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EAN : SIE91198_7612
Grasset (30/11/-1)
4.05/5   10 notes
Résumé :
Suivi de ses deux fidèles, Salem le Chaambi et Driss l'Ifora, le maréchal des logis Le Brazidec, de la Compagnie saharienne du Tidikelt, part en reconnaissance dans le Sud, aux confins de la Tripolitaine, où la guerre sainte vient d'être proclamée.
Mettant à profit le conflit qui ravage l'Europe en cette année 1915, les tribus entrent en dissidence les unes après les autres et le Sahara français se soulève peu à peu. A Fort-Flatters, sa base, Le Brazidec rong... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Joseph Peyré - le chef à l'étoile d'argent - 1933 : 1915 profitant de la guerre qui fait rage en Europe le Sahara se soulève et la plupart des tribus berbères rentrent en dissidence. le chef à l'étoile d'argent est un sous-officier légendaire, un nomade et un guerrier comme ses hommes qui le vénèrent. Avec son escouade il va parcourir le désert, combattre, marcher et souffrir. C'est une histoire virile qui se déroule dans des paysages désertiques oppressants et exigeants. Complètement imprégné dans l'ambiance le lecteur ressent à chaque page l'aridité des conditions de vie des soldats, le sens de l'amitié et de l'honneur de ces indigènes engagés pour la France. C'est un monde brutal mais noble parfaitement décrit par Joseph Peyré écrivain oublié mais qui mériterait largement d'être réhabilité au vu de ce texte et de quelques autres. Alors que le vent et le sable balayent sans discontinuer les grandes étendues dorées, les hommes qui parcourent le désert sont comme des marins perdus, fétus de pailles sur l'interminable océan de sable accrochés sur le dos de leur méhari comme autant de naufragés agrippés à des débris de bois. Et pourtant pas un ne reculent devant les épreuves. La fatigue et la soif s'effacent quand après des jours et des nuits dans cette antichambre de l'enfer les hommes retrouvent la trace de ceux qu'ils poursuivent. le Brazidec couronné comme un saint de son aura légendaire porte cette étoile d'argent comme un étendard. Il n'en a que faire du confort du foyer dans lequel Fatoum sa jeune épouse arabe devance entre chaque mission tous ses désirs. Ce militaire de carrière ne s'épanouie que dans les interminables chasses à l'homme contre les trafiquants d'armes ou les tribus récalcitrantes à l'autorité républicaine. le drame montera jusqu'à l'attaque du fort Polignac par les rebelles et la résistance désespérée des tirailleurs et autres goumiers malgré le manque de vivres et le scorbut qui frappe la garnison. Il se dénouera pour le chef à l'étoile d'argent dans les tranchés de Verdun loin du soleil et de l'air sec du Maghreb français. Ce livre opaque pour beaucoup doit pourtant être lu. Il est le témoignage d'une époque perdue ou l'homme passionné de grands espaces pouvait encore faire corps avec le désert et les éléments. Car malgré la connaissance du terrain, aucune solitude ne sera jamais aussi grande que celle du bédouin parcourant l'immensité sans fin de ce ciel inversé … une belle désespérance
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Dédicace :
Ce livre est le roman d'un chef et de deux hommes dans la guerre saharienne qui, l'année de Verdun, souleva le désert. Je le dédie aux combattants du Djanet et de Fort Polignac. Puisse-t-il, en attendant l'histoire de cette guerre ignorée, rappeler leur sacrifice, et donner la mesure de leur force.
Joseph Peyré
Tout est dit dans cette dédicace : le sujet : une expédition au cours d'une guerre saharienne ignorée, menée par trois hommes dont un chef. La date : l'année de Verdun, 1916, donc (même si le roman commence en avril 1915). Enfin le propos : montrer l'héroïsme de ces hommes, et en déduire leur grandeur.
L'histoire se passe dans le sud tunisien. La guerre en Europe fait rage. Les tribus arabes en profitent pour entrer en dissidence, et fomentent la révolte semoussiste. Une nouvelle guerre est déclarée, celle du désert.
« Les trois méharistes qui faisaient route vers Rhadamès, aux confins de la Tripolitaine, étaient le Chef à l'Etoile d'argent, de la Compagnie saharienne du Tidikelt, et ses deux compagnons de chasse, Salem, le Chaambi, et Driss, l'Ifora ».
Le Chef à l'Etoile d'argent, c'est le maréchal-des-logis le Brazidec. L'étoile d'argent, c'est celle qui demeure attachée à la bride de Gazelle, sa chamelle de race. Pour les indigènes, cette étoile est le symbole de son courage invincible et de son invincibilité. Il est vrai qu'il est ce qu'on appelle un baroudeur. La vie de caserne, très peu pour lui. Il ne s'épanouit que dans le désert, lorsqu'il affronte des trafiquants d'armes, des rebelles, ou tout simplement les conditions terribles de la vie entre sable et rochers, avec la chaleur, la soif, le vent, le danger… Pourtant à Fort-Platters, il y a Fatoum, une indigène Ifora qui a accepté de l'épouser alors qu'elle était promise à Kei Harir, le chef des rebelles. Mais l'appel de l'océan des sables est le plus grand. Et puis c'est la guerre. Si à des milliers de kilomètres de là, des hommes meurent dans les tranchées, ici on se bat contre un ennemi invisible, par escarmouches, le danger y est aussi permanent. de bataille en bataille, la poursuite des rebelles s'arrêtera au siège de Fort Polignac. Là, à tous les dangers déjà énumérés, viennent s'ajouter le manque de vivres et pire que tout le scorbut. Pourtant ce n'est pas encore ici que le Chef à l'Etoile d'argent rencontrera son destin…
Encore un grand roman « saharien » de Joseph Peyré, à qui nous devons déjà « L'Escadron blanc ». Cet auteur a un talent certain pour nous plonger dans l'immensité du désert, nous faire ressentir les effets du vent et du sable, nous noyer les yeux dans l'océan des dunes, les contrastes de couleurs entre le sable, le ciel et les silhouettes de la caravane, les bruits étranges de la nuit saharienne, les blatèrements des dromadaires, les ciels étoilés à chavirer…
Bien sûr, le roman a été écrit en 1933. La Tunisie et l'Algérie (là où se situe l'action) faisaient encore partie de l'Empire colonial français. Et les accents patriotiques avaient en ce temps-là une autre signification qu'aujourd'hui. Ce point acquis, reste une magnifique épopée dont l'auteur, avec émotion et reconnaissance, nous retrace les périls encourus, les difficultés sans nombre, et le courage inébranlable de ces méharistes, et par là-même la grandeur de leur sacrifice.
Et, on ne se lasse pas de le rappeler, cette magnifique description de ce monde à lui tout seul, le désert.

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Pour ceux qui ne savent situer un texte dans son époque et sont chagrinés par un roman de guerre ce livre n'est pas peur eux.

Pour les autres on a un bon roman, une belle écriture, des hommes d'un autre temps ... et le désert magnifiquement évoqué et personnage principal autour duquel se noue l'histoire et les personnages.

Au tout début de la première guerre mondiale un combat se joue au Sahara entre l'armée des colonisateurs, ici la France et des groupes de locaux regroupés, déjà, sous le drapeau vert .

le chef à l'étoile d'argent commandant français amoureux du désert ne vit que pour traverser celui -ci accompagné de ses guides et de sa chamelle. Quand il se retrouve coincé dans un fort, comme les marins qui ne savent quoi faire d'eux à terre, il dépérit. Les méharistes ne sont pas fait pour être sédentaires. Malgré l'amour de la belle Fatoum , notre commandant se languit.

Le voilà enfin, envoyé dans un autre endroit pour contrer l'armée adverse, ce sera une catastrophe tactique et humaine et le désert saura montrer le pire de lui-même à ces hommes entêtés et fiers.
Lien : http://theetlivres.eklablog...
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Superbe...
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Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
Un voyageur mal habitué à l’éblouissante lumière du désert n’aurait pas distingué, dans la vapeur dorée du couchant des sables, les trois cavaliers qui, par ce soir d’avril 1915, avançaient vers la falaise de Tinghert. Mais le dissident qui, jeté sur leur piste par la poursuite d’un troupeau d’antilopes, les suivait à la trace depuis quarante heures, les reconnut dès que l’ondulation de la dune mourante les démasqua à ses regards.
Incipit.
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Les scorbutiques, qui s'étaient traînés auprès des bêtes baraqués, haletantes, ramassaient les oranges juteuses, les prenaient à deux mains, les suçaient avec une jouissance douloureuse. Il fallu établir un cordon de garde. Mais désormais le midi de décembre avait pour tous sa douceur odorante de jardins, sa tiédeur pareille à nos automnes d'Europe.
Le drapeau décoloré par le soleil flottait toujours sur les terrasses, avec un vol bleu de ramiers. Décembre 2016. les ruines reconquises de Douaumont et de Vaux étaient alors ensevelies sous la neige du plus rude hiver de la guerre.
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Devant les yeux du jeune chef, à perte de vue, les fleurs mauves du lobelia fleurissaient la hammada de Tinghert. Il sentait le vent tiède courir sur sa poitrine. Entre les méhara de Salem et de Driss, la Gazelle avançait à longues foulées vers l'Aïn.
– Le sergent de la deuxième ?
– Où est le sergent de la deuxième ? demandaient des voix dans l'obscurité.
La nuit était venue.
La pluie ruisselait. Un falot jaune cherchait les hommes. Avec les autres, le Chef à l'étoile d'argent se leva de la boue.
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Pour aller plus vite, les conducteurs tranchaient les cordes au couteau, crevaient les ballots qui laissaient rouler les oranges dorées, les pommes de terre aux pousses vertes, les citrons dont la seule vue mouille la bouche et rafraîchit les muqueuses excoriées, les melons éclatés comme des grenades, les oignons à la senteur sucrée, avec une odeur chaude de bateau de primeurs, qui ouvre ses cales au soleil.
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Et, dans le mouvement qu’elle fit, son haïk s’écarta et découvrit son visage.
Le jeune chef en reçut un éblouissement. Dans l’obscurité de la tente d’In-Immenas, il n’avait vu de la jeune fille que des yeux dilatés par l’agonie, puis ranimés et, de nouveau, habités par la vie. Or, le visage qui venait de lui apparaître ressemblait à une image qui lui était familière, celle de Fabiola de Henner qui regarde de face, les yeux un peu baissés. Mais déjà, avec une coquetterie de femme, l’enfant refermait les plis de son haïk.
Puis elle partit, du geste furtif du nomade un instant prisonnier des murs. Et le jeune homme eut l’impression qu’il ne la reverrait plus.
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