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EAN : 9791069974845
151 pages
(28/06/2021)
3.67/5   15 notes
Résumé :
La meilleure amie de Nelly, Cécilia, se marie dans quelques semaines ! Mais qu'est-ce qu'on organise comme enterrement de vie de célibataire, quand on est une bande de filles plutôt introverties et fans de littérature ?
Nelly a la réponse ! Pour l'enterrement de vie de jeune fille de Cécilia, elle embarque ses demoiselles d'honneur, Louise et Maï-Lan, dans un road trip en Ecosse, sur les traces de leur saga fantastique préférée, Time Turners, à la rencontre d... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Si vous avez plus de 30-35 ans et que, comme moi, vous êtes las.se du « politiquement correct » à travers tout, à tendance féministe revendicative, ne vous arrêtez pas ici ! Sachez seulement que ça se lit très vite et qu'il y a du bon quand même, donc à vous de voir…

Ce livre a été proposé en lecture commune par quelques copinautes, le titre interpelle et la couverture est sympa, et pour ne rien gâcher le livre est dispo dans l'abonnement Kindle (auquel je souscris depuis plusieurs mois) : je pouvais donc me permettre de m'y lancer sans trop de risque… C'est même mieux (ou pas) : ça commençait plutôt bien ! Certes, la langue n'est pas éblouissante mais le ton est entraînant. Je le caractériserais comme quelque chose à mi-chemin entre la romance de gare superficielle (et souvent assez bas de gamme, mais ce n'est donc pas le cas ici), et ce qu'une bonne élève consciencieuse aurait écrit pour avoir la meilleure note possible à une rédaction. Il y a donc un peu de recherche çà et là, mais qui se perd très vite quand le naturel revient, un naturel sympathique et spontané, assez entraînant, qui manque toutefois encore de personnalité.
Par ailleurs, c'est léger, ce qui permet d'aborder quelques thématiques sensibles de façon plutôt humaine tout en les dédramatisant gentiment – comme par exemple l'estime de soi que peut avoir une personne en surpoids, et son regard dans le regard des autres, même ses plus proches amis. Pour moi qui suis concernée, ça résonnait de façon tout à fait juste, vraiment rien à redire là-dessus, j'ai même été réellement touchée !

Cependant, dès le début, certains petits points me gênaient aux entournures, sans que j'arrive à bien les identifier, c'était juste une impression générale. J'ai d'abord mis ça sur un problème générationnel : nos héroïnes ont la petite trentaine, voire seulement la fin de la vingtaine, et clairement ce livre s'adresse à cette génération-là… On le voit à travers des références, des allusions à certaines personnalités connues parmi les chanteurs / instragrammeurs etc., qui à moi m'échappent complètement, avec mon presque-demi-siècle… Un exemple ? L'autrice mentionne la saga Harry Potter comme « les livres de son enfance ». Sachant que le 1er tome est sorti en 1997 en français, ça correspond effectivement à une génération qui aurait grandi avec Harry, et qui aurait donc autour de 30 ans aujourd'hui. Moi, en 1997, je travaillais déjà, j'avais largement passé l'âge de lire Harry Potter, en tout cas pas en tant que « livre de mon enfance » ! (Rassurez-vous : j'ai découvert Harry Potter quelques années plus tard, par curiosité, et j'ai beaucoup aimé !).
Cela dit, la répétition de telles références très ancrées dans une époque particulière et liées à une génération précise, même si on ne les connaît pas toutes, ne gêne pas la lecture. Non, c'est autre chose…

Et peu à peu, j'ai compris, et les choses explosent aux 63% du livre, même si ça a commencé bien avant ! En fait, tout ce livre a été écrit dans un souci de « politiquement correct à tendance féministe revendicative » - c'est moi qui invente l'expression, j'explique ci-dessous ; mais en tout cas, pour moi, c'est rédhibitoire.
D'abord, ces 4 jeunes femmes sont trop sages : ça commence par insister beaucoup sur le fait que ces filles ne sont pas trop fêtardes et ne boivent pas… Et surtout, il faut bien le répéter encore et encore, au cas où les lectrices oseraient tout à coup boire un panaché ! J'exagère à dessein, mais ça donne déjà un avant-goût de la chose – d'autant plus caricatural à mes yeux, moi qui n'ai jamais été fêtarde, trop timide et peu intéressée de toute façon, mais de là à faire un caca nerveux avant d'ingurgiter la moindre gorgée de bière, soyons sérieux !
Bien entendu, la personnage principale et narratrice, malheureuse en amour certes, précise assez tôt dans le livre qu'elle est bi : il faut bien marquer d'emblée qu'on va être hyper-tolérant et même plus envers la communauté LGBT+, c'est tellement « à la mode », il faut l'afficher ! Et après ?... Honnêtement, moi je m'en fiche un peu de l'orientation sexuelle des personnages principaux des romans que je lis (sauf si ça a une incidence dans l'histoire, comme dans les romances par exemple : mes préférées sont les M/M !), mais sinon, à quoi bon le préciser, plus ou moins hors contexte en plus ? D'ailleurs, je cherche encore ce que la précision de la bisexualité de la narratrice apportait à la présente histoire…

Et puis tout à coup survient cette phrase (aux 37%) : « - Et nos amis, la famille. On peut pas tout quitter comme ça, sur un coup de tête. – Moi j'aurais jamais les ovaires de le faire, c'est sûr. » Honnêtement, il m'a fallu un moment pour comprendre… et puis tout à coup ça a fait tilt ! L'autrice a féminisé l'expression typique, mais c'est quoi cette mode de tout féminiser à temps et à contretemps ?! et d'un seul coup j'ai trouvé ça tellement absurde ! Certes, la langue française est emplie de mots et expressions à caractère patriarcal, et c'est une bonne chose de vouloir faire évoluer les choses – par exemple en féminisant les noms des professions ou autres responsabilités politiques par exemple. Mais là, à mon sens, on est en train de « changer pour changer » une expression savoureuse (en quelque sorte) qui dit bien ce qu'elle veut dire, et qui en plus assume implicitement qu'une femme en a au moins autant qu'un homme, justement ! ;) Dans la bouche d'une femme, malgré sa vulgarité assumée, cette expression est extrêmement féministe. En tout cas, pour ma part, j'ai effectivement des ovaires, merci bien ; et pour le reste, dans certaines situations quand il le faut, j'ai des couilles, et je le revendique !

Et puis on arrive aux 63%, et je suis tombée de très haut… Dans un contexte que je ne vais pas développer car ce serait du spoil, l'auteure s'en prend –violemment ai-je trouvé- à J.K. Rowling, l'autrice hyper-connue de la célébrissime saga Harry Potter précitée. Elle parle de (je cite) "sa transphobie assumée, revendiquée même, qui blesse tant de gens à travers le monde. J'aurais aimé que l'autrice des livres de mon enfance, avec lesquels ma génération a grandi, soit une femme aimante, tolérante, bienveillante, mais il n'en est rien." Et paf allons-y à la mitraillette, et qu'on la pende ! On est n'est pas loin de l'autodafé…
Certes j'ai entendu parler de « l'affaire », mais sans m'y attarder plus que ça : ce ne serait pas la première fois dans l'histoire de la littérature qu'un.e auteur.e paie au prix fort sa (grande) notoriété, à cause d'un (ou plusieurs) propos plus ou moins déplacé.s, et ensuite plus ou moins interprété.s à ses dépens. Mais on est à l'ère d'internet et des réseaux sociaux, où tout le monde peut dire tout et surtout n'importe quoi, se donnant une importance qui n'existerait pas autrement… et ainsi quelques internautes en ont fait une montagne, ça a pris des proportions échappant à tout contrôle, car l'esprit critique de tout un chacun s'est vraisemblablement envolé dans l'histoire. J.K. Rowling a été crucifiée sur l'autel des juges Internet, sans aucune possibilité d'appel ni même de défense.

Pour ma part, puisque le sujet est posé (et a en plus créé le débat avec mes co-lectrices), je suis retournée aux sources de cette polémique, et j'ai essayé de retrouver ce qui avait tant posé problème. J'ai trouvé quelques articles, la plupart sur des sites apparemment orientés, et qui présentaient les choses résolument à charge… J'ai donc survolé mais pas retenu. À mon grand étonnement, c'est finalement dans un magazine belge destiné aux jeunes femmes, et généralement plutôt léger, "Flair" pour ne pas le citer, que j'ai trouvé un article complet qui reprend toute l'histoire de bout en bout, sur un ton relativement neutre : je vous invite à le consulter ! Lu ce 21 août : https://www.flair.be/fr/lifestyle/societe/transphobe-ou-maladroite-j-k-rowling/ , le titre de l'url résume bien les choses, « Transphobe ou maladroite J.K. Rowling ? », tout comme le titre de l'article même se veut gentiment ironique « Harry Potter & les reliques de la transphobie, comment J.K. Rowling est devenue Voldemort ». À noter que l'article ne tranche pas vraiment, laissant à chaque lecteur se faire son avis.
La même revue propose un article lié (lu le 22 août) : https://www.flair.be/fr/lifestyle/tout-comprendre-de-la-polemique-autour-des-propos-transphobes-de-j-k-rowling/ , qui termine par ces paroles très sages, je trouve : « Propos maladroits, bienveillance dissimulée, pensée mal exprimée… J.K. Rowling, en diffusant de tels tweets, a montré, à ses dépens, l'importance du combat quotidien pour défendre les personnes transgenres. Énormément de réponses à ses propos invitaient l'auteure à lire et à se renseigner sur ce que sont les personnes trans. Une démarche intéressante qui a le don de conscientiser une cause dont beaucoup ignore les difficultés de compréhension qui se cachent derrière. »

Pour être complète, j'ajouterai à tout cela que j'ai dans mes proches très proches une personne qui a vu son mari devenir une femme… et que cette histoire très personnelle (qui n'est pas l'objet de ce commentaire, mais je ne pouvais pas ne pas la mentionner) rend très sensible au sujet de la transidentité : on apprend à respecter malgré une incompréhension de base, et c'est un apprentissage de tous les jours ; on souffre avec ceux qui doivent « subir » cette nouvelle identité (l'épouse ou la mère notamment) et on les accompagne comme on peut dans l'évolution de ce qui est réellement une nouvelle vie qu'elles n'ont pas demandé, peut-être même jamais imaginé, aux côtés de celui qu'elles ont aimé, qu'elles aiment encore, follement, mais qui est devenu « celle » ; et en tout cas, on n'arrête plus (jamais) de se poser des questions sur la personne concernée. Autrement dit, on est dans une lucidité exacerbée (et sans doute biaisée) par un vécu bien particulier, mais en tout cas on est très loin du politiquement correct rigide des bien-pensants… qui ont un seul défaut, mais majeur : ils ne savent pas de quoi ils parlent !

En revanche, clairement, l'avis de Betty Piccioli est fait, tranché, et sans aucun possibilité de doute. Elle s'est faite juge implacable comme un grand nombre d'internautes, elle hurle avec les loups, suivant le mouvement « politiquement correct » de la dénonciation aveugle.
Enfin, notre jeune auteure qui se veut bienveillante et reproche à sa cible de manquer de cette bienveillance tellement à la mode : je ne vois vraiment pas en quoi ce parti-pris sans aucune nuance permettrait de mieux respecter / accepter / vivre avec les personnes transgenres…

Mais ça ne s'arrête pas là… Un peu plus loin dans cette partie de son livre, elle écrit (je cite à nouveau) : « Alors, comme beaucoup de fans de cette saga mythique, nous faisons comme si Harry Potter n'avait été écrit par personne. C'est sûrement mieux ainsi. »
Ca ne vous choque pas ? avec cette phrase, et une autre quelques pages plus loin (je cite encore : « Je commence à penser que malgré la haine affichée de son autrice pour une partie de la population, son oeuvre lui a échappé (…) » - je ne relèverai même pas la haine affichée qui n'est en aucun cas prouvée par un quelconque tribunal indépendant), Betty Piccioli réfute très explicitement les droits à la propriété intellectuelle de J.K. Rowling ! Alors, quoi que Betty Piccioli en pense, même si la transphobie présumée de J.K. Rowling c'est le mal, ce n'est pas juridiquement répréhensible. En revanche, la violation de la propriété intellectuelle est bel et bien un délit, passible de peines au pénal.

Or, non seulement Betty Piccioli crache donc sur ce droit élémentaire pour une écrivaine (elle serait pourtant bien embêtée, si on le lui retirait, à elle pour son « oeuvrette »), mais en plus elle est elle-même à un doigt du plagiat ! En effet, pour les besoin de son livre, elle met en avant une série imaginaire, dont elle propose un extrait en italique au début de chacun des chapitres de sa propre histoire – ce qui, soit dit en passant, donne une certaine dynamique au livre, même si ce ne sont pas les passages les plus exaltants. C'est une saga de romance plutôt historique, qui serait devenue une série sur une chaîne de type Netflix, et qui serait l'un des éléments qui rassemble les 4 amies, et qui s'appellerait « Time Turners ». Or, d'après mes co-lectrices, ladite série imaginaire présente d'étranges similitudes avec la saga « le cercle de pierre », plus connue sous son titre original à la suite du succès phénoménal de son adaptation en série : « Outlander » (ou « le chardon et le tartan ») de Diana Gabaldon.
Le problème, c'est que PAS UNE SEULE FOIS (ni en introduction, ni même dans ses remerciements) Betty Piccioli n'y fait référence ! Après une brève vérification, je plussoie pourtant mes co-lectrices : il est évident qu'une grande partie du livre est largement inspirée de ce fameux « Outlander ». Dès lors, je me demande : qu'a donc fait Diana Gabaldon pour mériter un tel ostracisme ? Car clairement, aux yeux de l'autrice, elle existe encore moins que J.K. Rowling… même son oeuvre n'est pas citée une seule fois ! pourtant cette oeuvre est encore trop récente pour être tombée dans le domaine public. Alors ???

Osons le dire : ce parti-pris fondé sur une prise de position partiale d'internautes, est tout simplement ahurissant. Et Betty Piccioli ne se contente pas de l'évoquer (ce qu'on aurait pu tolérer) sur quelques lignes, mais elle l'enfonce bien profondément sur plusieurs pages ! Mais, une fois encore, c'est tellement dans l'air du temps de penser ainsi, et d'en rajouter une couche (c'est ce que j'appelle le « politiquement correct », au-delà de toute analyse pondérée), alors allons-y gaiement ! Même les meurtriers du Bataclan, dont le procès commence dans quelques jours, auront droit à un jugement plus réfléchi, pesé, argumenté, équitable où toutes les parties seront entendues…Pourtant, à part mon avis de presque-vieille, qui ai vécu la transidentité d'un proche très proche, qui osera relever à quel point tout ceci est un lynchage en règle où les droits de la défense sont inexistants ? et dans la foulée on est à la limite du plagiat de l'oeuvre d'un autre auteur, ce qui fait sourire les connaisseurs, mais c'est tellement moins grave que la transphobie n'est-ce pas ?...

Pour tout dire, après cette diatribe de plusieurs pages contre J.K. Rowling, je n'avais plus vraiment envie de continuer le livre. Je l'ai fait quand même, à cause d'une certaine curiosité à propos du sort que l'autrice réserverait à ses personnages, mais le plaisir était définitivement parti, et il n'est pas revenu. Heureusement, comme je le disais en introduction, ce livre se lit très, très facilement, donc je n'y ai plus perdu trop de temps. En résumé, je peux dire quand même que, dans ce livre, il y a donc du bon, et même du très bon par moments… c'est bien pour ça que, après avoir hésité, je lui laisse le bénéfice du manque d'expérience et ne lui donne pas une note négative. Mais décidément l'autrice doit mûrir et sortir de ce ton quelque peu moralisateur-féministe trop politiquement correct sans personnalité ni clairvoyance, ni même cette bienveillance qu'elle revendique pourtant.
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Je sens que je ne vais pas me faire que des amies en écrivant cet avis, mais tant pis.
Il est des choses que j'ai aimées, il en est d'autres que je n'ai pas aimé dans ce livre. Je dis toujours que je ne conseillerai pas à un auteur de changer tel ou tel point du récit, c'est son livre, il ou elle sait mieux que moi ce qu'il a voulu dire. Mais en retour, l'auteur ou l'autrice doit accepter que je n'ai pas apprécié certains faits.
Tout d'abord, c'est un roman agréable à lire, il se lit très vite, puisque, après tout, il est question d'un enterrement de vie de célibataire (et non de jeunes filles, quoique la nuance soit très fine). J'ai aimé ce voyage en Ecosse, ses allusions à l'histoire de l'Ecosse, mêlant réalité et fiction puisque nous sommes sur les traces d'un roman, Time turners, qui me semble fortement inspiré par Outlander (jamais lu le livre, jamais vu la série, mais je connais beaucoup de personnes qui sont accro), des hauts lieux où se déroulent son action et celle de la série qui en est dérivée. Pour ce voyage, quatre amies sont réunies, qui sont très différentes. Quoique… à nouveau, si l'on creuse un peu…. Elles sont toutes les quatre passionnées de littérature. A une exception près, elles consomment très peu d'alcool. Elles ont toutes des relations amoureuses longues – Louise est en couple depuis sept ans, Nelly vit une relation à éclipse depuis quatre ans – elles sont toutes les quatre respectueuses et bienveillantes les unes envers les autres. Ce n'est pas si fréquent que cela, même si parfois, je me dis qu'il serait bon qu'elles se secouent les unes les autres – si, si, je ne suis pas une toute jeune trentenaire, mais une quadragénaire qui me demande ce que ces jeunes femmes deviendront dans dix ans, parce que, même si elles s'entendent bien, je ne suis pas certaine qu'elles soient toutes pleinement épanouies, que ce soit dans leur vie personnelle ou dans leur vie professionnelle. En relisant mon avis avant publication, je me suis fait la réflexion aussi qu'aucune n'avait d'animaux de compagnie : un détail, certes, mais un point commun tout de même. Je me surprends même à me dire que je ne voudrais être à la place d'aucune d'entre elles, ce qui est un comble pour un roman feel good (et sans doute, aucune ne voudrait être à ma place ou à celle de mes amies). La narratrice est bi, l'une de ses amies fait son coming out et cela se passe plutôt pas mal, tout se règle vite, assez vite d'ailleurs, les discussions franches ont lieu rapidement. Pourquoi pas ? Cependant, je me répète, aucune ne respire le bonheur absolu, pas même la future mariée : elle et son fiancé, même s'ils s'aiment, craignent de mener à bien leurs rêves parce que cela ne plairait pas à leurs familles. La quadragénaire que j'ai vue en a croisé des couples, qui ont renoncé à leurs rêves communs. Bilan : ils ne sont plus en couple.
J'en viens à ce qui m'a gênée, c'est la charge contre JK Rawlings, que je trouve exagérée. A été collée sur l'autrice d'Harry Potter l'étiquette de « transphobe ». Bon. Que la narratrice dise qu'elle a été déçue, je peux l'entendre. Qu'elle souhaite continuer à aimer Harry Potter pour tout ce que ce livre lui a apporté et faire comme si cette série n'avait pas d'auteur, non. Pour moi, cela ne passe pas. Pour quelques phrases, peut-être maladroites, on balaie la somme de travail que l'autrice a fourni pour écrire cette série de sept livres et apporter du bonheur à tant de personnes ? C'est un peu un comble pour une aspirante autrice (je parle de Nelly, le personnage qui prononce ces mots). Etre féministe, c'est une chose, jeter la vindicte sur une femme, s'en est une autre.
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Avant toute chose, un immense MERCI à Betty Piccioli pour la présence des trigger warnings en début de tome. Elle a pensé à tout, depuis la bouffe pour les personnes sujettes aux TCA en passant par la violence – même la plus légère – jusqu'au sexe (même si le livre ne contient que deux scènes de ce type). de quoi garantir une lecture sans mauvaise surprise, ou permettre de sauter les passages concernés si besoin est. Tout comme il est d'ailleurs parfaitement possible de zapper la page en question dans le cas contraire.

En revanche, pour un livre censé être feel-good, l'atmosphère y est plutôt douce-amère, occasionnellement très lourde, pour un résultat parfois feel-gloom. Nelly, Cilly, Maï-Lan et Louise ne sont pas des grosses déconneuses de base, mais les problèmes personnels de trois d'entre elles ne tardent pas à flinguer l'ambiance du voyage. Quand on pensait signer pour un joyeux road-trip entre copines sur fond de passion commune et qu'on se retrouve avec des histoires d'amour non réciproque, de rupture, d'égarement professionnel, c'est la douche froide. Écossaise, comme on dit... Si certains sujets tombent parfois maladroitement (la culpabilisation brutale de Nelly quand Cilly remarque qu'elle a faim), à d'autres moments, c'est VRAIMENT très bien dépeint. Et ça appuie là où ça fait mal.
Même si les filles avancent dans leurs vies, j'en suis ressorti avec la boule au ventre au lieu du smile, ce qui n'était très certainement pas le but recherché T_T

Si le voyage intérieur des héroïnes n'a donc rien d'enchanteur, le « vrai » voyage, lui, sur les traces des personnages de leur licence favorite, s'avère très agréable à suivre. D'autant que l'on a des extraits de l'oeuvre en question au début de certains chapitres, qui facilitent d'autant plus l'immersion à leurs côtés ! Ne lisant/regardant pas Outlander, j'ignore à quel point Time Turners est censé s'en inspirer, mais une chose est sûre : j'aurais adoré lire l'intégralité du truc, moi... le bouquin est blindé de détails sympas comme le souci moral que pose la transformation d'un lieu de mémoire en site touristique ou l'attachement à la licence Harry Potter malgré le comportement de son autrice... C'est vraiment très bien abordé, sans poser de jugement. On aimerait parfois en avoir « plus » : découvrir plus de lieux, ou plus en détail. On a vraiment l'impression de se promener en compagnie de ces quatre filles si différentes, mais si soudées. Les (très courts, peu nombreux et très abordables) dialogues en anglais renforcent encore un peu plus l'immersion.

« Les demoiselles d'honneur préfèrent les kilts » n'est donc définitivement pas une lecture légère. Mais une mauvaise lecture ? Certainement pas ! Une chick-lit plus sérieuse, plus posée, avec des héroïnes plus réalistes, ça change et c'est cool. Ça ne conviendra pas à tout le monde, et alors ?
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J'ai lu et adoré Les demoiselles d'honneur préfèrent les kilts, de Betty Piccioli (et à la couverture illustrée par Sitacroquetout)
J'étais curieuse de découvrir ce roman auto-édité de l'autrice et lorsqu'une lecture commune a été décidée avec des copines de Livraddict, j'ai trouvé l'occasion d'en faire l'acquisition.
Je n'ai pas vu les pages défiler, et j'ai terminé ma lecture d'une traite tellement j'étais happée par l'histoire de nos héroïnes. Je peux vous dire que ce roman est gage d'un excellent moment et se déguste comme un bonbon doux, tellement l'ambiance est un baume au coeur.
Nelly, Cilly, Maï Lan et Louise sont quatre amies qui partent en Écosse pour l'EVJF de Cecilia (Cilly donc). Pendant 4 jours, le voyage est l'occasion pour elles de partir sur les traces de leur saga chouchoute, mais aussi d'apprendre sur elles-mêmes et de prendre des décisions qui changeront le cours de leur vie.
Et ce voyage, j'ai adoré le partager avec elles ! À travers l'amour profond qui les unit, j'avais l'impression de retrouver les moments si précieux que l'on peut passer avec nos amies les plus proches : réconfort, bienveillance, soutien et sororité qui nous poussent toujours vers le haut...
Je me suis reconnue un peu dans chacune d'elles, et j'ai trouvé que l'autrice avait beaucoup de talent pour dénoncer simplement des faits et des situations qui ne sont pas normales ou acceptables, pour nous faire réfléchir en nous montrant en miroir ce qui devrait être. Beaucoup de sujets sont abordés : bisexualité, homosexualité, chemin de vie, clichés autour des attentes de la société vis-à-vis des personnes en couple, relations toxiques, grossophobie, anxiété et hypersensibilité, transphobie... Et sont traités avec beaucoup de justesse en peu de phrases.
Les références nombreuses à des oeuvres culturelles qui ont fait mon enfance / adolescence / vie d'adulte ont renforcé ce sentiment de proximité avec ces 4 amies.
Un vrai moment de douceur et de cocooning, que j'aurai grand plaisir à relire tellement il fait du bien au moral.
Seul bémol : l'aventure se termine bien trop vite, et j'ai quitté les héroïnes avec regret...
Lien : https://www.instagram.com/le..
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Un livre feel-good qui fait la part belle à la sororité et on s'identifie facilement aux 4 héroïnes. On passe un très bon moment de lecture et comme dans « Chromatopia » l'autrice en plus de nous faire rire nous faire réfléchir sur pleins de sujets: la sexualité, les relations toxiques, les préjugés, ce que l'on veut vraiment dans la vie. Bref, si vous avez envie d'une lecture plus légère mais pas cul cul pour autant, n'hésitez pas.
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Ici, le système d'organisation des rayonnages est tout bonnement incompréhensible, pourtant, c'est tout ce qui fait le charme du lieu : l'impression que tu n'y trouveras jamais exactement ce que tu cherches, mais que d'autres livres te trouveront.
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Videos de Betty Piccioli (10) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Betty Piccioli
Festival des Utopiales à Nantes.
L'aire de la gravité
Jadis presque obligatoirement cantonnée dans les sujets consensuels, édifiants ou pédagogiques, et encadrée par la loi de 1948, la littérature jeunesse a su peu à peu s'affranchir de ce carcan moral. Ce-faisant, elle n'a pas craint d'aborder des thèmes durs, parfois traumatiques. Vers une littérature jeunesse noire ?
Avec : David Bry, Mel Andoryss, Betty Piccioli Modération : Estelle Blanquet
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