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EAN : 9782253149347
733 pages
Le Livre de Poche (18/10/2000)
4.15/5   10 notes
Résumé :
L'oeuvre de Colette semble une transparente autobiographie. De La Maison de Claudine à La Naissance du jour, de La Vagabonde à Sido, nous découvrons l'enfant turbulente et rêveuse, l'épouse exploitée de Willy, la jeune femme émancipée puis la « bonne dame du Palais-Royal » à l'immense popularité. Mais les événements se sont-ils déroulé tels qu'elle les présente ? Quelle est la part, dans cette oeuvre admirable, du vécu et de l'imaginaire, de la vérité et de la poési... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Une somme rédigée par deux spécialistes – aujourd'hui décédés – Alain Brunet et Claude Pichois ayant appartenu à la Société des amis de Colette et participé par leurs travaux à mieux faire connaître l'écrivaine. Il s'agit certainement de la plus complète biographie de Colette, la plus documentée, éclairant des passages de sa vie et des aspects de son oeuvre qui étaient peu connus.
Je ne recommanderais pas cet ouvrage à ceux qui veulent se familiariser avec Colette, pour cela il y a l'excellent livre de Gérard Bonal, ou encore le délicieux Amoureuse Colette de Geneviève Dormann, sans oublier le très intéressant Colette et les siennes de Dominique Bona (ma liste n'est pas exhaustive, loin de là). le travail réalisé par Brunet et Pichois explore leur sujet avec une telle rigueur du détail et de la chronologie que la lecture pourrait devenir fastidieuse pour le néophyte.
Pour ma part, j'ai appris beaucoup de choses et j'ai surtout mesuré l'importance de l'activité journalistique de Colette, sorte d'antichambre de sa production littéraire, et les liens qu'elle a maintenus tout au long de son existence avec la scène, que ce soit le music-hall, le théâtre, le concert, sans oublier le cinéma.
À quoi reconnaît-on une bonne biographie ? Quand elle n'est pas une hagiographie (Colette a été parfois cruelle, souvent féroce, voire injuste ; elle a tenu des propos sur le féminisme qui feraient s'étrangler certaines à raison) et que l'ouvrage s'intéresse à la personne pour éclairer l'oeuvre, et non pas l'inverse.
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Une amie m'a demandé ce que j'avais pensé de cette biographie. Je suis tentée de répondre : pas grand chose.

D'abord, il faut savoir que j'ai toujours eu un problème avec Colette. Je n'ai en effet jamais compris comment une femme qui affirmait - et on veut bien la croire - se battre tous les jours avec les mots ait produit des romans si légers et tous axés sur des histoires sentimentales basiques : duo ou trio, tu-me-trompes/je-me-venge, etc ... Je n'ai jamais compris non plus comment une femme qui savait si bien mener sa vie extérieure, une "femme forte" en somme et une femme qui se voulait libre, ne se soit jamais dévouée à une cause sociale.

J'ai lu les "Claudine", bien sûr et je ne conserve ma sympathie originelle que pour le premier volume : "Claudine à l'école." J'ai lu "La Chatte", histoire bien mince dont la seule originalité est de transposer la relation de jalousie habituelle sur un animal. J'ai lu la majeure partie des recueils autobiographiques de l'auteur et j'admets qu'elle savait comme personne évoquer les animaux et la sensualité de l'univers en même temps qu'elle croquait une scène.

A part ça, que reste-t-il pour moi de Colette ? Une vie tapageuse, des relations aussi clinquantes que celles qu'on reproche aujourd'hui à certain président de la république, une façon bien à elle de faire son trou dans des endroits confortables et de retomber toujours sur ses pattes. La seule grande affaire de sa vie fut, semble-t-il, son premier mariage avec Henry Gauthier-Villars, dit Willy. Pour l'avoir haï comme elle le fit après leur divorce, elle a dû l'aimer passionnément et sincèrement. Mais eut-elle un geste lorsqu'il était sur la fin et sans grandes ressources ? On me dira qu'il l'avait exploitée. Soit. Mais la marquise de Balbeuf, Missy, qu'avait-elle fait à Colette pour que celle-ci se montrât avec elle d'une telle ingratitude ? ...

Et ce n'est qu'un exemple parmi tant d'autres.

Colette, pour moi, est une égoïste narcissique et une primaire. Fine, intelligente, avec un sens rare de la terre et de ses nourritures mais justement : elle ne s'élève jamais au-dessus des pâquerettes.

La biographie critique de Pichois & Brunet tente - modestement - de déboulonner l'idole, soulignant ses trop nombreuses contradictions et se faisant un devoir de noter ses défauts sur le même plan que ses vertus. On peut même y apprendre que Colette jeta tout simplement le cadavre de sa chatte, Kiki-la-Doucette, par la fenêtre, estimant que c'était là la seule chose à faire. Si on se rappelle que Colette avait poussé les hauts cris en lisant "La Terre" de Zola et affirmé à l'époque (et aussi dans "Claudine à l'école" si mes souvenirs sont bons) que les paysans n'étaient certainement pas aussi noirs que ça, on est en droit de se poser beaucoup de questions sur sa sincérité ...

Mais cette biographie passe à mon avis à côté (volontairement ? involontairement ?) des vraies questions :

1) Colette envisageait l'écriture avec sérieux. S'il est un domaine où elle n'a jamais triché, c'est dans le style. Elle s'est attachée à donner le meilleur d'elle-même - ou ce qu'elle croyait être le meilleur. Pourquoi n'a-t-elle jamais appliqué pareille rigueur à ses sujets ? Pourquoi cette femme, qui prônait l'originalité en tout, oublia-t-elle d'être originale en ce domaine ?

2) Pourquoi Colette, qui a passé toute sa vie à enrichir, à travailler son style, n'a-t-elle jamais décollé de ses histoires de coucheries, légitimes ou pas ?

3) Pourquoi ne pas reconnaître que, plus qu'à son style, Colette doit sa réputation à ses relations dans les milieux littéraires parisiens (héritées de Willy) et à son anti-conformisme de bon ton ?

4) Pourquoi ne pas admettre que Colette ne se révolta jamais que pour elle-même - et jamais pour les autres ? ...

J'attends la biographie qui osera - enfin - dire cela de la "bonne dame du Palais-Royal" qui ne semble avoir eu, en fin de compte, pas grand chose de bon, si ce n'est un amour certain du beau style.

Mais est-ce suffisant ? ...
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A mon sens, la meilleure bio de Colette, la plus fouillée, la moins subjective…
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
En juin 1927, Walter Benjamin est venu l’interviewer au Palais-Royal, lui posant la question : « La femme doit-elle participer à la vie politique ? » La réponse suit la question : « Non. » […] L’argument qu’elle emploie, elle ne l’a jamais, semble-t-il, devant l’un ou l’une de ses compatriotes. Elle dit très fermement à son interlocuteur :
J’ai moi-même, parmi mes relations, un nombre suffisant de femmes équilibrées, en bonne santé, très cultivées, intelligentes, qui seraient tout aussi capables qu’un homme de siéger dans une commission ou un jury. Seulement, elles ont toutes, chaque mois – et je vous assure que ce sont des femmes normales, parfaitement constituées – des jours où elles sont irritables, incontrôlées, imprévisibles. Les affaires publiques suivent leur cours tout de même pendant ces jours-là, n’est-ce pas ? Et il faudra voter et prendre des décisions.
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Colette s’installait à quarante-cinq ans dans un nouveau rôle : celui de la dame scrutant la scène avec une jumelle noire, une dame gaie, vive, à la dent dure lorsqu’elle est avec ses amis pendant les entractes, mais à la plume douce et presque généreuse dans les colonnes de journaux. Son expérience du théâtre et, plus rude encore, du music-hall lui a conféré non pas une indulgence hors de propos, mais une compréhension et un respect du travail de ses camarades. Lorsqu’elle doit reconnaître qu’un spectacle n’est pas bon, elle s’arrange toujours pour mettre en valeur en même temps les qualités qu’elle a pu y déceler. Elle allait tenir ce rôle pendant vingt ans dans plusieurs périodiques.
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