Le commandant de police Pierre-Arsène Leoni, un Corse parachuté à Lille, veuf, orphelin, père d'une petite fille gardée par sa grand-mère, enquête dans nos belles forêts vosgiennes, où l'on croise même une voiture « estampillée » ASNL.
Une agent de son service, Aglaé Cimonard, surnommée Fée en raison de ses superpouvoirs numériques, a été victime d'une tentative d'homicide liée aux recherches qu'elle menait secrètement « contre » un centre de soins psy pour adolescents.
C'est ce centre, « sponsorisé » par un grand laboratoire pharmaceutique peu scrupuleux, qui se trouve dans les forêts vosgiennes. C'est ce centre qui met à mal le supplément d'âme de ses pensionnaires. D'où le titre :
Des forêts et des âmes.
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Leoni progresse pas à pas, au péril de sa vie. Droit, émouvant, motivant, réconfortant :
- Sa jeune collègue) Je ne sais pas si je vais pouvoir supporter ça. A la fin, tous ces visages, c'est un peu comme si on se trimballait en permanence avec son cimetière personnel, non ?
- (Leoni) C'est pas faux. Mais les morts auxquels on a rendu justice sont paisibles. Ce sont les autres qui nous hantent. Même dans les cimetières, il y a des allées gaies et des allées tristes.
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C'est la très belle critique de @Michel69004 parue ces jours-ci sur un autre roman du même auteur,
Les silences d'Ogliano, qui m'a poussée à emprunter
Des forêts et des âmes. Je ne regrette pas.
Elena Piacentini nous questionne sur notre vigilance, surtout quand la santé de nos enfants est en jeu, ceux qui ont « un grain », ceux que la norme exclut. Ne faut-il pas « ouvrir son esprit plutôt que de mettre leurs cerveaux sous contrôle » ? « Si Mozart, Einstein,
Van Gogh ou
Hemingway avaient eu trois ans aujourd'hui, peut être auraient-ils été gavés de ces pilules du bonheur »...
Ce roman, c'est le procès, sans angélisme ni manichéisme, de la « chimie », utilisée à mauvais escient, sur nos enfants. Trois adolescents cabossés, patients de cette clinique, qui prenaient un « médicament » susceptible d'entraîner des « réactions paradoxales », ont disparu. La standardiste est retrouvée, sans vie. A qui profite le(s) crime(s) ?