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Citations sur Itawapa (11)

"Au fur et à mesure de ses séjours, elle avait affiné ses observations, recoupé ses notes et avait finalement eu la certitude que ces Indiens auxquels elle se consacrait sans jamais les avoir vus n'étaient pas cinq.
Ni quatre. Ni trois. Ni même deux.
Ils n'étaient q'un. Un tout seul.
Le dernier survivant d'un groupe décimé on ne savait par qui ou par quoi.[...] Faute de mieux, elle l'avait appelé Ultimo. Le Dernier."
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Comment était-il possible de briser l'échine d'un tel arbre en aussi peu de temps ? Comment appeler les hommes qui servaient ce monstre de fer ?
" Des wewemutak", fit-il à mi-voix. Des mangeurs d'arbres.
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Je me suis retournée pour le regarder bien en face. Personne ne pouvait donner par hasard le nom d'une microscopique bourgade perdue au coeur d'une forêt qui couvrait des millions de kilomètres carrés. J'ai eu soudain la sensation vertigineuse que le Vieux avait conne des milliers d'autres vies dont il n'avait jamais rien dit. La sensation qu'il était venu avec en tête une idée bien précise. Je me suis souvenue de ce qu'il avait dit le soir où il m'avait tiré les cartes. 'Il y avait mille autres endroits possibles. Alors pourquoi cette saleté d'Itawapa?..."
Pourquoi avait-il choisi ce mot, "saleté"?... Qu'est-ce qu'il connaissait, lui, d'Itawapa?
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Les ronces n'étaient rien. Le pire, c'était les moustiques. La chaleur humide qui stagnait sous les arbres les rendait fous. Nous exceptés, ils étaient les seuls êtres vivants. C'est à peine si l'on entendait de temps à autre un fouillis d'ailes ou les cris étouffés d'un groupe de singe minuscules qui fuyaient à notre approche. Et puis le silence retombait. Un faux silence, tissé de mille bruits qui semblaient naître à notre passage, comme si la forêt ne cessait de parler de nous.
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Un seul instant peut tout déclencher, une fraction de seconde suffit à changer le cours d'une vie... Ce qu'il faut, c'est saisir cet instant. Etre là au bon moment...
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C'est l'arrêt brutal de la pluie qui m'a réveillée. J'avais quand même fini par m'endormir et, après un tel déluge, ce brusque silence était assourdissant.
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Les cimes des arbres se perdaient dans les nuages. Des nuées d'insectes crépitaient et l'air résonnait du cri des jacamars. La forêt bruissait dans la chaleur, pleine de craquements et de frôlements, si dense que la clairière où se dressaient les deux malocas était presque invisible.

Assise dans la pénombre, une femme donnait le sein à son bébé qui tétait avec de petits bruits de plaisir, les yeux mi-clos, bercé par les mouvements du hamac.

L'Indien ne quittait pas des yeux la petite part du ciel qui perçait entre les branches. En quelques instants, elle avait viré au noir de plomb, comme si le jour venait de s'éteindre. Il roula quelques feuilles de tamïale en une grosse cigarette qu'il alluma aux braises du feu, et l'odeur du tabac se répandit sous la toiture de paillis.

Le hurlement aigu d'un alawata retentit comme une alarme. Immédiatement, les singes, les oiseaux et les insectes se turent. Tous en même temps. Les feuilles elles-mêmes se figèrent dans une immobilité de pierre. Sans le moindre souffle pour les agiter. La cigarette à deux doigts des lèvres, l'Indien semblait attendre quelque chose et la forêt entière attendait avec lui. Seuls les minuscules soupirs du bébé troublaient l'épaisseur du silence.

Une bourrasque de vent agita soudain les branches, quelques gouttes tièdes s'écrasèrent dans la poussière et un éclair taillada les nuages. Le coup de tonnerre qui suivit sembla fracasser le ciel. L'Indien tira quelques bouffées de sa cigarette. C'était l'un de ces orages comme il en éclatait chaque jour à la saison des pluies, assourdissant, capable de tout détruire sur son passage. La pluie mugissait comme un torrent, la terre vibrait sous les impacts de la foudre et, chaque fois, le bébé sursautait entre les bras de sa mère.

La pluie redoubla de violence. Les deux pieds dans la boue rouge qui dévalait vers Viguarape, l'Indien termina sa cigarette. Il récupéra soigneusement les feuilles à demi calcinées de son mégot et s'adossa au poteau d'entrée de la maloca. Tout autour de lui, le monde était devenu uniformément liquide.

Il fallait attendre. Rien d'autre.

Un dernier roulement de tonnerre, un rayon de soleil entre les branches... Aussi brutalement qu'il avait débuté, l'orage s'arrêta.
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-Les pluies qui pourrissent tout, les grenouilles dans ma douche, les araignées dans mon lit, les serpents dans mes chiottes, les murs qui suintent, la chaleur, l'humidité, le moisi, les orages... Tous les soirs, il y un fêlé de lézard qui se poste en haut de mon buffet. Une bête énorme. Impossible de savoir d'où il sort. Il reste des heures à me fixer sans bouger. On dirait qu'il me déteste d'avoir un cerveau plus développé que le sien.. Il serait un poil plus gros, il me boufferait. Je ne le supporte plus cet abruti à sang froid. Un soir je vais l'assassiner. J'aurai sa mort sur la conscience mais je serai libéré de son regard. Je ne comprends pas comment on fait pour vivre ici sans devenir dingue.
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La forêt y était si dense que les satellites eux-même ne parvenaient pas à les observer. A l'exception de quelques chercheurs d'or qui n'en étaient jamais revenus et de ma folle de mère, personne ne se risquait là-bas. c'était le domaine réservé des jaguars, des caïmans, des anacondas et du joli serpent surucucu dont la morsure vous rayait des vivants en quelques instants.
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Agrippée à mon siège, j’ai fermé très fort les yeux en pensant à maman. Je ne les ai rouverts qu’en sentant l’avion se stabiliser. Sur ma droite, la masse noire des nuages défilait, labourée d’éclairs. Sous nos ailes, il ne restait rien du monde. Tout avait disparu dans une grisaille liquide, tandis que droit devant, sous un ciel de bronze et aussi loin que portait le regard, la forêt ressemblait à un océan.
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