur, partiellement séparé de la nef par l'autel paroissial et seulement éclairé par la lampe qui y brillait constamment, et les chandelles fixées dans le haut de l'autel, les moines dans leurs stalles paraissaient sculptés dans la pénombre, tels des images sans âge ni relief. La hauteur de la voûte, la robustesse des pierres, des piliers et des murs emportaient dans l'air la voix de frère Anselme dans un mouvement magique. Au-delà du point où portait la lumière des lampes et où finissait l'ombre, il y avait l'obscurité et la nuit, au-dedans comme au-dehors. Une nuit bienveillante, douce, calme, silencieuse.
La meute entrait à flots à présent;ily avait environ un quart des habitants de la ville,pas le meilleur,ni le pire non plus d'ailleurs... Le vin ou l'excitation,ou les deux,les avaient mis hors d'eux-mêmes,et ils voulaient du sang,celui-là même qui rendait le carrelage glissant.
Elle considérait que les dons qu'elle faisait à l'abbaye lui valaient tous les soins médicaux qu'elle recevait en ce bas monde, et l'acquisition de la sainteté dans l'autre.
TV Film "Cadfael", extrait