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EAN : 9782843047053
199 pages
Zulma (02/05/2014)
3.94/5   16 notes
Résumé :
Tout commence et s’achève avec la porte de la maison d’enfance. Comment accueillir son monde, un 1er Mai, quand il n’y a pas de table assez grande – tous les bergers descendus de la montagne, les ouvriers agricoles, les camarades fomentant la grève générale ? À bout de bras, le père extirpe alors de ses gonds la lourde porte qu’il vient lui-même de construire et la couche sur deux tréteaux. Pour l’enfant ébahi, c’est le monde qui s’inverse…
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Dans cet opus hanté par le drame de la guerre civile espagnole qui a marqué son enfance, Serge Pey tel un chaman invoque la poésie. Une poésie à la fois étrange, simple sans rimes ni strophes, "une poésie qui défait les noeuds de la pensée". Une poésie révolutionnaire "une poésie qui n'aime pas la poésie." révélée comme maxime. Voilà, le décor est posé, la magie peut glisser maintenant dans la musique des mots et le silence des phrases. L'invisible est visible, les choses s'animent, les morts s'incarnent, le monde s'inverse. Nous suivons Serge Pey enfant puis adulte dans la progression de plus de 30 courtes nouvelles tour à tour cruelles, drôles, cocasses et touchantes mêlant l'intime au politique, celui-ci parfois traité de manière burlesque.

Les récits ainsi peuplés d'images suréalistes sont comme des tableaux vivants.
.
Nous faisons la connaissance de son père, maître des belles leçons de choses de la vie , un philosophe qui va transmettre son goût de la poésie dans une ancienne porcherie tranformée en école. Sa mère courageuse et silencieuse « la bouche remplie d'épingles » allusion à son métier de couturière.

D'autres personnages, tous non conformistes figurent dans ce récit : sa tante appelée l'hirondelle, Chucho qui approche les grillons pour imiter dans une flûte leur son strident (le chant de la guerre) , le Chien (astronome érudit), Pua, poète bohème et Turco à la mystèrieuse bibliothèque où les livres se doublent.

Chaque nouvelle est remplie de symboles sur la vie, l'espérance (la boîte aux lettes du cimetière), la résistance avec l'image du saumon qui sait user de son observation et de la puissance de la cascade pour nager à contre-courant.

De beaux passages parlent de la littérature et du pouvoir des livres "Quand nous lisons un livre, c'est souvent le livre qui nous lit. C'est pour cela qu'il nous faut deux livres,car l'un garde ce qu'il a volé de nous, et l'autre ce que nous lui avons pris". "Le véritable lecteur du livre est ce livre fermé, et nous devons devenir ce livre pour le lire".
Et sur ce qu'est la poésie "la poésie est une expérience de la langue qui se fait corps et d'un corps qui se transforme en langue".

La lecture est très agréable et linéaire, les nouvelles s'enchaînent les unes aux autres de manière naturelle, sans cassure. J'aime reprendre dans le texte le symbole de la porte comme lieu de passage qui transformée en table pour accueillir tous les invités un jour de mai devient objet d'expériences nouvelles et d'apprentissage.

Je remercie Babelio et les éditons Zulma pour cette belle découverte.
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« La boîte aux lettres du cimetière » est une chronique d'enfance douce-amère. Trente récits de quelques pages, autant de souvenirs égrainés avec humour, tendresse et nostalgie. le narrateur est un enfant de la guerre d'Espagne réfugié en France. Un enfant « rouge et noir », « fier d'être le fils d'un homme qui n'a pas peur de Dieu ». Un enfant vivant dans une communauté libertaire, toujours en lutte contre le fascisme, les bondieuseries et l'État.

Dans cette communauté, pour accueillir les camarades autour d'une table trop petite, on n'hésite pas à dégonder la porte de la maison familiale pour la coucher sur deux tréteaux. Parce qu'après tout, c'est bien connu, « les portes nous aiment quand on ne les ferme pas ». Dans cette communauté, on colle les timbres à l'envers, façon symbolique de renverser l'État, le chien de la maisonnée s'appelle Proudhon et il dort par terre sur un drapeau noir, l'école se trouve dans une ancienne porcherie et un clown équilibriste vient apprendre aux enfants à ne pas tomber.

On croise aussi des personnages haut en couleur, de la grand-mère égorgeuse de poulets à Chucho le chasseur de grillons en passant par la tante Hirondelle ou encore Pedro, le guitariste aux ongles impeccables et lisses.

Il y a beaucoup de poésie dans ces petites histoires. Un soupçon de cruauté aussi. L'écriture est belle et sonne comme une musique mélancolique aux accents autant burlesques que poignants. Simple et touchant, tout ce que j'aime.
Lien : http://litterature-a-blog.bl..
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Dans une écriture poétique hors du commun le jeune narrateur évoque ses souvenirs d'enfance autour d'une école libertaire située dans une ancienne porcherie. Il évoque sa tante Hirondelle borgne, sa mère qui boîte à cause de religieuses intolérantes et cruelles, sa grand-mère philosophe à ses heures, le maître d'école, les amis qui éveillent les enfants à la poésie, au monde. Les principes éducatifs permettent en effet un éveil au monde, au monde des mots, par lequel il appréhende ensuite un monde plus vaste. le rapprochement sémantique de certains mots comme "boudin" et "bon dieu", "Moscou" et "mouscous" (les mouches) sont autant d'étrangetés qui peuvent faire sens. Les mots signifient et l'enfant, avec l'aide des adultes comprend combien ils sont précieux.

Ainsi la poésie se rencontre au centre de son univers, par sa capacité à re-créer le monde :

"La poésie commence quand on revient vivant d'un voyage pour le raconter. C'est la fraternité terrible que la poésie et la mort entretiennent ensemble. Orphée, c'est uniquement cleui qui est capable de revenir. le poète ets toujours un vivant."

"La poésie est l'irruption, dans le présent, de tout ce qui a été absent. Elle est la capacité de saisir en plein vol les moments en train de disparaître."

Mais les mots sont aussi importants pour vaincre l'oubli, d'où cette boite aux lettres installée dans le cimetière pour établir un dialogue avec la mort. écrire à un mort suppose en effet que celui qui est sous la tombe "n'est pas tout à fait mort ou peut-être encore vivant." La boîte aux lettres existe réellement, elle est placée sur la tombe de Antonio Machado, poète, à Collioure. L'auteur en parle ici.



@Panoramio

"La mort du poète est celle de la poésie qui doit sans cesse renaître de ses cendres pour se réinventer."

L'éducation est aussi l'occasion de mettre en avant des valeurs :

"Grand-mère avait dessiné un Christ à la peinture noire sur les pales du ventilateur fixé au plafond de bois de la salle commune. Quand le ventilateur tournait à fond, le Christ disparaissait. Elle disait que Dieu était une illusion d'optique, la même que celle provoquée par le ventilateur. Grand-mère le démontrait. Quand elle arrêtait le ventilateur, elle faisait récupérer au Christ son apparence d'homme. Quand elle el rallumait, il disparaissait. Grand-mère disait que la religion c'était ainsi : lorsqu'on fait tourner un homme ou son image rapidement il devient un dieu."

Valeurs humaines, valeurs liées à une histoire perturbée par la guerre d'Espagne. de niombreuses images permettent ainsi de comprendre la nécessité de l'action et ses moyens, comme celle du saumon qui remonte les rivières :

"Il faut transformer la fragilité que nous avons en un lieu de force qui fera trébucher l'ennemi."

Hymne à la poésie et à l'engagement, ce recueil d'une figure emblématique de la poésie-action est à découvrir pour porter un regard neuf sur le monde. Poésie et société sont intimement liés, le poème doit être déplacé hors du livre pour chanter sa puissance !

“ Jamais je n'ai cherché la gloire
Ni voulu dans la mémoire
des hommes
Laisser mes chansons
Mais j'aime les mondes subtils
Aériens et délicats
Comme des bulles de savon

J'aime les voir s'envoler,
Se colorer de soleil et de pourpre,
Voler sous le ciel bleu, subitement trembler,
Puis éclater.

Antonio Machado ,Chant XXIX, Proverbios y cantarès,
Lien : http://www.lecturissime.com/..
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Comme je l'écris plus haut ces nouvelles sont très différentes les unes des autres avec des points communs : le narrateur, l'Espagne et la fuite, la famille, les amis, les questions d'enfants. On retrouve même des personnages rencontrés dans le livre précédent de Serge Pey, le trésor de la guerre d'Espagne, comme Chien qui est l'un des enfants torturés, obligé d'élever un chiot, d'en prendre soin et de le tuer dans la nouvelle le morceau de bois. Serge Pey joue avec les mots, les sons rendant son texte parfois abscons pour un esprit cartésien comme le mien, mais ça ne dure que quelques phrases ou une très courte nouvelle. On peut passer de la trivialité la plus terre-à-terre (Les chiottes) à la poésie (La bibliothèque double, en continuité de la bibliothèque blanche du recueil précédent). J'ai coché largement plus de la moitié des titres comme étant les nouvelles qui m'ont le plus touché, preuve s'il en est de la qualité de ce livre qui commence avec une histoire sur la porte d'entrée toute neuve qui servira un temps de table à manger pour permettre à tous les arrivants de s'installer et finit avec cette même porte dans un ultime usage : "Une porte n'est pas un morceau de bois, elle est simplement une gardienne qui recueille des mots de passe. [...] Les portes nous abandonnent quand on ne sait plus entrer dans leur maison. Les portes nous aiment quand on ne le ferme pas." (p.200)
Serge Pey parle d'un monde oublié, post-guerres ou durant icelles, guerre d'Espagne, seconde guerre mondiale, un monde rural, dur parce que les hommes et les femmes qu'il met en scène sont recherchés, exilés, qu'ils vivent de peu, travaillent beaucoup ; néanmoins, il y a beaucoup de tendresse, de la nostalgie, de la violence aussi, de l'amour, de la solidarité, des trahisons. Vous ne résisterez pas aux explications étymologiques de L'étoile rouge de Moscou ou de Hôpital Varsovie. Ni à l'humour parfois étonnant :"Personne ne sait pour quoi Papa attache ses dents qui tombent par un fil à un barreau de la salle de bain. Est-ce par un goût affirmé pour les vieux rituels sorciers venus des montagnes, pour conjurer les voleurs, ou tout simplement son penchant naturel pour l'esthétique ? le fait est que les dents de Papa, devant la fenêtre de la salle de bain, sont du meilleur effet. Ce furent mes premières installations. Les artistes d'avant-garde ne m'ont jamais étonné. J'avais le musée d'art contemporain à la maison, mais je ne savais pas ce qu'était l'art, et encore moins les secrets cachés d'une chambre des merveilles." (p.73/74). Serge Pey a des trouvailles absolument formidables, des associations d'idées, des collisions de mots ou d'expressions improbables qui font mouche, qui font poésie : "La poésie défait les noeuds de la pensée." (p.57), tout cela avec simplicité dans le choix des mots, dans leur assemblage dans les phrases. : "La poésie doit être simple." (p.57) Et on ne dira jamais assez de bien sur ce titre qui est aussi celui d'une nouvelle avec une belle idée de Papa et sur les couvertures toujours aussi belles de Zulma.
Hélène, de Lecturissime en parle également, on a même failli en faire une lecture commune, mais c'est tout comme...
Lien : http://lyvres.over-blog.com
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Une porte et une table, « La porte, en quittant son travail de porte, avait modifié le vacarme des espérances de ceux qui étaient assis et qui se reconnaissaient à coup de blasphèmes et de mélancolies »

De petits textes et toujours des colorations chantantes, des espoirs et des poings levés. Une poésie de la mémoire et de l'action. Des phrases envoutantes, des mots du sud… Errance dans l'univers de Serge Pey.

Un drap et la pisse, un cimetière et le courrier de l'espérance, « Cette espérance dont il nous parle et qui fait exploser le présent comme une fête, viendra plus tard », une hirondelle, « Nous écrivons au nom d'un mort, à des vivants qui sont morts et qui veulent devenir vivants », monsieur le président, « Nous portons des noms que vous ne connaissez pas ! » et « Nous vous écrivons debout sur une tombe », le manchot, défaire un noeud, des crachats et une coquille…

Des dents, la solitude, les chiottes, l'univers magique et nécessaire de cette bibliothèque en double, « Les livres regardaient ceux qui passaient. Leurs regards traversaient le dos et les épaules. A l'intérieur, il y avait des centaines de bouches qui attendaient d'autres bouches pour se mettre à parler », la bibliothèque hommage à l'idée même de bibliothèque, le reflet du miroir, un caramel blanc, la lune et le fou, le goéland en cerf volant comme banalité du mal, des épingles, des pommes, des lettres, la poésie en classe, « La poésie est l'irruption, dans le présent, de tout ce qui a été absent »…

Des cheveux et une poupée, Mars et Angèle, le cirque et l'artiste lanceur, « il fallait parfois peser la balance et se méfier des résultats, car ils peuvent dire n'importe quoi et qu'une balance, dans le fond, est toujours truquée, car elle ne sait pas peser l'espérance », des étoiles, le poisson et la cascade, « je vais faire cuire Karl Marx », les chants…

Retour de la porte, « Les portes nous abandonnent quand on ne sait plus entrer dans leur maison. Les portes nous aiment quand on ne les ferme pas »…

« Les photos sont des fantômes qui lavent leurs visages ».

Un univers poétique bigarré, libérateur, politiquement engagé et tendu, au de la mémoire, vers l'émancipation. Malice, mélancolie, ironie, mots et pensées. Une littérature du plaisir. « La poésie défait les noeuds de la pensées »

Lien : https://entreleslignesentrel..
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Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
Papa a continué sa leçon en nous réunissant dans la cuisine, devant une casserole remplie d'eau. Il nous demanda d'attendre en silence jusqu'a ce que l'eau se mette à bouillir. Quand la vapeur surgit au-dessus de la casserole, il nous expliqua que l'eau avait changé de nature. La vapeur avait accédé à une autre nature de l'eau. Il nous démontra, en ouvrant le frigo, qu'avec la glace, c'était pareil. Pour l'homme également, il fallait qu'il accède à tout prix à une autre qualité. Il nous expliqua que les livres étaient pour l'homme ce que le feu était à la casserole pleine d'eau. Il fallait passer du règne de la quantité à celui de la qualité.
Depuis, quand on regardait des livres, on se mettait à bouillir.
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Ce n'était pas les mots ni les choses qui firent de lui un homme mais les trous entre les mots et les choses. Quand quelqu'un parlait, il ne voyait que les trous ouverts qui entouraient ses mots.
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Papa nous explique que les vrais morts sont parmi nous, et qu'en écrivant à un poète, on devient vivant comme ses poèmes.
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Les portes nous abandonnent quand on ne sait plus entrer dans leur maison. Les portes nous aiment quand on ne les ferme pas
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Personne ne sait pour quoi Papa attache ses dents qui tombent par un fil à un barreau de la salle de bain. Est-ce par un goût affirmé pour les vieux rituels sorciers venus des montagnes, pour conjurer les voleurs, ou tout simplement son penchant naturel pour l'esthétique ? Le fait est que les dents de Papa, devant la fenêtre de la salle de bain, sont du meilleur effet. Ce furent mes premières installations. Les artistes d'avant-garde ne m'ont jamais étonné. J'avais le musée d'art contemporain à la maison, mais je ne savais pas ce qu'était l'art, et encore moins les secrets cachés d'une chambre des merveilles. (p.73/74)
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Videos de Serge Pey (5) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Serge Pey
Avec Arthur H, Rim Battal, Seyhmus Dagtekin, Maud Joiret, Sophie Loizeau, Guillaume Marie, Emmanuel Moses, Anne Mulpas, Suzanne Rault-Balet, Milène Tournier, Pierre Vinclair & les musiciens Mathias Bourre (piano) et Gaël Ascal (contrebasse) Soirée présentée par Jean-Yves Reuzeau & Alexandre Bord
Cette anthologie reflète la vitalité impressionnante de la poésie francophone contemporaine. Quatre générations partagent des textes pour la plupart inédits. La plus jeune a 17 ans, les plus âgés sont nonagénaires. Ils sont ainsi 94 à croiser leurs poèmes sur la thématique du désir, un mot aussi simple que subversif.

ADONIS – ARTHURH – Olivier Barbarant – Linda MARIA BAROS Joël BASTARD – Rim BATTAL – Claude BEAUSOLEIL – Tahar BEN JELLOUN – Zoé BESMOND DESENNEVILLE – Zéno BIANU – Carole BIJOU – Alexandre BONNET-TERRILE – Alain BORER – Katia BOUCHOUEVA – Julien BOUTREUX – Nicole BROSSARD – Tom BURON – Tristan Cabral – CALI – Rémi Checchetto – William CLIFF – François de CORNIÈRE – Cécile COULON – Charlélie COUTURE – Laetitia CUVELIER – Seyhmus DAGTEKIN – Jacques DARRAS – Michel DEGUY – Chloé DELAUME – René Depestre – Thomas DESLOGIS – Ariane DREYFUS – Renaud EGO – Michèle FINCK – Brigitte FONTAINE – Albane GELLÉ – Guy GOFFETTE – Cécile GUIVARCH – Cécile A. HOLDBAN – Philippe JAFFEUX – Maud JOIRET – Charles JULIET – Vénus KHOURY-GHATA – Anise KOLTZ – Petr KrÁL – Abdellatif LAÂBI – Hélène LANSCOTTE – Jean LEBOËL – Yvon LE MEN – Perrine LEQUERREC – Jérôme LEROY – Hervé LETELLIER – Sophie LOIZEAU – Lisette LOMBé – Mathias MALZIEU – Guillaume MARIE – Sophie MARTIN – Jean-Yves MASSON – Edouard J.MAUNICK –
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