Au premier regard, j’ai vu qu’il était tout ce que je n’étais pas :
1. coordonné,
2. séduisant (pour une fille),
3. populaire,
4. musclé,
5. sûr de lui.
J’ai vu aussi que je possédais une qualité qui lui faisait défaut :
1. l’intelligence.
On passe tellement de moments superficiels avec les gens. On se rappelle qu’on les aimait bien, mais on ne se souvient pas des détails.Je n’oublierai jamais rien de Jess.
Je ne suis pas un saint. Il m’arrive de faire des trucs exprès pour énerver Jacob – c’est tellement facile ! Mélanger tous ses vêtements dans son placard ou bien cacher le bouchon du tube de dentifrice pour qu’il ne puisse pas le refermer après s’être brossé les dents, cela fonctionne très bien. Mais après coup, j’ai des remords vis-à-vis de ma mère, qui doit gérer les crises qui s’ensuivent. Parfois, je l’entends pleurer, quand elle croit que nous dormons, Jacob et moi, et je me rappelle qu’elle n’a pas choisi cette vie, elle non plus.
- Mon père disait que vivre avec des regrets, c'était comme de conduire une voiture qui ne roulait qu'en marche arrière.
Voilà où je suis quand je ne suis plus là...
Dans une pièce sans portes ni fenêtres, aux murs assez fins pour que je puisse voir et entendre à travers mais trop épais pour être franchis.
Je suis là sans être là.
Je tambourine pour qu'on me fasse sortir mais personne ne m'entend.
Voilà où je suis quand je ne suis plus là...
Dans un pays où tout le monde est différent de moi, où le langage est l'acte de ne pas parler, où l'air que nous respirons est saturé de bruit.
- Je ne suis pas autiste. J'ai l'autisme. Comme j'ai les cheveux bruns et les pieds plats. Je ne comprends pas pourquoi je suis toujours "l'enfant Asperger".
- Je n'en sais pas autant que ta mère sur le syndrome d'Asperger, poursuit-il. Mais je crois que nous avons tous quelque chose en nous qui nous empêche parfois de communiquer comme nous le voudrions.
Le concept me plaît : le syndrome d'Asperger serait comme une dose de parfum, plus ou moins concentré selon les personnes.
Chez le docteur Moon aussi, on entre par une porte et on sort par une autre, afin que les gens dans la salle d'attente ne nous voient pas. Question de confidentialité, je sais, mais je trouve débile que les psychiatres entretiennent eux-mêmes l'idée que la psychiatrie est quelque chose qu'il faut cacher.
Quand on se donne autant de mal pour être normal, c'est qu'on ne l'est pas.
Ne posez jamais de questions ouvertes à un enfant, du genre : "Tu veux aller te coucher?" Vous pouvez être sûr qu'il ne voudra pas. Demandez-lui plutôt : "Tu veux monter dans ta chambre tout seul ou tu veux que je te porte?" Ainsi, d'une manière ou d'une autre, il ira se coucher, et il aura l'impression de l'avoir décidé.