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Critique de Eleusis


On reproche beaucoup à ce livre d'aller nulle part, d'avoir une construction simpliste, intrigue trop mince. Ce sont des remarques que je peux tout à fait comprendre : Sous un ciel qui s'écaille porte en sous-titre ciné-roman et si on comprend tout de suite le rapport avec le cinéma, celui avec la forme roman est bien plus nébuleux. Peut-être qu'en allant chercher du côté du romanesque comprendrait-on un peu mieux l'intention de l'auteur ou de l'éditeur (tout est toujours de la faute des éditeurs !). Sous un ciel qui s'écaille est en effet un récit hybride, entre la nouvelle, le conte et le roman. Il y a une introduction (la genèse du lieu où s'installe le cinéma) ; un début (un film qui commence et le portrait, rangs par rangs, de ses spectateurs) ; des digressions diverses (notamment l'histoire de la perruche Démocratie et de ses propriétaires successifs) ; un événement perturbateur (l'annonce de la mort de Tito) ; et une fin (les métamorphoses dans la vie de chacun de nos spectateurs initiaux). Et tout cela sous une grande peinture cosmique qui s'écaille, vrai ciel qui nous tombe sur la tête.

C'est fantaisiste, c'est poétique, et pourtant ça dit pas mal de choses de l'humain et des épreuves traversées par le peuple serbe. L'auteur a eu l'intelligence de nous le faire ressentir, en demie-teinte, par la suggestion, et je trouve ça d'autant plus fort. L'absurde dont Petrovic fait usage est ainsi un procédé à double visage, qui dit à la fois la poésie du monde comme sa violence. Alors il y a certes peu de suspense dans ces pages, mais j'y ai trouvé des portraits à la fois tendres et caustiques et une étrangeté familière qui m'a rappelé Italo Calvino. Une belle façon de parler des grands bouleversements du siècle.
Lien : https://gnossiennes.wordpres..
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