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Citations sur La déesse des mouches à feu (18)

Le bord du Canadian Tire, c’était pour les pouilleux. C’était des genres de BS à pinch pis à pad qui venaient de Falardeau en char pour se tirer un rang. Ils portaient tout le temps des Sugi blanches pis des chandails de Slayer. Les pouilleux avaient pas de manteaux d’hiver. Ils portaient des vestes de skidoo Arctic Cat. Je me rappelle qu’ils étaient vraiment gigons. (p. 17)
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Mon père s'était acheté un deuxième char la même année, une Corvette jaune, pis elle l'a aimée plus que son jeep. C'était une voiture sport, c'est pour ça. Ma mère aimait pas le sport, mais elle aimait les chars sport. Elle m'emmenait sur l'autoroute avec la Corvette. Quand la première curve arrivait, elle partait le CD de Dirty Dancing. À « She's Like the Wind », elle montait le son au max pis elle se mettait à rouler à cent soixante. Dans ce temps-là, je serrais la poignée de toutes mes forces pis j'attendais que sa maudite chanson finisse.
Ma mère était pas à côté de mon père quand il a a crissé le jeep dans l'arbre. Y avait rien que mon père. Mon père pis sa canette de Labatt Bleue. Pour la Labatt, c'était un accident. Mon père buvait jamais en char. Ça a juste adonné qu'il avait une bière dans les mains quand il a décidé d'envoyer le jeep dans le décor.
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Pascal a sonné à la porte vers quatre heures. II sentait pas la top ni la pisse de chat. C'était un bon début. Il sentait le Drakkar Noir à son père. On est allés dans ma chambre pis j'ai mis du vieux Aerosmith. Pas les tounes de marde avec Liv Tyler pis Alicia Silverstone qui se pensent belles pis qui passaient dix fois par jour à MusiquePlus. Non, celles qui étaient sur le mix à Keven.
Pascal haïssait Aerosmith. C'était de la musique de tapettes, pis il m'a tachée pour mettre Pennywise. J'avais beau lui expliquer que «Dream On», c'était une des meilleures chansons de tous les temps, il voulait rien savoir. J'ai mis son ostie de musique pseudo-punk pour lui faire plaisir pis pour qu'il arrête de lyrer.
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Depuis le divorce, mes parents s'ostinaient sur ce qui était à l'un ou à l'autre. Ma mère l'achalait pour ravoir ses sculptures d'Esquimaux en pierre à savon, pis mon père était venu ce soir-là pour que ma mère lui redonne son long-jeu de Supertramp. Ma mère a jamais voulu.
Elle disait que c'était elle qui l'avait acheté au show de Québec en 1976. Roger Hodgson avait invité ma mère pis sa chum dans la roulotte du band après le concert. Ma mère me racontait souvent cette histoire-là. Elle était pas allée, dans la roulotte, mais sa chum, oui. Parait qu'elle s'était fait pognasser en masse par Roger pis Rick Davies. L'amie de ma mère était ressortie de là avec la jupe toute croche, la chemise boutonnée en jalouse, pis elle saignait du nez.
Je savais qu'elle me racontait ça pour me faire peur. Elle me disait que même les gars qui ont l'air ben corrects peuvent être des violeurs cachés. Fallait que je me rappelle de ce qui était arrivé à sa chum avec les gars de Supertramp si l'envie de coucher avec un gars me pognait.
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Je voulais avoir les cheveux noirs avec des reflets bleus comme Mia Wallace. J'avais loué Fiction pulpeuse la semaine d'avant pis j'avais trippé sur son look. J'ai demandé à ma mère si Michel pouvait me couper les cheveux comme elle, aussi. II pouvait. Sauf que Michel avait pas vu Fiction pulpeuse, ça fait que je suis allée chercher une pile de revues pour trouver la même coupe que dans le film. Je suis tombée dessus dans un magazine qui s'appelait comme la toune à Madonna. Michel a dit que c'était vraiment in, cette coupe-là. Tout le monde avait ça à Londres. Ma mère jubilait, pis moi avec, même si j'avais de la misère à faker d'être normale.
Ça a pris deux heures à Michel pour me transformer en Mia Wallace. Quand il a eu fini de me sécher les cheveux, je me suis regardée dans le grand miroir pis j'ai capoté. J'avais jamais été aussi belle de toute ma vie. J'avais l'air d'avoir dix-huit ans. Marie-Êve allait halluciner, tellement elle allait trouver ça beau. Pis Pascal aussi. Il arrêtait pas de me dire qu'il trouvait ça beau, les filles avec des cheveux noirs. Il les appelait les Pocahontas. Bon, c'est sûr qu'avec ma peau transparente, je ressemblais pas à une Indienne pantoute, mais pareil.
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Keven a mis 'Face à la mort' dans le VHS pis on a commencé à l'écouter. On était pas mal stones. Je voyais la télé en double pis les images étaient floues. Je me rappelle que le film était traumatisant. On voyait des Juifs se faire trucider durant la Deuxième Guerre mondiale pis un camion qui viandait un gars en bicycle. Les ambulanciers essayaient de le décoller d'en dessous du truck pis y avait de la cervelle partout sur l'asphalte. J'avais le goût de vomir, ça fait que j'ai regardé Keven. II était beau avec ses cheveux peignés en banane pis son t-shirt blanc. Il roulait ses manches pis je trouvais que ça faisait rock.
On a écouté 'Cannibal Holocaust' tout de suite après. C'était meilleur que 'Face à la mort'. Y avait une histoire, au moins. En plus, paraissait que des comédiens étaient morts durant le tournage. La passe où les cannibales empalent la fille était trop dégueulasse. Je me suis caché la face dans le cou à Keven. Ila dit qu'on pouvait arrêter le film, si je voulais. Je voulais pas, pis j'ai commencé à l'embrasser. On a baisé sur le divan du salon en entendant le monde dans le film mourir un après l'autre.
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Le matin de ma fête, mes parents s'étaient chicanés. Mon père était rentré à quatre heures du matin. Il était aux danseuses avec des clients. Ma mère était en beau maudit. Elle haissait ça, les danseuses. C'était juste des crosseuses qui prenaient tout l'argent des gars dans le bar. Mon père a dit à ma mère que c'était à cause de ses clients qu'il s'était ramassé là. C'était tout le temps la même affaire. Les gars de Montréal voulaient y aller quand ils venaient au Saguenay sans leur femme.
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Je me suis retournée vers Marie-Eve pis je lui ai dit que ce serait fou de faire de la mess drette là dans notre fort. Marie-Eve a sorti le petit sac de sa poche de bas de suit. Estie qu'elle l'avait, l'affaire. On a sniffé tout le sac comme si la fin du monde était proche. Elle torchait pareil, pour de la vieille mess éventée. J'avais de la misère à voir la face à Marie-Eve. Je savais plus s'il faisait noir à cause qu'il était passé six heure ou si on faux-buzzait. Je paranoïais qu'on avait tout respiré l'oxygène du fort. Ca devait ben faire deux heures qu'on était là.
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Je comprenais pas pourquoi il avait choisi cette place-là. C'était notre table à ma mère, mon père pis moi.Ça me faisait chier que sa greluche pis sa repousse soient assises là. On aurait dit qu'il essayait que sa blonde imite ma mère. Si j'avais été lui, me semble que j'aurais choisi un autre restaurant.
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Je me rappelle que je me trouvais crissement quotiente d'avoir pensé à ça.
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