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EAN : 9782253938712
168 pages
Le Livre de Poche (04/01/2023)
3.56/5   193 notes
Résumé :
Alors que la guerre vient de s’achever, dans les décombres de Berlin, Käthe et Gerd s’engagent dans la construction du monde nouveau pour lequel ils se sont battus. Ils imaginent un programme où les enfants des élites intellectuelles, retirés à leurs familles, élevés loin de toute sensiblerie, formeraient une génération d’individus supérieurs assurant l’avenir de l’Allemagne de l’Est. Mais, à l’ouest du mur qui s’élève, une femme a d'autres idéaux et des rêves de re... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (53) Voir plus Ajouter une critique
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Ce qu'il faut de nuit m'a tellement touché droit au coeur que j'ai ouvert presque timidement Ainsi Berlin. Ce n'est pas bon d'avoir trop d'attentes et de se dire qu'on va revivre la même superbe expérience avec un auteur, qu'il le faut. J'ai essayé de mettre de côté la très forte émotion ressentie à la lecture de son précédent roman pour aborder le plus virginalement possible son suivant.

Laurent Petitmangin a eu la grande intelligence de changer radicalement de décor, histoire d'éviter les comparaisons. de la Lorraine à Berlin de l'après-guerre, le dépaysement est total et parfaitement ancré dans une géographie qui va évolue, de la dévastation de la ville sous les bombardements alliés jusqu'à sa reconstruction sous la guerre froide, d'abord divisée en quatre zones d'occupation alliées puis en deux par le Mur érigé en 1961. Les descriptions urbaines sonnent toutes très justes.

Ce décor d'un Berlin coupé en deux se fait le miroir de l'intrigue, resserrée autour d'un narrateur tiraillé entre deux femmes puissantes et déterminées, toutes deux énergiquement mues par une conviction idéologique inébranlable. C'est l'heure des choix pour Gerd, résistant communiste allemand de la première heure. Mais il est complètement dépassé par le vent nouveau qui souffle, par le bulldozer dictatorial qui se met en place à l'Est avec son cortège d'espionnage, d'endoctrinement, de répression et de broyage de vies. Sa compagne Käthe, elle, est parfaitement à l'aise, dure, rigide, obsédé par la doxa communiste ; alors que l'américaine Liz qui oeuvre à l'Ouest le séduit par sa joie de vivre et sa pétillance. le duo polaire Liz / Käthe répond à la dichotomie Ouest / Est. Ce parallèle est sans doute un peu facile, mais ça fonctionne très bien.

L'auteur a un talent évident pour sonder les nuances et les contradictions de la condition humaine. Gerd est un héros assez falot, pas nécessairement attachant au départ. Et pourtant, on s'y attache sans même sans rendre compte, car la construction narrative avance très subtilement autour de thématiques fortes ( paternité et filiation, conflit entre les sentiments et la conviction politique, les mêmes que dans Ce qu'il faut de nuit ) pour décrire en filigrane un personnage terriblement humain par les doutes qui l'habitent et les failles qui se creusent en lui à mesure qu'il découvre les ambiguïtés des deux femmes de sa vie à travers le programme Spitzweiler, un projet consistant à créer à l'Est une pouponnière pour enfants supérieurement intelligent nés de scientifiques afin de les endoctriner pour en faire des vitrines de la RDA.

Le récit coule avec une fluidité impeccable avec toujours ce sens de l'épure romanesque, particulièrement visible dans la maitrise des ellipses temporelles ( sur plusieurs décennies ) dont le nombre ne heurte jamais le cheminement des personnages ni la compréhension des personnages ni celle de l'époque. Jusqu'à un vibrant épilogue à la dramaturgie assumée. La plume peut sembler très simple mais elle est juste élégamment sans esbroufe, resserré sur l'humain et un certain désenchantement inhérent à sa condition.
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Berlin, ville martyre, sacrifiée, anéantie du déployer toute son énergie pour renaître de ses cendres.
Après-guerre, Berlin n'est plus qu'un vaste champ de ruines.
La première fois que je suis allée à Berlin, c'était en 1989, six mois avant la chute du mur. Je me souviens encore, pourtant 30 ans après lafin de la guerre, des espaces no man land au milieu de Berlin , des murs portant des impacts de balle.
Laurent Petitmangin réussit parfaitement à rendre cette atmosphère de ce Berlin dévasté.
Ainsi quand il évoque les "Trümmerfrauen, les femmes des ruines. Qui allaient des années durant nettoyer les décombres, récupérer les briques des immeubles détruits.. Les tas étaienta comptés et chaque soir ces femmes recevaient de quoi survivre".
Le roman s'articule autour de trois personnages dont l'homme appelé : Gerd est le pivot central.
C'est un résistant communiste, il va devenir après-guerre avec une jeune allemande : Kathe dont il est très épris ,deux jeunes cadres du Parti qui vont aider à créer l'état de la RDA en 1949.
Pour cela, ils vont s'attacher à créer et fonder une élite de jeunes gens nés de chercheurs et scientifiques qui assureront l'avenir de la RDA.
Gerd fait aussi la connaissance d'une autre femme, une américaine dénommée Liz qui exerce une réelle fascination pour lui.
Berlin,devient le miroir de ces deux femmes, associés à l'est et à l'ouest, entre lesquelles Gerd se cherche.
Laurent Petitmangin avait beaucoup de finesse et de justesse va nous dresser l'histoire dans L'Histoire de ces trois personnages, nous entraînant dans l'espionnage et le contre-espionnage qui il faut bien dire enveloppe tout le roman.
C'est un livre facile à lire et qu'on lit d'une traite. Un bon moment de lecture à associer pour ceux que l'Histoire de L'Est intéressent à un autre très beau roman de Maxime Léo : Histoire d'un allemand de l'est.
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Juste après la seconde guerre mondiale, à Berlin des réseaux s'organisent alors que la frontière infranchissable qui sépare Berlin en deux se fait de plus en plus étanche.


Le narrateur semble avoir pour rôle de recruter des têtes pensantes dans un groupe d'élites, mixte, ce qui aboutira lors de leurs réunions dont on ne voit pas trop le but, à créer des couples avec une descendance qui sera mise à l'écart et destinée à une éducation haut de gamme.

Gerd est en relation avec une allemande Käthe, et une américaine Liz , dont les buts semblent opposés. Pris entre deux feux, il tombe dans quelques pièges grossiers, qui coûteront la vie à des enfants innocents.

Voilà ce que j'ai cru comprendre de ce roman étrange, où je me suis perdue entre espionnage et contre espionnage, et j'ai surtout failli mourir d'ennui. On ne retrouve absolument pas l'émotion de Ce qu'il faut de nuit qui m'avait totalement embarquée, et il est difficile de s'attacher à ces personnages.

Deuxième rendez-vous raté, mais je mise néanmoins sur une troisième rencontre.
Lien : https://kittylamouette.blogs..
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Faisons court : tout a été dit , j'avais beaucoup aimé le premier livre de l'auteur .
Ce deuxième roman , au contexte historique très intéressant confirme la simplicité tout en finesse et sensibilité de Laurent Petitmangin : chapitres courts, plume simple , acérée , sans effet de manche , une histoire à la fois simple mais des plus complexes alors que la guerre vient de s'achever dans ce Berlin aux multiples facettes..
Gerd croit en l'avenir radieux de l'Allemagne de l'Est . Lorsque Kate , une jeune femme forte avec laquelle il entretient une liaison débute un programme visant à protéger au sein de la nation, les esprits les plus brillants , il est à ses côtés .
Mais il rencontre Liz, une américaine , vivant à Berlin - Ouest , la force de ses convictions va t- elle vaciller ?
Gerd sera écartelé entre deux femmes dans un monde où il fallait à tout prix choisir son camp , à cette époque l'entre - deux n'était pas possible….

Les personnages sont bien cernés , le choix cornélien entre des idéaux et des sentiments sur fond de guerre froide mené avec finesse ….La narration intelligente : espionnage , contre- espionnage dans un Berlin en ruines , double jeu , double lecture des faits , romantisme sans sensiblerie , nuances et contradictions de l'âme humaine ….
Un combat éternel mené contre soi jusqu'à la fin …..
Pari réussi !
Une histoire éclairante moderne et vivante à travers des témoins de leur époque !
Un auteur lorrain à suivre !
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J'avais beaucoup aimé le premier roman de l'Petitmangin "Ce qu'il faut de nuit". Donc quand j'ai vu que son deuxième roman était disponible à la bibliothèque, j'en ai profité et je l'ai emprunté.
L'auteur a choisi de changer complètement de thématique, ce qui peut être un pari risqué, mais qui est un plus selon moi.
.
Ici on part à Berlin, à la fin de la seconde guerre mondiale, assister à la création de la RDA.
J'ai aimé l'histoire, son trio de personnages. Un petit bémol : je pensais que le livre allait s'attarder sur cette école pour "créer" des génies en sciences fondée par la RDA. En fait le roman est axé sur l'espionnage et les questionnements du personnage central qui ne sait plus où il en est (trahit-il en faisant cela ? Et trahir qui ou quoi ?).
Encore une fois, comme avec son premier roman, on est dans les questionnements psychologiques, les états d'âme....
Personnellement j'ai aimé, mais je peux comprendre que cela ennuie.
Je pense continuer à suivre l'auteur !
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critiques presse (1)
OuestFrance
08 janvier 2022
L’histoire si tourmentée du Berlin de cette époque, ville écartelée entre l’Ouest et l’Est, un sujet à lui tout seul, Laurent Petitmangin la laisse habilement au second plan, comme un décor historique et tragique.
Lire la critique sur le site : OuestFrance
Citations et extraits (21) Voir plus Ajouter une citation
Tout cela démarra dans un esprit sain, et ne se mit en œuvre que pour le bien de la nation et le développement de son élite, et même si ce système s'embarrassait peu des velléités des parent, et montrait même une certaine sauvagerie, à l'aune d'une guerre qui avait fracassé tant de gens et envoyé en première ligne des milliers de jeunes cela restait acceptable et cohérent.
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La guerre avait pourtant accéléré nos existences : ce qui était vivant pouvait être mort le lendemain, et ce qui était mort, oublié le jour d'après. Tout cela, cette expérience sauvage de la vie, aurait dû nous engager à vite profiter des jours....
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Et dans ce Berlin d'après-guerre, quoiqu'on voulût, il y en avait peu de ces résistants, davantage un peuple exténué par les dernières années, pris de dégoût et de honte pour les plus lucides, comprenant que rien,jamais rien, n'effacerait cette faute qui ne cessait d'empirer au fur et à mesure des jours et du retour des camps, et qui touchait désormais au sordide, un peuple ainsi damné pour le siècle à venir..
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La RDA, ma patrie. Elle, qui avait juré mémoire éternelle contre la barbarie, vigilante à ne jamais renouveler les erreurs du siècle, continuait à m'émouvoir. Allemands, nous nous étions élevés contre des Allemands : nous avions refusé la simple loi de la terre, les liens de sang trop faciles, et avions su trouver de nouveaux frères, voilà comment s'était construit ce pays, il y avait de quoi en être fier, au-delà de tout ce qu'on pouvait lui reprocher.
(p. 160-161)
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[ 1946 - deux jeunes résistants de Berlin ]
Les sessions à Moscou nous confortèrent dans l'idée d'un temps nouveau, chargé de tous les possibles, de quelques inquiétudes aussi. Nous n'étions pas russes, nous parlions fort peu la langue, juste assez pour un toast ou saluer les camarades le matin, et nous restions partagés sur ce pays trop grand dont nous soupçonnions la brutalité, malgré l'accueil toujours joyeux qui nous était réservé. Nous n'étions pas russes, et depuis la guerre, plus allemands.
(p. 25)
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Videos de Laurent Petitmangin (26) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Laurent Petitmangin
Après avoir été remarqué·es pour leur premier roman et obtenu un vrai succès d'estime de la part des critiques et des lecteur·ices, Dima Abdallah, Martin Mongin et Laurent Petitmangin ont très vite publié un autre texte. Bleu nuit dresse le bouleversant portrait d'un homme en proie à ses fantômes ; le Chomor nous emmène dans les méandres d'une enquête où la fiction renverse la réalité ; et Ainsi Berlin sonde les contradictions de l'âme humaine sur fond de reconstruction d'après-guerre. Comment envisage-t-on l'écriture et la publication d'un nouveau texte après avoir bénéficié d'un si bon accueil ?
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