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EAN : 9782070120086
176 pages
Gallimard (14/02/2008)
4.2/5   28 notes
Résumé :
4ème de couverture
"C'est une activité curieuse que celle à laquelle je me livre,je reviens au nimbe des commencements, comme un archiviste halluciné et maniaque, un adorateur nocturne qui voudrait capter dans la ténèbre de son chagrin l'éclat de la lumière des débuts et des seuils. L'histoire est passée, éblouissante, implacable, tragique et elle me laisse seul sur la rive. A moi à qui la littérature a tant donné il ne reste que le recours des mots. Me revie... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
J'ai voulu lire quelques pages de ce livre sans penser le lire immédiatement, juste pour voir, comme je le fais lorsque m'arrive un nouveau livre et puis je l'ai lu cette nuit d'une traite et l'ai fini en larmes.
Hélène est une femme inoubliable pour son ami Philippe le Guillou qui sait par cette belle et bouleversante évocation de leur étroite connivence de 20 années nous la rendre vivante attachante et proche. Elle est une fleur de tempête, une fleur de vent et d'embrun, forte et fragile. L'autre fleur de tempête est sa petite fille Marie qui est née en novembre et qu'elle avait surnommée ainsi. 
«Cette nuit de novembre les vents d'Ouessant et de Molène s'étaient levés, les laminaires dorées avaient surgi des sédiments enfouis de la ville d'Ys, les rafales soufflaient à Camaret dans les ruines du Magnifique, la tempête qui avait tant manqué à Hélène toutes ces nuits où elle avait dormi dans son antre voluptueux de la cité Bergère (à Paris) saluait la naissance de la toute belle, l'immaculée --- la fleur des vents.» p 97 98
Hélène a désiré que ses cendres s'en aillent à «la grâce du vent et des flots» et je trouve que cela lui correspond parfaitement.
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Quand l'auteur entreprend l'écriture de Fleurs de tempête, il fait un constat amer : ce sera le premier livre qu'elle ne lira pas. Elle s'appelle Hélène. Rencontrée un soir d'été à une terrasse de café du centre-ville de Rennes, la jeune femme devient sa plus proche amie, compagne de littérature et d'idées, mais aussi de promenades à Paris et en Bretagne, dans des lieux qu'ils chérissent. Si leur relation naît, alors qu'ils sont tous deux insouciants, c'est ensemble, liés, qu'ils traverseront l'épreuve de la maladie puis de la mort. L'auteur offre, en toile de fond, une Bretagne battue par les vents et les embruns, magnifiée grâce à une écriture subtile. Au fil du récit, les lieux deviennent porteurs d'émotion, symboles de la lutte à laquelle se livre Hélène : son combat contre le cancer. Ce récit révèle un style à la fois fluide et fort. Philippe le Guillou livre un hommage vibrant et lumineux, un « tombeau » empreint de douleur et de délicatesse, à celle qui, pendant plus de vingt ans, l'a accompagné dans sa quête de beauté et de pureté. Un livre qui lui ressemble, un livre qui leur ressemble. de nouvelles « fleurs » que la littérature d'aujourd'hui fait naître dans la tempête.
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« Fleurs de tempête », quel joli titre pour ce récit qui raconte une belle histoire d'amour, ou plutôt d'amitié ? je ne sais pas comment définir le lien qui unissait les deux êtres dont il est question ici. le narrateur a entrepris ce récit peu de temps après la mort celle qui fût son amie pendant plus de vingt ans, Hélène. Pour une raison que l'on devine, leur passion n'était pas charnelle. Ensemble ils aimaient voyager, parler de livres et de musique, refaire le monde. Quand le narrateur a pris connaissance, de la bouche de son amie, du cancer qui rongeait, le ciel lui est tombé sur la tête. Elle occupait tant de place dans son coeur et dans sa vie…

Avec courage et dignité, Hélène s'est battue contre la maladie. le narrateur l'a accompagnée, en second plan car Hélène avait un mari et une petite fille. La seconde partie du récit raconte la lutte d'Hélène contre le cancer et le désespoir du narrateur de voir son amie dépérir de jour en jour.

C'est un très bel hommage, d'une grande délicatesse et écrit dans une langue riche et littéraire. En toile de fond, une Bretagne authentique et sauvage, formidablement bien décrite. Je n'ai pas lu ce livre par hasard, il m'a été conseillé par une amie d'Hélène. Sans doute l'ai-je lu un peu différemment, je n'ignorais pas tout du narrateur et de son amie.


Lien : http://sylire.over-blog.com/..
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Ce livre est une merveilleuse lettre d'amour à l'éternelle absente, il est aussi un « Tombeau »
Une lettre de l'auteur, Philippe le Guillou, à sa muse, Hélène, une jeune femme rencontrée un soir à Rennes et avec laquelle il devait partager vingt années d'affinités électives.
Un grand amour pur et désincarné, de ceux qui demeurent éternels, par-delà la souffrance et la mort.
Parce que la passion de la littérature fut leur premier trait d'union, ce livre scelle à jamais leur amour, « (…) comme un reliquaire de mots et d'images où elle serait enclose et toujours vivante, le premier de mes livres qu'elle ne lirait pas. »
La Bretagne aussi, et plus exactement le Finistère, ce pays des tempêtes et de contes qu'ils portent tous deux dans leur coeur.
Suite sur Lily et ses livres
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…/…
Dans ce texte, Philippe le Guillou rend hommage à la femme que fut Hélène, mais aussi, et surtout, à leur amitié et à ce lien indéfectible, que 20 années n'ont pu distendre. Il fait revivre pour nous, ou pour lui peut-être, leur histoire et leurs marches infatigables dans les rues de Brest, du Faou, de Logonna et de Paris. Ce livre est un condensé de ce qui a fait leur vie pendant toutes ces années : la culture, dans toute sa majesté. Leur amour partagé de la littérature, des textes et de leurs auteurs, de la culture bretonne et celte, du patrimoine historique et particulièrement religieux, leur sens de l'amitié et des rituels amicaux, leur passion pour les marches incessantes à la découverte du patrimoine finistérien et parisien, à la recherche d'éditions uniques… Ces processions au coeur des villes et des campagnes, cette omniprésence de la littérature et la manière qu'a l'auteur de les évoquer m'ont beaucoup touchée. Philippe le Guillou témoigne d'une sensibilité exacerbée par le destin tragique de Hélène.
Pour autant, j'ai souvent été gênée à la lecture de ce récit. Par rapport à la place et au rôle qu'il se donne dans la vie de cette femme, par ce besoin d'évoquer parfois sa douleur (bien légitime au demeurant). J'ai trouvé ce livre parfois un peu déplacé, notamment après qu'Hélène a rencontré celui qui deviendra son mari, Xavier.
Une lecture osée, à découvrir si l'on se sait la force d'affronter la puissance de ces émotions.
Lien : https://itzamna-librairie.bl..
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Citations et extraits (25) Voir plus Ajouter une citation
Hélène a une prédilection pour les berges du Canal Saint-Martin, (...) elle doit trouver à ce coin de Paris quelque chose de plus secret, de mouillé, d’automnal comme dans un pays de flaques et de macérations, loin des grands axes, des perpectives aérées, des tracés plus monumentaux. Il n’y a rien à admirer, tout est à deviner et à sentir. Tout est dans les reflets fugaces, les feuilles amoncelées que l’on brasse, les bougies qui tremblotent sur le zinc des anciens bistrots des mariniers. p 54
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Dans cette cathédrale de Saint Pol de Léon sont conservés derrière les grilles d’un enfeu des reliquaires peints qui contiennent chacun un crâne dont on devine les orbites ou la couleur de vieil ocre cuit à travers de minuscules fenêtres. Les degrés sur lesquels sont rangées les boîtes funéraires portent le nom superbe d’ « étagères de nuit ». Les enfants, les notables, les mendiants, les clercs se retrouvent sur les tablettes de cet étrange ossuaire.
Nous nous sommes arrêtés, fascinés par les chefs, les reliquaires enluminés, dans la pénombre humide, moussue de la chapelle. La fréquentation de la mort, la certitude aussi qu’elle n’est qu’un passage, sont au cœur même de nos fibres finistériennes. Et notre christianisme puise à cette ombre, à ce mystère de l’enfeu et des étagères sacrées.
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Je ne cessais de penser à Hélène perdue pour toujours, au cancer et aux flammes, à la petite qu'elle avait tant voulue et qui restait seule avec son père dans la ville offerte aux vents ; la nuit, dans mes insomnies, et plus encore à l'approche de l'aube, ne doutant pas un seul instant qu'elle fût en vie, je lui parlais là où elle était maintenant, assuré de sa destination lumineuse et certain qu'elle connaissait à sa source le vert éternel de la prairie des frères Van Eyck.
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Les pactes passés dans l’enfance et l’adolescence tout près de la rade de Brest, sur la terre des ancêtres, résistaient à l’usure et aux vicissitudes, ils portaient dans leur blason l’ossature granitique des landes fleuries de bruyères et d’ajoncs, la lumière des flots d’Iroise lorsque l’on glisse vers l’île d’Ouessant.
p 40
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A la mort de mon grand-père maternel en mars 1990, Hélène avait eu ce mot superbe en évoquant la messe d'enterrement dans l'église que frôlait la marée haute : "C'était la continuité de ta légende." Elle disait juste. La mienne était nourrie de vieillards tutélaires et insubmersibles, de chapelles aux plafonds incrustés d'étoiles, de retables d'or, d'ossuaires, de landes, de flots et de jusants. La sienne d'eaux hautes sous les falaises éboulées, de vieux sages volubiles, d'aubépines et de genêts, de tempêtes qui s'enflaient à la ligne des flots, à la suture invisible des îles d'oubli et des cités disparues.
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Videos de Philippe Le Guillou (22) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Philippe Le Guillou
https://www.laprocure.com/product/1495062/le-guillou-philippe-brest-de-brume-et-de-feu
Brest, de brume et feu Philippe le Guillou Éditions Gallimard
©Philippe le Guillou pour la librairie La Procure Animation par Mathilde, libraire à La Procure de Paris
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