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EAN : 9782253241485
384 pages
Le Livre de Poche (25/03/2020)
  Existe en édition audio
4.3/5   2356 notes
Résumé :
Six heures du matin, Berthe, cent deux ans, canarde l’escouade de flics qui a pris d’assaut sa chaumière auvergnate. Huit heures, l’inspecteur Ventura entame la garde à vue la plus ahurissante de sa carrière. La grand-mère au Luger passe aux aveux et le récit de sa vie est un feu d’artifice. Il y est question de meurtriers en cavale, de veuve noire et de nazi enterré dans sa cave. Alors aveux, confession ou règlement de comptes ? Ventura ne sait pas à quel jeu de du... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (532) Voir plus Ajouter une critique
4,3

sur 2356 notes
Quoi, tu n'connais pas Mamie Luger ? Tsss ... permets moi de t'dire que tu râtes quelque chose. Laisse-moi te présenter l'animal.
Prénom : Berthe
Surnom : Mamie Luger , elle en a un en sa possession, volé à un Nazi ...
Âge : 102 ans, pas toutes ses dents mais pas d'Alzheimer en vue
Raison de sa garde-à-vue : a défouraillé son voisin et canardé des flics, avec son Luger, donc
Signes particuliers : franc-parler fracassant, humour gouailleux
Hobby : serial-killeuse à l'insu de son plein gré ( ou pas ), aime enterrer des choses dans sa cave et explorer toutes les possibilités d'une pelle …

Tout se passe dans un commissariat avec la garde-à-vue de Mamie Luger, mais le cadre du huis-clos est très rapidement explosé avec les confessions de ladite mamie qui raconte des épisodes marquants de sa vie explosive, dans l'ordre qui lui sied, histoire de balader un peu beaucoup l'inspecteur qui mène l'interrogatoire. S'en suit une sarabande de révélations surprenantes, de dialogues truculents à mi-chemin entre Dard, Blier et Audiard ( pas pour rien que l'inspecteur se nomme Ventura, hein ), portés par la verve et la verdeur de la centenaire.

On s'amuse beaucoup mais à mi-parcours, j'avoue avoir été un peu lassée par la répétition du « protocole » criminel de Mamie. Et c'est là que le changement de braquet de l'auteur arrive à point nommé, insufflant émotion et profondeur. Car derrière la farce, se révèle le portrait d'une femme, libre, anticonformiste, indignée par le patriarcat et la domination masculine qu'il implique. Berthe est une féministe avant l'heure. Et si elle déroule crimes et aveux, elle dévoile aussi les épisodes douloureux de son intimité, notamment une très belle histoire d'amour, inattendue étant donné le profil de la Dame. Mamie Luger a été marquée par les hommes, prédateurs ou lâches, et malgré tout, sa force de vie ahurissante explose à la face du lecteur. Aucune loi ne peut la sauver, mais la morale est avec elle, et le lecteur aussi.

Un roman féministe léger mais pas que, souvent drôle, complètement dans l'air du temps. Très divertissant !

Lu dans le cadre du Prix des lecteurs Livre de Poche 2020, catégorie polar
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Durant sa longue vie, Mamie Luger a flingué à tout va. De préférence les hommes qu'elle a épousé et qui ont eu la mauvaise idée de lui manquer de respect, mais pas seulement. C'est ce qu'elle va confesser longuement au lieutenant de police, André Ventura, avant de tirer sa révérence à sa manière.

Visiblement très inspiré par San Antonio et Audiard (et ses Tontons flingueurs), Benoit Philippon nous convie à une comédie désopilante. Mais tout le sel de ce roman noir ne se réduit pas à tueuse en série de cent deux ans, hilarante, irrespectueuse et mal embouchée. La vielle dame indigne est aussi une femme sensible et une féministe convaincue qui entend lutter contre la domination masculine et la violence inhérente faite aux femmes. Même si ses moyens radicaux ne sont pas des exemples à suivre, on ne peut qu'être d'accord avec cet engagement...
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Berthe, 102 ans, bon pied (au cul !), mauvail oeil, n'est pas une mamie gâteau qui tricote des écharpes à ses petits-enfants en ronflant devant les Feux de l'amour. C'est plutôt un croisement entre Tatie Danielle et Ma Dalton, serial veuve, qui a délaissé l'hydratation de ses géraniums pour arroser de plomb la bleusaille alertée par ses problèmes de voisinage. Inutile de vouloir lui confier des mioches pour les vacances quand il n'y a plus d'école pour s'en débarrasser.
La charmante vieille dame est placée en garde à vue et interrogée par l'inspecteur Ventura. Celui qu'elle surnomme Lino va bientôt découvrir que si beaucoup de gens cachent des cadavres dans leur placard, Mamie Luger préfère les enterrer dans sa cave. Et il y a foule dans les fondations, catacombe privative, ossuaire réservé aux dynasties d'animaux de compagnie et aux maris de mauvaise compagnie. Berthe a enchaîné les mauvais mariages et autant de veuvages plus ou moins prémédités.
Sa vie n'a pas été un fleuve tranquille. Plutôt un torrent déchaîné dont la vieille dame va raconter les nombreux débordements dans une langue crue.
Tartare à la Audiard lors des séquences d'interrogatoire, le récit échappe à la gaudriole san-antoniesque car la biographie macabre révèle une femme libre en avance sur son temps, faiseuse d'ange par compassion, démon radical face aux violences conjugales, les viols et le racisme. L'auteur ne précise pas si Berthe à de grands pieds, mais elle a les idées larges.
Il ne faut donc pas trop se fier à la couverture truculente et plus accrocheuse qu'une édition de minuit qui cherche midi sous un soleil de Plon. Ce qui se passe sous les draps de cette histoire ne relève pas du simple divertissement de transat. Benoit Philippon alterne avec brio les passages très drôles et les épisodes tragiques de la vie de la vieille dame. Son histoire d'amour avec un GI noir est aussi touchante que romanesque. Berthe est un coeur à vif qui porte le cynisme comme une armure.
A l'inverse, il faut oublier le romantisme quand la mamie aborde sans censure ni césure les compétences érotiques limitées et l'anatomie minimaliste de feu certains de ses maris qui lui rendirent le devoir conjugal aussi excitant qu'un sujet de trigonométrie. A défaut d'atteindre le Nirvana, Berthe tombe dans le Grunge quand il s'agit de se faire justice. Et la vieille dame interprète avec certaines libertés le concept de légitime défense pour se débarrasser de ses légitimes à coups de pelle.
Si l'aspect répétitif des crimes m'a parfois un peu lassé, le personnage sans filtre de Berthe est assez irrésistible et tout comme Ventura, je l'aurai bien gracié de ses crimes en lui accordant des circonstances plus amusantes qu'atténuantes.
Mamie Luger apparaissait dans le premier roman de Benoit Philippon "cabossé" qui suivait la cavale d'un couple en cavale évoqué au début du roman. Je vais tâcher de me le procurer. L'auteur est également scénariste et on le sent très à l'aise dans les dialogues jubilatoires du roman et dans sa construction à base de flash-back.
J'ai donc apprécié cette mamie flingueuse. Je plaide coupable.
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Blam ! Blam ! C'est à coups de Luger que Berthe accueille la flicaille qui cerne sa maison. du haut de ses 102 printemps, malgré l'arthrose et ses lunettes en cul de bouteille, elle en a encore dans le coffre ! Mais faut croire que les flics en ont encore plus puisque c'est avec un barouf de tous les diables qu'ils enfoncent la porte. À leur tête, l'inspecteur André Ventura qui dirigera l'interrogatoire. Car, non seulement la vieille dame, désormais en garde à vue, a tiré sur les flics mais aussi sur son voisin. À deux reprises et dans le cul ! Va falloir qu'elle s'explique, Berthe, pourquoi elle a fait ça pendant que Roy et Guillemette, deux fugitifs, se tiraient avec l'Audi dudit voisin. Et va falloir que Ventura soit patient. La garde à vue risque bien d'être longue au vu des secrets bien enterrés que cache Berthe !

Elle a du pep's, la Berthe ! du répondant, de la verve et de l'humour, noir parfois. Parce qu'à 102 ans (on peut dire qu'elle arrive au crépuscule de sa vie), elle en a vécu des choses. Des belles et des beaucoup moins belles aussi ! Ainsi, assise face à l'inspecteur Ventura, qu'elle surnomme affectueusement Lino, elle a de quoi en raconter pendant des heures. Et nous, lecteurs, suivons avec grand intérêt son histoire, loin d'être ennuyeuse d'ailleurs. de sa naissance en 14 à sa rencontre avec Roy et Guillemette, en passant par son adolescence auprès de Nana, sa grand-mère, ses mariages foireux ou ses épreuves, Berthe se dévoile sur un ton haut en couleur et envolé. Cette garde à vue, même si elle ne manque jamais de piquant tant par ces dialogues jouissifs et une joute verbale colorée, laisse entrevoir tout de même quelques lueurs d'émotions. Benoît Philippon, de par sa plume jubilatoire et ciselée, nous plonge dans un huis-clos inoubliable.
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Le choix de Benoît Philippon de nous présenter la " vie " de mamie Luger de façon désopilante aurait pu s'avérer un " fiasco total ". En effet , loin d'être une " comédie de boulevard ", ce roman dramatique va s'appuyer sur l'humour décalé et un style désopilant, pour nous faire rire , certes , mais mettre " le doigt " sur des sujets extrêmement graves de notre société comme les violences de toutes sortes faites aux femmes , l'auto - défense , car ce livre est profondément féministe, beaucoup plus sérieux qu'il n'y paraît au premier abord . Raconter de la sorte une telle " vie faite presqu'exclusivement de drames " relève tout simplement du grand art . Mon attention a été "accrochée " dés les toutes premiéres lignes et ne s'est relâchée qu'à la fin .
Sans arrêt, le drame et , sans arrêt, le comique de situation , de langue , un feu d'artifice des réparties dignes , quelqu'un l'a dit avant moi , de San Antonio et d'Audiard . J'ajouterais que , personnellement , mamie Luger m'a rappelé l'un des personnages des Bodin's par sa gouaille, son assurance , ses apparentes bonne humeur et joie de vivre .Et pourtant , quelle sensibilité cachée derrière cette inénarrable gouaille , ce culot monstre , ces certitudes que seule une solide expérience de la vie , c'est à dire un âge plus qu'avancé ,permet de " balancer sans filtre " comme on dit aujourd'hui .
Ce qui n'aurait jamais pu recevoir un écho favorable avec une héroïne plus jeune , va faire mouche avec " Mamie Luger " toute acquise à notre cause de par sa personnalité hors norme ....et ses 102 ans...C'est mon avis .Vous me direz mais , avant , il faut lire....ou avoir lu .Et si vous n'avez pas lu , mon conseil sera de vite mettre ce livre dans vos bagages pour les vacances .
Un langage un peu cru , des scènes difficiles prennent une toute autre allure sous la plume de monsieur Philippon , son habileté à " jouer " avec les mots , avec les phrases , fait mouche à chaque fois et nous conduit à une réflexion finalement plus pertinente quant à la gravité des faits . A force de lire , dans la presse , des faits divers plus dramatiques les uns que les autres , on finit par " s'y habituer " et les banaliser....
Alors , c'est vrai , on se " marre " , mais , comme Ventura , ou Beyoun , on finit par éprouver plein de "choses positives " , de compassion pour Berthe et on souhaite plein de bonheur à Roy et Guillemette .....Et que dire de Berthe et Luther ?
Ce roman est à lire ....Mamie Luger , c'est un cas ....hélas, pas unique. Tenez , un exemple "Mamie " , oui , bon , c'est à cause de son âge qu'on l'appelle comme ça....parce que mamie , personne n'a pu le lui dire , elle n'a jamais eu d'enfants donc pas de petits enfants non plus ...Au village , elle n'est pas trop en odeur de sainteté......Seule , toujours seule ....Pris de remords , vous envisagez de lui rendre visite ? Belle idée mais ....Attention, vous pourriez " morfler " . Mamie , non , le Luger , oui ....Et vous allez voir , elle vise plutôt bien ....Je vous aurai prévenus.....surtout les hommes , du reste .
" Cette petite vieille à un don pour passer d'une humeur à une autre , une vraie douche écossaise " ( p347). Au village , c'est " la Veuve Noire " . Vous savez tout . Bonne lecture et , après, croyez- moi , vous regarderez les vieilles dames avec plus ......
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Citations et extraits (214) Voir plus Ajouter une citation
– Il n'y a pas de RTT dans mon métier.
– Viens pas m'jouer du violon, quand j'ai commencé à travailler, on n'avait même pas les congés payés, donc ta complainte de feignant de syndicaliste, elle m'émeut pas plus que les vœux de Mireille Mathieu.
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Sa mère a tenu son foyer comme bon nombre d'autres femmes à l'époque : sans mâle et sans une pointe d'amour. Quand la moitié de la France se fait dézinguer dans les tranchées, on a du mal à dessiner des arcs-en-ciel dans la chambre de sa môme qui vient de naître.
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Vrombissemnet de moteurs, crissements de pneus, rugissement de sirénes. Derrick en direct dans son jardin.
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En temps d'guerre, t'as une arme, tu t'défends avec , point. Tu cherches pas à savoir si elle vient de Twaïwan ou d'une usine franchouilarde. Le chauvinisme, tu t'le gardes pour quand t'as sauvé tes miches.
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A quatre-vingt-dix-huit ans, on bouffe son gâteau d'anniversaire à l'heure qu'on veut, c'est le privilège de l'âge.
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Videos de Benoît Philippon (29) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Benoît Philippon
Extrait du livre audio « Mamie Luger » de Benoît Philippon lu par Fabienne Loriaux. Parution numérique le 25 janvier 2023.
https://www.audiolib.fr/livre/mamie-luger-9791035411961/
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