Tout commence par Schtroumpf, qui habite dans le sud du village, réclamant un tire-bouschtroumpf à Schtroumpf, qui habite dans le nord du village et qui, lui, appelle ça un schtroumpf-bouchon, comme on dit dans le nord (du village). Ca aurait pu s'arrêter là mais:
1: Grand-Schtroumpf, concentré sur une nouvelle potion, laisse ses petits schtroumpfs se débrouiller tout seuls (ce qui a toujours été une mauvaise idée, il le sait pourtant!)
2: Schtroumpf (du sud) n'a pas rendu le tire-bouschtroumpf à Schtroumpf (du nord) qui vient lui réclamer (le schtroumpf-bouchon du coup), un peu énervé. Cette histoire de dénomination fait le tour du village, tout le monde s'en amuse tout en critiquant l'autre moitié et son patois, avant que petit à petit les choses s'enveniment avec la pièce de théâtre "le petit schtroumpferon rouge" et son pot de schtroumpf / schtroumpf de beurre. Bref, l'animosité entre les deux pôles du village monte en cascade, jusqu'à l'édification d'une frontière matérielle qui coupe le village en deux... et quand le Grand Schtroumpf sort enfin de son laboratoire, c'est trop tard, le mal est fait, les schtroumpfs se sont laissés une fois encore emporter par leurs bas instincts.
Tout comme dans le Schtroumpfissime, cet album a plusieurs niveaux de lecture. Il fait partie de mes préférés et je me souviens avoir été marquée par l'histoire étant enfant. C'est un album aussi intelligent que divertissant, comme toujours avec Peyo et ses schtroumpfs si attachants avec tous leurs défauts face à un Grand Schtroumpf qui arrive toujours trop tôt dans cette pagaille dans laquelle je plongeais totalement dans mes premières lectures. L'escalade dans l'animosité est bien vue, partant de quelque chose d'anodin pour finir en guerre civile difficile à apaiser mais dont les enjeux sont faciles à comprendre. Merci Peyo de nous avoir décortiqué tout ça.
Une relecture sans déception.
Quelle trouvaille, que ces schtroumpfs!
À tel point que ces petits lutins bleus ont supplantés Johan et Pirlouit dans l'hebdomadaire Spirou!.. Et que Peyo refila le dessin de Benoît Brisefer au talentueux Walthéry...
Chacun des albums des schtroumpf est une parabole sur des problèmes sociétaux contés aux jeunes lecteurs de Spirou...toujours avec gentillesse et sourire!
Ce fut la dictature dans le Schtroumpfissime, c'est maintenant les querelles linguistiques qui tournent au vinaigre dans Schtroumpf vert et vert schtroumpf... Et toujours le Grand Schtroumpfs pour ramener calme et concorde avec bienveillance chez ses petits schtroumpfs.
Un bon albume de la série, qui se relit avec beaucoup de plaisir et de nostalgie.
A les tire-bouschtroumpfs et les schtroumpf-bouchons ! Assurément un des meilleurs de Peyo, dans lequel les éternelles histoires de rivalités sont transcendées par le langage schtroumpf. Évidemment ça se termine par une grande réconciliation, encore que... mais il aura fallu Gargamel pour en arriver là !
Les autres gags qui complètent l'album et qui sont parues dans Spirou, sont plus inégales.
« Schtroumpfs du Nord et Schtroumpfs du Sud ne s'entendent pas sur le plan linguistique. Vont-ils se séparer ? » Voila comment était résumé l'album schtroumpf vert et vert schtroumpf au moment de sa prépublication dans le journal Spirou au début de l'année 1973. Huit ans après le fabuleux Schtroumpfissime, Peyo et Yvan Delporte remettent le couvert et proposent une nouvelle fable politique pertinente dans ce neuvième épisode de la série. le point de départ de l'intrigue est fort simple et concerne un objet courant, le tire-bouchon. Alors que les schtroumpfs du sud du village parlent de « schtroumpf-bouchon », ceux du nord emploient le terme de « tire-bouschtroumpf ». En fait, au nord, on met toujours le mot schtroumpf derrière alors qu'au sud on le met devant. Et personne ne parvient à se mettre d'accord : une schtroumpf de terre ou une pomme de schtroumpf ? Appelé à trancher, le grand schtroumpf prend la question à la légère en concluant que pour lui tout ça « c'est schtroumpf vert et vert schtroumpf ! ». Oui mais voila, cette querelle linguistique, aiguisant les susceptibilités, prend des proportions terribles et met en péril la paix du village.
Pour imaginer ce scénario, les deux compères se sont inspirés de l'histoire récente de leur pays. En 1970, une révision de la constitution a scindé la Belgique en trois régions : La Flandre, La Wallonie et Bruxelles. Cette dernière, habitée par une majorité francophone, est convoitée par le pouvoir flamand, devenant un enjeu politique et linguistique majeur. Peyo a sans doute beaucoup souffert en voyant ses compatriotes se déchirer, d'où l'idée de reproduire la situation belge dans un album des schtroumpfs pour mieux en dénoncer la stupidité. Mais bien conscients que ces problèmes sont insolubles, les auteurs vont pour la première fois ne pas clôturer une histoire des petits lutins bleus par une happy end. Certes, le calme revient au sein de la communauté, mais les divergences linguistiques ne sont pas pour autant réglées, chacun prenant juste soin de ne pas raviver les flammes de la discorde.
Malheureusement, cet album reste plus que jamais d'actualité puisque cela fait maintenant près de 400 jours que la Belgique vit sans gouvernement depuis que les hommes politiques francophones et flamands ne sont pas parvenus à s'entendre pour diriger le pays après les élections de juin 2010.
Au final, ce neuvième tome des schtroumpfs est à classer parmi les grands millésimes de la série, sa portée intemporelle se conjuguant à l'art de la mise en scène et au charme infini du dessin de Peyo.
Ce tome est pour moi un chef d'oeuvre. Peyo arrive à combiner deux niveaux de lectures, entre les problèmes linguistiques de la Belgique et l'histoire du village des Schtroumpfs que chaque enfant peut comprendre.
Bref, à lire et relire, à différents moments de votre vie :)
- Tu connais la dernière devinette ?
- Non. Qu'est-ce que c'est ?
- Eh bien, voilà : Quest-ce qui est stroumpf, qui a un schtroumpf vert et qui schtroumpfe quand on le schtroumpfe ?
- Je ne sais pas... un schtroumpf ?
- Mais non voyons ! Deux schtroumpfs !
Moi, je n'y schtroumpfe plus rien! Le Grand Schtroumpf, c'est Gargamel ou est-ce Gargamel qui est le Grand Schtroumpf, car si Gargamel n'est pas le Grand Schtroumpf, alors Gargamel....
- Or il faut dire : « des schtroumpfs de terre » et non « des pommes de schtroumpf », parce qu’alors on confondrait avec « des schtroumpfs de pin » !
- mais alors, on confond les « schtroumpfs de terre » avec les « vers de schtroumpf » !
Moi, c'est simple, les schtroumpfs du Sud, je ne veux plus les schtroumpfer !!
on dit un schtroumpf bouchon pas un tire schtoumpf!!
Quel est le vrai nom de Peyo?