Citations sur Simone Veil, une passion française (11)
Édouard Balladur et Simone Veil ne se connaissaient pas, mais quelques mois suffisent à la ministre pour se convaincre que le Premier ministre possède les qualités d’un homme d’État.
De son côté, Édouard Balladur ne tarit pas d’éloges sur sa ministre d’État : Au fil des mois, nous avons appris à nous connaître ; de ma part et, je l’espère, de la sienne, la confiance est allée croissant. Simone Veil est une femme courageuse, on peut compter sur elle. Sa franchise n’est jamais prise en défaut, elle n’est rien moins que complaisante.
Lutter contre le sida, c’est certes mobiliser des moyens à la hauteur de l’épidémie, mais c’est également réinventer une morale, rappeler que l’homme est homme, pleinement homme, et ne peut se réduire à une maladie, un nombre de globules ou à un qualificatif, comme séropositif ou séronégatif. La réponse sera humaniste ou elle ne sera pas.
La lutte contre le sida a été une préoccupation permanente de Simone Veil. Elle n’a d’ailleurs pas attendu de redevenir ministre pour s’intéresser à cette question. Déjà, lorsqu’elle était parlementaire européenne, elle s’était penchée sur cette question. Elle joignit la théorie à la pratique en allant sur le terrain dans un service d’immunologie dirigé par l’un des grands spécialistes du VIH, le professeur Michel Kazatchkine (futur directeur du Fonds mondial de lutte contre le sida), pour se rendre compte de la vie des malades, de leurs difficultés, de leur solitude.
François Mitterrand est comme les autres : un vieux complètement dépassé. En politique étrangère, il va d’échec en échec. Les gens ont changé ! Ils veulent des leaders neufs. La société a évolué. La droite ne le comprend pas et piétine.
Si tu deviens homme d’État, n’oublie pas que le grand secret de la politique est dans ces deux mots : savoir attendre. Si tu es ministre, souviens-toi qu’on se tire de tout avec ces deux mots : savoir agir.
Alexandre Dumas.
Ce que Paris conseille, l’Europe le médite ; ce que Paris commence, l’Europe le continue.
Victor Hugo
On ne perd d’autre existence que celle qu’on vit et on ne vit que celle qu’on perd.
Marc Aurèle, Pensées pour moi-même (IIe s. apr. J. -C.)
Si chaque histoire est bien entendu unique, il y a là des ressemblances qui font de Simone Veil une Anne Frank de la mémoire française qui aurait survécu, participant à la construction de son personnage à la fois populaire et mythique et devenant bien plus tard, dans ses engagements en faveur des déportés, comme à la Fondation pour la mémoire de la Shoah, une vigie respectée.
Le combat que mena Simone Veil en faveur des femmes est né dans ce rapport à la mère et dans une situation maternelle que la jeune fille jugeait parfois injuste.
Mais la société était ainsi faite dans cette époque troublée de l’entre-deux-guerres où des femmes étaient devenues sous-secrétaires d’État du gouvernement de Léon Blum sans avoir le droit de vote et de siéger au Parlement.
Trop gâtée, Simone le reconnaît volontiers.
La sagesse qui est aujourd’hui la sienne lui permet de se souvenir qu’elle n’a pas toujours été tendre avec son père, contestant – alors qu’elle n’était qu’une jeune adolescente qui ne connaissait que peu la vie – l’autorité de cette figure paternelle, droite et honnête pour voler au secours de cette mère qu’elle aimait par-dessus tout. J’avais l’impression que je vivais mon plus grand bonheur en symbiose avec elle 6, se souvient-elle.