Mon avis : Merci beaucoup à Babelio et à
Monsieur Toussaint Louverture pour leur confiance et de m'avoir permis de découvrir ce livre. Malheureusement, pour moi, ça a été une dure épreuve que d'avancer dans les lignes et le nombre important de pages. C'est je pense ma première grosse déception de l'année et je vais essayer d'être le plus claire possible pour vous l'expliquer.
La maison...C'est un endroit gris, à nul autre pareil, un peu brinquebalant, extrêmement sale immense... C'est le tout premier personnage et le plus important de ce roman. Bien sûr des personnages bien tangibles, des enfants, adolescents vont avoir leur importance : Fumeur, Tabaqui, Gros Lard, Eléphant, Sphinx... Cette maison est ancienne et l'auteure a fait le choix d'alterner deux périodes de récit que l'on ne peut ni l'une ni l'autre situer dans le temps de façon précise, disons qu'il y'a peut-être dix ans d'écart entre la première et la seconde. La première période nous familiarise avec les premiers mystères de la Maison à travers l'enfance de Sauterelle et l'Aveugle. Petit à petit, à mesure qu'ils grandissent, les uns et les autre vont nous aider à mieux appréhender le présent, du moins, celui de la seconde période du récit.
Cet endroit dans lequel vivent des enfants et des adolescents handicapés, parfois lourdement est à la fois une source inépuisable d'imagination pour ses occupants et une forme astucieuse presque mystique de prison. Les éducateurs se comptent sur les doigts d'une seule main pour une cinquantaine de pensionnaires rarement autonomes. Dans cet institution rocambolesque, il semble n'exister que des bagarres, des produits illicites qui transitent, des secrets inavouables, des guerres de clans. Suivant les chambres, les affinités, une certaine solidarité peut toutefois se créer.
D'un abord visuel intrigant, ce roman à destination d'un public adolescent me semble bien épais (960 pages) pour ne pas en décourager certains. Peut-être qu'un ou deux tomes auraient été préférables. J'ai moi-même mis un temps infini à en venir à bout et j'en suis ressortie absolument déconcertée. Si l'écriture est très agréable, j'ai passé mon temps à attendre que quelque chose se passe. Croyez-moi, pendant 900 pages c'est long ! C'est finalement un roman très psychologique (auquel je ne m'attendais pas), psychédélique qui peut sembler avoir un certain côté malsain.
Déformation professionnelle, autres temps, autres moeurs, autre culture peut-être puisque le roman a été écrit par une auteure russe...je cherche les raisons mais quoi qu'il en soit je n'ai pas pu supporter la façon dont ces jeunes sont livrés à eux-mêmes. Des chambres sales, infestées de rats, un ou deux éducateurs toujours absents, aucun personnel soignant pour aider les plus infirmes au quotidien quoi de plus déroutant, rageant à observer pour moi ? Sans tomber dans le cynisme, c'est peut-être l'aspect fantastique promis mais jamais offert.
Plus j'avançais dans ma lecture, plus je me suis demandé l'intérêt de ce livre. L'auteure aime perdre son lectorat entre une réalité sordide et un monde fantasmé à cause des drogues ou à cause des problèmes mentaux. Ce monde onirique m'a paru plutôt cauchemardesque. Je déconseille fortement cette lecture aux personnes qui n'ont pas une maturité certaine et pour tenter de finir sur une note plus positive, peut-être que certains aimeront se perdre dans le long récit de cette forme de vie là.
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