Spoilers.
Beaucoup de délicatesse dans cet album, à la fois dans les illustrations dont les traits sont fins et ponctués de gouttes à l'aquarelle et dans le texte qui verse parfois dans la poésie.
Histoire envoûtante et intrigante que celle de ces Fées maudites qui vivent dans un univers froid et gris, où les couleurs ont disparu. La Reine leur interdit de sortir de leur royaume sous peine d'un terrible destin. Noa, une fée curieuse et déprimée, finit par traverser le pont de l'Autre côté, et en apercevant une silhouette, retrouve peu à peu ses couleurs. Les touches de couleur dans le dessin, et qui ressortent particulièrement parmi ces "nuances de gris", sont jolies.
Finalement, l'amour triomphe, la malédiction inconnue qui venait en fait de la Reine, anéantie par la perte de son cher et tendre, levée. Les Fées retrouvent les Ohmes, et tout est couleurs et joie.
La force de cet album est son atmosphère feutrée et remplie de tristesse; l'univers est bien décrit.
Malheureusement, le dénouement porte en lui une leçon qui me dérange un peu : ce mythe, ce cliché qui est partout, celui de la Moitié, et son corollaire, le couple un Homme/une Femme. Les Fées, séparées de l'Ohme de leur vie, se flétrissent et fanent. Je n'aime pas trop cette vision des choses, qui donne une importance trop grande à mes yeux au couple, et qui est un peu hétérocentrée, quand même, difficile de ne pas le remarquer. Je suis sûre qu'il aurait été possible de nuancer ce dénouement pour qu'il ne soit pas aussi réducteur.
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Noa est une fée dont le monde a perdu ses couleurs. Il n'y a que le noir, le gris et le blanc. Mais le monde d'avant n'était pas comme ça, Noa le sait grâce à sa grand-mère qui lui a transmis ses souvenirs d'un monde en couleurs.
Noa décide de transgresser l'interdit et d'aller au delà de la barrière pour voir si les couleurs ne sont pas là bas. Même si elle a peur, elle va la surmonter pour découvrir ce qui se cache derrière ce mur de ronces, redonner espoir aux autres fées. Mais elle ne s'attend pas à ce qu'elle va trouver et quelles vérités se cachent derrière son monde terne.
Une très belle histoire accompagnée de dessins très beau qui font vivre ce monde aux couleurs ternes et qui sont fidèles à l'histoire conté. Et quand les couleurs apparaissent elles sont douces et joyeuses à la fois.
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"Les premières se levèrent et gagnèrent d'un pas décidé le chemin de la rivière, le chemin du pont, celui qui ne va pas de l'autre côté.
Les âmes grises se succédèrent. Et peu à peu, comme par magie, les ocres, les turquoises et les pourpres réapparurent...
A la rencontre de Diane Peylin (Juin 2016)
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