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EAN : 9782714311528
233 pages
José Corti (01/01/2016)
3.57/5   7 notes
Résumé :
"Le sage des bois" est le surnom ironique donné au jeune héros de cette histoire par ses amis qu’il ne cesse de harceler avec son grand projet : s’établir à l’écart de la civilisation, bâtir sa cabane, cultiver son potager et son esprit comme le fit Henry David Thoreau, un siècle et demi auparavant, près de l’étang de Walden dans le Massachusetts. Mais dans la France contemporaine, le désir de solitude, de pureté et de sagesse n’est pas si facile à combler, surtout ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Il y a des livres qui vous font des clins d'oeil. L'édition d'abord, très important, car si le livre vous choisit, en quelque sorte, c'est bien le lecteur qui fait les premiers pas dans sa direction : Éditions Corti. Bien sûr, vous viennent alors à l'esprit les noms de Julien Gracq, Claude Louis-Combet, Sadegh Hedayat, Lautréamont, le suisse Julien Maret et quelques autres encore, selon votre collection privée. Puis vous faites attention au titre du livre ou à son auteur, mais là c'est bien le titre qui intrigue le plus : le sage des bois. Comme on nage dans le bassin littéraire, il y a quelque ironie dans ce titre. Et puis l'auteur, Georges Picard, dont je ne sais pas grand chose pour avoir seulement feuilleté deux de ses essais dont les titres m'avaient quand même particulièrement accroché à l'époque de leur parution : Merci aux ambitieux de s'occuper du monde à ma place, et de la connerie. Franchement, je ne sais pas pour vous, mais moi, des titres comme ça m'attirent autant que ceux de Marc Levy ou Jean d'Ormesson me repoussent... Et vous voilà embarqué dans une lecture inattendue - une aventure quoi ! C'est que ce roman cache un essai sur l'écrivain-philosophe naturaliste et végétarien Henry David Thoreau, et, spécialement sur son magnifique livre : Walden. le narrateur revient donc sur sa jeunesse à lui, ce temps où il rêvait de mettre ses pas dans ceux de Kerouac, Robinson, Rousseau et, surtout, Thoreau. le voilà donc sur le départ, mal organisé, peu sûr de lui, ralenti par l'incompréhension de son entourage. Pour vous donner une idée, prenez Into the wild, le livre de Jon Krakauer porté à l'écran par Sean Penn, mais déplacez l'aventure en France et dans une version plutôt candide et comique, et vous avez le sage des bois dans les mains. Légère mais pleine de rebondissements, souvent drôle, l'histoire vous emmènera au bord de l'étang convoité, symbole de liberté, mais pour peu de temps... en effet une autoroute va bientôt remplacer le petit bois accueillant et son étang ! Et nous voilà en pleine réflexion sur le monde moderne et la place de l'enseignement de Walden ; comme le disait Dagerman dans son magnifique petit opuscule Notre besoin de consolation est impossible à rassasier : "Thoreau avait encore la forêt de Walden – mais où est maintenant la forêt où l'être humain puisse prouver qu'il est possible de vivre en liberté en dehors des formes figées de la société." Pouvons-nous encore trouver de la liberté dans une France où tout est réglementé et où tout ce qui n'est pas encore interdit n'en est pas pour autant permis ? Georges Picard signe là un roman initiatique et philosophique, picaresque, qui recèle de citations et presque tout autant de critiques de Thoreau, le tout dans un style aérien et bon enfant, avec une morale (la liberté est en soi et les villes ne sont pas forcement hors la nature, mais une forme de nature) - un livre à mettre entre toutes les mains.
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Un citadin, sortant de la Sorbonne, porte jusqu'au fanatisme Henry David Thoreau et son livre Walden ou la vie dans les bois (1854). Comme lui, il veut vivre près d'un étang, construire sa cabane et cultiver son potager. Seulement, ce sera en France, faute d'argent. Il lui faut un minimum de travail pour acquérir du matériel et, en attendant, il squatte chez des potes qui le surnomment en se moquant le sage des bois qui met bien du temps à partir… Enfin, le voilà sur les routes et chemins de France, où il n'est pas si facile de s'installer sur n'importe quel terrain et d'y trouver la solitude. Des passages et dialogues drôles. L'auteur de 70 printemps a des idées et des pensées jeunes.
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Promenade plaisante dans les méandres d'un esprit encore jeune et avide d'introspection, Le Sage des bois se savoure comme une innocente douceur. Les errances du héros, cherchant non sans mal à marcher sur les traces de Thoreau pour enfin trouver dans l'isolement au coeur d'une nature idéale une quelconque révélation sur son moi profond, ont toute notre sympathie dès le départ. Notamment grâce au regard malicieux et sans complaisance que le narrateur porte sur son passé de doux rêveur.

Du projet utopiste à sa réalisation concrète, il y a bien des étapes que le sage des bois ne parviendra jamais à finaliser. Mais au fond, le lecteur le sait bien, il ne s'agit pas là d'atteindre un but formel mais bien de laisser l'esprit et le corps vagabonder afin d'observer rétrospectivement ce parcours hasardeux et d'y trouver assez de sens pour rendre l'expérience nécessaire et légitime, même si ce sens n'apparait que bien des années plus tard sous la forme d'un livre aussi amusant qu'instructif.
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Les éditions Corti me forcent toujours au respect! et je venais de parcourir "tout le monde devrait écrire" et les autres titres de l'auteur sont plein d'humour.
L'auteur et moi avons le même âge, je l'ai découvert lors de l'énumération des certificats de licence de philo; ses propos sur les étudiants en philo m'ont amusée. Mais le jeune héros a un projet auquel il doit son surnom: le sage des bois; il veut reproduire l'aventure de Thoreau, à Walden dans la Massachusetts mais sans le sou, il envisage cette aventure en France. Il n'a même pas l'argent pour s'équiper correctement, il squatte les copains...Il devient lassant à force d'évoquer Thoreau sans arrêt. Il me fait penser à l'inexpérience de Stevenson avec sa Modestine. Aucun sens de la réalité, ce qui met en relief l'humour de ce livre.
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Le génie à l'usage de ceux qui n'en ont pas, Merci aux ambitieux de s'occuper du monde à ma place, de la connerie, Tout m'énerve ou encore Petit traité à l'usage de ceux qui veulent toujours avoir raison, autant de titres qui prouvent que Georges Picard a été à bonne école, qu'il pratique un pessimisme et un scepticisme philosophique que n'aurait pas renié un Cioran au meilleur de sa forme.

Mais loin d'être un ouvrage abstrait, c'est bien d'un roman qu'il s'agit dans ce cas précis. Il met en scène un jeune homme, candide, motivé par un projet ambitieux : appliquer sa variation personnelle de Walden, vivre dans la nature, communier avec celle-ci et contempler avec d'autant plus de recul une civilisation dont il se sera éloignée. Sauf que la France d'aujourd'hui n'est pas les Etats-Unis de Thoreau. Aussi, de ses belles idées à sa réalisation, le chemin est long et laborieux pour le sage des bois.

La suite sur mon blog.
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
"C'est au lendemain de ma première nuit en forêt que je pris vraiment conscience de l'incongruité de ma conduite menée sans plan, dans la pure improvisation, uniquement guidée par une rêverie littéraire. J'en avais eu quelques intuitions ; maintenant, je regardais les choses en face. J'allais droit à l'échec ! Me voici confronté à un dilemme : poursuivre mon projet jusqu'au découragement ou inventer un raisonnement ingénieux pour en excuser l'abandon. Et dire que certains prétendent que la rhétorique n'est qu'une coquille creuse ! En réalité, elle peut venir en aide à la volonté quand celle-ci se met à patiner lamentablement. Par exemple, à l'endroit précis de mon expérience tout juste commencée, je pouvais soutenir que ce qui a été imaginé avec force n'a pas toujours besoin d'être réalisé. Henry Miller, écrivain que je lisais depuis mes seize ans, raconte comment il substituait à la réalité des rêves qui le rendaient heureux, comme, par exemple, celui de filer sur un magnifique vélo de course à une époque où il n'aurait même pas pu acheter une selle. Il prétend qu'une vraie bicyclette ne lui aurait pas procuré autant de plaisir : je crois bien qu'il mentait. Les personnes à l'imagination ardente connaissent trop bien ces dérivatifs ; la littérature n'est peut-être faite que de cela. Nanti d'un semblable alibi, j'aurais pu rebrousser chemin si ma mauvaise conscience avait pu s'en contenter. Elle ne le pouvait pas. D'ailleurs, j'imaginais déjà les ironies de Lucrèce et la maladresse des excuses que Rupert offrirait à mon désabusement. Je repliai ma tente, rangeai mon sac et m'enfonçai dans l'épaisseur de la futaie."
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Si on a lu de bons livres, on a déjà une idée de ce qu'on appelle grand et digne. On ne risque pas de croire que la vie ressemble à un feuilleton télé. C'est toujours ça de gagné par rapport aux idéaux ménagers des malheureux qui n'aspirent q'au confort matériel.
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- Je croyais que la forêt était ouverte à tous.
- J'espère que vous ne comptez pas faire du feu, c'est strictement interdit.
- Oui, et de jeter des ordures et de dénicher les nids d'oiseaux. Enfin, si j'ai encore le droit de marcher et de respirer...
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Tout le bénéfice sera pour toi si tu le lis autant avec ton cœur qu’avec ton esprit.
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J’espère toujours vendre la librairie. Vous me direz que ce n’est pas une affaire d’avenir ; l’acquéreur pourra toujours y installer une boutique de fringues ou un Mac Do…
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