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Critique de Lali


Lali
22 septembre 2014
Choisir de revisiter l'adolescence, la sienne ou pas, semble être un phénomène de mode pour de nombreuses jeunes romancières québécoises qui en sont à leur première ou deuxième publication. Je pense notamment à Dans l'idéal je suis perdue de Maude Pichereau, à Mémoires d'une enfant manquée et Motel Lorraine de Brigitte Pilote, à Un coin de paradis de Caroline Héroux, à Cuirassée de Julie Frontenac et à L'été 95 de Sophie Létourneau,.

Dans chacun des cas, il est question de cette période transitoire, mais combien importante, de recherche de soi, d'expériences de toutes sortes et de décisions qui peuvent parfois, voire même souvent, influencer le cours d'une existence.

Pour son premier roman, Geneviève Petersen – celle qui s'est d'abord fait connaître sous le nom de Madame Chose n'y va pas avec le dos de la cuillère pour traiter elle aussi de l'adolescence. C'est en effet un roman cru, mettant en scène une adolescente extravertie, qui ne laisse arrêter par aucun interdit et qui aime jouer avec le feu, qu'elle nous propose avec La déesse des mouches à feu.

Fascinée par Christiane F., dont elle a choisi d'endosser les bottes, Catherine, 14 ans, dont les parents viennent de divorcer, n'a pas froid aux yeux. Probablement comme celle qui l'a inspirée, l'auteure elle-même, laquelle a avoué dans les quelques entrevues qu'elle a données qu'elle n'est jamais allée aussi loin que son héroïne, mais qu'elle s'est beaucoup amusée au cours de son adolescence.

La langue choisie par l'auteure est crue, sans compromis, les scènes décrites presque visuellement palpables tant elles s'enchaînent rapidement et efficacement, nous laissant toutefois étourdis et pantois face à une telle démesure. Il n'est donc pas étonnant que quelqu'un ait déjà en tête de faire un film de la déesse des mouches à feu.

Mais en dehors de cette surenchère de détails, du côté trash des expériences vécues par Catherine, de cette descente aux enfers souhaitée et assumée, de ces dialogues crus, de ce regard sans condescendance, y a-t-il là un roman digne de ce nom derrière tout ça? Sûrement. Mais pas un roman traditionnel, ni un roman des plus littéraires, mais le portrait d'une adolescente qui pointe du doigt certaines habitudes, qui se gausse même de la plupart de celles des adultes. Un roman qui est porté par une langue parlée qui peut choquer, mais qui n'en demeure pas moins efficace.

Un roman qui touchera certains, que d'autres écarteront de leur chemin à cause du sujet ou de la langue, mais qui ne laissera aucun lecteur totalement indifférent.
Lien : http://lalitoutsimplement.co..
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