je comptais passer un bon moment dans le Larzac avec
la Bergère du Larzac de Paul Peyssonerie. L'histoire était prometteuse: Juliette, parisienne, décide de retrouver ses racines dans le Larzac, suite à la rupture de son couple dans les années 70. Là-bas, elle décide de redonner vie au mas qui a vu naître sa grand-mère et de se lancer dans l'élevage de brebis au profit du fromage Roquefort.
Si on sent tout au long du livre que l'auteur s'est sans doute très bien documenté pour rédiger son ouvrage, je trouve qu'il utilise mal sa science. En effet, les informations externes à l'intrigue sont toujours livrées en bloc tout au long du bouquin au lieu d'être distillées et intégrées à l'histoire. Et ces informations partent dans tous les sens. On sent qu Paul Peyssonerie a tenté de tout y caser: la fabrication du fromage, les difficultés politiques du Tchad, l'épopée des Templiers...
Cette histoire en elle-même, d'ailleurs, reste proche de l'invraisemblable. On a donc une femme seule, qui n'y connaît rien à l'agriculture, qui se retrouve à la tête de plusieurs centaines de brebis et bien que l'auteur s'acharne à dire sans le démontrer que la vie n'est pas simple, voilà que madame peut se permettre dès le début, d'embaucher une aide et la première année, réussit à se faire construire une piscine pour "s'occuper les après-midi en attendant la traite"... Ça doit laisser songeurs certains bergers du Larzac. Et que dire de ce moment inouï, où, après 5 ou 6 ans, l'ex-mari (avec qui Juliette a quand même eu deux enfants) débarque au mas et que Juliette ne le reconnait pas ("pourtant sa voix me dit quelque chose") juste parce qu'il est mal habillé et qu'il conduit une voiture pourrie.
Bref, une fois la déception passée et qu'on accepte d'achever le livre en le lisant au 2e (voire 3e ou 4e) degré, on rigole bien... sauf que ce n'était pas l'intention de départ.