Le début de l'album est intéressant, nous nous mettrons à niveau d'un enfant pour regagner en visibilité sur le monde qui nous entoure.
Sans doute que le petit garçon a bien moins de choses à calculer en sortant de la maison, le moment où l'on arrivera au métro, l'heure pour ne pas arriver en retard à l'école, l'heure encore pour ne pas arriver en retard au travail souvent en plus ou pour suivre le plan établi de la journée.
Une traînée blanche créera un sillon par lequel nous remarquerons tout ce qui accroche le regard du petit bonhomme en marchant à la hâte. C'est bien vu, celui de la maman est entièrement blanc, pas le temps, pas le temps.
Nous nous mettrons à la place de l'enfant, pendant que l'on tire son bras et que la cadence lui échappe, il s'ennuie probablement, il n'a pas le temps, pas le temps. Et puis, une musique percera un jour le brouhaha de la marche martiale des travailleurs du matin: le son d'un violon. C'est assurément plus mélodieux.
Nous vivrons la rencontre par le truchement des émotions de l'enfant et ce qui va le ravir seul sera coloré.
L'air de violon ressemblera à un courant d'air qui se faufile à travers les marcheurs pressés et qui ensorcèle le petit.
Les passants seront-ils capables d'entendre, d'écouter?
Nous lisons sur la quatrième de couverture:
" ... un matin de janvier 2007, l'un des plus grands violonistes de notre temps, Joshua Bell, est descendu dans le métro pour y donner un concert. La veille encore, il se produisait à guichets fermés. Mais, dans la station de métro, plus d'un millier de voyageurs l'entendront jouer et ils ne seront que sept à l'écouter vraiment, essentiellement des enfants..."
" L'homme au violon" dénonce probablement une vie urbaine parfois trop trépidante, très réglée inattentive aux choses simples mais précieuses qui se déploient autour de nous.
La situation du métro se présente aux jeunes lecteurs comme un symptôme, qui s'étendra sur la journée entière avec les adultes. La maman du petit Dylan ne prêtera pas non plus attention au son du violon qui sortira de la radio et où Dylan reconnaîtra l'air de musique du matin dans le métro, pas le temps, pas le temps.
À la fin la maman prendra le temps grâce à Dylan et ils danseront.
La morale de l'histoire est, oui, intéressante. Tandis que les jeunes lecteurs resteront sur l'évènement insolite d'entendre de la musique dans le métro grouillant, les adultes saisiront peut être une chose essentielle: rester attentif au monde qui nous entoure.
Pour ne pas se perdre, on peut déja commencer par partager des moments riches en famille, se promener, aller au musée ou tout simplement lire ce livre et puis d'autres après.
L'Art est aussi dans les albums illustrés.
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Mon album coup de coeur 2015, sans hésiter !!
Les illustrations sont juste splendides avec une magnifique opposition noir et blanc/couleur.
Le thème abordé est pour moi original et très intéressant, quoique pas abordable pour les plus jeunes.
J'ai adoré la façon dont l'auteur (et l'illustrateur) a remarqué et traduit pour nous le fait que, contrairement aux adultes, les enfants sont très attentifs au monde qui les entoure, aux bruits, aux sons, aux gens, aux couleurs....à la vie, quoi !
En tant qu'adulte, après cette lecture, vous risquez d'être pris d'une envie de vous balader juste pour voir et écouter au lieu de vous contenter de vous déplacer d'un point A à un point B avec mille choses en tête.
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L'histoire, fait réel, est racontée avec une grâce attentive et un grand sens de l'à-propos par Kathy Stinson
Lire la critique sur le site : Ricochet
« On attribue souvent cette citation à Platon : La musique donne une âme à nos coeurs, des ailes à la pensée, un essor à l'imagination. Elle est un charme à la tristesse, à la gaîté, à la vie, à toute chose. Je lui donne mille fois raison. » Joshua Bell (dans la préface).