Sur les coteaux, un clocher s’élance …
Sur les coteaux, un clocher s’élance au milieu des arbres.
Il pleut. La route grise fend le vert sombre des prairies,
le frisson des nappes de colza, les villages enfouis
sous les toits roses et luisants. Je cherche le lien,
le passage étroit entre les songes qui m’absorbent
et la pâleur d’un jour obstinément lointain.
L’éternité par intermittence – à travers nos sommeils –
derrière la pluie, comme une lueur étrangère
les airs tendus différemment. Et ce chant d’oiseau
‒ dans la cour en arrivant – tard les soir, seul, haut,
résonnant dans un ailleurs soudain si proche.
Qui saisira le moment précis où la feuille se détache, le lien invisible qui retient le fruit ? Plus petit que l'instant, plus fin que la lumière, entre la seconde et la seconde, l'éternel... Lumière de fin du jour, basse, longue et dorée, qui projettes ta gloire sur nos humbles paysages, avant de mourir, accorde-nous la grâce de sentir le fil mince sur lequel nous marchons.
Clarté voyageuse... la vie tremble et se soulève, pour porter par toute la terre
le cri de cette force étrange et muette qui m'aspire vers d'autres éclosions.
...
L'éternité par intermittence - à travers nos sommeils -
derrière la pluie, comme une lueur étrangère
les airs tendus différemment. Et ce chant d'oiseau
- dans la cour en arrivant - tard le soir, seul, haut,
résonnant dans un ailleurs soudain si proche.
La lumière me vient de ton front, de tes mains ouvertes, longues et blanches,
du tremblement d'un voile mince jeté sur la lampe de tes silences.