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EAN : 9782843379994
208 pages
Anne Carrière (05/03/2021)
3.97/5   210 notes
Résumé :
En France, les hommes sont responsables de l’écrasante majorité des comportements asociaux : ils représentent 84 % des auteurs d’accidents de la route mortels, 92 % des élèves sanctionnés pour des actes relevant d’atteinte aux biens et aux personnes au collège, 90% des personnes condamnées par la justice, 86 % des mis en cause pour meurtre, 97 % des auteurs de violences sexuelles, etc.
La liste semble inépuisable. Elle a surtout un coût. Un coût direct pour l... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (40) Voir plus Ajouter une critique
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Ce livre a une vocation idéologique et rien d'autre.
Comment faire une analyse d'un coût sans faire l'analyse des bénéfices?
Comment faire une étude d'analyse statistique "descriptive" sans se poser la question des raisons des observations autres que "la virilité"? comment ne pas faire un vrai modèle multivarié et essayer de comprendre les causes et implications de ce système genré si complexe.
Non, la réponse à tout n'est pas la virilité et l'inexistant "patriarcat".


Lors qu'on attaque un tel problème, par honnêteté intellectuelle, l'auteur devait se poser les questions:

1.- La virilité pourrait-elle avoir également des bénéfices pour la société ?

Mettre un prix sur la virilité sans en compter les bénéfices, est une approche indigne d'une personne qui se pose en "intellectuelle". La dynamique genrée homme/femme et les intérêts différents entre les hommes et les femmes en terme d'ingénierie, d'innovation scientifique et de recherche (non, ces différences ne sont pas seulement culturelles, l'idéologie du genre est mensongère), de positionnement social, d'utilité publique, de "disposabilité masculine"… ont mené les hommes à faire avancer la civilisation dans tous les domaines possibles et imaginables: TOUT, quasi TOUT ce qui vous entoure a été pensé, construit, maintenu par un homme. de votre écran de PC, aux forages dans les mines, à votre système social, les révolutions syndicales et ouvrières, votre intervention chirurgicale, toutes les technologies, votre système démocratique, le trottoir, vos égouts... tout.

Conclusion: le bénéfice du comportement viril/masculin, est lui, INCALCULABLE dans l'histoire et encore aujourd'hui.

Camilia Paglia pourtant féministe, a dit à juste titre trois citations qui veulent tout dire:

- La femme est, l'homme doit devenir.
- Si la civilisation avait été laissée dans les mains des femmes, nous vivrions encore dans des huttes en paille.

Et la plus belle :
- Les hommes se sont sacrifiés, mutilés physiquement et émotionnellement pour nourrir, héberger, protéger les femmes et les enfants. AUCUNE de leur peine ou réalisation n'est prise en compte dans la rhétorique féministe qui décrit les hommes comme de viles exploiteurs et oppresseurs.


2.- les comportements masculins / féminins sont-ils uniquement façonnés par la société et l'éducation ?

La réponse est NON.
Bien sûre que les hommes ont un comportement lié à l'autodestruction plus élevé que les femmes. Les hormones et la biologie sont bien plus à mettre en cause que l'éducation. Cette sociologue nous la fait à l'envers. La société et les différences de comportement hommes/femmes sont avant tout biologiques et non "culturelles" comme veut nous le faire croire l'idéologie du genre. (Le documentaire norvégien "gender paradox" démonte scientifiquement l' "idéologie" du genre, sans appel.) A-genrer les genre est voué à l'échec.

Pour les viols et crimes graves, la courbe de normalité des hommes est légèrement plus plate que celle de femmes, et possèdent des extrêmes plus "peuplés". Les fameuses "tales de la courbe de Gauss". Si 90% des hommes et des femmes se retrouvent dans un "overlap" de la normalité, ce sont bien majoritairement les hommes qui sortent par les extrêmes, aussi bien en bien qu'en mal. Les génies, autistes, artistes … hors normes, ne sont quasi qu'exclusivement des hommes. Tout comme les pires psychopathes. Pour un Mozart et un inventeur de la machine à vapeur, vous avez un Jack l'éventreur. Et pour 10.000 ingénieurs qui font avancer vos vies, vous avez 100 petits psycopates en prison. On revient à l'analyse coûts/bénéfices

3.- la féminité pourrait-elle aussi être abordée en termes de coût et de bénéfices ?
OUI. les comportements féminins influencent les comportements masculins. Deux exemples: l'hypergamie est la sélection par les femmes, des hommes socialement intéressant. Les hommes pauvres et marginalisés ne sont pas sélectionnés pour la reproduction par les femmes, ils deviennent des parasites par défaut de la société.
Autre exemple: l'évolution génétique et la sélection naturelle est effectuée par les femmelles. Ce sont bien les femmes qui sélectionnent les hommes "viriles" ou pas depuis le début pour la reproduction. Ce sont les femmes qui sélectionnent ces hommes comme "bons providers et preneurs de risques", pour leurs bénéfices à elles.


Pour conclure,
- non, les garçons ne sont pas des petites filles "cassées".
- non, il ne faut pas éduquer les garçons comme des filles. Il faut leur redonner leur place, leur redonner une vision d'un futur dans lequel ils peuvent se projeter, et surtout commencer par arrêter la guerre contre les garçons dès leur plus jeune âge. Que cette auteur lise "war on boys" de christina hoff sommers. Qu'elle challenge ce vieux cliché de "domination masculine" en lisant "the myth of male power" pour sortir de sa vision biaisée, élargir sa pensée et comprendre que ce sont bien les hommes qui sont "disposables" et la variable d'ajustement de notre société. Qu'elle regarde the "red pill" de la féministe Cassie Jaye! Que l'auteur commence par comprendre ce qu'est le gap d'empathie envers les garçons et hommes, expliqué par Janice Fiamengo de l'université de Toronto par exemple. N'oubliez pas non plus que si l'existence du plafond de verre est plus que douteuse, le sol de verre, lui, existe bien et protège les femmes; ce sont bien majoritairement les hommes qui tombent le plus bas socialement (suicide, blessés et morts sur lieu de travail, jobs toxiques et difficiles, jobs dangereux et de nuits, sans-abris, ... sont masculins à l'écrasante majorité!) et se retrouvent "marginalisés" et n'ayant plus rien à perdre. Qu'elle nous fasse un article sur le coût de la féminité et des privilèges féminins, ce serait rafraîchissant, mais ce sera censuré, je n'en doute pas.





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"Le coût de la virilité", Lucile Peytavin au édition de Livre de Poche.

Cet essai nous démontre avec une kyrielle de chiffres le prix que nous Français payons sur notre économie.
Il y a une multitude de chiffre au début du livre puis ensuite l'autrice s'nterroge sur le rôle de l'éducation dés le plus jeune âge avec le rapport aux jouets dés l'âge de 4 ans, le collègue le lycéen comment les plus faibles mêmes garçons subissent la violence et ensuite au seins du couple.

En page 92 , il y a un tableau qui se nomme " pourcentage d 'hommes mise en cause par catégorie d' infractions" .

95, 2 milliard comme coût de la virilité pour le contribuable Français d'après les calculs de l'autrice .
Cette somme pourrai servir à d'autre chose cela est démontré dans les pages qui suivent.

Lucile Peytavin nous montre aussi que ailleurs cela est guère mieux.
Elle prend l'exemple des pays du nord de l'Europe qui ont voulu s'attaquer à ce sujet mais qui n'ont pas de trouvé de réelle solution néanmoins on peut mentionner l'exemple de Danemark qui a mis en place des cours d'empathie.

En lisant la conclusion de Lucile Peytavin , je suis du même avis qu'elle il faut cela viennent de l'éducation . Les chiffres parlent pour faire la conclusion.
Pour moi, il s'agit d'un sujet pas hélas pas assez présent dans l'espace publique malgré le changement qui a commencé à être fait après " #me toi" car il est pour la suite logique du questionnement.

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Un essai que j'ai trouvé intéressant malgré quelques faiblesses. Et que je considère malgré tout indispensable, d'une certaine manière.

Le livre se découpe en deux parties.

Dans la première partie, Lucile Peytavin nous explique ce qu'est la masculinité toxique, la virilité, et surtout comment elle se construit, s'intériorise et comment elle est acceptée par la société, dont nous faisons toutes et tous partie, comme étant un comportement normal, et comment elle est perpétuée à travers une éducation genrée (consciente ou non) qui commence même pendant la grossesse.
M'intéressant aux question féministes depuis plus de 25 ans maintenant, je n'ai pas appris grand-chose dans cette partie, parce qu'on y est fatalement et plus ou moins rapidement confronté.es dès que l'on se penche sur ces sujets.
Ce qui ne veut pas dire que c'était inutile ou inintéressant. Bien au contraire.
Pour celles et ceux dans mon cas, c'était une bonne piqûre de rappel, et un moyen d'ajouter de l'eau à notre moulin. Ainsi que des chiffres et des sources à nos arguments, puisque l'autrice s'appuie sur des études statistiques et scientifiques que l'on peut, à notre tour, consulter, éplucher, fouiller, étudier, et réutiliser par la suite.
On n'est jamais trop armé.es dans ce combat.
Et pour celles et ceux qui ne savaient pas encore, c'est un bon moyen de prendre conscience de toutes ces problématiques (à condition de ne pas se fermer et rejeter en bloc ce qui remet en question nos comportements et nos privilèges... Et à lire certaines critiques, c'est manifestement loin d'être gagné pour tout le monde).
Oui nos sociétés sont fondées sur un déséquilibre où une moitié de la population domine l'autre moitié, c'est un fait, qui a été documenté, étudié, prouvé. Et on peut en trouver dans ce livre un bon échantillon, éclairant, pertinent et très utile. Que ça plaise ou non à la moitié dominante n'a pas d'importance ni aucune pertinence.

La deuxième partie est un peu plus fastidieuse à lire, et m'a un peu moins convaincue.
D'abord parce que je n'ai pas besoin qu'on me parle d'argent pour que je prenne conscience du problème. Mais ça c'est tout personnel.
Ensuite parce que j'ai trouvé certains calculs et certaines méthodes (sur le choix des chiffres utilisés dans ces formules notamment) un peu bancals, et peu convaincants. Ce qui est dommage, puisque c'est exactement ce qu'attendent les ouin-ouin, qui n'hésitent pas une seule seconde à s'emparer de ces faiblesses pour hurler à l'injustice et au parti pris de l'autrice.
Alors euh comment dire... Pour l'injustice, j'en rirais si c'était pas aussi grave de sortir une énormité pareille (mais le retournement de situation pour se positionner en victime quand on fait partie de la classe dominante de la société ce n'est malheureusement pas nouveau).
Quant au parti pris.. Évidemment que c'en est un. Je rappelle que c'est un essai, pas un traité. Je vous conseille donc d'aller revoir la définition de l'essai (et du traité par la même occasion), puisqu'apparemment il faut recommencer du début et reposer les bases...
Donc à quel moment, avec un titre pareil et une autrice avec un parcours tel que le sien, certains ont pu s'attendre à un ouvrage mathématique précis et sans défaut, ça me dépasse.
A aucun moment son but n'a été de sortir le traité du coût de la virilité, ni de le faire paraître dans une revue scientifique mathématique.
D'ailleurs, Lucile Peytavin le dit elle-même, noir sur blanc dans le prologue : « La virilité, en tant que construction sociale, est donc la véritable cible de cet essai. »


En résumé, c'est un essai qui s'appuie sur des sources partagées pour montrer à quel point la virilité comme concept social mais également comme réalité sociétale a un impact, entre autres, pécuniaire totalement délétère, sur chacun d'entre nous au quotidien, femmes et hommes, mais aussi sur la société dans son ensemble.
A lire absolument si vous vous intéressez à ces sujets et problématiques socioculturels.
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Un livre commencé avec une idée : dommage que l'on doive argumenter avec de l'argent. Cela rejoint les arguments du capitalisme type « engagez des femmes, vous gagnerez en productivité » parce que visiblement notre seule existence ne suffit pas, il faut que ce soit rentable mais soit, je le commence déterminée à apprendre des choses et à encourager une autrice. J'ai voulu croire en une étude rigoureuse et objective jusqu'à certains drapeaux rouges. Les « guet apens » tendus par les jeunes de banlieues. mmh. et en parallèle ? absolument AUCUNE mention des violences policières et pénitentiaires qui sont pourtant des lieux phares de virilisme et de violence, contre les femmes et contre les hommes dans leur vie professionnelle comme personnelle (lire le livre « Silence on cogne » de Sophie Boutboul et Alizé Bernard) Occulter ces violences alors qu'elles rentrent parfaitement dans les critères, ce n'est pas vraiment un angle mort en fait, c'est un parti pris flagrant. C'est l'aveu d'une posture qui vient donc entacher la bannière de critique rigoureuse et objective d'un relevé de chiffres et de calculs mathématiques. j'ai quand même appris d'autres choses mais pour moi, ce choix alors que les violences ne datent pas juste de 2021, c'est rédhibitoire.
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J'avais repéré ce livre grâce à Eva. J'ai regardé pour l'emprunter et je n'ai pas trouvé à la bibliothèque. du coup, quand je l'ai vu à la masse critique Babelio j'ai tenté ma chance et …gagner.

Alors, maintenant, je peux vous en parler.

C'est un court, mais très intéressant essai. Les chiffres donnés sont effarants, juste en regardant le résumé ça donne un petit indice.
Mais il n'y a pas que les chiffres qui portent à réfléchir. Il y a aussi toute la construction de notre civilisation. La façon dont on est éduqué.
Mais pire que tout, ce sont les a priori que nous avons encore et toujours sur les différences entre les hommes et les femmes.
Il faudrait vraiment arriver à déconstruire tous ces a priori et la construction même de la société.
En même temps que je lisais cet essai, j'en suis venue à me demander pourquoi, nous, les femmes, payons plus cher en assurances que les hommes.

Un essai à lire, que l'on soit un homme ou une femme.
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Citations et extraits (53) Voir plus Ajouter une citation
Cette égalité entre les individus aurait même permis à Sapiens de prendre l’avantage sur Neandertal. Il semble que le véritable basculement dans les rapports de force entre hommes et femmes se situe au néolithique, lorsque les populations se sédentarisent et que se développent l’élevage, la production agricole, la fabrication d’armes
en métal. Avec cette organisation de la société se crée une nouvelle
division des rôles dans le travail qui instaure une distinction et une
hiérarchie plus nettes des sphères masculine et féminine, mais aussi
de l’espace domestique et de l’espace public. La notion de virilité
prend alors corps à la fin du néolithique, avec l’avènement des
armes en métal permettant à la puissance masculine de s’imposer
symboliquement et réellement. Se crée un ensemble de valeurs qui
« balisent la sphère masculine et ses prérogatives, voire son
monopole, dans le cadre de la chasse, de l’affrontement ».
La domination masculine s’accentue à ce moment-là en même
temps que se creusent les inégalités sociales.

Les études sur les ossements corroborent cette version puisqu’on
constate sur le squelette des femmes des traces de violence
beaucoup plus systématiques, mais aussi de pathologies, de
privations, de sous-nutrition. Il y a donc une forte dégradation des
conditions de vie des femmes, et ces inégalités vont peser
lourdement sur leur santé, allant même jusqu’à transformer leur
ossature. En effet, on assiste à une réduction de la taille et de la
robustesse du squelette féminin. Le dimorphisme sexuel est de plus
en plus marqué entre les individus. Cette réduction du gabarit des
femmes découlerait à la fois d’un moindre accès à la nourriture et du
choix des hommes se portant davantage sur des partenaires graciles.
En effet, cette organisation sociale visant la pénurie alimentaire
à destination des femmes les contraint à atteindre moins souvent
leur potentiel de croissance, c’est-à-dire leur taille maximale. Cette
contre-sélection reposant sur des facteurs génétiques et
environnementaux pèse aussi lourdement sur leur santé. Du point de
vue de la physiologie et de la reproduction, les femmes ont
théoriquement avantage à être de grande taille. Mais la pression qui
s’exerce sur leur corps a des conséquences « coûteuses », voire
dramatiques, notamment lors de l’accouchement « puisque la stature
est un déterminant clé de la mortalité maternelle» : un bassin trop
étroit augmente les risques de décès de la mère et de l’enfant. Ainsi,
les femmes n’ont pas toujours été plus petites en moyenne que les
hommes puisque c’est à l’époque néolithique que ce dimorphisme
serait devenu particulièrement prégnant.
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Cette interprétation
reflète l’idéologie sociale de ce début de XXe siècle plaquée par
les historiens sur des traces archéologiques : ils ont genré les
activités en valorisant celles réalisées par leurs homologues
masculins. Ne sachant pas qui utilisait les pierres taillées, par
exemple, ils en ont conclu qu’elles servaient d’armes aux hommes
et d’outils destinés aux femmes pour de menus travaux, en accord
avec les représentations de leur propre époque. Ces préjugés ont
traversé les siècles et construit l’image figée que nous avons
aujourd’hui des sociétés préhistoriques.
Cette méthode a conduit les scientifiques à commettre
d’importantes erreurs d’interprétation des découvertes
archéologiques. Un des cas les plus célèbres est la découverte en
1872 d’un squelette inhumé dans une des grottes de Grimaldi – dite
du Cavillon –, appelé « l’homme de Menton ». Le squelette, aux
caractéristiques proches de celles de l’homme de Cro-Magnon, était
robuste et paré d’une coiffe de coquillages, d’un collier de canines
de cerfs perforées, d’un poinçon monté sur un radius de cervidé, de
deux lames de silex et d’un bracelet de jambe fait de coquillages au-
dessous du genou gauche12. Ces effets étant apparentés à la richesse
et au pouvoir, les archéologues en ont déduit que ce squelette était
celui d’un homme. Des années plus tard, un réexamen des os
a permis de l’identifier comme étant celui d’une femme, malgré la
robustesse du squelette et l’opulence de la sépulture.L’homme de
Menton est alors devenu la Dame du Cavillon !
Ces erreurs d’interprétation se sont répétées jusqu’au XXe siècle.Ces erreurs d’interprétation se sont répétées jusqu’au XXe siècle.
En 1953 est découverte en Côte-d’Or la tombe de Vix, qui abrite
une sépulture à char du VIe siècle av. J.-C. Compte tenu de la
richesse des objets qu’elle contenait, les archéologues ont d’abord
pensé que le squelette était celui d’un homme. Au début des années
2000, des analyses ADN ont indiqué qu’il s’agissait en réalité d’une
femme13, que l’on appelle à présent la princesse de Vix !
Ces exemples sont révélateurs du fait que nous projetons à tort sur
des populations ayant vécu il y a des millions ou des milliers
d’années des schémas d’organisation sociale qui nous sont
contemporains. Alors, que savons-nous de la répartition des rôles
entre les hommes et les femmes du paléolithique ? Que nous disent
les traces archéologiques à ce sujet lorsqu’elles sont analysées le
plus objectivement possible par la paléo-histoire moderne?
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Ainsi, dans tous les milieux sociaux, ce sont les hommes qui commettent la plupart des délits et des violences, sans exception : le facteur le plus déterminant dans les infractions à la loi est donc bien, et de loin, le sexe masculin de leurs auteurs. Avec cet essai, je voudrais alerter sur les comportements asociaux des hommes à travers leur importance statistique, ouvrir une réflexion sociétale autour de la question de la virilité et nous inviter, tous, à un examen de conscience approfondi.
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Le sexe biologique chez les êtres vivants est apparu il y
a 600 millions d’années1. La procréation « par sexe » n’a pas
toujours existé, elle est une innovation de l’évolution et ne concerne
pas l’ensemble des espèces. La science explique son apparition par
un accroissement des capacités d’adaptation à certains milieux
hostiles. Les mécanismes à l’œuvre sont extrêmement nombreux.
Chez les animaux, de multiples facteurs entrent en ligne de
compte2 : la présence ou non de chromosomes spécifiques et leur
nombre total – il existe une grande variété de caryotypes3 très
différents de ceux des humains –, la température durant le
développement des œufs ou même le stress. Concernant l’être
humain, les scientifiques n’ont pas encore identifié tous les gènes
qui permettent la fabrication d’un sexe biologique. Les recherches
sur le sujet ne cessent d’évoluer. Dans les années 1990, on pensait
que le gène SRY4 (pour Sex-determining Region of Y chromosome)
sur le chromosome Y était le seul responsable de la différenciation
sexuelle puisque, lors de la sixième semaine de vie de l’embryon,
son action oriente les glandes génitales, jusqu’alors indifférenciées,
vers la formation de testicules. Or « il existe de nombreux gènes de
différenciation testiculaire, de même qu’il existe, chez l’embryon
femelle, des gènes qui inhibent la masculinité et induisent la
formation des ovaires5 », précise Marc Fellous, généticien
à l’université Paris-VII. À ce jour, on a seulement identifié trois
gènes ovariens. D’autre part, les cas d’intersexuation (personnes
nées avec des caractéristiques sexuelles qui ne correspondent pas
aux définitions typiques de « mâle » et « femelle ») remettent en
question les frontières bien distinctes entre les deux sexes. Cette
question est épineuse pour les compétitions sportives6 lorsqu’il
s’agit de déterminer à partir de quels critères définir les catégories
hommes et femmes : que faire d’une participante qui aurait la
« carrure d’un homme », des taux d’hormones « anormalement »
élevés et un appareil génital féminin ? Les réponses apportées par
les comités ne cessent d’évoluer et diffèrent des uns aux autres.

Je reviendrai sur ce point de la définition du sexe plus en détail
dans la deuxième partie de cet ouvrage. Les avancées scientifiques
apportent en tout cas de la nuance concernant la notion de sexe
biologique : c’est une donnée qui n’a pas toujours existé dans
l’histoire de l’évolution des espèces vivantes, et dont la réalité
biologique chez l’être humain pose toujours question.
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En France, d’après les estimations présentées dans cet essai, la fin du
« système viriliste » permettrait à l’État d’économiser 95,2 milliards
d’euros chaque année. Au-delà de l’aspect purement financier, des centaines
de milliers de vies seraient sauvées, des souffrances psychologiques et
physiques évitées... La virilité apparaît bien comme une entrave au
développement humain et économique des sociétés.

Ce montant paraît absolument colossal au regard du budget annuel de la
France. Il représente plus d’un tiers des recettes nettes perçues par l’État
chaque année, soit 250 milliards d’euros1. À titre de comparaison, l’ISF,
source de débats publics depuis presque quarante ans, a rapporté seulement
4,1 milliards d’euros en 20172, la réforme de l’assurance chômage doit
rapporter 4,5 milliards d’euros d’ici à 20223 et la fraude fiscale est estimée
entre 25 et 100 milliards d’euros par an.
Le gain potentiel permettrait de transformer la société de façon inédite et
de sortir des politiques de « redressement » qui consistent à augmenter les
impôts et à diminuer les dépenses de l’État – impactant fortement les
services publics –, ou à augmenter la dette publique qui représente
aujourd’hui 100 % de notre PIB, soit 2 415 milliards d’euros4. Il serait ainsi
possible, en une année, à la fois de diviser de moitié l’impôt sur le revenu
(lequel a rapporté 70,4 milliards d’euros à l’État en 20195), de rembourser
la dette des hôpitaux français qui s’élève à 29 milliards d’euros6, de
financer les trois quarts de la relance économique de l’industrie (suite à la
crise du Coronavirus) qui nécessite 40 milliards d’euros7 ou de financer la
quasi- totalité du revenu universel, estimé entre 36 et 42 milliards d’euros
par an.
Il serait tout aussi possible de financer des politiques sociales ambitieuses
qui sont au cœur des préoccupations politiques depuis des années. Le gain
potentiel correspond à la fois aux moyens nécessaires pour éradiquer la
grande pauvreté (estimée à 7 milliards d’euros par an8), combler le déficit
du système de retraite jusqu’en 2030 (qui atteindra 27 milliards par an9),
augmenter de 50 % le budget de la recherche (représentant 49,5 milliards
d’euros par an10), compléter de 15 milliards d’euros par an le budget de
l’écologie (32,2 milliards par an11) pour réussir la transition dans les
transports et le logement, financer en grande partie la prise en charge des
personnes âgées dépendantes (qui s’élève à 30 milliards par an12) qui
doublera d’ici à 2060, etc.
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Le coût de la virilité par Lucile Peytavin, historienne et intervenante au Printemps des fameuses
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