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sur 92 notes
Mathilde a gommé de sa mémoire une journée d'été traumatisante. Ce jour-là, trente ans plus tôt, elle est tombée de vélo, et sa professeur de musique (véritable 'grande soeur' pour elle, enfant unique) a disparu dans la nature. Mathilde avait neuf ans.

Depuis, elle a rejoint la police, au grand dam de son père architecte.
Elle est devenue très proche de Lazaret, son chef de groupe. Celui-ci semble avoir découvert pas mal de choses sur cette zone d'ombre. Mais la vérité implique tellement Mathilde, ses proches, les gens qu'elle a côtoyés et aimés durant sa jeunesse, qu'il appartient à la jeune femme de remonter le fil. Seul ce travail, qui s'apparente à une psychanalyse, peut lui permettre d'affronter l'inconcevable.

Je lis cette auteur pour la troisième fois.
Les sujets d'Elena Piacentini varient ; il est question cette fois de transgénéalogie.
Nous ne naissons pas vierges de toute histoire : nous avons hérité de drames, 'fautes' de nos parents et de leurs ancêtres - parfois tellement honteux/douloureux qu'ils sont indicibles, étouffés, transformés.
« C'est un putain de sac à dos que tu te coltines, mais... Mais la plupart des choses que tu as mises dedans ne t'appartiennent pas. Tu sais quoi ? On va l'alléger, faire le grand ménage de printemps. »
Où Mathilde a grandi, les rancoeurs entre familles sont tenaces, sur plusieurs générations. A l'échelle d'un village, les coups bas de la seconde Guerre mondiale restent bien présents dans les esprits.
Cet aspect rappelle les délicieuses ambiances (avec vieilles histoires, secrets enfouis, vengeances) de romans de Pierre Magnan, Sébastien Japrisot, Pierre Pelot...

La plume est riche mais sans ostentation, les propos pertinents, les images & odeurs sont évocateurs. Je serais presque d'accord avec l'accroche de Bussi sur la première de couverture : 'La plume la plus sensible du roman policier féminin'. Mais pourquoi 'féminin' ? Je dirais 'une des plumes les plus sensibles du roman noir'. Et je comparerais à la géniale auteur Séverine Chevalier (La Manufacture de livres).
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Disons-le d'entrée, ce roman d'Elena Piacentini atteste d'une jolie écriture... mais les thrillers nous ont habitués à un style plus simple, nous coulant dans une facilité de lecture avec le scénario, le scénario et rien que le scénario!
Ici, l'histoire met du temps à s'installer et même s'il y a une capitaine de police, on ne se retrouve pas dans l'univers attendu. le récit met en scène de nombreux personnages, à plusieurs époques et beaucoup d'ombres assombrissent les premiers chapitres qui s'éclairciront au fur et à mesure mais resteront toujours gris pour moi.
L'auteur ne nous facilite pas la tâche entre des temps de l'enfance et une mémoire oubliée. Elle nous fait partager cet oubli et les relations historiques apparaissent tissées de longue date, un arbre généalogique m'aurait peut-être aidé.

Je reste partagé sur ce "fleuve noir" avec l'idée qu'il faudrait peut-être que je le relise en sachant à quoi ne pas m'attendre car comme dit l'ami de Babelio Gruz : "ne cherchez pas un thriller ni un rythme soutenu". Je pourrai alors me laisser aller guider par la psychogénéalogie et apprécier la richesse de ce texte, qui m'ont un peu échappé.
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♫ Mathilde est revenue ♪ Dans le village, priez pour votre salut ♪ La belle Mathilde qu'est revenue ♪ (mes excuses aux grand Jacques).

Nom de Zeus, encore une policière torturée. Il doit y avoir un nid de personnages appartenant à la police qui sont tous bourrés de blessures intimes et secrètes… Ou alors, les auteurs ont des comptes à régler avec la maison Poulaga et se vengent en créant des policiers, inspecteurs, enquêteurs tourmentés.

Je ne vais pas me plaindre parce qu'en ce moment, je suis sortie de mes lectures en demi-teinte et repartie comme en 40.

Tiens, en parlant de 40… Ce roman y puise ses racines et on se doute qu'il a dû se passer des choses pas nettes, pas franches, plutôt glauque en cette époque-là. Surtout avec la vielle Hortense, langue de vipère, sachant où appuyer pour que cela fasse mal et on comprend qu'elle a fait les frais de cette Seconde Guerre Mondiale.

C'était ma première fois avec cette auteure et ce ne sera pas la dernière car je me suis retrouvée dans un roman policier qui prend son temps pour poser ses marques, déployer ses personnages, exposer leurs tempéraments, leurs blessures et j'y étais si bien qu'à la limite, on aurait pu se passer d'enquête policière et continuer ainsi.

L'enquête prendra son temps car nous sommes sur des cold-case et une seule disparition doit être résolue, pour le bien mental de Mathilde qui a perdu la mémoire de ce qui s'est passé ce jour maudit-là.

Ajoutons à cela des secrets de famille, de village, des gens plus taiseux que des Corses muets, une vieille dame qui semble tenir tout le monde sous sa coupe, des animaux étranglés, une enquêtrice qui a perdu une séquence importante de son disque dur dans le cerveau, une gamine paumée (qui cause comme ceux de son âge, un bon point), un montagnard amoureux et le tout donne un cocktail explosif où tout est larvé, caché, tapi sous des braises et ça va brûler les mains lorsqu'on mettra tout à jour.

La plume de l'auteur ne se prive pas pour asséner quelques petites vérités qui piquent juste où il faut, a su mettre en scène la foule, cette meute prête à suivre les meneurs qui veulent se racheter une conscience.

Elle a su aussi nous faire entrer dans ce petit village où le silence est d'or et la parole à éviter, nous plonger un peu plus dans le mystère avec des flash-back, des papotes entre une vivante et un mort, nous immerger dans tous ces secrets bien gardés avant de nous révéler le pot-au rose, dont j'avais deviné une partie mais qui m'a glacé tout de même.

Assurément, un bon roman policier, jouant plus sur les émotions de ses personnages, sur leurs psychologies, leurs fêlures, leur besoin de savoir pour enfin avancer et mettre un terme à tout ça.

Bon, je suis contente d'avoir d'autres romans de la dame dans mes étagères surchargées de bouquins…

Merci à Geneviève (Collectif Polar) de m'avoir tiré les oreilles pour que je découvre – enfin – cette auteure qui m'a fait passer quelques heures de lecture des plus agréables.

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Lazaret, l'ancien chef de groupe du capitaine Mathilde Sénéchal semble s'être suicidé. Il lui a laissé une lettre où elle comprend qu'elle va devoir rouvrir une ancienne enquête non élucidée qui va l'obliger à retourner sur les lieux de son enfance. En 1987, Jeanne Bihorel une jeune femme de 25 ans s'est évanouie dans la nature. Ce même jour et alors qu'elle était voisine, Mathilde fait une chute de vélo et n'a aucun souvenir. Pas facile pour elle de se replonger dans son passé mais nécessaire si elle veut comprendre et découvrir la vérité.
Une histoire qui a mis du temps à se mettre en place et pas facile à suivre avec les différents personnages et périodes temps mais une fois lancée, impossible de lâcher le livre. L'ambiance monte progressivement, les rebondissements vont s'enchainer, les secrets vont se révéler,… et une fin inattendue. Belle découverte de cette auteure.
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Mathilde Sénéchal, flic de son état, étonnante personnalité à la fois forte et qui cache de nombreuses fêlures. Les lecteurs l'ont suivie dans un précédent roman d'Elena Piacentini : Comme de longs échos.

Alors que son devancier était axé sur un fait divers, Vaste comme la nuit se recentre sur le passé de Mathilde. Autre histoire, autre ambiance et même évolution de l'écriture.

Ce nouveau roman touche à l'intime. Bien caché, enfoui depuis des années, des décennies. Retour à l'enfance de la protagoniste, mais bien au-delà aussi. Dans une France de l'intérieur, loin du tumulte parisien, où les langues ne se délient pas habituellement, où les secrets pourrissent la terre.

Secrets de famille, guerre larvée entre plusieurs lignées. La mémoire de certains défaille, celle d'autres ne pardonne rien. Voilà donc la capitaine Sénéchal obligée d'enquêter sur son propre passé.

Pas vraiment un polar, ce livre est un vrai roman noir qui met en scène les ressentis, les dissensions. Ne cherchez pas un thriller, n'attendez pas un rythme soutenu, l'écrivaine donne du temps aux temps passé et présent. Elle creuse, racle le terreau des inimitiés et de l'hostilité jusqu'à en trouver les racines.

Elena Piacentini a toujours apporté un soin tout particulier à l'écriture. Plonger réellement dans son univers se mérite, ce nouveau livre en est un nouvel exemple. Voilà bien le genre de récit qui ne se survole pas, il ne fait qu'un peu plus de 300 pages, et pourtant il se lit lentement.

Chaque phrase est travaillée, ciselée. Encore davantage que dans ses précédents romans, à mon sens. Même si j'aurais aimé parfois davantage de rythme, cette plume soignée fait ressortir les sensations, les sentiments avec une belle et noire poésie.

Elena Piacentini est une auteure singulière dans le monde du roman noir. Vaste comme la nuit est une plongée dans l'âme humaine, les secrets de(s) famille(s), le poids du passé. Et une immersion émotionnelle dans ce qui fait la complexité du personnage de Mathilde Sénéchal et son cheminement de vie.
Lien : https://gruznamur.com/2019/0..
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Le capitaine Mathilde Sénéchal ne se souvient plus de rien. Jeanne Bihorel a disparu le 24 juillet 1987 ; elle alors âgée de neuf ans a fait une chute de vélo qui lui a laissé une belle cicatrice sur le crâne et un blanc concernant cette journée et ses conséquences.
je n'irai pas plus loin dans la présentation de l'intrigue au risque de dévoiler ce que le lecteur est le seul à pouvoir découvrir.
L'enquête que mène Mathilde, trente ans plus tard, avec l'aide de l'ancien gendarme Pierre Orsalhièr est une longue plongée dans le passée de la commune d'Arcourt près de Dieppe...Les témoins ou protagonistes de la disparition de Jeanne sont nombreux, Solange la mère de Jeanne, François Daucel le grand-père de Mathilde, Hortense Maugris une ancienne résistante, Nils, simon et Edern des personnages sombres....mais surtout Laure sa propre mère qui a renoncé à la vie se retirant dans une institution psychiatrique et se cachant derrière ses aquarelles, et son père Walberg, l'architecte de renom à l'autorité jamais contestée...
Mathilde affronte une vision de la réalité que son mentor aujourd'hui disparu le commandant Albert Lazaret lui a laissé en héritage :
"— Avec ce foutu métier, il me reste une dernière certitude, Mathilde : dans une enquête, à un moment ou à un autre, d'une façon ou d'une autre, tout le monde ment.
— S'il y a une règle, c'est qu'il y a des exceptions. Cent pour cent, c'est statistiquement impossible, Albert. Et puis tous les mensonges ne se valent pas. Il faudrait établir des gradations.
— Petit ou gros, ça ne change rien au problème : personne ne dit jamais
toute la vérité, on a tous quelque chose à cacher.
— Il n'existe personne de fondamentalement honnête, alors ? Moi, pourtant, j'en connais au moins un. Toi.
— Les honnêtes gens mentent comme les autres, mais pour d'honnêtes raisons."
Les secrets de famille sont toujours bien gardé et les souvenirs d'enfance semblent fuir Mathilde où ne sont pas conforme à la réalité car :
"Dans les yeux des enfants, les parentèles se déconstruisent et se reforment à l'aune des liens de proximité et d'affection plutôt que suivant les lois du sang."
C'est cette réalité instable que mathilde fuit et affronte à la fois, jamais certaine de s'y retrouver.
Dans vaste comme la nuit, Elena Placentini joue avec "les déterminismes, sociaux, familiaux" et construit une histoire digne d'intérêt, déguisée en polar.
Son écriture nous fait explorer à la suite, les désarrois des différents personnages, les ressorts de leur comportement qui souvent leur échappe, et l'incompréhension des autres qui les bouleverse et les conduit souvent à faire ressortir les côtés les plus sombres de leur personnalité.
Sans renier un certain lyrisme, Elena Placentini joue avec nos sentiments :
"Laure dispose une brassée de cosmos sous la dentelle des ombelles et panache son bouquet de fougères et de lierre qu'elle fait juponner autour du vase. Après quelques manipulations expertes, sa composition florale pourrait s'intituler « Ode à l'été ». Son visage, lui, chante la mélancolie de l'automne. Ses lèvres fardées de prune sont serrées, son regard rehaussé de terre d'ombre, brouillardeux. Elle tourne son visage vers la forêt dans l'attente de l'humidité du soir, celle qui annonce la trêve bienvenue de la nuit et qui se fait attendre. L'air est sec, encore chargé de poussière prête à s'embraser. Elle renonce à allumer les photophores qu'elle a habillés de papier de soie et lisse un pli du chemin de table avant de le parsemer de galets blancs."
Un roman original qui nous fait découvrir "la psychogénéalogie" et les "scénarios transgénérationnels" , renouvelle le genre du polar et se lit avec beaucoup de plaisir.
Elena Piacentini nous donne un dernier conseil dans sa note aux lecteurs en fin d'ouvrage :
"« Il y a une chose qui est quelquefois abominable à voir, c'est l'intérieur des familles », disait la poétesse Constance de Théis. Je ne saurais que trop vous conseiller d'aller jeter un oeil dans la vôtre. Tout ce qui n'est pas dit nous empoisonne. Nous n'avons qu'une vie, ce serait dommage de la gâcher à réparer ou à répéter les erreurs de nos aïeux. Autant vivre pleinement la nôtre."
Lien : https://camalonga.wordpress...
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On retrouve Mathilde, policière, sur les traces de son passé. Et si elle veut retrouver la mémoire de son enfance, il va falloir résoudre une enquête sur la disparition d'une jeune fille il y a plusieurs années.
Un bon policier, des personnages intriguants, j'ai passé un bon moment de lecture.
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Je ne connaissais ni Elena Piacentini ni son oeuvre. Mais comme mon année 2019 est placée sous le signe des bonnes découvertes de polars/thrillers francophones, elle avait de fait toute sa place dans mon planning de lecture. Et je ne le regrette pas.

L'héroïne de « Vaste comme la nuit » est de retour sur les lieux de son enfance. Elle est à la recherche de la vérité sur un drame de cette époque, qui s'est effacé de sa mémoire. Pour les besoins de son enquête, elle va s'immiscer dans le quotidien de ses anciens voisins. Et en grattant un peu la vie de chacun, elle va déterrer un certain nombre de cadavres. Tous les coups bas et les actes de traitrise du passé remontent à la surface. Plusieurs histoires sordides se recoupent et le village si paisible en apparence se révèle être en réalité un agglomérat de ressentiments.

Cette deuxième aventure de Mathilde Sénéchal entre dans la catégorie des polars bien écrits et dont la lecture est agréable. J'ai été un peu déboussolé au début par la multitude de personnages et d'époques. Mais une fois ces éléments digérés, j'ai pris un grand plaisir à assister aux dénouements de ces énigmes. Au fil des révélations, la tension monte et on est pris dans la spirale des secrets de cette communauté.

Je mettrais juste un petit bémol à ce roman et il concerne la relation de Mathilde avec Albert. Abordée par le biais de quelques petits chapitres, elle m'a paru un peu mièvre et emplie de phrases toutes faites… tout le contraire du reste du livre. Mais cela n'est qu'un détail. L'ensemble de l'aventure est parfaitement maîtrisé et le résultat palpitant. Je recommande donc cette sombre histoire, un polar psychologique plein de mystères. Et je suivrai dorénavant les oeuvres d'Elena Piacentini de très près.
Lien : http://leslivresdek79.com/20..
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Avoir le dernier Elena Piacentini entre les mains c'est comme tenir le Saint Graal. Vous êtes bêtement heureux sans trop savoir pourquoi, ça vous met de baume au coeur et des papillon plein les yeux. Il faut dire qu'elle est près belle la couverture de son dernier bouquin, Vaste comme la nuit.
Et ce titre, n'est-il pas prometteur ? Ne nous invite-t-il pas au voyage voire même à la contemplation, que dis-je au rêve éveillé ! Vaste comme la nuit
Elena Piacentini a une place à part dans la littérature policière française. Elle est unique. Elle est une magicienne des mots.
Oh je sais il y a de nombreux excellents auteurs de polar et de noir à avoir une écriture sublime. A sublimer le noir, à lui donner ses lettres de noblesses. A faire en sorte que les littératures policières soient le reflet du monde, de notre monde. Ils sont de plus en plus nombreux nos auteurs français à transcender la littérature à travers le prisme du polar et du noir. Ils sont un peu moins nombreux à le faire à travers une simple enquête policière. Et Elena est de ceux-ci. Elle a vraiment une singularité qui la démarque. Elle a ce don des mots, cette facilité pour les assembler, pour les épurer, magnifier chacun d'entre eux. le mot juste à sa juste place, c'est ça le style Piacentini, Une écriture au cordeau pour nous faire ressentir chaque aspérité de l'âme humaine.
Comme le disait si bien Véronique son éditrice chez Au-delà du raisonnable, dans ses romans, Elena orchestre avec psychologie une humanité malmenée, souvent victime de ses choix entre l'ombre et la lumière.
Ici c'est à nouveau exactement ça !
Ici elle plonge le lecteur dans une ambiance fiévreuse et mystérieuse.
On retrouve ici Mathilde Sénéchal et Pierre Orsalhier . Sans oublier Adèle, la jeune ado que Mathilde à pris sous son aile avec bienveillance.
Mathilde si froide, si solitaire habituellement. Mathilde qui ose à peine avoir confiance en l'humain. Et Pierre Orsalhier, l'ancien flic retiré dans un petit village de la Haute-Ariège, délaissant flingue pour appareil photo. Ces deux là tentent de s'apprivoiser. Et Adèle est là pour y veiller elle aussi ! Et puis il y aura toujours Lazaret dans les parages.
Ces quatre là on les a rencontré pour la première fois dans Comme de longs échos. On a appris à les connaître. Ici l'intrigue tourne essentiellement autour de Mathilde. Mathilde et son don olfactif. Mathilde alergique au odeurs de menthe depuis son enfance.
Mathilde devenu capitaine de Police et qui repousse sans comprendre l'instant où elle affronterait son enfance, ou elle ferait parler son passé…
Aussi Lazaret, son chef de groupe tout juste parti à la retraite, se sachant condamné par la maladie, a choisi de l'aider dans sa quête.
Et Mathilde va la décider à reprendre le chemin du village normand où elle a grandit. le Petit-Caux, où elle a perdu une partie de ses souvenirs d'enfance suite à un accident de vélo.
Aussi va-t-elle rouvrir une enquête vieille de trente ans. Avec Orsalière et Adèle, elle va remonter le temps jusqu'à l'été de ses 9 ans. le jour où Jeanne sa professeure d'alto a mystérieusement disparu. le même jour où Mathilde a perdu la mémoire à cause d'une chute à vélo dont elle n'a gardé qu'une cicatrice à la tête. Un fameux 24 juillet 1987.
Mais le passé est coriace, et le habitants du coin sont des taiseux,
« Des habitants qui ont avalé leur langue.
Une forêt où rôde un étrangleur de bêtes.
Trois maisons isolées en lisière de forêt et l'Eaulne pour frontière…«
Notre auteure nous offre une plongée dans la transgénéalogie. Quand le passé conditionne le présent, quand la vie de chacun est réglée par ses secrets et ses drames.
Quand la vie de tout un village repose sur des querelles de cloché immémoriales. Quand les erreurs séculaires pèsent et régissent la vie de toute une communauté. Quand les secrets de famille gouvernent et conditionnent les rapports humains. Quand ceux-ci sont la cause de troubles affectifs qui se transmettent de parents à enfants. Quand les non-dits sont les maîtres silencieux de nos destins et qu' ils empoisonnent plusieurs générations.
C'est à tout cela que va être confrontée Mathilde en se confrontant aux gens de son passé. Et ce second opus mets les femmes en lumière, ce sont-elles les gardiennes du passé, elle les survivantes. Ici Solange et encore plus Hortence sont les dépositaire de la mémoire collective. Mathilde va devoir les affronter et asservir son passé enfin d'accomplir cette quête personnelle qui devra la mener à sa propre résilience. Et la Mathilde adulte et Mathilde enfant devront elles aussi se réconcilier.
Aussi ce deuxième opus sonne comme la fin d'un cycle. Elena Piacentini nous propose t-elle une fin, met-elle un terme à sa nouvelle série. Les enquête de Mathilde Sénachal ne se résumeront-elles qu'à ce parfait diptyque ? J'avoue que j'aurai aimé retrouver notre héroïne tant je n'étais attachée à elle et aux quelques autres héros récurrents de cette mini série.
Mais je me console en sachant que je pourrais retrouver l'écriture sensorielle d'Elena auprès du commissaire Léoni et sans doute dans bien d'autres histoires que saura nous conter Eléna Piacentini. Car c'est certain, conteuse elle l'est dans l'âme pour faire ainsi si bien résonner ses mots avec nos émotions !
Lien : https://collectifpolar.com/
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J'avoue que pour moi, lire Elena Piacentini est toujours un grand plaisir, et j'attends maintenant ses nouveaux romans avec impatience et gourmandise. J'aime son écriture si belle, ses personnages toujours très attachants et qu'elle cisèle avec brio et empathie. Bien sûr, ils sont toujours un peu, voire beaucoup cabossés, mais aussi pétris de valeurs et parfois lumineux comme la jeune Adèle qui est pétillante de vie tout comme Mathilde Sénéchal l'a été avant un drame survenu lorsqu'elle avait 9 ans et qu'elle a complètement oublié depuis. Amnésie douloureuse. Sa mémoire la hante la nuit mais la jeune femme qu'elle est devenue n'arrive pas à s'en souvenir, ou ne veut pas.
C'est avec plaisir que j'ai retrouvé la capitaine Mathilde Sénéchal découverte dans le précédent roman d'Elena Piacentini, « Comme de longs échos ». Ce n'est pas complètement indispensable de l'avoir lu avant de découvrir « Vaste comme la nuit » mais je pense vraiment qu'il vaut mieux de l'avoir fait pour le déguster tout à fait et de mieux comprendre toutes les subtilités de l'histoire. Dans ce récit, la capitaine Mathilde Sénéchal enquête sur sa propre histoire, son enfance, sur ce drame oublié qui l'empêche de vivre sereinement sa vie de femme. Elle retourne pour la première fois depuis 30 ans dans son village natal, avec son amoureux ariégeois Pierre Orsalhièr et la jeune Adèle qu'elle a pris sous son aile car sa mère est défaillante. le trio a fort à faire avec les silences des villageois et de la famille de Mathilde, les secrets bien enfouis et les inimitiés de cette communauté villageoise qui remontent à plusieurs générations. Il faudra à Mathilde persévérer dans sa quête et aller au-delà de sa peur… avec le soutien de Pierre, Adèle et Albert son ancien supérieur et grand ami, récemment décédé et des amis retrouvés de son enfance, qu'elle avait totalement oubliés. C'est une quête qui va l'aider à se retrouver, à se reconnecter avec la petite fille qu'elle a été et à pouvoir enfin continuer sa vie de femme plus sereinement.
C'est un très beau livre, fort, émouvant. L'intrigue qui dénoue peu à peu les fils de la vie de Mathilde est haletante et bien menée jusqu'au bout. Il y a aussi beaucoup de poésie dans l'écriture d'Elena Piacentini. Si vous avez envie de passer un très beau moment de lecture, ne passez pas à côté de « Vaste comme la nuit » et de toute l'oeuvre d'Elena Piacentini.
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