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Critique de Wyoming


Beaucoup de plaisir à lire ce livre qui traite avec un humour assez fin des situations dramatiques : relations de couples en échecs, viols, chemins vers la prostitution, trafic de drogue, justice et ses décisions hasardeuses, féminisme, errances diverses.

On suit le héros, Gus, son parcours de raté conscient, donc pas complètement raté puisqu'il est capable de prendre des décisions qui ne sont pas toujours les bonnes. Il est très attachant Gus, c'est un gentil, pas aussi minable qu'il le croit et l'auteur touche ainsi fort bien aux déficits de confiance dont souffrent des hommes et des femmes, qui les empêchent d'avancer dans la vie au lieu d'en subir les aléas.

On suit aussi celle qui donne son titre à ce roman, Emilie, fille de Gus, adolescente de 14 ans qui va bien grandir en une journée et découvrir au moins l'amour parental. C'est une génération Z, pas idiote mais qui n'a encore pas compris ce qu'étaient les vrais sentiments.

On en suit d'autres aussi, très divers, Cerise venue à la prostitution tranquille, sous la protection gratuite de George, propriétaire du bien nommé Love Hôtel, qui protège aussi un brave SDF, Boudu "sauvé des eaux, mais pas de l'eau d'vie", et puis un couple adultérin dont la femme est la véritable héroïne, devenue capable de se déterminer hors des sentiers sociétaux et de leurs convenances.

Et une autre femme, Fatou, migrante violée, qui campe un très beau personnage, elle perd les eaux mais jamais la tête et joue donc un rôle essentiel dans ce huis clos pathétique.

Et enfin, Mia, la négociatrice dans cette prise d'otages insolite au coeur du Love Hôtel. C'est une vraie battante, consciente que son job a pris le dessus sur sa famille. Elle devra elle aussi reconsidérer sa vie.

J'ai failli oublier les médias et leur soif de croustillant à servir en direct, quitte à causer plus de mal encore, incarnés par un pseudo journaliste du trottoir, lui aussi bien dans son rôle.

Alors, bien sûr, c'est invraisemblable cette prise d'otages bon enfant qui compte quand même quelques morts, mais Benoît Philippon lui donne une dimension glorieuse, pleine d'humour, de tendresse et de drames, on peut donc rire ou pleurer en suivant les pages de Petiote.
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