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Critique de Ambages


« Il est des phrases que le cerveau ne peut pas entendre et contre lesquelles il se défend en se murant dans le silence. » Aussi, après avoir lu autant de critiques, je me demande quelle incidence auront ces quelques mots supplémentaires... Parce qu'au fond, moi aussi j'ai « des dizaines de questions sans réponses. » Tout comme Bossu, ou Fumeur à une époque, je n'ai rien compris -ou pas grand chose...

Et c'est d'autant plus agaçant car « je me souviens de tout... (...) peut-être que les mots cachés juste en dessous éclaircissaient l'ensemble. »

Comment un livre peut marquer un individu dont l'esprit ne capte pas le dessous des cartes ? Et pourtant cela fonctionne. le temps de la lecture j'étais avec les pensionnaires de la maison. Dès que je refermais le livre, la magie n'opérait plus. Mais lorsque le lendemain je le reprenais -et dès la première ligne lue- j'étais dans cette ambiance particulière, surréaliste. Et pourtant je confirme n'avoir pas compris grand chose.

J'en suis venue à me dire que ce livre possédait, pour ses lecteurs, les caractéristiques de la maison pour les habitants : « Dans la maison, le temps ne s'écoulait pas comme à l'Extérieur. On n'en parlait pas vraiment, car ces choses-là étaient bizarres et auraient vite fait d'attirer les foules, mais certains parvenaient à vivre plus d'une vie, tandis que d'autres n'y passaient qu'un seul mois. Plus tu tombais dans ces endroits étranges qui aspiraient le temps, plus tu existais. »

Le temps de la lecture a été plaisant, et pourtant ...comprenez moi bien, je n'ai rien compris :)
Après ces 954 pages, bien évidemment soulagée de ces 1300 grammes qui ont bien plombé mon sac à main, je me dis que ce fût une expérience plus qu'une lecture. le partage d'un autre monde que Mariam Petrosyan a eu la gentillesse de révéler avec cette publication.

Je cherchais une histoire, une intrigue, et je n'ai eu qu'une ambiance, la vision d'une terre moins terre à terre. Décontenancée, surprise, énervée, je suis passée par tous les stades du désappointement pour au final, et je ne l'aurais pas cru, être contente de cette lecture si particulière.

Donc je vous remercie, le site Babelio et les éditions Monsieur Toussaint Louverture, car sans cette masse critique qui était pour moi un challenge ''pavé'', je n'aurais pas ce sentiment de contentement et d'étonnement qui en découle, une fois la dernière page tournée. Oui je suis déconcertée, après avoir pesté pendant la lecture, d'être ce soir à me dire que ce livre est un mystère plaisant pour moi.

C'est pourquoi je reprends ci-dessous, cette citation qui exprime le mieux cette impression que je garde après ces semaines passées confinée avec des adolescents boutonneux qui avaient un langage bien supérieurs à la moyenne. Ah oui... ils étaient aussi handicapés, mais franchement, ce n'est pas pour moi le thème du livre. Non ! c'est un mystère.

« La maison exige une forme d'attachement mêlé d'inquiétude. du mystère. du respect et de la vénération. Elle accueille ou elle rejette, gratifie ou dépouille, inspire aussi bien des contes que des cauchemars, tue, fait vieillir, donne des ailes... C'est une divinité puissante et capricieuse, et s'il y a bien quelque chose qu'elle n'aime pas, c'est qu'on cherche à la simplifier avec des mots. Ce genre de comportement se paie toujours. Voilà, maintenant que vous êtes prévenus, on peut continuer à discuter. »

...ou plutôt... trêve de discussion. A chacun de se faire son idée. Pour l'originalité et le plaisir qu'il offre, ce livre est intéressant et tant pis si je n'ai pas eu d'intrigue, si je n'ai pas tout compris. Finalement j'ai rêvé d'un autre monde, d'une terre qui resterait un mystère... Je marchais les yeux fermés, je ne voyais plus mes pieds, je rêvais réalité... D'autres ont peut-être croisé l'Aveugle et les Roulants pour écrire cette chanson, non ?
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