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Critique de Pecosa


C'est à travers l'aventure napoléonienne en Espagne que je découvre tardivement le romancier béarnais Joseph Peyré, surnommé « l'Hemingway gascon », prix Goncourt en 1935  pour Sang et Lumières, et fin connaisseur de l'Espagne. Il est hélas plus facile de trouver une aiguille dans une botte de foin qu'un roman de Peyré en bon état, l'auteur étant apparemment et très injustement tombé dans les oubliettes.
J'ai donc du me contenter du second volume de la trilogie mettant en scène le lieutenant de Saint-Armou, n'ayant pu me procurer Les Lanciers de Jerez, dans lequel le lecteur faisait la connaissance du sémillant officier béarnais, engagé en 1808 dans la première campagne d'Andalousie, blessé à Baylen, sauvé par le duc de Tojar dont il devient l'ami ainsi que par sa soeur la séduisante Cayetana.

Dans Les remparts de Cadix, Saint-Armou revient en France après s'être évadé, rumine la cuisante défaite de Baylen, rêve de gloire, s'illustre à Wagram, séduit les femmes et retourne en Espagne, pays dont il rêve nuit et jour.
Cet épisode nous montre une nouvelle fois le Bearnais sous son meilleur jour, tant auprès de ses hommes que du sexe faible, car il est le digne « Fils du Vert-Galant » (et son cri de guerre est « A moi, Bearn! »).
Hispanophile amoureux de l'Andalousie, faisant preuve d'empathie pour le peuple espagnol qui se révolte, aussi à l'aise dans les palais que dans les tavernes de Triana, Saint-Armou est remarqué par le roi Joseph qui lui propose d'oeuvrer pour le contre-espionnage.
Ecrit dans une belle langue classique, avec de longues phrases au rythme très poétique, le roman se parcourt avec beaucoup de plaisir. L'auteur connaît bien l'Espagne, et l'ouvrage est très documenté. Joseph Peyré montre l'enlisement des troupes françaises dans la Péninsule, la déstabilisation de l'armée face aux actions de guérilla, l'écartèlement moral des « afrancesados » partagés entre attrait pour la culture française et rejet de l'occupation: «  Comme d'autres Espagnols éclairés, Jaime avait espéré trouver dans Napoléon l'homme nouveau appelé à répandre les lumières du siècle à travers une Europe désuète. Or, depuis le guet-apens de Bayonne, - et ce fut le début de son explication personnelle- il ne voyait plus en lui que la vulgaire image du Conquérant, déjà perdu par son esprit d'orgueil et de domination. »

Les remparts de Cadix marquent un tournant dans l'existence de Saint-Armou qui doit entrer dans Cadix assiégée et y oeuvrer en tant qu'espion. Le lecteur aura enfin un point de vue français, après Cadix ou la diagonale du fou de Pérez-Reverte, qui narre le siège du côté espagnol, et Sharpe's Fury de Bernard Cornwell, du côté britannique. Mais il faudra lire le dernier volume de la trilogie, L'Alcalde de San Juan, pour connaître la fin des aventures guerrières et amoureuses du cadet de Bearn.
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