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EAN : 9782258162815
320 pages
Presses de la Cité (16/01/2020)
3.96/5   12 notes
Résumé :
Il était bien tranquille, Jean-Baptiste Quillet, dans son café du Pont, en ce dimanche d’hiver, à écouter les élucubrations de Kiki, le boulanger, souvent son unique client du jour. Pierpont n’est qu’un village de passage, on le traverse, on n’y reste pas… Rien donc ne serait venu troubler le calme dominical sans la violente tempête de neige qui, en quelques heures, bouche tous les accès à ce village de Haute-Loire. Comme assiégé, le café du Pont devient le refuge d... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique

Pierre PETIT. le pont de derniers soupirs.

Les romans régionaux font partie intégrante de mes lectures. Ce récit se déroule dans le massif Central, aux confins de la Haute-Loire. Jean-Baptiste Quillet tient l'unique bistrot. Cette bourgade est un lieu de passage, reliant les vallées proches. Les commerces de proximité sont réduits à une épicerie, une boulangerie et quelques professionnels de servitude. Au cours de cet hiver, une tempête de neige s'abat sur la région, un dimanche soir. Les routes sont coupées sur ordre de la gendarmerie. Des naufragés de la route vont devoir s'arrêter et profiter de l'hospitalité offerte par ce village. Une jeune femme fait partie de ces conducteurs en perdition. le bar affiche complet. Les langues vont se délier au fur et à mesure de l'avancée de la nuit. Toutes les routes sont coupées, il n'y a même plus d'électricité, de téléphone. L'atmosphère devient glaciale. Les conversations, suite à l'évocation de faits divers qui se sont déroulés il y a plus de vingt ans plombent l'ambiance. Et ce paisible village va vivre un véritable enfer.

Hélène, une jeune femme de vingt ans détient une lettre témoignant de méfaits commis en bande organisée il y a déjà vingt ans. Des oreilles indiscrètes se dressent, des témoins se manifestent. Les mis en cause vont-ils passer à l'action afin de faire taire les accusateurs, comme ils ont supprimer des victimes ? Un véritable huis-clos. L'angoisse monte au fil des heures. Un véritable jeu de piste se met en place afin d'alerter la gendarmerie. Mais cette neige ne facilite pas les démarches entreprises par ceux qui veulent que justice soit rendue. le thème est fort intéressant. Par contre, la narration ne m'a pas séduite. La construction est trop scolaire. Cependant, je vous invite à suivre la traque que mènent nos limiers. Les prédateurs seront-ils condamnés pour les faits commis? Quels sont les secrets tus dans ce petit village , où le vie s'écoule paisiblement ?Vous serez surpris par le déroulement de cette chasse à l'homme !
( 11/04/2023)

Lien : https://lucette.dutour@orang..
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Alors qu'une violente tempête de neige se déclare, brusquement, à Pierpont, des congères se créent et toutes les routes sont fermées. Ingénieusement, Jean-Baptiste Quillet, qui tient le café du village, boucle la rue, avec des voitures en travers, et offre l'hospitalité aux voyageurs de passage.


Au début du livre, le cafetier nous présente les personnages, au fur et à mesure de leur arrivée. On se laisse porter par ses souvenirs, c'est doux et paisible, jusqu'à ce que Hélène entre dans l'établissement, avec une lettre du passé. Brusquement, l'atmosphère se modifie. de tranquille, elle devient lourde et dramatique, puis c'est la crainte qui prend la suite, car le danger rôde.


Les révélations, que le courrier contient, sont une bombe à retardement. Certains savaient, mais ont eu peur de parler, d'autres sont concernés et ne veulent pas être rattrapés par leurs actes, et pour quelques-uns, c'est le combat de leur vie. Quant à Jean-Baptiste, après un moment de sidération, il se montre courageux et prend des initiatives valeureuses.


Une grande partie du récit est un huis clos...


La suite sur mon blog


Lien : https://valmyvoyoulit.com/20..
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Chaque roman de Pierre Petit est une invitation à un ailleurs, c'est un dépaysement garanti dans un lieu qu'il connaît bien et qu'il décrit si bien !
C'est cette fois dans le paisible village de Pierpont en Haute-Loire que l'auteur va tisser son histoire, une histoire à glacer le sang, une histoire où le passé que l'on pensait révolu va s'inviter brutalement et mener le jeu jusqu'à la dernière ligne.


Jean-Baptiste Quillet, cafetier du village, nous raconte. C'était un dimanche d'hiver, Jean-Baptiste avait résisté à la tentation de fermer à midi le café du Pont. Il y avait d'ailleurs bien longtemps que son café n'attirait plus grand monde, surtout depuis que l'église n'était plus desservie. Seul “Kiki”, boulanger et ivrogne notoire restait fidèle et ce dimanche-là, Kiki était comme vissé à son tabouret. Il enchaînait verre après verre et parlait, parlait et buvait, buvait.

En quelques minutes seulement, le temps changea, la neige se mit tomber à gros flocons. C'était une tempête sans précédent qui s'annonçait. Par prudence, Jean-Baptiste Quillet s'était résolu à rester bien au chaud dans son café et attendre patiemment que les routes soient de nouveau praticables. Mais sa tranquillité sera bien vite perturbée par une “horde de naufragés de la route” venus se réchauffer dans son café. Il n'y a plus aucune visibilité et la neige est partout. Ils décident donc de rester, de passer le temps. On discute, on joue, on rit, on se réconforte comme on peut pour oublier cette nuit qui s'annonce longue, très longue.

Parmi eux, il ya Hélène, une jeune fille de 20 ans, qui possède une lettre, une lettre mystérieuse dont le contenu va ébranler la quiétude de tout le village. C'est une erreur d'affirmer que l'on peut enterrer le passé : il s'accroche tant et si bien qu'il remonte toujours à la surface.

Ainsi commence l'histoire d'un petit village de Haute-Loire, qui le temps d'une nuit de tempête, ne sera plus jamais comme avant
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Jean-Baptiste est bien, là où il se trouve. Son petit café, dans un village tranquille de montagne, lui procure la vie sociale dont il a besoin. Il aime sa vie tranquille, après avoir connu les affres des grandes villes.

Un soir d'hiver, une énorme tempête de neige s'abat sur le petit patelin, et Jean-Baptiste voit arriver au compte-gouttes des rescapés de la route qui ont réussi à monter jusque-là. Se retrouvent, coincées ensemble, différentes générations de différents horizons. le cafetier a à coeur de fournir à chacun chaleur, lumière et abri.

La nuit s'installe et avec elle des récits que l'un et l'autre raconte chacun son tour. C'est dans ces circonstances que l'on va faire des découvertes tout à fait hors du commun concernant certaines personnes du village…

L'auteur nous offre là un huis clos assez particulier. En effet, nous sommes en plein roman terroir, et donc on s'attend à une histoire douce et sympathique. Et c'est le cas, d'une certaine manière, puisque nos personnages sont d'une nature pour l'ensemble calme et guilleret. Mais Pierre Petit y ajoute une bonne dose de retournement de situation. D'abord parce que Jean-Baptiste va découvrir des choses sur son propre passé. Et qu'ensuite, on va découvrir que certains habitants ne sont pas aussi innocents qu'on pourrait le penser de prime abord.

Ce roman m'a offert le plaisir de découvrir un scénario bien bâti. le décor est assez rapidement planté puisque l'histoire se passe essentiellement entre les murs du petit café. Les personnages arrivent un peu à la fois, ce qui permet de faire leur connaissance à notre aise. Et enfin, nous faisons des flashbacks, qui permettent de voir l'entiéreté de l'histoire depuis ses débuts.

J'ai beaucoup aimé la lecture de ce livre. C'était une belle pause. J'aime beaucoup ce genre de huis-clos, parsemé de plusieurs intrigues à suivre. J'ai passé un très bon moment de lecture.
Lien : http://au-fil-des-pages.be
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Le Pont des derniers soupirs - Pierre Petit - En librairie depuis le 16 janvier 2020 - Presses de la Cité :

Il était bien tranquille, Jean-Baptiste Quillet, dans son café du Pont, en ce dimanche d'hiver, à écouter les élucubrations de Kiki, le boulanger, souvent son unique client du jour. Pierpont n'est qu'un village de passage, on le traverse, on n'y reste pas... Rien donc ne serait venu troubler le calme dominical sans la violente tempête de neige qui, en quelques heures, bouche tous les accès à ce village de Haute-Loire. Comme assiégé, la café du Pont devient le refuge d'une cohorte bigarrée de naufragés de la route. On se réchauffe, on se réconforte, on joue une partie de belote... Tout bascule avec l'arrivée d'Hélène, vingt ans, porteuse d'une lettre dont le contenu fait écho à un sombre épisode qui a secoué le pays.

Dès lors, dans le paisible village de Pierpont, plus rien ne sera comme avant...

Un huis clos sous tension dans un village de Haute-Loire, un livre qui nous tient en haleine du début à la fin. Je me suis demandé comment tout cela allait se terminer... Je ne vous en dévoile pas plus... Un roman polar à lire !

Pierre Petit est l'auteur aux Presses de la Cité de la Folie d'Albert, le Rêveur et le Brigadier, le Secret du docteur Favre et La Nuit de l'Orcière, dont les intrigues se situent en plein coeur de la Haute-Loire.

Mathématicien de formation, informaticien de profession pendant quarante ans, Pierre Petit, retraité, vit en Haute-Loire. Depuis l'âge de dix ans et une première publication (une histoire de cow-boys polycopiée au papier carbone) en classe de cinquième, il n'a jamais cessé d'écrire. Poèmes, romans, policiers, nouvelles et chansons, il est édité pour la première fois en 1997.
Il participe aussi activement à des revues et à des recueils collectifs de nouvelles.
Grand amateur de littérature – de Hugo à Tolkien – , la plupart de ses oeuvres se déroulent sur le plateau vellave, entre imaginaire et réalité.

Je remercie infiniment Marie-Jeanne Denis, Attachée de presse dans l'excellente maison d'édition Presses de la Cité de m'avoir permis de découvrir cet ouvrage en service presse.

Je vous le recommande, vous allez adorer, trembler et j'en passe... Bonne lecture !
Lien : http://binchy.canalblog.com/..
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Une collègue m’avait un jour présenté Martine, qui travaillait dans un cabinet concurrent du mien à un poste comparable. Elle joue dans cette histoire un rôle indirect mais capital, et il me faut la présenter. Pas très grande, mince, bien faite, on voyait d’elle en premier de longs cheveux blond vénitien qui tombaient sur ses épaules et enchâssaient un visage carré de Celte au nez court et fin ; des lèvres pleines et une fossette au menton ; des yeux marron en amande. Et il y avait aussi le grain de sa peau, onctueux à la vue et qui donnait envie de la toucher. Mais, plus que ses cheveux, ses yeux ou sa peau, c’est sa voix, grave et aux modulations infinies, qui m’avait conquis. On peut vraiment parler de coup de foudre : je n’étais pas depuis deux heures avec elle que j’en étais fou amoureux. Elle avait été beaucoup plus longue que moi à la détente, et ce n’est qu’après deux mois d’efforts persévérants que j’avais obtenu un premier baiser. Encore était-ce dans l’obscurité d’une salle de cinéma et sous le coup d’une scène particulièrement émouvante. J’avais poursuivi une cour assidue et, trois mois plus tard, elle venait s’installer chez moi. Il faut dire que mon appartement, beaucoup plus grand que le sien, se trouvait sur les pentes de la Croix-Rousse et qu’on y jouissait d’une vue admirable sur le Rhône et la ville. Nous y filions le parfait amour et commencions même à parler mariage lorsque le ciel nous était tombé sur la tête avec le rachat de mon employeur par une grosse société américaine.
En affaires, les Américains ne sont pas réputés pour être des adeptes du dicton « A Rome, fais comme les Romains » ; bien au contraire. Il nous avait donc fallu nous faire à leurs méthodes. J’avais quelques dons pour les langues en général et celle de Shakespeare en particulier. Mes supérieurs en avaient déduit que celle de Disney n’aurait aucun secret pour moi et j’avais été désigné pour être, au bureau de Lyon, celui qui formerait ses collègues aux us et coutumes de nos nouveaux maîtres. Pour les apprendre et m’imprégner de l’esprit maison, je devrais effectuer un stage d’un an au siège social situé à Charlotte, en Caroline du Nord, avant de retourner, « plein d’usage et raison », porter la bonne parole à mes collègues. Mon départ pour Charlotte était prévu quinze jours plus tard, le temps d’obtenir mon visa.
Qui, dans ma génération, n’a jamais rêvé d’Amérique ? Enthousiasmé par cette proposition, j’en avais parlé le soir même à Martine. J’avais tout prévu ; elle abandonnerait son travail pour venir avec moi à Charlotte, où elle n’aurait aucune peine à trouver un emploi ; nous achèterions une grosse voiture, de celles qui se balancent pendant plusieurs secondes chaque fois qu’elles s’arrêtent, et profiterions de nos loisirs, qui ne manqueraient pas d’être nombreux, pour visiter le pays ; nous habiterions une grande maison de bois, peinte en blanc, dans une rue ombragée de grands arbres, avec un garage aux dimensions de notre voiture… On voit par là que je me faisais de la vie américaine une idée très hollywoodienne. Mais, ce soir-là, en déroulant mon film devant Martine je l’avais vue se fermer. Elle était très loin de partager mon enthousiasme et, quand enfin je m’étais tu, son expression était même franchement hostile. La discussion avait été longue et acharnée. Nous nous étions couchés en nous tournant le dos, sans avoir l’un ou l’autre reculé d’un pouce. Il en avait été de même les soirs suivants, où, à chacun de mes nouveaux arguments, Martine opposait les mêmes réponses : il n’était pas question pour elle d’abandonner son travail, où elle était compétente et où elle se plaisait, pour aller là-bas tourner des hamburgers ou servir de l’essence ; bien que stéphanoise, elle aimait Lyon ; bien sûr, elle m’aimait et voulait toujours faire sa vie avec moi ; mais on en reparlerait quand je reviendrais, si j’en revenais. Soir après soir, les discussions avaient fini par s’envenimer – il faut dire que je n’avais que peu de temps pour la convaincre. Jusqu’à l’avant-veille de mon départ, où j’étais rentré chez nous pour trouver Martine partie, l’appartement vidé de ses affaires et sa clef dans la boîte aux lettres. Elle avait, depuis longtemps, abandonné son ancien appartement et je ne savais où la joindre. J’avais essayé, le lendemain, de téléphoner à son bureau où l’on m’avait dit qu’elle avait pris trois jours de congé et n’avait pas laissé d’adresse. L’amie qui nous avait présentés n’en savait pas ou ne voulait pas m’en dire plus. J’étais donc parti au jour dit pour les Etats-Unis, sans avoir revu Martine et sans aucun moyen de la retrouver.
Je ne m’étendrai pas sur mon séjour en Caroline du Nord. Certes j’avais, en arrivant ou presque, acheté pour une bouchée de pain une Ford de dix ans d’âge pas tout à fait aussi grosse que la voiture de mes rêves ; certes, par bien des côtés, la vie américaine était conforme à l’idée que je m’en étais faite ; dans des steak houses hors de prix, les T-bone steaks débordaient des assiettes, l’odeur de cannelle imprégnait les lieux voués à la nourriture (Dieu sait s’il y en avait…), et le goût du Coca-Cola y était différent de celui que je connaissais ici ; certes, au travail, on ne connaissait que les prénoms, quelles que fussent les positions dans la hiérarchie. Mais la langue, déjà teintée d’accent sudiste, était assez différente de celle que j’avais apprise et, en guise de maison peinte en blanc, j’habitais un appartement, situé au-dessus d’un atelier de mécanique et où le climatiseur avait des sautes d’humeur qui, certaines nuits, permettaient d’apprécier la moiteur étouffante du climat sudiste. Et sur mon temps libre une virée à Atlanta avec retour par Savannah et Charleston, une ou deux traversées des Appalaches vers le Tennessee voisin, deux ou trois week-ends en galante compagnie dans le parc national des Smoky Mountains furent tout ce que me permirent, en un an, mes horaires de travail et mes moyens financiers.
De retour à Lyon, où j’avais gardé mon appartement, le souvenir de Martine, estompé par la distance, m’était revenu en pleine figure. Je l’avais cherchée en vain partout où nous avions nos habitudes. J’avais interrogé tous ceux que nous avions coutume de voir ; sans succès. Personne ne semblait savoir ce qu’elle était devenue. J’avais fait une tentative auprès du cabinet qui l’employait au moment de notre séparation ; elle avait démissionné deux mois après mon départ sans laisser d’adresse. Petit à petit, échec après échec, je finis par admettre que je l’avais perdue et rangeai son visage avec mes autres souvenirs de temps irrémédiablement révolus. De sorte que plus rien, si ce n’est mon travail, ne m’attachait à Lyon. Encore que ce travail de formateur, loin de ma spécialité d’expert-comptable, ne me passionnât guère. Et pour tout dire, à pas trente ans, j’avais le sentiment d’avoir fait le tour des plaisirs de la grande ville. Je devais pourtant y prolonger mon séjour de dix ans, rencontrer d’autres filles, avoir d’autres aventures, toutes sans lendemain. Chaque fois que j’aurais été tenté de m’attacher quelque peu, le visage carré, la fossette, les yeux en amande et les cheveux blonds venaient s’interposer ; chaque fois l’histoire mourait de sa belle mort.
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Les gens du Plateau ont coutume de dire que Pierpont est un trou et il est difficile de leur donner tort ; on y vient à la descente et on en repart à la montée. Le village se niche dans l’une de ces rares boutonnières où la Siche, qui dévale des Hautes Chaumes, prend quelques aises et s’octroie un petit méandre ou deux avant de se remettre à tailler le granit du Plateau pour s’en aller rejoindre la Loire. La route, qui la traverse ici sur un pont de pierre, relie Saint-Issiaume à Fontbonne en venant de Saint-Etienne et en partant vers les tréfonds de l’Auvergne. La grosse trentaine de maisons du village s’étale le long de cette voie, de part et d’autre du pont, sur deux départements.
Un viaduc de chemin de fer traverse la vallée à près de quarante mètres au-dessus de la rivière, quelques centaines de mètres en amont du pont routier. Il y a bien dix ans qu’on n’y voit plus que des trains de marchandises de deux wagons, trois les bons jours. Trois provinces se rencontrent en son milieu, si l’on en croit les Pierpontois (d’aucuns disent Pierpontais) : l’Auvergne, le Forez et le Velay. Vantardise ! clament les habitants de Saint-Issiaume où se trouve, affirment-ils, la borne qui marque ce point nodal entre pays d’états et pays de mandement.
L’orientation générale du cours de la rivière et les pentes qui la bordent, abruptes et hérissées de pins, font que le soleil se lève ici plus tard pour se coucher plus tôt. Inconvénient qui, l’hiver, cache un avantage. Surtout quand une tempête de neige fait rage dans les hauteurs, bouchant les routes, plâtrant les façades et, pour peu que la consistance de la neige s’y prête, surchargeant jusqu’à la rupture les branches des arbres. Il arrive certes, un vent de nord-est aidant, que les rafales s’engouffrent dans la vallée et ramènent pour un temps les Pierpontais (d’aucuns disent Pierpontois) à la condition des malheureux du Plateau. Mais ces anomalies météorologiques sont rares au point de faire les conversations de plusieurs générations.

La tempête qui balaya le Plateau, au soir de ce dimanche de février, ne dérogea pas à la règle si ce n’est que, le matin, rien ne l’annonçait. Ni le ciel, ni le vent, ni les rhumatismes des vieux, rien ne laissait prévoir la violence froide et implacable de la tourmente qui, en quelques heures, allait paralyser les deux cantons que sépare la Siche et qui se touchent à Pierpont. L’atmosphère était si peu à la menace que j’avais résisté à la tentation de fermer à midi le café du Pont, tentation qui me prenait le dimanche, de la Toussaint à Mardi gras, et à laquelle il m’arrivait souvent de céder.
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