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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Autant le dire d'emblée, j'ai adoré ce roman noir.Je connaissais un peu l'auteur pour avoir lu et apprécié "des forêts et des âmes "et j'avais été transporté dans ce récit par une écriture de grande qualité et très efficace, mais pas le moins du monde pompeuse.Il est donc tout à fait naturel de retrouver cette "facilité d'expression écrite "dans cet ouvrage et c'est un grand bonheur.
Ensuite,il y a l'intrigue ou plutôt les intrigues qui vont se démêler sous nos yeux.Pas des intrigues destinées à "noircir du papier",non,des intrigues sordides ou passionnelles, mises en place comme des notes de musique sur une partition.Malgré les déplacements,les changements de lieu,d'époque, de contexte,aucun risque de confusion tant la maitrise de l'auteur est parfaite,on quitte un chapitre pour retrouver son thème un peu plus tard, subjugué par ce qui vient de se passer,impatient de savoir ce qui va arriver.Du début à la fin....
L'un des grands thèmes abordés, c'est le "déplacement forcé "(!!!!) de jeunes réunionnais dans quelques départements français dont la Creuse,cadre d'une partie du récit. Déplacement officiellement réalisé pour repeupler des zones géographiques victimes de désertification, Officieusement,pour des raisons sans doute moins avouables...Etant creusois,ayant connu certains de ces jeunes,vous comprendrez mon intérêt pour ce douloureux sujet.
Enfin,il y a ces personnages,éblouissants ou odieux, en tout cas magnifiquement dépeints dans le rôle qui leur est dévolu. Léonardi,le Corse au grand coeur et son adorable grand-mère ,Rémi ,l'adolescent si proche de sa mamie Simone,dite "Pythagore" et,en écho,Jean Toussaint séparé sans vergogne par des lois iniques de sa tendre grand-mère Mamilouise....Et Thierry?ange ou démon?je garderai pour moi ma petite idée mais qu'il est difficile de rester objectif quand la fiction se confond avec sa propre histoire. Et quelle belle équipe de policiers...Et Eliane...
La qualité d'un roman noir est de mettre en avant l'homme dans tout ce qu'il a de pire et le challenge est relevé avec brio dans" ces vents mauvais".Ce roman n'est pas violent,brutal,il est plus que ça, humain....tristement humain,hélas.
Ne le laissez pas passer,ce serait dommage,car on en sort vraiment "enrichi",interpellé, questionné, bousculé dans nos convictions humanistes.
1960,c'était hier,j'avais 7 ans ,et des petits réunionnais .....


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Excellente pioche que ce livre , trouvé d'occasion! Je ne connaissais pas son auteure, qui, comme le personnage principal récurrent, le commandant Leoni, est d'origine corse et vit à Lille.

Tous les critères qui, selon moi, concourent à offrir au lecteur un très bon roman policier sont ici réunis : des personnages fouillés et intéressants, une enquête passionnante, une belle écriture personnelle , et des thèmes sociétaux forts.

Je n'entrerai pas dans le détail de l'intrigue, comme d'habitude. Je vous livrerai seulement quelques aspects : la honteuse affaire des Réunionnais de la Creuse ( la responsabilité morale de l'Etat a été reconnue seulement en 2014) , la haine raciale, des disparitions inquiétantes mais des vies invisibles...

On ne va pas se mentir, l'ambiance est très sombre. Heureusement, des rayons ensoleillent le livre: l'humanité, le charisme de Leoni, la solidarité de son équipe. Et cette écriture! Originale, humoristique, incisive. En deux lignes, l'auteure sait rendre une atmosphère ou brosser un portrait saisissant de vérité. Voici, par exemple, ce qu'elle écrit à propos d'une femme , professeur de Mathématiques à la retraite, luttant pour la protection des oiseaux: " Colette Chabroux leva ses yeux clairs et scruta le ciel (...) Avec ses cheveux gris, coupés court sur son crâne à la complexion délicate, elle semblait une grue aux aguets ".

L'auteure parvient parfaitement à nous capter, nous interroger sur les cruautés du monde, au travers de ses personnages . Je garderai surtout ton image émouvante, Jean-Toussaint. La puissance de l'amour...

Je me réjouis de retrouver le commandant Leoni, car pas moins de cinq autres volumes lui sont consacrés. Cela me permettra de le connaitre mieux, notamment d'apprendre ce qu'il est advenu de certains membres de sa famille.
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Un commandant chargé d'enquêter sur le cadavre d'une jeune femme, un tagueur de seize ans, un petit ‘Réunionnais de la Creuse' * (selon la formule consacrée) et quelques autres personnages dans cette intrigue aux ramifications multiples.

Les trois premiers ont pour point commun d'avoir des grands-mères formidables, à qui ils doivent beaucoup. L'ado ne le sait pas encore, mais on va assister avec lui à l'éclosion d'une belle complicité inter-générationnelle. Et ce sont sans doute les moments en compagnie de Rémi et de son aïeule Colette (un peu vargassienne, la dame) que j'ai préférés dans cet ouvrage, très riche par ailleurs.

Je ne sais pas pourquoi je n'avais jamais entendu parler de cette auteur talentueuse, alors que nous sommes si nombreux sur Babelio à être friands de bons polars et que le bouche à oreille y fonctionne très bien.

Si j'étais l'éditeur, je n'aurais pas mis ce mot de Bussi en bandeau d'accroche, mais la recommandation d'un auteur un peu plus ‘rebelle', genre Ledun, Lebel, Norek (qui sont pour l'instant un chouïa moins connus, ceci explique cela ?).
Et plutôt que ‘addictif', j'aurais dit que ce roman était ‘politique, social, engagé'.

L'auteur dézingue nos dirigeants (et pas seulement les petits derniers en date, on fait un voyage dans les années 60, aussi), les libertés qu'ils prennent avec l'individu pour servir des intérêts généraux discutables. Elena Piacentini s'en prend aussi, parmi d'autres sujets d'actualité, à la banalisation de la haine et du passage à l'acte, et à notre éco-(ir)responsabilité.

« ‘Liberté, égalité, fraternité', hein… Ses lèvres s'étirèrent en un sourire désabusé. ‘Avec de vrais morceaux d'idéal dedans'. A quel moment la devise s'était-elle vidée de sa substance, il n'aurait su le dire. Ce matin, elle lui apparut comme un slogan publicitaire vantant les mérites d'un produit dont la formule n'avait jamais existé, que nul n'avait plus l'ambition de mettre en fabrication. L'arche de la république était vaste. Haut, son fronton. Mais le passage de plus en plus étroit. J-T., M., J. et tant d'autres ne l'avaient jamais franchi. Ils avaient grossi l'armée de ceux, toujours plus nombreux, condamnés à grignoter en périphérie du mythe. »

Vite, un autre ouvrage de l'auteur ! J'adore ces bouffées d'air frais via des discours désabusés, lucides, et paradoxalement porteurs d'espoir.
___
* pour un bon aperçu du sujet, ce roman jeunesse :
'L’île de mon père', Brigitte Peskine (Casterman, 2005).
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Dans les caves d'une maison en démolition, la découverte d'un corps en position de gisant permet à Leoni de rouvrir un dossier de disparition. le policier et son lieutenant Thierry Muissen se retrouvent aspirés dans une enquête où s'entremêlent plusieurs destins, dont ceux de Jean-Toussaint, Mamilouise et Marie-Eve.
Au début, il y a le couteau qu'un gosse doit cacher dans un arbre, sur une île lointaine. À l'arrivée, cinquante ans plus tard, il y a un cadavre scalpé dans une cave de Roubaix. Leoni arrive alors bien trop tard pour protéger et servir. Tout juste pour compter les morts, chercher pour eux la justice, et comme toujours trembler pour les siens.
Septième aventure du commandant de police corse à Lille. Et je ne m'en lasse pas. Elena Piacentini est une des auteurs que je suis depuis ces débuts. Oui déjà 9 ans que je trouve son personnage , ses personnages attachants. Elena a trouvé son double dans le personnage de Pierre-Arsène Leoni. C'est certain. Léoni "est habité de convictions fortes, le sens de l'amitié, de la justice, même si tout cela n'est pas toujours compatible avec la loi. Il est donc bourré de contradictions, mais il sait les assumer "  nous disait notre auteur, il y a quelques jours, lors du lancement de Aux vents mauvais. Mais il y a, certainement aussi, un peu de notre auteurs dans les proches de Léoni et dans son équipe de flic.
Justement cette équipe parlons en. Elle me fais bien penser à celle d'un commissaire bien connu. Un certain Adamsberg. Vous qui adoré retrouver ce groupe de policier, vous allez aimé les enquêtes de Léoni. Il y a du Fred Vargas chez Elena Piacentini. Et personnellement j'aimerai qu'elle connaisse le même succès.
On retrouve aussi dans chacun de ses romans , le goût de l'auteur pour les intrigues complexes au dénouement inattendu.
En plus de l'enquête policière, Elena porte un regard sur notre monde. Je ne sais pas si le but le l'auteur est de dénoncer les dérèglements de notre société. Ce qui est sur c'est qu'elle nous les fait voir. Elle se pose en observateur de son temps. Elle réveille notre mémoire et notre conscience citoyenne.
Dans chacun de ses romans, elle pointe du doigt une injustice, un dysfonctionnement, les improbités. Dans Des forêts et des âmes, c'est le lobby des laboratoires pharmaceutiques et leur leadership qui était mis en avant. Dans Carrières noires c'est les politiciens véreux rompue à toutes les magouilles qui occupe le haut du pavé....
Le politique, le social, l'économie sont au coeur de ses romans.
Ici c'est une infamie de notre histoire contemporaine qui nous est raconté. Il y est question d'une page sombre de l'histoire, largement méconnue : Quand dans les années 60 et 70, des centaines d'enfants réunionnais ont été déracinés dans le but de repeupler les campagnes françaises.
Elle va nous conter cette histoire à travers les yeux de Jean Toussain. Un petit gars arraché à son île et à ses proches qui va tenter de grandir en France loin des gens qu'il aime. Un jeune garçon déraciné qui se raccroche à la vie grâce à l'amour qu'il porte à Marie Eve et au rêve de retourner vieillir ensemble sur à la réunion, son paradis perdue.
Et dieu qu'il est émouvant ce Jean Toussain dans sa recherche de Marie Eve et des ses amours évanouies.
Et puis...Un roman Elena Piacentini ne serait pas un roman extraordinaire  sans cette écriture  unique et si singulière.  Cette plume qui transpire l'humanité, j'ai envie de dire l'humanisme. Car je le crois vraiment  que notre auteur est une écrivain humaniste. Car tel un philosophe, elle place l'homme et les valeurs humaines au-dessus de toutes les autres valeurs.
Oui la plume est unique et singulière, emplie de lyrisme et de poésie. Les mots chantent et s'entrechoquent. Elena cisèle ces phrases, elle les sublime par sa prose parnassienne. C'est un véritable plaisir de lecture. Un régal à lire.
Aussi si vous devait lire un livre en ce début d'année. Pas d'hésitation. Aux vent Mauvais, nuls doutes, il faut vous atteler.
Ok, j'arrête de suite mes alexandrins bancals. Mais vous de votre coté, promettez-moi de découvrir de toute urgence cet auteur de talent.
En plus vous n'aurez pas d'excuses ces précédents romans sont en poches.
Lien : https://collectifpolar.com/
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Le roman noir utilise l'Homme dans tout ce qui fait de lui un être doué d'humanité. Il emploie le monde tel qu'il nous est offert et tel que nous le construisons et en extraie les quelques gouttes qui transforment parfois un être vierge en un monstre.

On ne naît pas monstre, on le devient.On ne choisit ni sa famille, ni le lieu où on voit le jour et le destin est injuste et parfois cruel : il décide en priorité de la personne que nous allons devenir, sans logique ni raison aucune. La première partie de notre vie est subie, le libre arbitre vient plus tard.

Ainsi naissent les monstres et ainsi ont-ils provoqués toutes ces réflexions sur la différence entre l'inné et l'acquis.

Elena Piacentini joue avec ce contraste tout au long de son roman. Elle l'utilise pour sculpter ses personnages. de la pâte à modeler qu'elle façonne à volonté selon leurs origines et leurs histoires. Leurs destins, pour la plupart tragique, sont autant de vies disparates et d'exemples de ce qu'une éducation peut engendrer : du bon ou du mauvais. Une brise ou une tempête.
La brise, c'est cette humanité profonde qui se dégage des hommes et des femmes qui traversent ce roman. C'est cette richesse d'âme qu'ils possèdent et ces fantastiques rapports humains que certains d'entre eux échangent. C'est cette compassion pour leurs faiblesses et cette douceur qui exsude des mots de l'auteure.

La tempête c'est cette haine qu'elle pointe du doigt, cette intolérance et cette ignorance de l'Autre. C'est cette peur de la différence qui manipule les esprits étriqués et enfante des actes inconcevables. C'est aussi ces manipulations politiques à buts lucratifs qui arrachent des centaines d'enfants réunionnais à leurs familles afin de combler une désertification locale. Un exode en remplace un autre. Une déportation organisée et légale presque oubliée cinquante ans plus tard.

Elena Piacentini a trouvé là un équilibre solide. Son roman est le parfait paradoxe entre un zéphyr apportant doucement générosité et amour et une bise froide et glaciale charriant ce que l'homme a de plus vil.

Dans un courant d'air, l'auteure corse a apporté l'émoi qu'un excellent roman noir doit contenir. Elle a fait tomber quelques gouttes de pluie acide sur un gouvernement manipulateur et elle a enveloppé mon âme d'une douce brume, emportant alors qu'elle s'éloignait, quelques unes de mes larmes versées pour son talent.
Lien : https://sous-les-paves-la-pa..
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On retrouve un corps dans une maison promise à la démolition. le commandant Leoni et son équipe font le lien avec la disparition inexpliquée de Jessica, 17 ans, qui vivait en foyer. Tandis qu'il se lance dans cette enquête, il s'inquiète pour Thierry Muissen, son adjoint qui a disparu de la circulation. En parallèle, le récit nous fait suivre Rémi, un ado confié par ses parents dépassés à sa grand-mère, une retraitée qui espionne son nouveau voisin, et Jean-Toussaint, arraché à sa Mamilouise pour, à l'instar de nombreux enfants réunionnais dans les années 60, être envoyé repeupler les campagnes françaises. Placé chez un paysan creusois, il n'a de cesse de retrouver Marie-Eve, sa compagne d'infortune qui est employée comme bonne à tout faire.

Un récit complexe, aux multiples intrigues, mais dont les personnages, nombreux, ne peuvent qu'attirer la sympathie du lecteur, dont les grand-mères : mémé Angèle pour Leoni, Mamilouise pour Jean-Toussaint et celle de Rémi, une ancienne prof de maths que son petit-fils surnomme Pythagore. Et puis ces destins entrecroisés, ces coups que porte la vie, le rapt de ces enfants réunionnais, l'enfance volée de Muissen, les jeunes filles assassinées, et, malgré tout, l'amour, celui des grands-mères et celui qui lie Leoni à Eliane, la médecin légiste. Comme une lueur à l'horizon un après-midi, dans la morosité ambiante.

Lien : http://usine-a-paroles.fr/le..
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Merci Elena Piacentini pour votre écriture, et surtout votre humanité. Plus je lis cette auteure, plus je l'apprécie. Je vous ai déjà parlé de ce commandant corse, Pierre-Arsène Léoni. Au fil des tomes, l'auteure fouille et approfondit sa personnalité ainsi que celle des gens qui l'entourent... sa famille, ah Mémé Angèle !, et son équipe de flics, chacun avec une histoire, tous très attachants, … et puis au fil des enquêtes, on rencontre d'autres personnes, souvent cabossées par la vie, mais souvent avec une belle âme. Et là avec "Aux vents mauvais", on atteint des sommets ! Les intrigues, comme toujours, bien menées, intéressantes.... particulièrement intéressantes car souvent, ou plutôt toujours, basées sur des faits réels, de société, scandaleux et qu'Elena Piacentini dénonce au travers de ses romans policiers. Ça j'aime beaucoup. Ici, le scandale de la la déportation d'enfants réunionnais vers la métropole de 1966 à 1982.
"De 1963 à 1982, au moins 2 150 enfants réunionnais « abandonnés ou non » et immatriculés de force par les autorités françaises à la Direction départementale des affaires sanitaires et sociales, furent déplacés par les autorités dans le but de repeupler les départements métropolitains victimes de l'exode rural comme la Creuse, le Tarn, le Gers, la Lozère, les Pyrénées-Orientales. Ce déplacement d'enfants fut organisé sous l'autorité de Michel Debré qui était à cette époque député de la Réunion". Wikipédia.
Un vrai scandale, où l'humain et la dignité sont complètement niés.
J'ai lu avec beaucoup de plaisir encore cette enquête de Pierre-Arsène Léoni et je vous l'avoue, beaucoup d'émotion. Quelques larmes à la fin. Cela m'arrive rarement de pleurer en lisant un livre, mais là... Pierre-Arsène Léoni et Jean-Toussaint sont parvenus à m'émouvoir énormément. A lire absolument !! Excellent.
Lien : https://mapassionleslivres.w..
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Cela faisait quelques temps que je remarquais les romans d'Elena Piacentini et c'est la parution d'Aux vents mauvais qui m'a permis de la découvrir.

Le roman policier est mon genre littéraire préféré. le « problème » est qu'à force d'en lire, mes attentes sont de plus en plus élevées. Et je dois dire que ce titre fut une très belle surprise. En premier lieu, on remarque que la plume d'Elena Piacentini est très riche. Aucun mot n'est choisi au hasard. Nous passons d'un personnage à l'autre avec curiosité et facilité. Et quels personnages ! Chacun a su me fasciner, aussi bien Colette, la vieille dame et ex-professeure de mathématiques qui adore espionner à sa fenêtre, Jean-Toussaint et son aimante grand-mère MamiLouise ou encore Pierre-Arsène, l'enquêteur…

Du côté de l'intrigue, Elena Piacentini a choisi de nous parler d'un fait assez méconnu de l'Histoire mais pas moins révoltant. Les thématiques abordées sont captivantes, j'ai aimé les découvrir à travers le genre policier/roman noir. L'histoire est bien menée, on part d'une disparition d'adolescente pour se diriger vers un sujet d'une plus grande ampleur.

En conclusion, ce roman est à mes yeux une réussite, très différent de ce que j'ai pu lire jusqu'à présent. Une plume à suivre !
Lien : http://romansurcanape.fr/aux..
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Aux Vents Mauvais
Elena Piacentini
Éditions Au-delà du Raisonnable 2017

Les Vents Mauvais, ce sont ceux qui font chanceler l'âme de Pierre-Arsène Leoni, qui, à la réflexion, ne tient pas le premier rôle dans ce roman. Ou plutôt, qui le partage plus que jamais avec son équipe, comme un tout vivant mais aussi avec un personnage magnifique, Jean-Toussaint, petit Réunionnais abandonné à son sort au fond de la Creuse dans les années 70.
L'équipe de Leoni se trouve chargée de l'enquête lorsqu'une équipe de démolisseurs découvre un corps momifié dans la cave murée d'une maison abandonnée depuis plusieurs mois en banlieue de Lille. La grande jeunesse de ce corps supplicié, son abandon, émeuvent Leoni à la limite de ce qu'il peut supporter. Sans l'amour inconditionnel de Mémé, sans les menottes potelées de sa fille, sans la passion d'Eliane, Leoni abandonnerait sans doute sous la morsure des vents mauvais.
La suite de la chronique sur le blog de Jeanne Desaubry

Lien : http://jeanne.desaubry.over-..
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Cela commence par la découverte du corps d'une jeune femme, dans une maison abandonnée de la banlieue de Lille. le service scientifique de la police réussit à l'identifier, c'est une jeune fille qui avait disparu quelques mois plus tôt, disparition qui avait été simplement enregistrée par la gendarmerie, sans aucune investigation supplémentaire.
Le commandant Pierre-Arsène Leoni décide de reprendre l'enquête, car il n'admet pas qu'on ne cherche pas à savoir qui a tué cette femme, et pourquoi. Au fil des pages, l'enquête est entrecroisée avec le récit de la vie de Jean-Toussaint, un jeune homme originaire de l'île de la Réunion, et au bout du roman ces deux voies/voix convergent vers une même vérité qui est la solution de l'énigme.
L'intrigue est très bien agencée, les événements se succèdent dans une suite logique. Les différents récits se mêlent à l'aide de chapitres courts qui rendent la lecture facile, on peut la laisser et la reprendre sans difficulté.
Comme dans beaucoup de romans policiers actuels, les soucis personnels des enquêteurs viennent interférer avec l'enquête policière proprement dite. Cette fois ce ne sont pas les problèmes du personnage principal qui sont évoqués, mais ceux de son lieutenant Thierry Muissen, lequel va se faire justice par des moyens pour le moins discutables, et à mon avis assez peu vraisemblables (mais cette opinion n'engage que moi…)
Les personnages principaux sont très vivants et bien dépeints, parfois même avec une pointe d'humour : c'est le cas de Colette Chabroux, grand'mère écolo fanatique qui joue les « Miss Marple » tout en essayant de gérer son petit-fils adolescent et de protéger la faune et l'environnement.
Plusieurs thèmes apparaissent en filigrane tout au long du livre, dont au moins deux sont à rapprocher de la biographie de l'auteure : la Corse tout d'abord, présente dans le personnage de Pierre-Arsène et les proverbes qui émaillent sa réflexion.
Le thème de la grand'mère ensuite : il n'y a pas moins de trois grand'mères dans le récit, et toutes trois sont des personnages bienveillants : MamiLouise pour Jean-Toussaint, la grand'mère de Pierre-Arsène (un peu curieux ce policier qui vit avec sa grand'mère et sa fille, sans épouse ni compagne… la situation résulte sans doute d'événements survenus dans les enquêtes précédentes que je n'ai pas lues, mais je vais y remédier…), et Colette Chabroux déjà évoquée.
Enfin l'ensemble du roman fait référence à des thèmes de société : la haine brutale portée par certains groupuscules extrémistes, d'une part, et surtout l'affaire dite des « Réunionnais de la Creuse », que j'ai découverte en lisant ce livre.
Je n'ai qu'une réserve à formuler pour mon compte personnel, elle concerne le style utilisé par l'auteure : par moments elle utilise des images ou des métaphores à la limite de la poésie qui, si elles ont une valeur artistique réelle, ne sont à mon avis pas adaptées à l'écriture d'un « polar ». Pour exemple, la phrase initiale du premier chapitre :
"Jean-Toussaint a trié le grain de ses souvenirs, frotté sa mémoire jusqu'à la trame et retroussé le passé."
Mais là aussi, je ne fais qu'exprimer une préférence personnelle…
En définitive j'ai aimé ce livre et je le conseille à la fois comme distraction et sujet de réflexion.

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