Plumes de sang

C'était l'été de mes onze ans. par une journée de soleil brulant, mon oncle Donald et moi marchions pieds nus sur la plage. Nous parlions de tout, de rien, quand pour une raison qui m'échappe encore aujourd'hui je me suis rendu compte que je n'avais pas d'ombre. Inquiéte je me suis arrétée pour scruter le sable à mes pieds, devant moi, à ma droite, à ma gauche, mais il était vide, sans l'ombre de ma silhouéte. Lentement je me suis retournée, et n'ai découvert aucune confirmation de ma présence.
"je dois être morte, ai-je dit à mon oncle. Je n'existe pas"
En riant, il m'a répondu : "ton ombre est sous tes pieds, tu ne peux pas la voir. C'est ce qui arrive à midi, quand le soleil se trouve juste au dessus de ta tête. Un jour viendra, tu verras, où tu sauras vraiment que tu es vivante." m'avait promis oncle Donald.
Ce jour, je l'ai attendu des années.
Et puis, ilm a surgi, lui, l'inconnu, et j'ai ressenti comme une libération, un épanouissement. Telle une fleur qui s'ouvre sous le soleil. Il m'a donné tout à la fois substance et subsistance ; il m'a donné la vie.

Depuis que tu es gosse, je n'ai jamais cessé de te dire que je sais tout, et même plus. Tu n'as jamais voulu me croire.

Quiconque souhaite garder un secret doit dissimuler le fait qu'il en posséde un.