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C'était de Gaulle tome 2 sur 3
EAN : 9782213594583
652 pages
Editions de Fallois (15/10/1997)
4.2/5   22 notes
Résumé :

" La surprise coupe le souffle. Rien de vieilli ni de rouillé dans ces propos, qui gardent une fraîcheur intacte, une vivacité palpitante. Trente ans après, ils forcent l'attention comme s'ils parlaient d'aujourd'hui. " Patrick Jarreau, Le Monde (21.10.94) " Tous les historiens se féliciteront de disposer de tels matériaux, dont l'authenticité n'a pas besoin d'être prouvée. " Jean Lacouture, Le Nouvel Observa... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Alain Peyrefitte : - Tout le monde se demande, mon général, pourquoi vous dédaignez la télévision ? [...] Quand Lecanuet a fait son apparition en disant : "Je m'appelle Jean Lecanuet, je suis agrégé de philosophie" etc., son ton, son style, son sourire, ses dents blanches ont frappé.

De Gaulle : - Vous ne voulez tout de même pas que je proclame devant les caméras : "Je m'appelle Charles de Gaulle" ?
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
AP
Deux journalistes américaines m’ont évoqué l’idée d’une force multilatérale qui serait proprement européenne.
GdG
Mais non ! (gros rire). Je ne vais pas donner nos bombes à l’Allemagne ! Vous pensez bien que je ne renoncerai pas à cet avantage colossal sur les cinq autres du Marché commun . Nous n’avons aucune espèce de raison de dilapider ce capital. D’ailleurs , c’est bien ce qui embête les Allemands.
AP
Est-ce que que notre force , tout en restant nationale, puisse protéger nos partenaires ?
GdG
Mais elle les protégera beaucoup mieux que la force américaine. Nous, si l’Europe est envahie, nous sommes foutus. Tandis que les Américains ne seront pas foutus parce que les Russes arriveraient sur le Rhin . Les Allemands sont bien arrivés à Paris, l’Amérique ne se sentait pas foutue.
AP
Les Américains répliquent que alors , il n’avait pas d’alliance .
GdG
Une alliance?Les traités ne valent que dans la mesure où ils couvrent les intérêts nationaux.
AP
Les Américains n’engageraient pas d’action nucléaire stratégique sur la Russie et inversement ?
GdG
C’est toute la question. « Tape sur mon client et je tape sur le tien , mais ne tape pas sur moi et je ne tape pas sur toi ».
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Après le Conseil, le Général me dit : « […] À partir de septembre de l'an prochain, nous fabriquerons chaque mois un Mirage et sa bombe. D'ici la fin de l'année prochaine, nous aurons ce qu'il faut pour tuer vingt millions d'hommes deux heures après le déclenchement d'une agression. »

J'allais lui demander : « Ça ne vous fait rien de penser que vous pourriez... » Mais je me rattrape pour adoucir la question : « C'est impressionnant de penser que l'on pourrait tuer vingt millions d'humains. »

Il me répond tranquillement : « Précisément, nous ne les tuerons pas, parce qu'on saura que nous pourrions le faire. Et, à cause de ça, personne n'osera plus nous attaquer. Il ne s'agit plus de faire la guerre, comme depuis que l'homme est homme, mais de la rendre impossible, comme on n'avait jamais réussi à le faire. Nous allons devenir un des quatre pays invulnérables. Qui s'y frotterait s'y piquerait, et s'y piquerait mortellement. La force de frappe n'est pas faite pour frapper, mais pour ne pas être frappé.

AP. — La bombe a bel et bien frappé, à Hiroshima et Nagasaki.

GdG. — Elle n'aurait pas frappé, si les Japonais en avaient possédé une. Et il fallait bien qu'elle frappe la première fois. Pour mettre le Japon à genoux, il fallait lui fournir la preuve que cette bombe était une réalité terrifiante et imparable. Et il fallait que cette bombe mette fin à la Seconde Guerre mondiale, pour que la perspective de son emploi dissuade d'en entreprendre une troisième. Sans quoi, on n'aurait jamais à ses vertus
« Il faut juger tout ça à l'échelle de l'Histoire. Les bombardements de Dresde et de Leipzig ont fait plus de morts que les deux bombes atomiques. Les trois cent mille morts d'Hiroshima ont épargné bien davantage de Japonais, qui auraient été écrasés sous des bombes ordinaires. Et surtout, ils ont épargné les dizaines de millions de morts d'une autre guerre mondiale, qui n'aurait pas manqué de suivre de peu la précédente. Les morts par bombardements classiques auraient été des morts inutiles. Les morts d'Hiroshima ont été des morts... nécessaires. (Il a cherché le mot, puis a fini par ne plus retenir que celui qui avait dû lui venir d'emblée.)

AP. — Et les morts de Nagasaki ?

GdG. — Ça, je reconnais que c'est plus discutable. Truman n'a attendu que trois jours pour lancer sa seconde bombe, sans avoir laissé aux Japonais le temps de se retourner. Il aurait pu leur envoyer un ultimatum de huit jours.

AP. — Des centaines de milliers de morts, des femmes, des enfants, des vieillards carbonisés en un millième de seconde, et des centaines de milliers d'autres mourant au cours des années suivantes dans des souffrances atroces, n'est-ce pas ce qu'on appelle un crime contre l'humanité ? »

Le Général lève les bras. Ce n'est pas son problème : « Nagasaki n'est peut-être pas très défendable. Mais, sans Hiroshima, l'armement nucléaire n'aurait pas fait plus d'effet qu'un revolver à eau. Truman a eu du cran. Il en fallait. »
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ALAIN PEYREFITTE — Vous pensez que la collaboration et la fortune avaient partie liée ?

GÉNÉRAL DE GAULLE — Vous ne croyez pas si bien dire ! Ce qui a rendu si rares les Français libres, c'est le fait que tant de Français soient propriétaires. Ils avaient à choisir entre leur propriété – leur petite maison, leur petit jardin, leur petite boutique, leur petit atelier, leur petite ferme, leur petit tas de bouquins ou de bons du Trésor – et la France. Ils ont préféré leur propriété. Quels ont été les premiers Français libres ? Des braves types comme les pêcheurs de l'île de Sein, qui ne possédaient que leur barque et l'emmenaient avec eux ; des garçons sans attaches, qui n'avaient rien à perdre ; des juifs qui se sauvaient parce qu'ils devinaient qu'ils allaient tout perdre. Ceux qui avaient à choisir entre les biens matériels et l'âme de la France, les biens matériels ont choisi à leur place. Les possédants sont possédés par ce qu'ils possèdent.
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Churchill m'a crié de toute la force de ses poumons :"De Gaulle, dites-vous bien que quand j'aurais à choisir entre vous et Roosevelt ,je préférerai toujours Roosevelt. Entre les Français et les Américains nous péférerons tojours les Améicains!"
"Le débarquement du 6 juin , ç'a été l'affaire des Anglo-Sacsons, d'où la France a été exclue. Ils étaient bien décidés à s'installer en France comme en territoire ennemi. Comme ils venaient de le faire en Italie et comme ils s'apprêtaient à le faire en Allemagne. C'est ce qui se serait passé si je n'avais pas imposé mes commissaires de la République, mes préfets, mes comittés de la libération."
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Le général rugit : "La pilule ? Jamais ! [...] Jamais mon gouvernement ne déposera un tel projet de loi ! On ne peut pas réduire la femme à une machine à faire l'amour ! Vous allez contre ce que les femmes ont de plus précieux, la fécondité. [...] Si on tolère la pilule, on ne tiendra plus rien. Le sexe va tout envahir ! [...] Vous avez songé à l'enjeu ? Cela signifie que j'accepte que la population française, au lieu de croître, diminue, que notre race disparaisse dans un siècle ou deux. Les naissances qui assurent le maintien de notre population sont dues à des grossesses non désirées. [...] C'est bien joli de favoriser l'émancipation des femmes, mais il ne faudrait pas pousser à leur dissipation. [...] Nous n'allons pas sacrifier la France à la bagatelle !

*Ces propos datent du 24 novembre 1965. Finalement De Gaulle a évolué sur ce sujet et, en 1967 la vente de la pilule est autorisée.
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